la wiegenlied de vert chap 2 section 2

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Section 2 —— La Demoiselle de l'Arbre et la Fille aux Cheveux Blancs ——

Scène 1
✿ Michaela ~ "Maison de Clarith • Village Yatski", Royaume d'Elphégort ~
"... Arg."
Quand je repris conscience, je vis un plafond familier et le visage de Clarith.
Ma tête me faisait mal. Je n'arrivais pas à réfléchir ; je ne pouvais même pas bouger mon corps.
Mais, pourquoi suis-je ici ? Pourquoi suis-je dans la maison de Clarith ? Je devais aller à Aceid, mais j'avais voulu rendre visite à Held-san d'abord. Je ne savais pas pourquoi, au milieu du chemin j'avais perdu conscience et alors, et alors...
"Vous êtes réveillée. Mais vous avez toujours un peu de fièvre. S'il vous plaît, restez allongée."
Clarith retira la serviette humide de mon front et la remplaça par une autre. Elle était froide.
"Je...
— Dans la forêt... je vous ai trouvé près de l'Arbre Millénaire, vous étiez inconsciente. Je sais que vous n'aimez pas qu'une fille du clan Netsuma vous soigne, mais jusqu'à ce que votre fièvre soit partie, j'espère que vous allez me laisser m'occuper de vous."
Les mots de Clarith me rappelèrent que j'étais une Elphégortienne maintenant. Cela devait être humiliant d'être trouvée inconsciente par Clarith près d'Held-san.
Elluka nous répétait que nous ne devions jamais révéler nos identités d'esprits et que nous devions faire attention à garder cela secret. Je poussa un soupir de soulagement. Je me souvenais de la première fois que nous nous étions rencontrés.
"Merci pour ton aide."
C'était sans doute parce que nous, les esprits, n'étions pas habitués à être réincarnés en humains et que cela nous privait de notre magie ; c'était un immense poids à porter. Même se lever, avec ce corps, était difficile. Je me demande comment Gumillia peut bien supporter cela.
"Puis-je savoir où je suis ?
— C'est le village Yatski ; un village au nord de la Forêt de l'Arbre Millénaire ; ce serait peut être plus facile de dire qu'il se situe entre Aceid et le Lac de l'Amusement. C'est ma maison, petite et sale. Je suis désolée."
Clarith dit cela d'une petite voix en baissant la tête. Son attitude soumise me rendait nerveuse, et je sentais qu'il fallait que je dise quelque chose de simple.

Tu n'as pas besoin de t'excuser. J'apprécie beaucoup ton aide."
Afin de détendre l'atmosphère, j'avais décidé de la remercier avec un beau sourire.
"Je me nomme Michaela. Et comment t'appelle-tu ?
— ... Clarith. Michaela, pourquoi vous êtes vous effondrée à un tel endroit ?

— Hein ?
— Heureusement que je passais par la Forêt de l'Arbre Millénaire. Généralement, peut de personne y vont..."
Quand Clarith dit cela, mon coeur bondit. C'était vrai qu'Held-san avait rarement des visiteurs.
"Ah, je voulais aller à Aceid...
— Pourquoi aller à Aceid depuis la Forêt de l'Arbre Millénaire ? Vous seriez arrivée à Lucifénia, à l'opposé.
— Ah... euh... je viens de Lucifénia."
Comme Clarith le disait, passer par la forêt aurait dû me mener à Lucifénia. Si j'étais une Elphégortienne, je n'aurais pas eu besoin de traverser la forêt, car il y a d'autres routes que j'aurais pu emprunter.
Je n'aurais pas du mentir. Prétendre que je venais de Lucifénia et que je traversais la Forêt de l'Arbre Millénaire était un mauvais choix. Si elle continuait de me questionner, je ne pourrais bientôt plus répondre.
"Je n'ai jamais entendu dire que des Elphégortiens vivaient à Lucifénia.
— Eh bien, à Lucifénia il y a diverses ethnies..."
Elluka avait dit elle même qu'elle n'était pas originaire de Lucifénia, donc cela devrait être vrai.
"Je n'ai vécu qu'ici, donc vous devez avoir probablement raison."
Le silence s'installa. Clarith semblait ne pas croire ce que je disais. Je lui jeta un regard discret. Elle avait les larmes aux yeux.
Je ne pouvais m'empêcher de la fixer. Je ne savais pas si elle l'avait remarqué. Clarith essuya honteusement ses larmes.
"Je suis désolée ! Je ne devrais vraiment pas être en vie ! Je suis désolée ! Je suis désolée !"
Je ne savais pas pourquoi elle se mettait à crier des mots si étranges, peut-être était-elle terrifiée. En tout cas, je ne devais pas me fier à cela. Je connaissais sa véritable personnalité, je l'avais vu sous forme de merle.
"Hé ! Clarith ! Tu ne devrais pas parler si fort quand il y a un patient dans la maison."
C'était la voix de la mère de Clarith.
"J'amène la soupe. Est-ce que vous en voulez, mademoiselle Michaela ?"
