La wiegenlied de vert chap 4 section 1

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Section 1 -- Destination Perdue --

Scène 1
♥ Clarith ~ "Ville de Toragay", Elphégort ~
La Ville de Toragay était située au nord-est du Lac de l'Amusement et était maintenant une base des forces Luciféniennes.
Puisque le Roi d'Elphégort avait capturé la forteresse du nord du Plateau Merrigod, l'armée devait préparer un plan de bataille.
Le Seigneur de Toragay, le Comte Félix avait été arrêté et déporté à Lucifénia. Maintenant, celui qui occupait Toragay était le Général Lucifénien George Ausdin.
Le troisième fils du Général, Daniel Ausdin, avait été recruté dans l'armée cette année ; il était en ce moment en face de moi avec une expression sérieuse.
"Tu ne révéleras en aucun cas la location de la "Fille de Vert" ?"
Daniel semblait se fatiguer de mon interrogatoire ; je gardais le silence.
"Nous savons déjà que la femme elphégortienne que tu as laissé s'échapper au Village Yatski est la "Fille de Vert" que nous cherchons. Vous deviez avoir prévu quelque chose toutes les deux, non ? Tu n'as besoin que de me dire l'endroit. Clarith, cela fait déjà près de deux mois que tu as là. Tu ne voudrais pas rentrer chez toi ?
- ....
- Tu ne dis toujours rien... Vraiment, si tu n'avais fait que nous donner un nom, la guerre aurait pu cesser plus tôt."
Daniel Ausdin fronça encore les sourcils - s'il avait encore son visage d'enfant, il aurait eu un air plus digne.
Soudainement, quelqu'un frappa à la porte.
"Excusez-moi."
Un homme d'âge moyen entra. Il ne ressemblait pas à un soldat.
"Vous semblez stressé, Daniel.
- Corpa ? Qu'est-ce que l'homme d'affaire de la Reine fait ici ?"
L'homme barbu se nommait Corpa.
L'homme du nom de Corpa était en train de masser son visage ridé lorsqu'il dit calmement à Daniel, surpris :
"Cette fille Netsuma est une de mes connaissances. Je viens la chercher.
- Qu'est-ce que vous dites ? Comment serait-ce possible, cette fille est une prisonnière de guerre, on ne peut pas la libérer si facilement...
- J'ai reçu une permission."
En disant cela, Corpa sortit des documents de son sac et les donna à Daniel. L'expression de Daniel évolua, révélant de la surprise, puis de la confusion.
"Combien avez vous payé ?
- Héhé, cela ne serait pas bon si cela venait à être appris. Les domestiques de ce palais sont un peu en difficulté ces jours-ci.
- Néanmoins, nous ne pouvons vous la confier car elle possède des informations concernant "La Fille de Vert".
- Cela n'a plus aucune importance."
Ce qu'avait dit le commerçant m'était destiné. Plus aucune importance ? C'était ainsi. Le regard de Corpa me cloua sur place et il dit avec rancoeur :
"La "Fille de Vert" a été trouvée - Nous avons trouvé le cadavre de Michaela. Le Palais a envoyé des assassins pour s'occuper en secret de cette affaire."

"... !"
Je n'émis aucun son.
Michaela... était morte.
Cette personne, que j'aimais le plus au monde, était morte.
Je grinça des dents.
"Qu'avez-vous dit ? Quel est le message exact ?
- J'ai obtenue ces informations de l'un des Domestiques du Palais. Je lui fais une confiance aveugle. Clarith, tu... !"
Je vis Corpa paniquer. J'avais mal dans ma bouche et du liquide chaud en sortait.
"Cette fille s'est mordue la langue ?!
- Vite ! Nous devons la soigner !"
J'eus de plus en plus de mal à respirer. Les voix diminuèrent d'intensité.

Ah, Michaela.
Je vais maintenant te rejoindre.

A cause des médecins militaires de Lucifénia, je ne suis pas morte.
J'ai immédiatement été soignée et envoyée à la maison de Corpa.

Scène 2
♥ Clarith ~ "Maison Corpa", Royaume de Lucifénia ~
"Clarith ! Clarith !"
Quand j'entra pour la première fois dans la maison de Corpa, quelqu'un m'appelait par mon nom et se jeta dans mes jambes. Oh, ma petite maîtresse m'avait vraiment manqué.
"Mademoiselle Yukina... Je vous que vous allez bien.
- C'est parce mon père, ma mère et mon frère vont bien aussi !"
La famille Freezis avait été emprisonnée à Lucifénia et relâchée il y a quelques jours. Durant leur emprisonnement, le Manoir Freezis avait été incendié, donc la famille avait été obligée d'habiter dans la maison de Corpa - c'était ce que j'avais entendu dire.
"J'ai dépensé beaucoup récemment. J'espère que Keel me remboursera~" dit Corpa tout en tenant son ventre à deux mains en souriant. Non seulement ils avaient de bonnes relations mais ils aidait également au développement de la Fondation Freezis.
Je suivi Mademoiselle Yukina dans une pièce. Quand nous arrivâmes, Mme Freezis s'y trouvait.
"Clarith... ! Tu es saine et sauve !"
Elle se leva du canapé et vint m'enlacer.

