Gloutonnerie : chap 1-Apéritif

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Le Banquet Maudit

La guerre civile d'Asmodin qui mena à l'indépendance de cette région vit la mort du Duc Gastolle, le dirigeant de la région de Retasan. Le Duc n'ayant laissé aucune descendance, la famille impériale belzénienne décida de nommer un nouvelle famille de nobles Duc. Les heureux élus furent les Conchita : le Marquis Tetippea Conchita devint Duc et hérita de la gestion de la partie est de la région Retasan (Re Tasan), la partie ouest (Tasan) étant englobée dans les territoires gérés directement par la famille impériale. Lui et sa famille s'installèrent au Manoir Conchita, dans la ville de Gasto.
A la demande du Duc Tosuite Conchita, fils de Tetippea, la région qu'ils administraient fut renommée "Région Conchita". A la fin du troisième siècle EC, le fils de Tosuite, Muzuri Conchita, hérita du titre de Duc. Il était réputé pour être un véritable gourmet, ne mangeant que les mets les plus délicats et raffinés : le manoir Conchita était même pourvu d'une étable ne renfermant que des animaux de première qualité.
Muzuri, alors qu'il s'était rendu en Elphégort pour une rencontre officielle avec son Premier Ministre, rencontra Mégour Conchita. Ce fut un coup de foudre immédiat entre les deux jeunes gens. Muzuri, déterminé à l'épouser, parvint à franchir de nombreux obstacles et à en faire sa femme. De leur union naquit, en novembre 296 EC, une fille. Muzuri voulait la nommer "Muraramurajakotasupopopo", mais Mégour finit par choisir un autre prénom, au grand dam du Duc : Banica.
Par la suite Muzuri détailla avec son fidèle chambellan, Ron Grapple, les différents cadeaux envoyés par les nobles de l'Empire pour cette heureuse occasion : l'impératrice Junon Belzénia avait elle-même offert une épée et un bouclier. Cependant, l'un des cadeaux sortait du commun : un animal vivant. Personne ne savait de quoi il pouvait bien s'agir ou qui avait bien pu l'offrir. Il s'agissait d'un énorme cochon rouge cornu : Muzuri reconnut immédiatement la bête. Il s'agissait d'un animal extrêmement rare, si rare qu'on disait qu'il s'agissait d'un fantôme, mais dont la chair était réputée comme étant un met des plus exquis : il s'agissait d'un cochon baemu. Concluant que l'animal avait grimpé par hasard dans la voiture transportant les cadeaux, Muzuri déclara qu'il s'agissait d'un véritable miracle et qu'ils se devaient de le manger pour le banquet organisé en l'honneur de la naissance de Banica. Il changea rapidement d'avis : il voulait manger le cochon le soir-même, au dîner, avec sa femme, ainsi il pourrait se vanter auprès des autres Ducs d'avoir pu goûter à la chair du légendaire baemu. Muzuri tua le cochon lui même avec l'aide de son épée, qui ne quittait jamais sa ceinture.
Le cuisinier en chef découvrit quelque sorte d'extrêmement étrange alors qu'il préparait le baemu : le cochon avait dans son estomac un verre à vin rouge en parfait état. Le chef s'inquiéta d'éventuels éclats de verre dans les organes du baemu, mais Muzuri se fichait de son inquiétude : s'il devait mourir en mangeant un met aussi exquis, alors il mourrait heureux, et Banica se souviendra fièrement de lui comme d'un homme ayant mené à bien sa quête des saveurs les plus rares de ce monde. Le baemu fut donc cuisiné : ses organes et sa chair suffirent à composer un véritable banquet. Muzuri, dans sa grande générosité (et surtout parce qu'il y en avait trop), décida de laisser les domestiques et autres habitants du manoir Conchita participer à la fête. Alors que tout le monde se régalait, Muzuri remarqua que Mégour ne mangeait pas. Elle n'avait pas très faim, encore affaiblie par l'accouchement, mais Muzuri la convainquit d'au moins goûter au baemu. Cependant, lorsque Muzuri voulut faire manger à Banica un morceau de viande, Mégour l'arrêta : elle n'était qu'un bébé, elle n'avait même pas de dents pour mâcher. Muzuri, déçu de ne pouvoir faire goûter à sa fille le cochon légendaire, se résigna cependant, et termina le banquet avec le reste de la maisonnée.