La mère de Clarith entra lentement dans la pièce en tenant un bol de soupe. Je me souvins qu'elle me connaissait sous forme de merle. Je jeta un coup d'oeil au bol ; heureusement, il n'était pas plein de vers de terre.
"S'il vous plaît attendez un moment. Je vais mettre un peu d'assaisonnement dedans.
— Ah ! Mère!"
Clarith prit le bol de soupe que sa mère portait tandis qu'elle sortait quelque chose d'une petite boîte.
Elle tenait le bol de soupe. Je fis semblant de ne pas avoir vu le contenu de la petite boîte ; on aurait dit une chenille.
Clarith me tendit le bol de soupe et je la bu. C'était délicieux !
Elle connaissait mon nom, bien que je ne m'étais pas présentée. Elle devait avoir écouté la conversation entre moi et Clarith. Quand j'étais un merle, elle m'avait entendu parler et connaissait ma véritable identité. J'allais être démasquée tôt ou tard.
Elle était comme avant ; un sourire ferme et une expression indéchiffrable.
Soudainement, quelqu'un frappa à la porte.
"Clarith ! Je sais que tu es là dedans ! Tu n'as pas payé ton loyer ce mois-ci !"
Celui qui entra dans la maison était un vieil homme avec une canne accompagné d'un homme bien charpenté. Le vieil homme était courbé sur sa canne, avec des cheveux d'un vert très sombre et une longue barbe. Clarith était terrifiée et baissait la tête.
"Monsieur le chef du village ! Je suis désolée... Je n'ai pas d'argent actuellement... Est-ce que vous pouvez me donner un peu plus de temps ?
— Si tu n'as pas d'argent, alors pars. Les gens comme toi ne sont pas le bienvenu dans notre village, ni dans les autres d'ailleurs.
— Mais...
— Sinon, tu peux venir chez moi ce soir et travailler pour payer ta dette ~ Hahahaha !"
Le vieil homme dit cela avec un rire caquetant. En entendant cela, Clarith pâlit. Peut-être que c'était ce vieil homme qui avait fait cela aux jambes et aux bras de Clarith.
"Puis-je dire quelque chose ?"
Je posa le bol de soupe à côté de moi, interrompant le rire du vieil homme. Il se tourna immédiatement vers moi. Il s'alarma en me voyant.
"Tu n'es pas du village. Il s'agit d'un problème interne à notre village. J'espère que des étrangers ne vont pas interférer.
— Clarith, peux-tu me donner mon sac ?"
Je lui avais demandé cela. Clarith, tremblante, baissa la tête et me donna mon sac. J'en sortis une poignée de pièces en argent.
"Est-ce que cela vous suffit ?"
Tout le monde était surpris et se figea. Il y eut un silence total, jusqu'à ce que le gros homme parle.
"Non... c'est trop.
— Alors prenez ça comme paiement. J'ai mal à la tête et j'ai besoin de paix et de silence... pouvez vous nous laisser seules s'il vous plaît ?"
En réalité, je ne savais pas quoi répondre. Alors j'avais agit comme Elluka l'aurait fait. Je n'arrivais pas à déchiffrer l'expression sur le visage du vieil homme alors qu'il frappait le sol de sa canne.
"Pourquoi aides-tu cette fille Netsuma ?
— Car elle m'a sauvé alors que j'avais perdu connaissance dans la forêt, et cet argent est une preuve de ma gratitude, vous comprenez ?
— D'accord, d'accord. Partons, Eugène."
Le vieil homme, se plaignant en grommelant, sorti de la maison avec le grand homme. Un grand "bam" retentit lorsqu'ils fermèrent la porte.
"Michaela... Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée ! hurla Clarith, pâle.
— Comme je l'ai dit plus tôt, tu n'as pas besoin de t'excuser. C'est la moindre des choses que je peux faire pour toi.
— Mais c'est déjà trop..."
Je lui répéta de ne pas se soucier de cela, mais Clarith continuait de me dire sa gratitude.
Elluka m'avait donné une certaine somme d'argent pour louer une maison. Bien que je ne comprenais pas le concept d'argent, j'en avait beaucoup. En voyant le regard étonné des gens, et en me souvenant qu'Elluka m'avait dit de n'utiliser qu'un "petit peu" d'argent, j'ai peur que ce que j'avais sorti n'était pas un "petit peu".
Mais avec cet argent, j'avais pu aider Clarith.
"... Clarith.
— Oui ?
— J'ai quelque chose à dire qui, je pense, vas te plaire.
— Qu'est-ce ?"
Alors que j'allais parler, Clarith, paniquée, se leva et se cogna dans l'étagère. J'ignorais si cela était douloureux, mais elle tomba au sol en s'étreignant la tête.
"Est-ce que tu vas bien ?
— Ahh... Ouïlle !... Mais je vais bien. Que voulais-tu me dire ?"
La mère de Clarith fut surprise d'entendre Clarith dire cela avec des larmes aux yeux, mais ne semblait pas très inquiète. Cela devait être une situation normales pour elles.
