La wiegenlied de vert chap 2 section 1

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Section 1 -- Ceux qui se font appeler humains --


Scène 1
✿ Michaela ~ "Le Lac de l'Amusement", Elphégort ~
Un vaste lac en contrebas.
Une brise légère et un ciel sans nuage.
C'était un temps parfait pour qu'un oiseau puisse voler.
Si vous passez par la Forêt d'Held, vous trouverez un grand lac juste à son nord. Apparemment, les humains nomment cet endroit "Le Lac de l'Amusement". A chaque Festival de "L'Arbre Millénaire", les vieilles personnes invitent les jeunes à venir avec eux au lac, et y racontent des légendes. D'après ces légendes, ce lac serait l'un des lieux de vie des esprits du Dieu de la Terre, Held, qui viendraient y batifoler sous la pleine lune.
Pendant que les esprits batifolent, ils créent des gemmes nommés "Les Pierres des Esprits Sauvages". Quand l'on ramène chez soi l'une de ces gemmes et qu'on l'enterre dans le sol, celui-ci donnera une récolte fertile.
J'aime entendre ces histoires mais malheureusement, les vieilles personnes n'ont qu'à moitié raison. Il y a très longtemps, les esprits venaient au lac pour jouer. A l'époque, beaucoup de personnes possédaient la capacité de les voir à l'oeil nu. Ces gens ont colporté les récits de leurs expériences, qui sont devenues des légendes, et les hommes ont plus tard tenté d'attirer les esprits au lac pour créer des "Pierres des Esprits Sauvages". Et c'est à peu près les seules choses vrai. Mais le fait que les esprits peuvent créer les "Pierres des Esprits Sauvages" est totalement insensé et ridicule.
A l'origine, les esprits ne mangent aucun produit de la nature, mais bien sûr, sous forme animale c'est une autre histoire. Bien que les esprits ne peuvent ressentir la faim, ils aiment bien manger de bonnes choses. Parmi elles se trouvent le Fruit Trauben.
Le Trauben est un fruit bleu violet qui pousse sur la rive ouest du lac ; il serait lié à la fabrication du vin. Quand les esprits viennent ici jouer, il y a toujours quelques gourmands qui cherchent des trauben que les enfants auraient oubliés derrière eux, et ils les ramènent dans la forêt. Quelqu'un a dû voir cette scène au clair de lune, et à confondu un trauben avec une gemme : et ainsi est né la légende des "Pierres des Esprits Sauvages".

Enfin, on a beau dire, il faut le voir pour le croire ; c'était pourquoi j'allais au lac pour rapporter des Trauben, malgré ce que l'on me disait.
Je dérogeais aux règles d'Held, mais il n'y avait qu'aujourd'hui que l'on pouvait rapporter ces fruits. Je suis sûre que si je reviens immédiatement cela ne posera pas de problème. De plus, Held-san dit toujours qu'aucun humain ne peut voir les formes animales des esprits. Les interdictions d'Held-san sont plus des précautions. Même si la forêt est un endroit génial, pour des esprits, vivre plus de mille ans dans le même endroit ça devient vite ennuyeux.
En regardant le monde depuis le ciel, je vis un Trauben en train de pousser. La rive ouest du lac était entièrement colorée de bleu-violet. Au nord-ouest du lac, il y avait un petit village avec une brasserie (qui brassait apparemment le trauben) et qui était habité par des humains. En revenant ici, j'eu un sentiment de nostalgie. Tout était comme avant ; rien n'avait changé.
Je me posa sur une branche du verger, et juste devant moi se trouvait mon but. En voyant le trauben tout juste mur, je déglutis involontairement. Bien que je me sentais mal à l'idée de manger le trauben cultivé par les humains, une petite bouchée ne ferait pas de mal, non ? Je suis sûre que les humains ne m'en voudront pas.
Tout d'abord, je tenta de le goûter. Sa douceur veloutée et sucrée ainsi que son goût légèrement acide emplit rapidement ma bouche. C'était vraiment très bon ! Etait-ils meilleurs qu'avant ou est-ce que c'était simplement parce que je n'en avais pas mangé depuis longtemps ? Ou peut-être que les talents d'agriculture des humains s'amélioraient ? Quel était la cause de ce goût ?
En sachant que les oiseaux sont petits, c'est impossible pour moi de ramener trop de fruits. Donc je pris les plus sombres qui me semblaient délicieux, et referma mes serres sur eux. Les goûter m'avait suffit.
Si tout le monde les aime, je devrais inviter d'autres esprits à venir pour qu'on en mange tous ensemble.
(Ah, mais encore, si nous en mangeons trop, cela posera problème aux humains.)
De plus, il faudrait cacher cela à Held-san.
Je m'envola. C'était probablement parce que j'avais été trop avide et en avait trop prit, mais je volais difficilement ; néanmoins je devrais réussir à atteindre la forêt.
Je tenta de battre des ailes mais je sentit soudain quelque chose derrière moi. Quand je me retourna, je vis une énorme ombre.
"Hé ?"
C'était évident, l'ombre se dirigeait vers moi, et était très rapide.
Sachant que le danger approchait, je tenta d'augmenter ma vitesse mais avec ses énormes paires d'ailes, la menace me rattrapa. Six énormes griffes tranchantes allaient m'attraper.
"Je t'en supplie ! Pas encore ! Je-Je suis Michaela !"
Bien que je criais de toutes mes forces, l'autre ne semblait pas comprendre. Bien évidemment, s'il m'attaquait cela voulait dire qu'il était ni un esprit ni un de mes compagnons de la forêt.
Peu après me corps ressenti un impact. Les griffes de l'autre entouraient tout mon corps. A cause de la douleur intense, je laissa tomber mon trauben. A ce moment mon attaquant me lâcha et partit à la poursuite du fruit tombé.
Aaaah, qu'est-ce qui venait de ce passer. Il (ou était-ce elle ?) ne voulait que le trauben ? Je suis sauvée... Du moins je pense. Et pourtant mes ailes étaient gravement blessées.
Je ne pouvais pas bouger mon aile droite ; du sang tomba dans les airs.
C'était mauvais, VRAIMENT MAUVAIS, j'étais en train de tomber !
Je perdis le contrôle de mon corps et me mit à tourner sur moi même alors que je me rapprochais du sol.