Le lendemain, l'on trouva le cadavre du chef cuisinier. Ron, le chambellan, suggéra au Duc que le baemu puisse avoir été empoisonnée. Muzuri fit alors venir leur docteur de famille, qui examina chaque habitant du manoir sans trouver la moindre trace d'empoisonnement. Le docteur conseilla d'attendre et de voir ce qui allait se passer. Le lendemain l'on trouva un nouveau cadavre, celui du domestique préposé à l'étable. Le docteur décida d'emporter les cadavres pour les autopsier. Durant les trois jours qui suivirent une femme de chambre de 62 ans, un jardinier et une blanchisseuse moururent : si l'on put trouver des excuses comme le grand âge ou la tendance à l'alcoolisme pour les deux premiers, rien n'expliquait le troisième cadavre. Lorsque le docteur revint, Muzuri réclama des explications. Le docteur expliqua avoir trouvé dans l'estomac du chef cuisinier un couteau et dans celui du préposé à l'étable du foin. Leurs morts n'étaient donc pas dues à une maladie ou un empoisonnement, mais plutôt à des crises de folies les ayant poussés à "manger l'impossible". Incapable de pouvoir aider le Duc, le docteur suggéra d'aller prendre conseil auprès d'un mage réputé qui venait de s'installer près de Gasto. Muzuri, enragé à cette idée, jeta un chandelier à la tête du docteur pour tenter de se moquer de lui, puis dégaina son épée et menaça le docteur de fuir s'il tenait à sa tête.
Cependant, Muzuri se résigna à convoquer le mage lorsqu'un chambellan mourut après avoir vomi des ciseaux.

Le mage en question était un homme du nom d'AB-CIR. Autrefois subordonné de la malheureusement célèbre IR, méchante sorcière réputée pour posséder des espions dans tous les gouvernements et incendier des villages pour le plaisir, AB-CIR s'était rebellé et l'avait affrontée lors d'un duel magique dont il était sorti vainqueur. Depuis il errait de par l'Empire Belzénien, aidant et conseillant quiconque en avait besoin. Il s'agissait d'un beau jeune homme tout à fait charmant, bien qu'aux manières et expressions un peu trop féminines, portant toujours un gant noir sur sa main gauche pour cacher ses horribles brûlures (souvenirs de son duel avec IR) et toujours accompagné d'un chat rouge.
Oui, pour ceux qui ne l'ont pas encore compris, AB-CIR n'était rien d'autre que la nouvelle identité d'Irina Clockworker. Cette dernière considérait comme nécessaire de commencer une nouvelle vie : tout d'abord parce qu'elle était devenue beaucoup trop célèbre et ne pouvait plus agir en toute discrétion, mais surtout parce que la conscience de son ancien hôte, Haru Netsuma, ne cessait de refaire surface. Irina avait donc prit possession du corps de l'un de ses subordonnés, et avait mis en scène ce "duel magique" afin de pouvoir tuer Haru. Cependant, ce changement de vie avait eut un prix : Irina était incapable d'utiliser la moindre magie dans un corps masculin. Cela expliquait pourquoi elle se faisait passer pour un "mage bénéfique" : ne pouvant utiliser de magie, elle faisait profil bas en attendant de trouver un Vaisseau du Péché.
Et les mystérieuses morts au manoir Conchita étaient une véritable aubaine pour lui (à partir de maintenant je vais me référer à Irina comme "lui" étant donné qu'elle utilise l'identité d'AB-CIR) : il s'agissait de l'oeuvre du Vaisseau de la Gloutonnerie.