Je décida de le dire à Clarith :
"Je peux payer mon loyer, alors puis-je rester ici quelques temps ?"

Scène 2
✿ Michaela ~"Village Yatski", Royaume d'Elphégort ~
Mes yeux étaient posés sur un champ empli de céréales. Les gens du village les utilisaient sans doute comme réserve de nourriture, ou les vendaient aux gens d'Aceid. D'autres fruits ou graines étaient changées en vin ou en pain.
La première fois que j'avais vu ces céréales élevées de manière artificielle, par rapport à celles qui poussaient librement dans la nature, j'avais été impressionnée de voir tout les différents moyens par lesquels les humains pouvaient gagner de l'argent et vivre.
A cause d'une trop grande population, les gens devaient faire pousser leurs propres céréales et élever leur propre bétail. Cela leur donnait une source de nourriture régulière, même si leur nombre augmentait.
"Aujourd'hui, la terre n'est plus dominée par Dieu, mais par les humains."
C'était ce dont Held-san se plaignait. Mais, en voyant les gens travailler au village, je me rendis compte que ce qu'il disait était vrai. En un sens, leurs activités se rapprochaient de l'acte de "création", qui était propre à Dieu. La "création" des humains était bien évidemment incomplète par rapport à celle de Dieu. Mais on pouvait le comprendre, car les humains ne pouvaient créer quelque chose à partir du néant. Le comportement humain n'était pas fait pour "créer" des choses, mais pour les aider à se manifester et, également, ne rien faire. Néanmoins, en voyant les gens travailler au champs, je fus impressionnée par l'intelligence humaine et leur instinct de survie.
"Bien que j'ai vécu pendant près de mille ans, je ne sais absolument rien des humains."

Je ne m'attendais pas à ce que le travail des champs soit si fatiguant ; je ne supportais pas la douleur dans mon poignet, ni celle à ma taille. Quelque fois, je voulais retourner voir Held-san et revivre à nouveau de manière oisive et facile.
Le vieil homme qui habitait à côté de nous se plaignait des températures trop froides ; nous avions moins de moissons que l'année dernière. Mais c'était toujours plus que ce que Lucifénia faisait pousser.
En parlant de Lucifénia... Je me demande comment vont Elluka et Gumillia. Je ne les ais pas vu ni entendu parler d'elles depuis plusieurs mois déjà. Ce pays était trop renfermé sur lui même, et en savait peu sur les pays voisins.
Je regarda le ciel et vit que la nuit allait tomber. Je prit mes outils et rentra chez moi.
Jusqu'à maintenant, je vivais dans la maison de Clarith.
Même si je voulais aller à Aceid, je n'avais ni la force ni suffisamment d'indice pour m'y rendre. De plus, ce village n'était pas très loin d'Aceid ; je pouvais me mettre à chercher le "péché" n'importe quand. Grâce aux économies de Clarith, j'avais toujours beaucoup d'argent sur moi...
C'était très ennuyeux de rester à la maison sans rien faire. Clarith m'avait demandé si je voulais aider aux champs. Je ne m'attendais pas à cela. J'avais énormément anticipé ma quête du "péché", mais finalement cela n'avait servit à rien.
Clarith avait une petite partie de terre qu'elle devait cultiver. Ce n'était pas assez pour nos dépenses quotidiennes. Clarith devait faire des travaux supplémentaires pour gagner plus d'argent. En remplaçant Clarith durant le travail aux champs, je me fis de nombreux amis et put réunir beaucoup d'informations sur le village.
Cette terre, ainsi que tout le Village Yatski, appartenait au Comte Félix. Tout les impôts du village étaient récoltés par le chef du village, qui les donnait au Comte.
A chaque fois que le chef du village venait collecter les impôts, il était accompagné d'un grand homme du nom d'Eugène, son neveu. Il était autrefois dans l'armée, mais après une dispute, il est devenu l'assistant du chef du village. Au début, il était contre la cupidité du chef de village, mais rapidement, Eugène avait réalisé le pouvoir qu'il avait entre les mains. Il défoulait d'ailleurs tout son mécontentement sur Clarith.
Bien que les gens du village soient gentils, ils étaient très méchants envers Clarith. Pour les Elphégortiens, les "individus du Clan Netsuma sont des hérétiques ; même la persécution n'est pas suffisante". Cette idée était profondément enracinée dans leurs coeurs. Je ne savais pas pourquoi ils pensaient cela, ni d'où venait cette idée de persécution. Peut-être était-ce lié à des évènements passés ou à de la politique.
Néanmoins, cela faisait si longtemps que la raison exacte de cette persécution avait été oubliée, et seul le mot "Clan Netsuma" était resté. Pourtant, Clarith ne méritait pas cela.
Bien sûr, la maladresse et la lâcheté de Clarith ne faisaient qu'augmenter l'animosité envers elle. Peut-être était-ce à cause de la discrimination, que Clarith était devenue ainsi. On ne saura jamais si c'est la personnalité de Clarith ou la discrimination qui est venue en premier. Clarith ne m'en parlait jamais, car il y avait une légère différence entre nous. C'était impossible de recréer la relation que j'avais avec elle sous forme de merle. Je voulais lui parler de ems origines, mais je ne le pouvais pas.