Scène 2
✿ Michaela ~ "Village Yatski", Elphégort ~
Je me réveilla dans un endroit inconnu.
J'étais entourée par des murs en pierre ; je n'arrivais même pas à voir le ciel. C'était un endroit totalement inconnu.
(... On dirait pourtant que cet endroit m'est familier.)
Où suis-je ? Je réfléchis... Ah ! En y pensant...
(Pant)
Pant était un bûcheron. En comptant sa femme et son enfant, ils formaient un famille de trois personnes qui vivaient dans la forêt d'Held-san. Je m'infiltrais souvent dans sa maison, et c'était la raison pour laquelle tout cela me semblait familier. Mais la maison de Pant était faite de bois, et ici il s'agissait d'un mélange de bois et de pierre.
(C'est là que vivent les humains. Mais pourquoi suis-je ici ? Je me souviens avoir été attaquée par un énorme oiseau noir...)
Je n'avais jamais vu cette espèce d'oiseau en Elphégort. Il y a également d'autres personnes qui résident dans la forêt. Mais puisque par nature les humains sont agressifs, Held-san nous a prévenu qu'il fallait être prudent quand nous en rencontrerions un.
(Quelle malchance... j'ai même perdu le trauben.)
Je devais rentrer dans la forêt le plus vite possible. Held-san et les autres allaient s'inquiéter à mon sujet.
(Mais... que dois-je faire pour sortir d'ici ?)
Si j'étais sous forme d'esprit, j'aurais pu facilement traverser les murs, mais je ne pouvais le faire sous forme de merle. Je me souviens que Pant avait parlé de choses appelées "portes" qui permettaient d'aller d'une pièce à une autre. S'il y avait.... Ah ! Trouvée !
Je tenta de voler jusqu'à la "porte" mais...
"Aïe !"

Je ressentis une intense douleur dans mon aile droite. Il fallait dire que c'était l'aile qu'avait attaqué l'oiseau. Vraiment, j'étais malchanceuse...
Je jeta un regard à mon aile droite, et vit qu'elle avait été bandée. Tout mon corps était entouré de tissu blanc, ce qui m'empêchait de bouger. Je tenta désespérément de m'échapper, et réussit à en retirer un petit peu.
(Qui m'a fait quelque chose d'aussi horrible...)
"Eh bien..."
Une voix venait de la porte ; une femme entra. Elle tenait une petite boîte ; ce devait être la propriétaire de cette maison. Par rapport aux autres humains que j'avais rencontré, celle-ci était trop mince. Cette femme avec un paquet de cheveux blancs à l'arrière de sa tête, me regardait avec une expression complexe, mélange de surprise et d'amusement.
"Cette Clarith... les bandages sont mal faits... Je suis désolée, petit oiseau."
La vieille femme plaça la petite boîte à côté de moi avant de me soulever. Elle retira tout les bandages avant de les remettre. Bien qu'ils étaient plus serrés qu'auparavant, ils étaient également plus confortables.
"Avant que les blessures ne soient guéries, il faut faire cesser le sang de couler !"
Oh, ce tissu était donc utilisé pour guérir des blessures. Comme je n'avais jamais été blessée auparavant, je l'ignorait... Hein ? Blessée ?
(... Sous forme de merle, je pouvais être blessée. Mais une fois redevenue esprit, cette blessure guérirait en un instant et je pourrais revenir dans la forêt.)
Attendez... Pourquoi est-ce que je n'y avais pas pensé plus tôt ?
Bien que j'essaya de quitter ma forme de merle, je n'y arriva pas. Pourquoi ? Je m'en rendit bientôt compte. Je devais être dans la forêt pour changer de forme.
(On dirait qu'aujourd'hui, la question est réglée...)
Pendant que je m'énervais toute seule, quelqu'un d'autre entra.
"... Je suis rentrée."
Celle qui venait de parler avait des cheveux blancs, un air renfrogné et tenait un énorme panier. Elle semblait être une plus jeune version de la vieille femme, sauf que cette dernière avait les cheveux gris. Cette teinte était probablement naturelle.
"Maman, tu devrais te reposer en ce moment, avec ta petite santé.
- D'ailleurs, ce n'est pas bon pour toi de rester trop longtemps au soleil... Ah ! Oui, Clarith, le merle s'est éveillé."
Elle appelait la vieille femme "maman", donc elles devaient être mère et fille. Les cheveux gris de la vieille femme devaient être dus à son âge.
La vieille dame plaça en souriant la petite boîte devant moi. Qu'y avait-il à l'intérieur ? Curieuse, je jeta un coup d'oeil...
(Arg ! C'est dégoûtant !)
La petite boîte était remplie de vers de terre.
La vieille dame sourit et me dit "mange". Pour un véritable merle, ce serait un bon repas. Mais je suis un esprit... donc manger des vers de terre... non merci.
"Oh, on dirait qu'il n'en veut pas.
- Alors essaie de lui donner ça."
Clarith, avec une expression sinistre, posa le grand panier sur le sol. Cette fille paraissait franchement totalement insensible. Soudainement, elle sortit quelque chose du panier.
(Hein ? Est-ce... du Trauben ?)
J'étais très heureuse ; je ne pu m'empêcher de me jeter dessus. La vieille femme regarda cela avec une expression surprise.
"Les merles mangent généralement des insectes ou du poisson... mais c'est la première fois que je rencontre un merle comme celui là, et avec d'aussi belles plumes vertes. Est-ce une incarnation d'un des esprits de la forêt ?
- Ces histoires d'esprits sont des idioties" coupa Clarith.
Tu sais qu'il y a un esprit devant toi qui mange du trauben~
"Les esprits n'existent pas." dit-elle.
Je me souvins qu'Held-san avait dit que "la jeunesse manque de foi". Les dieux et les esprits existent.
"Les choses comme les dieux ou les esprits n'existent pas... sinon, pourquoi est-ce que mère devrait affronter un tel dilemme...
- Clarith...
- Le trauben... n'est pas de bonne qualité. Je n'ai pas pu les vendre. J'y ai passé trop de temps et mit trop d'efforts..."
De la mauvaise qualité ? Ceci était considéré comme de la mauvaise qualité ? Bien que la forme n'était pas habituelle, le goût était excellent.
Clarith se força à ne pas pleurer et garder une expression calme. Elle se tourna vers moi et dit :
"... Les oiseaux sont beaucoup plus insouciants que les humains."
Après avoir dit cela, elle se dirigea vers la porte.
"Où vas-tu Clarith ?
- ... Le village m'a demandé aujourd'hui. "
Clarith fronça des sourcils en sortant de la pièce.
La vieille femme eut une expression triste. Elle vit alors que j'avais mangé tout le trauben. Elle se dirigea vers le panier pour en prendre plus. Elle le posa devant moi.
"Je suis désolée, petit oiseau. Bien qu'elle soit comme ça, cette enfant est une réalité une personne très gentille. Elle est celle qui t'as sauvé que tu as été blessée, donc s'il te plaît pardonne lui."
La vieille femme me sourit encore.
Néanmoins ce sourire n'était pas sincère. J'avais cette sensation...
Quelle est la sensation qui projette une ombre sur le coeur des humains ?