AB-CIR, une fois convoqué par Muzuri, commença par se présenter, et expliquer au Duc que s'il portait un nom aussi étrange c'était parce que les mages utilisent des pseudonymes afin de cacher leur véritable nom, une grande source de pouvoir. Quand Muzuri lui expliqua en détail la situation, AB-CIR lui révéla ce qui était réellement arrivé :
Les cochons baemu étaient une variante particulière de la race des cochons tasan. Autrefois, ils pullulaient dans l'Empire Tasan. Les habitants de l'Empire avaient pour spécialité les tourtes à la viande de baemu, et l'Empereur Ang raffolait de leur chair. Les baemu furent tant et si bien chassés et mangés par les habitants de l'Empire qu'ils devinrent une espèce en voie d'extinction. Autre détail important : sous le règne de l'empereur Ang, de nombreux conflits internes déchirèrent l'Empire, formant les deux nations de Tasan et Re Tasan, qui plus tard, affaiblies par la guerre civile, furent "engloutis" par l'Empire Belzénien. Les membres de la religion Lévin établirent des parallèles entre la passion de l'Empereur pour le baemu et la chute de l'Empire Tasan : ils déclarèrent que les baemus étaient des bêtes infernales, des démons déguisés en ange, et de ce fait interdirent à tous ceux pratiquant leur religion d'en manger. Ce n'était, bien sûr, qu'une pure superstition... mais dans ce cas précis, il semblerait que la superstition soit devenue réalité. En effet, le verre que le baemu avait dans son estomac n'était rien d'autre qu'un Vaisseau du Péché, et plus précisément le Vaisseau du Démon de la Gloutonnerie. AB-CIR en déduisit que le cochon, en avalant le Verre, avait sans le vouloir conclut un pacte avec le Démon, et alors avait été manipulé par l'entité maléfique. Dans quel but ? demanda Muzuri. C'est fort simple : les Démons ne vivent que pour semer le chaos, la destruction et la souffrance. Le Démon de la Gloutonnerie avait sans doute manipulé le baemu pour qu'il vienne jusqu'au manoir Conchita afin d'y être mangé, car les habitants du manoir souffraient bel et bien d'une maladie, une infection qu'ils ont contracté en goûtant au sang du baemu. La maladie que l'on nomme "Gula".
La "Gula" était une maladie "légendaire" qui ne s'était déjà manifestée que rarement par le passé, mais un cas en particulier était resté célèbre, le tout premier cas. A l'époque la maladie n'avait pas encore de nom : on la baptisa "Gula" du nom du premier village où elle sévit. Le village avait décidé de manger la chair d'un baemu, et avait découvert dans son estomac un verre à vin (oui, le Démon de la Gloutonnerie utilise la même technique depuis des siècles et oui il n'est pas très inventif). La Gula est "crée" par le Vaisseau de la Gloutonnerie : une fois dans l'organisme d'un animal, le Vaisseau libère la Gula en lui, faisant de l'animal un "porteur sain". Les humains sont contaminés en mangeant la chair ou absorbant le sang du porteur sain. La Gula provoque tout d'abord une augmentation brutale de l'appétit, puis détraque les désirs alimentaires des infectés, les poussant à vouloir manger tout ce qui est à leur portée, y comprit ce qui est immangeable. AB-CIR demanda au Duc d'apporter le Verre à Vin (qu'il conservait dans sa trésorerie) : en effet, lorsque le Verre se trouve dans une zone infectée par la Gula, il peut augmenter la puissance de la maladie. Il faut que Muzuri s'en débarrasse s'il ne veut pas voir tous les habitants mourir en moins d'une semaine. Cependant, même sans le Verre dans les parages, il devrait y avoir environ un mort par jour.
Muzuri supplia le mage de lui donner l'antidote à la Gula. AB-CIR accepta en échange d'un payement : le Vaisseau de la Gloutonnerie. Une fois l'accord établi, AB-CIR expliqua que quasiment tous les habitants du village Gula étaient morts de l'infection : soit en refusant de manger, ce qui les tuait quasiment immédiatement, soit en cédant à leurs pulsions anormales et en avalant des objets mortels. Cependant il y avait un survivant, qui réussit à "guérir" de la Gula. Cet homme n'avait pas cessé de manger pendant dix années. Durant tout ce temps il s'était gavé afin de toujours satisfaire ses désirs et ne jamais ressentir la faim. Au bout de dix ans de goinfrerie, il avait été guéri de la Gula.
Muzuri était gêné par cette solution extrême à ce qu'il considérait comme une "malédiction démoniaque" : AB-CIR se contente de se moquer de lui, expliquant qu'étant un gourmet ce devait être son plus grand rêve devenu réalité, et que s'il avait besoin, il n'avait qu'à extorquer de la nourriture aux habitants de son territoire.