"Eh bien, je ne sais pas quoi faire en attendant."
Sur le chemin du retour, je vis Clarith parler à quelqu'un d'autre près d'une brouette. C'était très inhabituel.
L'autre personne était le fils du chef du village, Ayn. Il était très différent de son père ; c'était un jeune homme charmant et très populaire auprès des filles du village. J'hésitais à aller leur dire bonjour, mais Ayn me vit. Je me retourna rapidement et secoua la main. Clarith hocha la tête dans ma direction.
"Mademoiselle Michaela..."
— Ah ! Michaela ! Merci de ton travail ! dit Ayn avec un sourire chaleureux ; il avait de belles dents blanches qui brillaient au soleil.
— On parlait du festival de la moisson.
— N'es-tu pas un peu trop impatient ? J'ai entendu dire que le festival des moissons allait avoir lieu dans assez longtemps.
— Plus tôt il sera préparé, mieux ce sera. Nous avons eux de mauvaises révoltes cette année. Néanmoins, je veux que ce soit grandiose.
— Si nous avons eu de mauvaises récoltes, pourquoi devrions nous organiser un festival grandiose ?
— Même si nous avons eut de mauvaises récoltes, nous devons faire la fête afin de remonter le moral de tout le monde."
Nous discutâmes un bout de temps jusqu'à ce que Ayn dise au revoir à Clarith et rentre chez lui. Du début jusqu'à la fin, Ayn n'avait cessé de sourire et Clarith était restée silencieuse. Je tenta de lui demander le plus poliment possible pourquoi.
"Je ne suis pas douée pour parler avec les garçons. Pour être honnête, l'arrivée de Michaela m'a grandement aidée." m'expliqua Clarith, les yeux dirigés vers le sol.
Bien qu'il n'y ait plus que moi dans la conversation, elle gardait ses yeux au sol.
"Est-ce que Ayn te parle beaucoup ?
— Oui... récemment il vient plus souvent et me parle plus longtemps. Avant que Michaela n'arrive au village, nous parlions rarement ensemble.
— Ahh..."
Clarith cessa soudain de marcher et regarda le ciel. Le soleil s'était presque totalement couché.
"Cet homme... Je veux dire Ayn... il est possible qu'il aime Michaela.
— Hein ?
— Je pense qu'il me parle... afin de se rapprocher de vous, Mademoiselle Michaela.
— Vraiment ?"
Voulant changer de sujet, je devins embarrassée. Je ne comprenais pas cette chose que les humains appelaient amour. Bien que mon sexe soit féminin, j'étais à l'origine un esprit asexué. Bien sûr, je comprenais le concept des sexes biologiques et du processus de reproduction. Néanmoins, je n'arrivais pas à comprendre les délicats mécanismes derrière les relations entre un homme et une femme...
"Est-ce que Michaela aime Ayn ?
— ... Quoi ?
— Je pense que les belles personnes vont bien ensemble.
— Même si tu dis ça, je ne suis pas vraiment intéressée par les hommes..."
En terminant ma phrase, je me rendis compte qu'on pouvait mal interpréter mes mots. Je regarda Clarith, qui semblait heureuse d'entendre ça.
"Moi aussi, je ne suis pas trop intéressée par eux."
... Je devais faire plus attention à mes mots !
Alors que nous allions ouvrir la porte, la jeune fille qui habitait à côté de chez nous, Chelsea, apparut derrière nous comme un fantôme. Elle ressemblait à une actrice, avec une robe onéreuse et son visage maquillé. Derrière elle, il y avait deux filles. Si je me souvenais bien, il s'agissait des amies de Chelsea... ou du moins... de ses femmes de mains.
"Clarith, j'ai quelque chose à te dire. S'il te plaît, viens avec moi un moment."
Chelsea, avec ses cheveux mal coiffés, se dirigea vers sa maison. Elle fit signer à Clarith de se dépêcher. Je savais ce qu'elle voulait réellement dire.
"Oui, j'arrive."
Clarith les suivit immédiatement. Puisque j'étais inquiète pour Clarith, je les suivit.
Mais Chelsea se figea.
"Cela ne te concerne pas, Michaela."
Bien qu'elle ne m'avait pas autorisée à les suivre, l'atmosphère me déplaisait. Quand elles disparurent toutes les quatre, je respira profondément et marcha calmement et discrètement, me cachant dans l'ombre de la maison, et les y observa.
"Qu'est-ce que tu essaie de faire ?"
Chelsa croisa les bras, s'approchant de Clarith.
"Je l'ai vu. Une sale fille Netsuma parlait à Ayn. J'espère que tu n'as rien prévu de lui faire...
— Non ! Absolument pas !
— Tu prépare quelque chose !
— Je suis désolée !
— Je ne veux pas entendre tes excuses !"