Deux semaines plus tard.
Bien que je ressentais toujours de la douleur, mes ailes avaient complètement guéries. Peut-être que dans deux ou trois jours je pourrais à nouveau voler.
Mais pendant tout ce temps, la vieille femme n'avait pas semblé être très bien, et elle ne faisait que rester allongée sur son lit. Donc Clarith s'occupait d'elle.
"C'est l'heure du manger, Grune."
Clarith avait une expression froide il y a un instant, mais pour moi elle souriait. Grune, c'était le nom que Clarith m'avait donné. Dans le langage d'Elphégort, cela veut apparemment dire "vert". J'aime bien ce nom.
Je mangeais toujours du trauben invendu.
"Grune, est-ce que c'est bon ?"
Oui ! Délicieux !
Bien que je voulais lui répondre, elle ne pouvait entendre que mes gazouillements. Pourtant, même si nous ne pouvions communiquer, j'étais très heureuse.
Elle me racontait toujours ses journées ; par exemple si elle avait fait une bêtise et s'était faite disputée... c'était majoritairement de mauvaises expériences. Elle semblait être une fille très maladroite.
Clarith, qu'il s'agisse du nettoyage ou de la cuisine, travaillait toujours plus dur que les autres. Parce que si elle reste concentrée sur quelque chose, elle en oublie d'autres. Aujourd'hui, elle semblait embêtée. Comme toujours, son visage était dénué d'expression.
Clarith avait fabriqué une cage pour moi. Elle avait réussit à collecter des matériaux doux, mais quand elle avait finit, je m'étais rendu compte que la cage était tordue ; elle était pleine de trous.
Je devais l'utiliser parce que j'avais vu tout les efforts de Clarith. Et puis, ses mains étaient pleines d'égratignures quand elle l'avait terminé.
C'était un jour ensoleillé donc Clarith avait placé la cage près de la fenêtre, afin que j'observe le paysage.
Un jour, je vis Clarith et d'autres personnes travailler aux champs. Clarith ne parlait à personne. Les autres se reposaient (ou étaient-ils trop paresseux ?), discutaient l'un avec l'autre ou continuaient de travailler. Et pourtant, Clarith travaillait moins vite que les autres. Elle ne faisait aucune action mauvaise, mais c'était son outil le problème. Tout ses outils étaient cassés, donc elle ne pouvait pas bien travailler. Les autres n'aidaient absolument pas Clarith, mais faisaient exprès de la bousculer et déranger le sol sur lequel elle venait de travailler.
Mais Clarith gardait toujours la même expression ; vide de toute émotion. Elle ne souriait que quand elle était avec moi ou avec sa mère.
Clarith était très différente des autres. Les autres avaient des cheveux verts, et seul Clarith en avait des blancs. Bien que je pensais que ses cheveux étaient très beaux au soleil, je pense que c'est la raison pour laquelle on ne l'aime pas ; parce qu'elle est différente.
Clarith était toujours blessée. Elle se blessait sans doute au travail ou quand elle tombait. Pourtant, quelquefois elle avait des blessures trop graves pour être simplement causées par sa maladresse ;c'était l'oeuvre d'humains. Bien que je m'inquiétais pour ces blessures, je ne pouvais l'aider, je ne pouvais que rester à ses côtés.
Durant ces deux semaines, j'avais appris beaucoup de choses sur les "humains".