A la suite de cette visite Muzuri imposa de lourdes taxes sur son territoire afin de pouvoir nourrir sa famille et tous les domestiques de son manoir. Pendant neuf ans, les Conchita extorquèrent la nourriture de leur peuple, mais cela ne suffit pas à éviter la mort de quelques domestiques succombant à leurs désirs anormaux. Muzuri lui même dut résister à ses propres pulsions insensées, qui lui donnaient le désir de manger des cailloux, du verre brisé ou la flamme des bougies.
Mégour Conchita fut celle qui vécut le moins bien la maladie. Elle ne supportait pas sa condition et considérait tout cela comme une terrible injustice. De plus, elle devait s'occuper de sa fille, Banica, qui était la seule à ne pas souffrir de la Gula. Pourquoi elle ? Pourquoi l'une devait-elle souffrir et pas l'autre ? C'était injuste. C'était dégoûtant. Toute gentillesse et tout amour disparut dans le coeur de Mégour. Un jour, alors que Banica avait six ans, elle refusa de terminer son assiette, ce qui rendit Mégour folle. Elle ordonna à sa fille de tout manger, de ne rien laisser dans son assiette, et face au refus de l'enfant elle s'empara des restes et les fourra dans sa bouche, la forçant à avaler. Ron, le chambellan, tenta de la raisonner, mais il en fut incapable, et Muzuri ne voulut même pas intervenir. Durant les années qui suivirent, Mégour devint de plus en plus agressive envers sa fille. Banica grandit dans la peur de sa mère, et apprit que si elle ne mangeait pas tout ce qu'il y avait dans son assiette, elle serait punie.
Tout semblait bien se passer. Et pourtant... A deux mois de la fin des dix années de souffrance, en l'an 306 EC, une énorme famine éclata dans le territoire Conchita. A cause des taxes et de l'extorsion du Duc, le peuple ne put s'en remettre, et les réserves de nourriture des Conchita s'écoulèrent rapidement. Des émeutes éclatèrent, et les Conchita demandèrent l'aide de l'Impératrice Junon mais cette dernière, déjà occupée par d'autres famines dans l'Empire et par des tensions aux frontières avec Asmodin, refusa.
Muzuri regarda jour après jour les domestiques mourir de faim ou d'hémorragies internes après avoir avalé des pierres ou des couteaux. Les survivants n'étaient pas en meilleur état : épuisés, abrutis, obèses et cherchant constamment la moindre miette. Mégour, que la faim et le gavage avaient rendue complètement folle, décida alors qu'ils devaient manger les cadavres des domestiques afin de survivre. Lorsque Muzuri refusa de lui donner son épée afin de découper un corps humain, une dispute puis une lutte s'ensuivit. Muzuri, admettant que sa femme était devenue complètement folle, et se refusant à commettre le crime de cannibalisme, prit son épée et tua Mégour devant les yeux de Banica.
Deux mois plus tard, les dix années d'enfer prirent fin. Il n'y avait que trois survivants : Ron Grapple, Muzuri Conchita et sa fille, Banica.
L'Impératrice Junon, une fois la famine du territoire des Conchita résolue et les émeutes apaisées, enquêta sur les causes du désastre et découvrit que la politique menée par Muzuri était la cause de tout le mal. Elle priva les Conchita de leur titre de Duc et plaça leur territoire sous autorité impériale.