C'était ce que l'on appelait la "Jalousie Féminine". Si c'était le cas, pourquoi est-ce qu'elle ne m'attaquait pas ? Je suis celle qu'elles devraient attaquer, puisque Clarith n'a rien dit à Ayn. Ou peut-être avait-elle vu ce qui c'était passé avant que j'arrive. Peut-être que...
Mais tout de même, elles étaient trop méchantes envers elle. La pauvre Clarith commençait à trembler de tout son corps.
"Même Ayn est répugné par le fait que tu lui parle. Ecoute, je t'interdis de t'approcher de lui.
— ....
— Ne m'ignore pas ! Parle !"
Chelsa haussa la voit et prit le bras de Clarith. Le corps de Clarith tremblait encore plus fort ; elle ne pouvait s'échapper car elle avait trop peur.
"Attendez une minute !"
Je surgis de l'ombre et cria. Chelsea perdit sa prise sur le poignet de Clarith. Je profita de l'opportunité et m'interposa entre elles.
"Mademoiselle Michaela..."
Chelsea recula. Elle ne voulait pas laisser Clarith tranquille. Je pris son poignet et la força à baisser le bras.
"Se battre n'est pas bien ! Je sais qu'espionner les gens n'est pas bien non plus, mais je pense que ce que vous faites est mal ! Je ne peux pas rester sans rien faire !
— Qu'y-a-t-il de mal à ça ? Nous n'aimons simplement pas que cette fille Netsuma minaude avec Ein.
— Je pense que vous ne comprenez pas."
Je me força à sourire et appliqua plus de force sur son poignet.
"Mais...
— De plus, ce n'est pas bien d'utiliser la violence. On peut régler n'importe quelle affaire de manière pacifique.
— Ou-Oublie ça ! Lâche moi ! Hé, vous deux, on pars !"
Je lâcha le poignet de Chelsea et elles partirent toutes les trois. Quand Chelsea disparut, je tapa gentiment l'épaule tremblante de Clarith.
"Tu vas bien ?
— Je vais bien. Merci !
— Clarith, tu dois exprimer ton point de vue. Si tu ne dis pas aux autres ce que tu pense, on se méprendra toujours sur tes intentions.
— Je suis désolée, mademoiselle Michaela.
— Hé, tu devrais commencer à me tutoyer et à m'appeler "Michaela". On est amies après tout.
— Amies ?
— Ouais, on est amies non ?
— Oui. Je suis désolée. Merci Michaela ! Je suis si heureuse..."
Clarith mit ses bras autour de moi. Bien qu'elle ne serrait pas bien fort, je sentais qu'elle me tenait fermement.
"Michaela, j'ai une faveur à te demander." dit Clarith d'une voix tremblante.
Je demanda : "Qu'est-ce ?"
Elle répondit avec une petite voix :
"Est-ce que tu peux me tenir un peu plus longtemps ? C'est la première fois que quelqu'un d'autre que ma mère m'enlace.
— Bien sûr."
Je serra Clarith plus fort, comme si je voulais lui briser les os. Clarith, j'ai promit de te protéger.
Depuis ce jour, nous allions et rentrions toujours du travail ensemble. Clarith se mit lentement à me révéler sa véritable personnalité, comme quand j'étais un merle.
Bien que ce n'est qu'un peu plus, j'ai l'impression que notre relation est devenue plus intime.

Scène 3
✿ Michaela ~ "Colline Yatski", Royaume d'Elphégort ~
C'était au plus noir de la nuit.
Je me tenais au sommet de la colline qui se situait près du village. D'ici, je pouvais voir les lumières de la ville d'Aceid, ainsi que les étoiles du ciel nocturne. Bien que l'on voyait les étoiles différemment ici que depuis la forêt, cela importait peu.
Si je me retournais vers le visage. je verrais des petites maisons alignées. D'ici, même si je pleurais ou criait, personne ne m'entendrait.
Je respira profondément puis expiré. Bien qu'il faisait un peu froid, le vent qui soufflait était agréable.
Je respira à nouveau et commença à chanter.
De l'air au langage, et du langage à la musique.
Elluka m'avait enseigné la "Berceuse Mécanique", une très vieille chanson.
Je laissa ma voix se répandre à travers Elphégort, la terre et le ciel.

Je chanta jusqu'à m'en abîmer la voix.
Encore et encore, je ferma les yeux et écouta attentivement.
J'écoutais les innombrables échos qui venaient de toutes les directions.
Je pouvais entendre le son des esprits de la forêt.
Il était mélangé avec d'autres échos de différents genres.
Je me concentra, cherchant à savoir d'où venait une certaine voix.

Ce son venait d'un bâtiment au nord d'Aceid. Ce bâtiment était plus grand que ceux les entourant, et était plus richement décoré. J'ignorais à qui elle appartenait, mais étant donné sa taille, cela devait être un aristocrate.
De toue manière, j'ai un indice sur l'emplacement du "péché".
J'ai été très occupée avec ma vie "humaine", passant beaucoup de temps à me créer des relations. Après avoir beaucoup chanté, je l'avais enfin trouvé. La seule chose qu'il me fallait maintenant, c'était le moyen de mettre la main dessus.