Le lendemain.
Clarith était sortie pendant que sa mère se reposait.
Puisqu'il faisait beau aujourd'hui, la cage était toujours près de la fenêtre. Je ne pouvais voir Clarith ; elle devait sans doute travailler dans la forêt ou ramasser du bois dans la forêt.
- BOUM -
Quelque chose frappa la fenêtre. Au début je pensais que c'était un accident, mais il y eut un autre son. Quelqu'un jetait des pierres à la fenêtre. Je me demandais qui jusqu'à ce que la tête d'un écureuil jaillisse de derrière la fenêtre. L'écureuil se glissa par la petite fente qui séparait la fenêtre du mur, et entra dans la cage.
"Je t'ai finalement trouvée, Michaela.
- ... Gumillia !"
Cet écureuil était en réalité un esprit de la forêt, Gumillia. Elle était sans doute venue me chercher parce que cela faisait longtemps que je n'étais aps rentrée.
"Donc tu as été enfermée ici. D'accord, on vas y aller."
Gumillia, avec ses deux petites pattes, ouvrit la cage et me fit signe de m'enfuir.
Je ne m'attendais pas à rentrer si tôt. Je pouvais finalement rentrer à la forêt. Néanmoins, j'hésitais un peu à quitter la cage.
"Alors tu rentres chez toi ?"
Derrière nous se trouvait, à notre grande surprise, la vieille femme.
"Je vois que ton amie esprit est venue te chercher.
- Hein ? Pourquoi est-ce que vous..."
Je demanda cela avec surprise, bien qu'elle ne puisse pas m'entendre depuis l'autre bout de la pièce.
"Je le savais depuis le début.
- Vraiment ? Vous pouvez nous entendre parler aussi ?
- Autrefois j'étais une chaman, mais Clarith ne croit pas en toutes ces choses, donc je ne l'ai jamais dit."
C'était génial. A part Elluka Clockworker, je n'avais pas rencontré depuis longtemps un humain pouvant nous parler.
"... Merci pour votre hospitalité. Merci beaucoup pour avoir pris soin de moi.
- Je voudrais te remercier également. Bien que ce fut court, Clarith a semblé très heureuse de ta présence.
- .... Eh bien, je suis très heureuse."
Bien que nous ne pouvions communiquer, j'étais heureuse d'être devenue amie avec Clarith. Si je pouvais devenir humaine, je sortais avec elle, je jouerais avec elle et je l'aiderais à résoudre ses problèmes.
"Je n'avais pas vu cette fille sourire depuis un petit moment. Peut-être que pour Clarith, tu es sa seule amie.
- Clarith n'a pas d'amis ?
- Tu l'as vu par la fenêtre. Cela devrait te donner une idée de sa situation. Clarith fait parti du clan Netsuma, qui est fortement discriminé par les gens d'Elphégort.
- Pourquoi y a-t-il un membre du clan Netsuma aux cheveux blancs parmi les Elphégortiens aux cheveux verts ? N'êtes-vous pas aussi du clan Netsuma ?
- Je n'ai les cheveux blancs qu'à cause de mon âge. Je ne suis pas d'Elphégort par contre. Et puisque que Clartih est ma fille adoptive, ils se contentent de la traiter en étrangère, tout en nous laissant vivre dans ce village. Nous sommes vraiment redevables à Dieu."
Le mot "adoptif" signifiait que ces deux personnes n'étaient pas reliées par le sang. Elle s'appelaient mère et fille bien qu'elles ne l'étaient pas. Et à cause de différences raciales, on les exclut ? Les humains sont vraiment des créatures étonnantes.
"Pour des humains, faire du mal aux autres sans aucune raison est très étrange.
- Les esprits de la forêt ne peuvent pas comprendre. Oh, oui ! Prends ça avec toi."
La vieille femme prit une grappe de trauben et me la donna.
"Merci. Merci beaucoup."
Je la remercia à nouveau et tenta de bouger mes ailes. Bien qu'elles soient un peu douloureuse, cela ne devrait pas être un problème de rentrer à la forêt.
"Au revoir ! Je reviendrais sans doute pour jouer."
Gumillia, qui s'ennuyait, m'attendait derrière la fenêtre. La vieille femme s'approcha de la fenêtre, nous regardant nous en aller avec un sourire.
Je pris le trauben dans mes serres. En entrant dans la forêt, Gumillia garda la même vitesse que moi. Pendant que je volais, je regarda autour de moi à la recherche du grand oiseau noir. Je ne voulais pas me refaire attaquer.
Sur mon retour, je chercha le visage de Clarith, mais sans résultats.
J'aurais voulu la remercier personnellement.

Scène 3
✿ Michaela ~ "La Forêt de l'Arbre Millénaire", Royaume d'Elphégort ~
Held-san est chargé de garder le lieu paisible qu'est "La Forêt de l'Arbre Millénaire". Néanmoins, la dernière nuit était loin d'être paisible.
"Méchante file ~~~~~~ !"
Lorsque je revins dans la forêt, je fus accueillie par un rugissement de la part d'Held-san. J'aurais pensé qu'il m'aurait accueillit avec des larmes de joie, mais j'étais trop naïve, non ?
Puisque j'avais dérogé à ses règles en étant sortie secrètement de la forêt et en m'étant perdue, Held-san me gronda toute la nuit.
"Ohhh... Tu vas un peu trop loin... Vraiment, tu ne devrais pas la réprimander si durement ~~~"
Le matin suivant, Gumillia vint me réconforter car je pleurais. Je ne m'y attendais absolument pas.