Fiançailles Fatidiques

Après plusieurs siècles de tensions, le royaume de Marlon s'est enfin décidé à déclarer la guerre au royaume voisin de Lionne. Les forces marlonaises sont cependant bien faibles face aux formidables armées de Lionne. Le roi de Marlon, Charon Marlon, décida alors de demander l'aide et le soutien de l'Empire Belzénien. L'Impératrice Junon fut plus qu'heureuse de conclure une telle alliance (ainsi Marlon serait redevable à l'Empire et retournerait en quelque sorte sous sa coupe, comme aux temps de la Luxure), et afin de la conclure propose un mariage officiel. Le roi Charon a eut de son épouse Milkicent trois fils : Kirk, Cult et Carlos. Kirk étant l'héritier direct de la couronne, et Cult l'actuel chef des armées marlonaises dans la guerre contre Lionne, seul Carlos (KAITO) peut être "sacrifié" durant cette union. En réalité, cela est même un grand soulagement pour ses parents : sa position de troisième fils faisait qu'il était déjà suffisamment négligé, mais sa santé fragile le rendait également fréquemment malade. Au moins avec ce mariage il pourra servir à quelque chose. Du côté de l'Empire, l'Impératrice Junon offrit pour les fiançailles Banica Conchita (MEIKO). En effet, elle a toujours eu un faible pour la famille Conchita et, malgré leurs échecs, désire leur redonner le titre de Duc.
Les fiançailles furent officiellement déclarées en juin 311 EC, et bientôt une délégation officielle de l'Empire Belzénien arriva à Marlon comprenant Ron Grapple, Banica Conchita, et ses deux serviteurs personnels, Arté et Pollo (Kagamine Rin et Len).

Ces deux jeunes gens avaient été engagés par Ron Grapple sur ordre de Muzuri Conchita afin de devenir les domestiques de Banica. Cette dernière, en pleine période de dépression à la suite de la mort de sa mère, avait besoin de compagnie. Les jumeaux la rencontrèrent pour la première fois alors qu'elle se cachait dans la cave du manoir, et d'ici la fin de la saison, ils étaient devenus ses meilleurs amis et lui avaient redonné le goût de vivre. En effet, les jumeaux étaient littéralement obsédés par Banica, satisfaisant ses moindres caprices et demandant à ce que chacun traite leur maîtresse avec le plus grand respect. Pourquoi donc ? Pour une raison fort simple : Arté et Pollo étaient les premières réincarnations d'Hänsel et Gretel, les jumeaux divins dont les âmes se sont retrouvées enfermées dans un cycle de vies et de morts à la fin de l'Histoire du Péché Originel (voir les articles homonymes).
Voilà pourquoi leurs apparences étaient identiques à celles des Jumeaux Divins et pourquoi ils cessèrent de vieillir après avoir atteint l'âge où Hänsel et Gretel moururent, gardant ainsi leur jeunesse une fois adultes.
Arté et Pollo ne connurent jamais leurs véritables parents, ceux-ci étant morts peu après leurs naissances, mais ils avaient conservé quelques fragments de souvenirs d'Hänsel et de Gretel, et de ce fait crurent qu'Ève et Adam étaient leurs parents adoptifs. S'ils étaient tant obsédés par Banica, c'était pour la simple raison qu'elle ressemblait à Meta Salmhofer, leur "véritable" mère.
De Gretel, Arté avait conservé un tempérament colérique et une grande cruauté : elle était notamment fascinée par la guerre et les combats. Quant à Pollo il était lent à la détente et maladroit, pour ne pas dire stupide, tout comme Hänsel. Il avait aussi un rire très étrange : "gihihihi". Ils étaient tous deux malicieux, certes car ils aimaient faire des blagues et adoraient les jeux, mais également dans le sens le plus sombre de ce terme : étant nés HER, à l'image des Jumeaux Divins, ils étaient attirés par le mal et le chaos. C'était pourquoi Arté affichait quasiment sans cesse un sourire de démente, sourire qu'arborait également Pollo lorsqu'il n'avait pas un visage dépourvu de toute expression et de toute trace d'intelligence. Ils étaient également très proches l'un de l'autre, ne se quittant jamais et partageant une seule et même chambre au manoir Conchita. Le fait qu'ils parlent souvent à l'unisson et aient tendance à se mouvoir en parfaite symétrie ne faisant que les rendre encore plus effrayants.