"Tu chante merveilleusement bien."
Mon coeur se figea en entendant une voix derrière moi.
Je me retourna et vit Clarith.
"Clarith, pourquoi est-ce que tu es levée ?
— C'est moi qui devrait te demander ça, Michaela...
— Je n'arrivais pas à trouver le sommeil...
— Oh."
Clarith semblait vouloir dire quelque chose. Je m'assis sur une grande pierre plate.
"Viens t'asseoir, Clarith."
En entendant cela, Clarith s'approcha timidement et s'assit à côté de moi.
"Est-ce que Michaela s'est accoutumée à la vie ici ?
— Eum... Bien que le travail aux champs est dur, je suis très heureuse.
— Heureuse... je n'ai jamais ressenti cela. Cela doit être parce que tu es riche.
— Riche ? Moi ?
— Michaela doit venir d'une famille aisée, sinon, tu n'aurais pas autant d'argent.
— Eh bien... Ha ha ha."
Je ne pouvais le nier, mais je devais toujours cacher ma véritable identité. De toute manière, même si je lui disais la vérité, elle ne me croirait pas. Sa mère ne semblait pas s'être rendue compte de qui j'étais.
La mère de Clarith était clouée au lit à cause d'une fièvre.
"Comment vas ta mère ?
— Il ne lui reste plus longtemps à vivre. Le docteur a dit qu'il était déjà trop tard et que la maladie Gula n'avait aucun antidote. Elle n'a eut que des calmants et des somnifères."
L'épidémie de Gula avait commencé dans le sud de Beelzénia. Lucifénia avait profité de cette opportunité pour envahir Beelzénia. La maladie s'était alors non seulement répandue à Lucifénia, mais aussi en Elphégort. Les patients souffraient d'une grosse fièvre et développaient des goûts étranges en matière de nourriture. La mère de Clarith avait maintenant l'habitude de prendre et manger des insectes qu'elle trouvait sur le bord de la route.
"Les docteurs d'Aceid sont toujours en train d'étudier la maladie Gula..."
Tandis que nous parlions d'Aceid, Clarith baissa la tête. Je voulus changer de sujet, mais je choisit apparemment à nouveau un mauvais sujet.
Je désigna la grande maison d'Aceid et demanda à Clarith :
"En parlant d'Aceid, Clarith, est-ce que tu sais qui possède cette maison ?"
C'était la maison où le "péché" m'avait répondu.
"C'est la maison de Monsieur Keel. Pourquoi ?"
L'aristocrate Keel Freezis. Elluka m'avait dit qu'elle le soupçonnait.
"Pour rien. Je me disais juste que cette maison était plus grande que les autres. Mr. Keel doit être le chef du commerce ?
— Oui. C'est l'homme le plus riche du pays. On dit que chaque mois, il invite de nombreuses personnes à dîner. Il est vraiment admirable... murmura Clarith avec une expression triste.
— A dîner ? Ce que l'on sert à la table de l'homme le plus riche du pays doit être vraiment exquis.
— Non, ce n'est pas ça. Je voulais dire qu'il avait tellement d'amis autour de lui, il doit être vraiment heureux.
— Est-ce que Clarith veut beaucoup d'amis ?
— Ah ? Oui. Mais ça va aller. Je sais que je ne peux pas me faire d'amis."
Clarith s'étreignait les genoux, et le vent se mit à souffler. La température semblait avoir chuté.
"Parce que Clarith fait partie du Clan Netsuma ?
— Oui, et parce que je ne suis pas Michaela, qui est souriante et belle."
J'avais toujours pensée que Clarith était la gentillesse incarnée.
J'aurais voulu le dire, mais je ne le pouvais pas. Parce que je ne connaissais pas Clarith depuis suffisamment longtemps, et parce que j'ignorais le nombre de coups qui avaient été portés à son coeur. J'avais peur que ce que je dise n'atteigne jamais son coeur.
"Moi je t'accepte pour qui tu es."
Clarith me regarda dans les yeux. Elle sourit et dit :
"Même si..."
Soudainement, le vent souffla plus fort et couvrit les paroles de Clarith.
"Je suis désolée. Qu'est-ce que tu as dit ?"
Quand je lui demandais, Clarith secoua la tête, avec les larmes aux yeux. Elle sourit et répondit :
"Peu importe. Du moment que Michaela est avec moi, j'irais bien."
C'était ce que Clarith venait de dire. Bien que le vent était froid, ma poitrine se réchauffa.
"Merci, Clarith.
— C'est étrange. Pourquoi Michaela me remercierait-elle ?"
Oui. C'est déjà le passé. Cela n'importe plus.
Ce qui était important était de savoir comment nous allions pouvoir rester ensemble.
"Il commence à faire froid. Rentrons."
Je me leva doucement tandis que Clarith paniqua et tomba. Je souris et lui prit la main, la tenant jusqu'à ce que nous soyons arrivés à la maison.
Clarith ne voulait pas réveiller sa mère. Elle ouvrit doucement la porte.