"Michaela ne sembla pas aller bien."
Quelle empathie.
"Mais ce n'est pas de ma faute ! Je ne pouvais m'attendre à rencontrer un gros oiseau noir qui m'attaque ; et je ne pouvais pas bouger à cause de mes blessures !
- C'est entièrement ta faute : c'est toi qui est sortie de la forêt au début.
- *gémissements*"
De loin, les esprits riaient.
Gumillia était ce genre de personnes calmes et objectives qui prenaient en compte tout les détails d'une affaire. Ce qui était bien était bien, ce qui était mal était mal, et elle disait toujours ce que les choses étaient. Mais aujourd'hui, elle décida d'être un peu plus sympathique, puisque je n'avais personne d'autre.
"Michaela, nous autres esprits nous avons la vie éternelle. En tant que serviteurs d'Held-san, nous ne mourrons jamais. Néanmoins, cela est limité à notre forme spirituelle. Nous pouvons nous changer en animaux et agir dans le monde réel. Mais le monde réel peut alors agir sur nous. Nous pouvons être blessée, voir pire : mourir.
- Oui, mais...
- Sais-tu ce qu'est la mort ? Si tu meurs, tu disparais complètement de ce monde. Et je n'aimerais pas ça. Je n'aimerais pas que Michaela disparaisse."
Bien que Gumillia paraissait dure à première vous, elle n'était pas si méchante.
"... Eh bien, je le sais. Je suis désolée Gumillia. Je ne le referais pas."
Néanmoins, si nous ne pouvions agir dans le monde réel, quel était le sens de notre existence ?
Je vins voir Held-san et m'excusa pour mes actions. Held-san semblait plus calme que la nuit dernière.
"Si tu apprends de tes erreurs, cela me va Michaela ; je me fais beaucoup de soucis pour toi tu sais. Pour moi tu es très importante ; tu es mon enfant adorée.
- Oui, je suis désolée. Je ne quitterais plus la forêt sans permission.
- Ah, c'est bien. Et maintenant, je vais dormir..."
Alors que sa voix s'affaiblissait, Held-san se rendormit.
"Eh bien, maintenant que Held-san est endormi, je vais pouvoir partager ce délicieux trauben avec tout le monde."
Alors que j'allais demander aux autres de venir, je sentis que quelqu'un approchait... Était-ce un pélerin ? Mais on ne dirait pas Elluka.
"Hé ? C'est Clarith ! Pourquoi est-elle ici ?!"
Clarith s'agenouilla devant Held-san et se mit à prier. Je me souvins qu'elle avait dit qu'elle ne croyait pas aux dieux, alors pourquoi venait-elle ici ? Clarith murmura silencieusement et je me plaça à ses côtés pour écouter sa prière.
"Cher Dieu. Je n'ai aucun amis."
Clarith baissa sa tête, ses cheveux tombant sur sa figure. Je ne pouvais voir son visage.
"Depuis que je suis née, les seules choses dont je me souviens c'est des abus et des insultes. J'ignorais pourquoi j'étais traitée ainsi jusqu'à ce que j'ai grandie. Mes cheveux blancs et mes yeux rouges sont la raison pour laquelle je ne suis pas acceptée dans ce pays. Tout le monde m'appelle "enfant du démon", ils disent que je devrais être attachée à une croix et brûlée."
J'avais entendu parler de la "discrimination du Clan Netsuma" mais j'ignorais que cela était si cruel. Clarith continua.
"Mon coeur s'affaiblit de jour en jour ; je n'arrive plus à croire et j'ai très, très peur de parler aux autres. Mes pensées et l'attitude des autres sont très différentes. C'est pour ça que je ne peux m'intégrer. Je ne fais que parler à moi même tout le temps... J'ai perdu tout intérêt en la vie ; ma vie n'a aucune existence."
Je voyais son visage maintenant. Avait-elle son expression habituelle ou -
"Jusqu'à un jour, au lac, où j'ai ramassé Grune, qui était blessé - c'était un merle. Je l'ai ramené chez moi et j'ai guérit ses blessures, je m'en suis occupé. Grâce à Grune, j'ai repris confiance en moi. Puisque Grune et moi nous étions très proche, j'ai pensé que je pourrais communiquer avec d'autres êtres humains. Mon coeur silencieux était maintenant empli de courage. J'ai finalement décidé d'inviter à manger la jeune fille vivant à côté de chez nous... et elle... n'a fait que m'insulter. Personne ne voudrait manger avec une répugnante fille Netsuma... La gentillesse humaine... n'est qu'un produit de mon espoir idiot."
Je n'avais rien dit à Clarith, et pourtant mon existence avait eut un énorme impact sur sa vie. Cela n'avait fait que la blesser encore plus. J'étais simplement restée chez elle, et j'ignorais quelle triste vie elle menait.
"Quand je suis rentrée hier, Grune s'était échappé de sa cage. C'était prévisible, puisque Grune voulait rentrer chez lui, là où l'attendaient ses amis... J'ai une mère, qui ne m'a pas donné naissance, mais qui me tient compagnie. Mais maman est très malade et elle ne va pas vivre très longtemps. Quand elle mourra... Je ne veux pas être seule..."
Le corps de Clarith tremblait. Je me baissa et tenta de voir son visage.
"Oh, Dieu, en fait je ne crois pas en vous. Néanmoins, si vous existez... s'il y a vraiment quelque chose comme un dieu..."
Une larme coula sur son visage. La larme était claire comme du cristal, c'était très beau et très triste.
"Je veux un ami. N'importe qui fera l'affaire."
Sa prière était terminée. Clarith s'en alla.
Je voulus la suivre, mais je ne le fis pas. Ce qu'elle avait besoin n'était pas d'un merle, mais d'un ami "humain".
Aujourd'hui, Clarith allait travailler aux champs, rentrer chez elle, s'occuper de sa mère puis dormir. Et ceci encore et encore. Son coeur souffrira pour toujours de la solitude.
Malheureusement, la prière de Clarith n'avait pu atteindre les oreilles d'Held-san, qui dormait comme un bienheureux. J'étais la seule à avoir entendu le cri de détresse de Clarith. Mais moi... Ni Dieu ni moi ne pouvions réaliser son souhait.
A cause de cela, j'étais très énervée.