L'idylle entre Carlos et Banica sembla au départ quasiment impossible. Banica avait certes un faible pour Carlos, mais restait une jeune fille timide et réservée. Carlos, quant à lui, à force de vivre dans la solitude et la négligence était devenu très arrogant, ne se souciant nullement des "gens du peuple" et des domestiques, ne parlant aux autres nobles qu'en fonction de leurs rangs et ne voyant que les pires défauts chez les autres. Ainsi, il eut du mal à accepter d'être fiancé à la fille en surpoids d'un ancien noble déchu. Cependant, tout ce mépris n'était qu'une carapace que Carlos s'était construit pour cacher ses propres faiblesses et son manque d'affection. (Si vous voulez tout savoir, Carlos Marlon était un tsundere en force). Ainsi, le temps passant et les deux jeunes gens apprenant à se connaître, Carlos finit par développer un gros faible pour Banica et s'habituer à l'idée de leur mariage.

En février 312 EC une seconde délégation belzénienne arriva à Marlon comprenant l'Impératrice Junon et plusieurs ministres belzéniens. L'Impératrice était venue discuter avec le roi Charon du futur soutien de Belzénia dans la guerre contre Lionne, ainsi que des préparatifs du mariage entre Banica et Carlos. Ils furent reçus dans le Palais Dextre [Le Palais Royal de Marlon était séparé en trois parties : la Chapelle Senestre, la Tour Centrale et le Palais Dextre], et un grand dîner eut lieu. Enfin, plutôt que dîner, parlons de banquet, de festin ! Durant celui-ci, l'Impératrice s'excusa encore de l'absence de Muzuri [celui-ci, après la Gula, avait développé de l'anxiété, ce qui l'avait grandement affaibli et empêché de voyager ; mais il était plus qu'heureux de savoir sa fille fiancée à un prince] et aborda de nouveaux les préparatifs du mariage. Cela agaçait grandement Cult Marlon, qui méprisait l'Impératrice : ainsi lorsqu'un soldat vint effectuer un rapport, Cult en profita pour la faire taire.
Le soldat et Cult expliquèrent qu'il y avait un mois de cela ils avaient capturé un mage de Lionne qui s'était aventuré sur leur territoire, et ce dernier venait à peine d'être transféré au donjon de la Tour Centrale. Ce mage étant un serviteur du seigneur Hérisson, le commandant de la seconde armée de Lionne, Cult espérait pouvoir obtenir du prisonnier des informations cruciales quant aux plans de l'ennemi. L'Impératrice, curieuse et inquiète, demanda à ce qu'on lui décrive le mage : il s'agissait d'un homme avec une main brûlée et accompagné d'un chat rouge. L'Impératrice fut rassurée : il ne s'agissait pas d'un autre mage qui était depuis longtemps une fidèle alliée et amie des empereurs belzéniens (je vous le laisse deviner : une belle femme aux cheveux d'une magnifique couleur rose...). Le soldat présenta également à Cult les objets qui avaient été saisis sur le mage : une étrange épée au fourreau violet et un verre à vin rouge. L'Impératrice suggéra qu'il puisse s'agir d'objets magiques, mais Cult l'ignora et demanda à ce qu'on les observe plus tard.
Le repas prit fin. Il y avait tellement de nourriture que la moitié des invités ne purent finir leurs assiettes. Kirk Marlon n'avait pas touché à son pudding, l'Impératrice n'avait mangé que la moitié de son plat, quant à Cult il n'avait pas pu terminer un imposant steak. Ron, Arté et Pollo, avec des domestiques marlonais, commencèrent à débarrasser quant un incident eut lieu...
Voyez-vous, Banica avait reconnu le verre à vin rouge. Elle ne l'avait jamais vu, mais elle en avait longuement entendu parler. Et encore : elle l'avait vu alors qu'elle n'était qu'un bébé. Peut-être lui en restait-il quelques souvenirs inconscients ? Un mystérieux verre à vin rouge avalé par un cochon... La source de la Gula qui avait infecté toute sa famille... tué ses domestiques... rendu sa mère folle... Les souvenirs affluant, Banica eut une crise de panique, et elle se jeta sur ses restes, qu'elle dévora comme un animal. Continuant sa frénésie alimentaire, elle vola la nourriture restante dans les assiettes avant de tout fourrer dans sa bouche le plus rapidement possible. Il ne fallait rien laisser, lui disait sa mère, il ne fallait rien laisser ou bien elle serait grondée...
Carlos était terrifié. L'Impératrice humiliée. Les membres de la famille Marlon dégoûtés. Arté et Pollo ricanaient dans leur coin. Charon Marlon, fou furieux, accusa Banica d'être encore contaminée par la Gula. En ce février 312 EC, les fiançailles entre les Marlon et les Conchita furent rompues.