Alors que j'allais entrer, Clarith se figea.
"Qu'est-ce qui se passe Clarith ?"
Je regarda par dessus l'épaule de Clarith pour voir ce qui se passait.
"... Non ! Maman !"
La maison était plongée dans les ténèbres.
La mère de Clarith était allongée, sans bouger, et la bouche débordante de sang.

Scène 4
✿  Michaela ~ "Maison de Clarith  • Village Yatski", Royaume d'Elphégort ~
Les funérailles de la mère de Clarith furent très simples.
Seul deux personnes y assistèrent ; Clarith et moi. Après que le prêtre eut terminé son sermont, elle fut enterrée dans le cimetière public du nord.
Clarith ne pleura pas ; elle se contenta de baisser la tête en se mordant les lèvres.
"Quels sont tes projets pour le futur ?"
J'avais finit par lui demander. Je ne savais plus quoi dire.
"... Je l'ignore" murmura Clarith en appuyant son corps sur le mur.
Elle semblait plus mince que d'habitude. Elle devait avoir maigrit.

Bien que j'ignorais pourquoi Clarith avait été adoptée et non élevée par sa propre famille, cela devait être dur pour elle de perdre la seule mère qu'elle avait connu.
Le lit, les assiettes et les autres meubles appartenaient à la mère de Clarith. Pour Clarith, vivre dans la maison alors que sa mère était partie devait être douloureux. Je ne pouvais laisser le coeur fragile de Clarith continuer à supporter cela.
"Clarith, est-ce que tu aimerais..."
J'avais décidé de lui partager mon idée. J'ignorais si elle accepterais, mais si je ne faisais rien, elle serait rapidement détruite.
"... quitter le village..."
A ce moment, je n'arrivais pas à déchiffrer l'expression de Clarith. Elle ne voulait pas penser à ce genre de choses ; elle semblait surprise.
"... et aller à Aceid, pour commencer une nouvelle vie."
Un changement d'environ, et oublier les souvenirs douloureux, c'était ce dont elle avait le plus besoin.
Ces mots... bien que c'était moi qui les prononçaient, ils n'avaient aucun sens à mes yeux.
En fait, je ne pouvais plus vivre ici. Maintenant que je connaissais l'emplacement du "péché", je devais agir. Je devais mettre fin à cela. Je n'avais pas vu Elluka depuis plus de six mois.
J'ignorais si Clarith allait accepter ma proposition, mais je ne pouvais pas simplement mettre fin à ça aussi brutalement.
"Ça va aller, tu peux partir sans moi. Michaela devrait aller rejoindre sa famille à Aceid.
— .... Hein ? De quoi tu parles, Clarith ?
— Chelsea m'a expliqué que reste avec moi simplement pour te mettre en valeur. Les gens disent aussi que tu es une très gentille personne parce que tu traite aimablement une Netsuma comme moi."
Je ne savais pas quoi dire. C'était ainsi que les gens me voyaient ?
"Bien sûr, ce ne sont que les crachats haineux de Chelsea. Mais, Michaela, au plus profond de mon coeur, je doute de toi."
Clarith n'avait pas bougé. Elle riait mais avait un sourire étrange ; un sourire timide mais qui n'avait aucune trace de lâcheté.
"Une beauté époustouflante, un sourire magnifique, une belle voix, une personnalité rend les autres heureux, et une attitude toujours joyeuse. Tu as tout ce que je n'ai pas. Bien que je sois heureuse, j'ai des doutes sur notre relation."
Clarith se leva et appuya sa poitrine sur la mienne. Ses yeux étaient d'un rouge plus foncé que d'habitude.
"Tu n'as aucune sympathie pour moi ; tu ne fais que m'accompagner afin de te sentir meilleure.
— Non !
— Mais ça me va, du moment que tu reste mon amie, cela me va.
— Clarith !"
Je devais dissiper le malentendu. Je ne pouvais exprimer mes émotions avec des mots. Et Clarith pensait que je l'utilisais.
Je resta silencieuse, la serrant encore plus fort que d'habitude. Elle lutta un petit peu mais ne pu se dégager de mon étreinte.
Je sentais le coeur de Clarith battre. Elle devait entendre le mien aussi. Peut-être que comme cela, nos émotions allaient être transmises.
"Clarith, je t'aime pour ce que tu es."
Clarith ne disait rien ; son visage ne montrait aucune lâcheté.
"Peut importe ce que les autres disent, à mes yeux, tu reste une personne merveilleuse. Tu es la personne la plus gentille que j'ai jamais rencontré de ma vie."
Alors que je me taisais, Clarith ferma ses yeux avant de les rouvrir ; elle pleurait.
Pendant quelques instants, Clarith était appuyée sur mon bras, pleurant. Elle s'allongeait sur moi, éclatant en sanglots, laissant toute sa tristesse sortir.
"Utilise ça pour t'essuyer le visage."
Je lui tendis un mouchoir. Clarith finit par se calmer.
"Merci Michaela ! Merci beaucoup !"