Quelques jours plus tard, quand Held-san s'éveilla enfin, je vins immédiatement le voir et lui raconta ce que Clarith avait demandé.
"Ah, une fille venue du Clan Netsuma ? A l'origine, les gens du clan Netsuma vivaient en Elphégort. Bien qu'ils n'étaient pas les seuls habitants de ce pays et qu'ils n'étaient pas puissants, les Elphégortiens ne veulent apparemment pas les accepter.
- A-t-elle une autre solution ? Comme s'enfuir de ce pays ou quelque chose comme ça ?
- S'enfuir de ce pays serait bien, mais n'a-t-elle pas une mère malade ? J'ai peur que ce sera difficile pour elle de partir. Elle ne ferait que quitter sa terre natale pour expérimenter de très mauvaises choses. Michaela, n'as-tu pas eu une expérience similaire ?
- Oui, je comprends... Y a-t-il un autre moyen ?"
Clarith ne s'était pas contentée de me sauver, elle m'avait construit une cage à oiseau et m'avait confié ses problèmes... Je voulais faire quelque chose pour elle.
"Michaela, comme je l'ai toujours dit, ne t'approche pas des humains. Nous sommes différents des humains. Même Dieu ne devrait pas interférer avec le monde humain."
Held-san nous disait toujours ça. C'est pour cela que nous ne sortions pas de la forêt et que nous évitions d'entrer en contact avec eux. Mais...
"Je n'aurais jamais imaginé t'entendre dire quelque chose comme cela, Held."
Derrière nous, une belle femme à l'aura séduisante et aux cheveux roses nous regardait .
La Magicienne, Elluka Clockworker. Elle était une amie d'Held-san. Elle venait du pays voisin de Lucifénia, où elle était la puissante magicienne de la cour. Bien qu'Held-san disait qu'elle était "humaine", je n'en avais jamais vu de comme elle, pouvant vivre cinq cent ans. Et de plus, elle était totalement différente de la première fois où je l'ai rencontrée. Ce changement n'était pas due à sa croissance ou son vieillissement mais à sa "technique de l'échange" ; de temps en temps elle devait remplaçant son vieux corps par un nouveau et ainsi, restait immortelle et incapable de vieillir.
Elluka, bien que ce corps devait avoir dans les trois cents ans, était toujours belle. Elle était une femme pleine de secrets.
Elluka repoussa les cheveux qui tombaient sur le côté de son visage et se dirigea vers Held-san avec un faible sourire.
"Si tu ne veux pas interférer avec le monde humain, alors pourquoi m'as-tu donné cette mission ?
- Elluka... c'était car les "péchés" avait été créé. Je n'avais aucun lien direct avec cela, et je ne pouvais interférer, c'est pour cela que je t'ais envoyé, toi une "humaine", afin de les récupérer.
- Donc as-tu pris une décision ? Tu y as réfléchi ?
- Réfléchir à quoi ?"
Held-san semblait surpris par les dires d'Elluka. Celle-ci fronça des sourcils et sembla mécontente. Son aura de séductrice disparut.
"N'essaie pas de jouer à l'amnésique VIEILLARD ! Je veux qu'un esprit de la forêt devienne humain, ainsi que mon apprenti.
- Oh, je m'en souviens, mais...
- Je t'ai parlé du "péché" non ? Mon rêve prophétique va bientôt devenir réalité. Je dois entraîner un apprenti afin de m'aider à exorciser le "démon" de Riliane... Et j'ai d'autres choses dont il faut que je m'occupe."
Elluka leva les yeux vers le ciel, au nord-est.
"En Elphégort, j'arrive à sentir une faible odeur de "péché". Comme vous l'avez dit, un fragment du miroir... peut s'y trouver.
- ..."
Le visage d'Held-san passa d'une expression sérieuse à une expression méditative. Il me regarda, ainsi que les autres esprits de la forêt, puis revint à Elluka. Il finit par dire d'une voix grave.
"Dans ce cas, je te propose ceci. Je vais te donner deux esprits. L'un deviendra ton disciple et l'autre restera en Elphégort et cherchera le fragment de "péché". Comme cela, tout nos problèmes seront réglés d'un seul coup.
- ... vraiment ? Je n'aurais pas pensé que tu accepterais."
En fait, j'avais eu une réaction similaire à celle d'Held-san. Il nous disait toujours de "Ne pas interférer avec le monde humain". Pourquoi avait-il donc prit cette décision ?
"Jusqu'à maintenant, j'ai créé cette forêt emplie d'arbres, de fleurs, d'insectes, d'esprits... puis le "péché" fut créé. Je n'en prend nullement la responsabilité. Je ne dois pas me charger du devoir de Dieu. Je vais peut-être partir de ce monde que les humains ont envahi, eux qui n'ont pas été puni pour leur audace.
- Held...
- Le péché est né de la souillure de cette forêt. J'aurais voulu le purifier moi même, mais comme tu le vois, je ne peux quitter cette forêt.Tout de même, je ne peux pas me servir de cette excuse pour tout. J'ai donc décidé d'en prendre la responsabilité et j'ai voulu que tu m'aides... toi et toi seule. J'avais pensé que tu aurais pu les récupérer en une centaine d'année, à peu près.
- Oui. Mes capacités sont limitées. Et maintenant, qui vas-tu me donner ?
- Fais de Gumillia ton disciple. Il s'agit d'un enfant très sérieux ; elle va pouvoir te surveiller et t'empêcher de trop paresser.
- Ha, une double surveillance...
- Et l'autre personne sera... Michaela, peux-tu le faire ?
- Hein ?"
Je regarda Held-san.
"Tu sembles être très intéressée par les humains. C'est une occasion unique ; tu vas pouvoir aller dans le monde et apprendre le plus possible à leur sujet... mais n'oublie pas ta mission. Elluka, je te donne une limite de trois ans. Après trois ans, ces deux-là redeviendront des esprits. Si tu acceptes ces conditions, alors j'accepte ta requête."
Après cela, Elluka et Held-san parlèrent beaucoup.
Encore hier on me disait "Il t'es interdit de sortir de cette forêt". Comment avions-nous pu en arriver là ?
Bien que je ne comprenais pas de quoi ils parlaient, cela voulait dire...
Voulais-je devenir humain ?

Après s'être éloigné d'Held-san, nous marchèrent vers l'ouest pendant un certain temps. Elluka disait qu'elle voulait trouver un endroit mieux adapté à une cérémonie astronomique. Pendant que nous traversions la forêt, Elluka murmurait :
"Held à probablement un plan en tête. Tout comme moi, et tout comme vous deux.
- Moi ?
- Si tu as peur du changement, tu peux tout arrêter maintenant. Held voulait te faire devenir humaine afin que tu les comprenne mieux.
- Pourtant je ne comprends toujours pas.
- Ce n'est pas grave. Tu n'as car faire les choses à ton idée, et tout ce passera bien.
- Je n'ai donc qu'à faire comme vous ?
- Ha ha ha, ouais."
Elluka rit avec bonheur puis regarda l'horizon. A quoi pensait-elle ?
Quand nous atteignîmes notre destination, Elluka se mit à dessiner quelque chose sur le sol. Bientôt, la cérémonie qui nous réincarnera, Gumillia et moi, en humaines, allait commencer.
"Qu'est-ce que nous devons faire exactement ?
- Eh bien, vous devez penser à des images de gens d'Elphégort, de préfère de belles femmes.
- Une humaine que nous avons vu ?
- En fait, vous allez devenir l'humain que vous imaginez. Toi en particulier, puisque tu dois vivre en Elphégort, une apparence d'elphégortienne sera plus préférable. Mais cela peut-être quelqu'un de mort. Il faut que ce soit quelqu'un de moins de cinquante ans. Puisque vous êtes deux, nous n'allons le faire qu'une fois. Nous ne voudrions pas que vous ayez la même apparence toutes les deux."
Après avoir préparé le rituel, Elluka poussa un soupir. Elle semblait s'être souvenue de quelque chose.
Je m'étais mise d'accord avec Gumillia et nous dîmes le nom des personnes que nous avions choisit, afin d'éviter d'avoir la même apparence.
"... Mais, pourquoi de belles femmes ? Nous n'avons pas de genres. Nous pouvons aussi être des hommes..."
Je fus surprise en voyant que Elluka répondit sans hésiter :
"Parce que je le veux."
Elluka dit cela en terminant le cercle magique sur le sol. C'était probablement parce que le sol était irrégulier, mais on aurait dit qu'il était tordu.
"Cela ne ressemble pas au dessin que tu tiens. Est-ce que cela va aller ?
- Oh, c'est grosso modo la même chose. Allez. Commençons."
Franchement, j'étais très effrayée. Est-ce que c'était vraiment bien ?
"Est-ce que vous êtes prêtes ? Vous devez pensez à quelqu'un de très belle, une beauté inflexible ! Et maintenant commençons -"
Au moment où Elluka dit cela, ma conscience se mit à s'envoler.
Je ne cessais de flotter et de m'élever, tout en étant consciente de cela.
A travers la forêt, à travers les nuages, et même jusque dans le ciel.
Jusqu'à atteindre un lieu de néant.
Soudainement, nous tombâmes.
Tout droit, nous tombâmes.
C'était encore plus haut que lorsque j'avais été attaquée par cet oiseau noir. Je traversais le vide à la vitesse de l'éclair.
En bas. En bas. Je tombait vers ma destination. "Elle" m'attendait.
Elle pleurait, ses bras serrant une paire de jumeaux.
Je perdis conscience à ce moment là.