Banica Conchita rentra chez elle et, vivant difficilement cet "échec", utilisa la nourriture comme réconfort.

Carlos fut attristé de voir Banica partir, et continua sa vie solitaire, ce qui le rendit de plus en plus arrogant et méprisant. Cependant, ses maladies s'aggravaient au fil du temps, augmentant en fréquence et en intensité. Ayant entendu parler de la légende selon laquelle son ancêtre, Karchess Crim, aurait vaincu le démon qu'était le Duc Venomania à l'aide de la Clef Dorée, Carlos retrouva cet objet, hérité de générations en générations, et testa ses capacités. Par la suite, il consulta un chaman de la Forêt de l'Arbre Millénaire, en Elphégort, qui lui révéla certaines propriétés magiques de la Clef Dorée. Celle-ci pouvait être affûtée ou poncée afin de créer une fine poudre dorée, qu'il fallait absolument conserver. (Le processus d'affûtage/de ponçage pouvait être répété à l'infini et sous n'importe quelle forme de la Clef, car celle-ci peut se reconstituer d'elle-même). En effet, cette poudre était, tout comme le Vaisseau en lui-même et la magie de la Colère, extrêmement empoisonnée, pouvant tuer en quelque instants quiconque l'ingérait, y compris un Démon. Cependant, si cette poudre était mélangée avec l'encre d'une ziz tiama (un type de pieuvre vivant dans la mer Hark, celle séparant le continent principal de l'île abritant Marlon et Lionne), alors un élixir pouvait être formé, dont les propriétés étaient plus que merveilleuses : il pouvait guérir tout et n'importe quoi. Une maladie, une blessure, un traumatisme... Carlos utilisa cet élixir magique pendant de nombreuses années afin de guérir ses diverses maladies.

Quant au mage prisonnier, qui est en effet notre bon AB-CIR, il réussit par la suite à s'échapper et à revenir auprès du seigneur Hérisson. Oui, je sais, vous devez vous dire qu'un "seigneur Hérisson", ça ne doit pas être très effrayant, mais ne vous laissez pas avoir par les noms. Le fait que son château se situe dans la région de la Mare de Sang en dit beaucoup. Le seigneur Hérisson était réputé pour être d'une cruauté et d'un sadisme sans limite : il torturait systématiquement ses prisonniers de guerre des manières les plus diverses et inventives possibles. Voilà pourquoi AB-CIR se complaisait à le servir et restait auprès de lui : le mage était littéralement fasciné par ce concept de "torture" entièrement nouveau pour lui, et étudiait avec la plus grande attention le savoir-faire de Hérisson dans l'espoir d'un jour pouvoir le mettre en pratique.
En s'enfuyant du Palais Royal de Marlon, AB-CIR prit soin de récupérer ses Vaisseaux du Péché avant de partir, mais s'il retrouva aisément l'Épée Venom, il ne put jamais mettre la main sur le Vaisseau de la Gloutonnerie. Et pour cause...

Ce que personne n'avait vu, lors de la confusion de ce dîner où Banica était devenue folle, ce que personne n'avait pu voir, sauf peut-être Banica elle-même, c'était Arté et Pollo dérobant le verre à vin rouge avec un grand sourire...

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