Clarith s'essuya les larmes et demanda :
"Cela ne me gêne pas d'aller à Aceid, mais qu'allons nous faire une fois là bas ?
— Je n'y ait pas pensé. J'ai beaucoup d'argent... nous pourrions faire tout ce que nous voulons. Si Clarith le veut, bien sûr...
— Je vais me sentir mal pour Michaela... En dehors de t'aider pour les travaux des champs, je n'ai jamais vraiment rien fait pour toi. Je vais me sentir mal."
Bien que Clarith était encore triste, elle souriait lentement.
"Cela ne m'importe plus en fait. Avec Michaela, je peux venir à bout de toutes les épreuves. Je vais devenir plus forte."
Après avoir parlé un peu plus longtemps, nous nous regardâmes dans les yeux et éclatèrent de rire. Nous pensions que notre nouvelle vie était incertaine et pleine d'espoir.
Soudainement, quelqu'un ouvrit la porte de la maison.
"Clarith ! Clarith ! Est-ce que tu es là ?"
C'était la voix d'Ayn.
"Ayn ? Qu'y-a-til ?"
Ayn haletait tout en tentant de dire quelque chose.
"Est-ce que quelque chose est arrivé ?
— Mon père a tué Eugène. Mais il n'arrête pas de prétendre que Clarith est la meurtrière. Un groupe de gens se prépare à arrêter Clarith. Nous devons nous dépêcher et nous enfuir !"
En entendant cela, mon esprit se vida de toutes pensées.

Scène 5
✿ Michaela ~ "Route • Village Yatski", Royaume d'Elphégort ~
Sur une colline, au nord du village, il y avait un chemin qui passait par une falaise. La route était trop pentue ; une seule erreur et nous glisserions dans le vide, en bas de la falaise. Personne n'osait prendre ce chemin.
Ayn nous avait guidé ; nous indiquant comment traverser la route en toute sécurité. Bien que Clarith avait glissé plusieurs fois, elle n'était pas tombée, et nous avions pu échapper aux villageois.
"Faisons une pause."
Ayn désignait un conifère. Puisque nous avions fait beaucoup de chemin, Clarith et moi nous étions fatiguées. Nous nous assîmes sous l'arbre.
Clarith n'avait pas dormit depuis la mort de sa mère. Elle ferma immédiatement les yeux tellement la fatigue était forte.
"Qu'est-ce qui c'est passé au village ?"

Afin d'éviter de réveiller Clarith, j'avais murmuré cette question à Ayn. Il me décrivit subrepticement la situation.
Le chef du village avait gardé pour lui un peu de l'argent destiné au Comte Félix. Eugène avait menacé le chef afin qu'il lui remette l'argent en question. Alors, le chef avait empoisonné Eugène et voulait faire porter le chapeau à Clarith.
"Père affirme qu'Eugène a été tué après avoir terminé de manger son repas. Il dit aussi qu'à cause de ses dettes, Clarith venait travailler comme domestique pour lui. Il la faisait cuisinier et l'obligeait à servir les repas.
— Mais comment...
— En fait, même si père n'avait rien dit, Clarith aurait été suspectée. Personne n'a réfuté ses accusations. Bien sûr, j'aurais objecté, si j'avais eu plus de pouvoir..."
Ein frappa le tronc de l'arbre avec son poing. L'arbre fut secoué sous le choc, laissant tomber quelques aiguilles.
"J'ai honte d'avoir un père comme lui."
Ayn avait le visage déformé par la colère. Il ne montrait jamais ce genre de sentiments au village. Je pensais au début qu'il était tout le temps souriant et heureux. Mais chacun, peut importe de qui il s'agit, a une part d'ombre dans son coeur.
"Après cela, qu'est-ce que tu vas faire, Ayn ?
— Je vais aller voir le Comte Félix et tout lui dire.
— Si tu fais ça, ton père serra arrêté. Cela te va ?
— Peu m'importe. Michaela, voudrais tu venir avec moi...
— Merci pour ton offre, mais nous avions l'intention de quitter le village et partir vivre à Aceid.
— Ahhh... Je suis d'accord avec votre plan. C'est plus facile de se cacher lorsqu'il y a plus de gens autour. Personne ne pourra vous y trouver."
Ayn semblait un peu triste. Je ne savais pas pourquoi, mais on dirait qu'il regrettait quelque chose.
"... Je suis désolée !
— Tu n'as ps besoin de t'excuser. C'est mieux si Clarith reste avec toi."
Ayn regardait Clarith qui dormait, appuyée sur mon épaule.
"Quand je serais assez fort et que j'aurais effacé toute ma culpabilité, je pourrais lui avouer, face à face.
— Ayn ?
— Oh, rien, oublie ça. Après notre pause, je vous emmènerais à Aceid."
Cela faisait six mois que je vivais au village Yatski. De  tout le millénaire où j'avais vécu, cet instant était très spécial.
J'avais fait beaucoup de découvertes, beaucoup de rencontres.
J'avais l'impression de comprendre un peu plus les humains.
Les "humains" sont des êtres si étonnants —
J'aimerais en savoir plus sur eux.

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