Scène 4
✿ Michaela ~ "La Forêt de l'Égarement • Maison Abandonnée", Royaume de Lucifénia ~
Held-san et nous, nous vivions dans une forêt située sur la frontière entre Elphégort et Lucifénia. Les humains qui vivaient dans le nord appelaient la partie de la forêt en Elphégort la "Forêt de l'Arbre Millénaire". En revanche, la portion de forêt située sur le territoire Lucifénien était connue sous le nom de "Forêt de l'Égarement ; Elluka y avait trouvé une chaumière abandonnée pour nous y loger et apprendre.
Elluka disait que cette chaumière existait depuis cinq cent ans. Les habitants de cette maison étaient sans doute morts depuis longtemps. Mais à l'intérieur, des traces indiquaient qu'elle avait été récemment utilisée (sans doute des bandits qui s'en étaient fait une base). La seule bonne nouvelle était qu'il y avait des meubles et des instruments de cuisine. Grâce à cela, nous pouvions toutes trois nous protéger de la nuit. Apparemment, vivre ici n'était un problème pour personne.
"Hé ! Hé ! Il est l'heure de se lever ! C'est l'heure de l'entraînement spirituel ~"
Je voulais forcer Elluka à se lever; Elle se frotta les yeux. Le son que je fis en frappant deux objets métallique la fit sortir du lit.
"Bonjour, Michaela. Tu es matinale, comme toujours...
- Bonjour. Gumillia s'est levée plus tôt que nous. Nous avons déjà prit notre petite déjeuner. Viens ! Vite ! Vite !
- D'accord. Je me lève... Hé."
Elluka remarqua quelque chose et fixa mon visage.

"Michaela, tes yeux... Tu as des cernes. Le charme d'une femme réside dans ses yeux. Souviens toujours de laver ton visage le matin.
- Oui !"
Je m'assure qu'Elluka ne s'endorme pas à nouveau. Dehors, une fille nous attendait tout en jouant avec ses courts cheveux verts.



"Gumillia, Elluke est levée. Je te rejoins dans un moment.
- Je sais... Michaela, où vas-tu ?
- Je vais me laver le visage~"
Près de la maison, il y avait une source avec de l'eau claire. Elle était potable. Je vis mon reflet dans l'eau ; une jeune fille avec une paire de longues couettes vertes et deux yeux verts. Je souris, et elle sourit également.
Oui, le reflet de la source n'était pas celui de quelqu'un d'autre, mais celui de "moi-même".
Je suis maintenant "Michaela", une humaine de ce monde.
Avant de vivre dans le monde humain, il est important d'apprendre des choses comme l'histoire des nations, la géographie, la vie quotidienne humaine et leurs habitants... nous avions besoin d'énormément de connaissance avant de vivre dans le monde humain. Elluka allait nous l'enseigner pendant un mois. Elle allait également nous parler de celles dont nous avions pris l'apparence.
Durant la réincarnation, Gumillia avait imaginé la première femme premier ministre d'Elphégort, Gumina Glassred. Gumina n'était pas née en Elphégort, mais était une aristocrate d'Asmodin. Pour une raison quelconque (Selon Elluka "L'Incident Venomania") elle avait été exilée en Elphégort, et elle rendait beaucoup visite à Held-san dans la forêt (car elle était une fervente croyante d'Held). Gumina, qui avait un sacré tempérament et un beau visage, sans compter ses yeux doux et mystérieux, était une femme avec une aura unique, lorsqu'elle était en vie il y a plus de trois cent ans.
Le tempérament calme de Gumina correspondait parfaitement à la personnalité de Gumillia.
Quand Elluka vit le corps que j'avais choisit, elle parut surprise.
"Tu as choisi l'apparence de la pécheresse originelle..."
La pécheresse originelle était la plus méchante des méchants, elle avait créé les vaisseaux des péchés capitaux. Elle avait été la cause de cela, et j'en avais été témoin... C'était un évènement terrifiant. Néanmoins, quand j'avais vu celle qui était devenue folle de malveillance, j'avais été profondément terrifiée mais aussi impressionnée par sa beauté.
La magicienne de la cour, Elluka, ne restait pas tout le temps dans la maison abandonnée. Elle allait occasionnellement au palais. Maintenant, le palais royal - était gouverné par une princesse maléfique.
Elluka prit tout son temps pour nous parler des humains et de la magie. En fait, j'apprenais plus du disciple d'Elluka - Gumillia. Car, puisque mon rôle était de chercher un fragment du "péché", j'avais moins besoin de pratiquer la magie. Cette magie serait...
"Michaela, montre moi ce que tu as appris.
- D'accord !"
Je vis face au ciel et ouvrit ma bouche pour inspirer. Sur un doux rythme, je chanta une mélodie.
"Lu Li La, Lu Li La -♪"
On pouvait entendre ma voix à travers la forêt, à travers le ciel, à travers la région. Cela n'allait nullement gêner quelqu'un, car ce son était doux pour les plantes, les animaux et les humains. Je chantais avec mon coeur.
Lorsque j'eu cessé de chanter, je ferma les yeux et tendit l'oreille.
"... Alors Michaela ? Entends-tu quelque chose ?
- Oui..."
Une voix au loin me répondit... la seule qui faisait écho... elle était légèrement dissonante.
"Sais-tu d'où viens le son ?
- Du nord... après la forêt d'Held-san, plus loin... pour être plus spécifique...
- Je vois... la frontière."
Elluka tapa des mains. L'entraînement d'aujourd'hui était terminé.
"Pour l'instant, tu as suffisamment de connaissances de base. Tu vas juste devoir répéter encore et encore jusqu'à trouver tes erreurs. Une fois que tu te sera perfectionnée, tu pourras trouver l'endroit exact."
La chanson magique utilisée pour trouver des choses... d'après l'enseignement d'Elluka, et après une série de tentatives, c'était la chose la plus facile que je pouvais faire. Durant ce mois, je devais simplement apprendre cette chanson magique, car mes connaissances générales du monde devraient suffire.
Selon Elluka, Gumillia avait plus de potentiel pour apprendre la magie. Elle arrivait à prédire quel temps il fera et faisait fleurir les bourgeons. Actuellement, elle allait peut-être être admise au palais royal en temps que disciple de la magicienne de la cour, et pouvoir pratiquer la magie.
Notre belle vie à trois allait bientôt se terminer. Demain, je vais partir en Elphégort à la recherche du "vaisseau du péché".
"Cela serait mieux si nous nous rendions à la capitale, Aceid, où beaucoup de gens se réunissent. Nous pourrons y obtenir plus facilement des informations."
C'était ce que m'avait dit Elluka durant notre dernier repas.
"Aceid...
- D'après la situation actuelle, le "péché" va sans doute vouloir posséder quelqu'un d'unique et puissant comme le Roi Thorny Elphen, le Duc Parkage Meld ou l'aristocrate Keel Freezis... ils vivent tous à Aceid.
- Oui... je sais."
Je ne savais pas pourquoi, mais ma tête me faisait mal. Ce n'était pas la bonne réponse à donner.
"Tu vas bien ? Tu es pâle.
- Je ne ais pas pourquoi mais... j'ai chaud.
- Est-ce que tu as attrapé un rhume ? Tu dois faire attention. Les humains ne sont pas comme des esprits ; les humains ont faim et peuvent tomber malade s'ils ne prennent pas soin d'eux. Cela peut causer des dégâts irréparables.
- Quand j'étais un écureuil, rien de cela ne m'arrivait.
- Held-san a le pouvoir de vous changer en animaux. On ne peut comparer les pouvoirs d'un dieu et les miens. La transformation est différente de la réincarnation. De plus, les magiciens ne sont pas différents des humains normaux. Souviens t'en."
Elluka ne cessait de nous donner des avertissements à Gumillia et moi. La douleur que je ressentais actuellement était très différente de celle que j'avais expérimentée en merle.
"Ahh...
- Allez, bois ça. Tu vas devoir te coucher tôt aujourd'hui."
Elluka sortit de la poudre de son sac. On aurait dit qu'il s'agissait d'herbes.
Je finit mon assiette.
Après avoir bu les herbes d'Elluka fusionnées à de l'eau, j'alla au lit.

"Eh bien, nous devons y aller maintenant."
Le matin suivant, quand j'ouvris les yeux, je vis qu'elles avaient déjà préparées leurs bagages et allaient quitter la maison abandonnée.
"Bien que ce fut très court, merci beaucoup... Faites attention à vous.
- Et ton corps ? Est-ce que tu te sens mieux ?
- Le médicament semble avoir agit. Je me sens beaucoup mieux."
Je sentis que l'on me regardait ; Gumillia me fixait, avec une expression soucieuse.
"Je me fais du soucis pour toi, Michaela."
Je pris la main de Gumillia et lui répondit en souriant :
"Ne t'en fais pas ! Je vais commencer une nouvelle vie en Elphégort. C'est proche de la forêt d'Held-san, donc il n'y a rien à craindre ! C'est toi qui devrais faire plus attention, Gumillia, nous ignorions à quoi pourrais ressembler ton futur à Lucifénia.
- Michaela..."
L'expression de Gumillia était confuse, car elle ne savait pas très bien utiliser les muscles de son visage ; elle se contentait d'avoir un visage dépourvu d'émotions. Quand à moi, je pense que je savais bien exprimer mes émotions.
Je sourit joyeusement. Gumillia tenta d'imiter la manière dont je riais. Néanmoins, elle ne semblait pas agir naturellement, non sur le plan du rire, mais plutôt sur le plan du regard, qui était fixement rivé à moi. Gumillia, avec un étrange sourire, dit :
"Michaela, si tu as des soucis, je viendrais et je te sauverais, peut importe ce qui peut arriver.
- Merci, Gumillia. Je t'aiderais aussi si tu as des problèmes."
J'enlaça Gumillia. La chaleur de son corps fut transmise dans le mien. Nous n'avions jamais connu cela en temps qu'esprit ; les corps humains étaient très chauds.
"Held nous a donné trois ans pour accomplir notre objectif. J'espère que tout se passera bien... J'espère que l'on se reverra toutes les trois !" dit Elluka.
Elles partirent alors pour Lucifénia, alors que je me dirigeais vers Elphégort.
Elluka et moi n'allions pas réussir nos objectifs.
Se réincarner en humain, "je" n'avais pas réalisé totalement ce que cela signifiait.
Cela était notre dernière rencontre en temps qu'humaines.

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