"Je suis heureuse de vous voir également saine et sauve... On dirait que vous avez maigri.
- Les repas de Lucifénia sont très maigre. Ta cuisine m'a manqué.
- Merci beaucoup. Je vais m'y mettre tout de suite."
J'aurais pensé qu'elle aurait sourit, mais se mit à rire.
"Clarith, oublie ça. Tu dois te reposer."
La main douce de cette femme magnifique caressait ma joue.
"A cause du Michaela... tu dois sans doute souffrir.
- ... Est-ce vrai ? Que Michaela a été tuée ?
- L'assassin a décrit toutes les caractéristiques de la "Fille de Vert"... Il n'y a aucun doute."
Je ne voulais pas y croire. Des larmes perlaient aux coins de mes yeux.
"... Pourquoi... Michaela... Pourquoi..."
Je m'effondra et me mit à pleurer, allongée au sol.
Tout le monde était mort. Ma mère était morte, les villageois étaient morts, Michaela était morte.
La gentille Michaela qui était aimée de tous.
J'aurais été heureuse de mourir à sa place. J'aurais dû affronter les soldats Luciféniens avant.
Pourquoi ? Pourquoi était-ce toujours ainsi ?
Je ne pu m'empêcher de pleurer. Mme Freezis et Mademoiselle Yukina me regardaient en silence.
"Est-ce que tu t'es calmée, Clarith ?"
Les larmes cessèrent de couler de mes yeux.
"Tu es horrible. Essuie toi avec ça."
Je pris le mouchoir qu'elle me tendait et l'utilisa pour essuyer mes larmes.
(Et mon visage).
Michaela avait fait la même chose aux funérailles de ma mère. A ce souvenir, ma poitrine se réchauffa.
"Clarith, est-ce que tu vas bien ?
- Je vais bien, Mademoiselle Yukina.... Mais où est Mr. Keel ?"
Je réalisa que je ne l'avais pas encore vu. Je posa la question à la dame, mais elle sembla un peu gênée.
"Il est dans une pièce voisine, et discute avec des invités.
- ... J'aurais voulu le saluer....
- Je pense que ça ira. Keel voulait aussi te voir depuis un bon moment. Et les invités semblent être un peu violents. Je suis un peu inquiète... pourrais-tu aller vérifier si tout va bien ?"
Elle était réellement inquiète.
"... D'accord."
Je sortis dans la pièce et frappa à la porte voisine.
"Je suis désolée de vous déranger, mais puis-je entrer ?
- Entrez !"
J'ouvris la porte et vit Mr. Keel, avec un sourire ravi, se lever de sa chaise.
"Je m'inquiétais pour toi Clarith.
- Mr. Keel... à propos de Michaela... Je suis désolée de ne pas avoir suivi vos ordres...
- C'est arrivé à cause de la guerre... A vrai dire, je devrais être celui à s'excuser.
- Quoi... ?
- Ah, oublie ce que j'ai dit."
Les yeux de Mr. Keel, derrière ses lunettes, se floutèrent et tentèrent d'éviter de croiser les miens.
"Mr. Keel... ?
- Si je vous dérange, je peux m'en aller."
La personne qui venait de parler était une jeune femme en rouge. Il s'agissait d'une belle femme, avec des cheveux bruns courts. A ses côtés se trouvait un homme borgne de forte carrure, qui croisait les bras en faisant la moue. Effectivement, il donnait l'impression d'être une brute.
"Ah, je m'excuse. Continuons notre conversation.
- Désolée de vous avoir dérangés, je vais vous laisser maintenant."
L'homme me fixait depuis un petit moment et cela me faisait reculer. C'est pour cela qu'après m'être incliné rapidement, je voulu partir. Mais la fille en rouge me stoppa.
"Attends un peu. Mr. Keel, si possible, j'aimerais que cette personne nous écoute. Est-ce elle ? La fille nommée Clarith que vous venez de mentionner. Elle doit haïr la dirigeante Lucifénienne, comme nous. Dans ce cas...
- Attends, Germaine ! Tu comptes l'entraîner dans la Résistance ? Elle ne semble pourtant pas très belliqueuse.
- C'est bien d'avoir une camarade supplémentaire. Et, de toute manière, c'est à elle de décider."
La fille en rouge et l'homme borgne discutaient. Résistance ? Belliqueuse ? De quoi parlaient ils donc ? Je jeta un coup d'oeil à Mr. Keel qui avait une expression hideuse.
"Clarith, je vais reprendre tout depuis le début afin que tu comprennes. Je me nomme Germaine, et lui c'est York. Nous préparons une révolution à Lucifénia. Nous sommes ici pour demander de l'aide... Pour être honnêtes, nous manquons de main d'oeuvre et de fonds."
Germaine se leva et commença à marcher de long en large dans la pièce en parlant. Elle m'expliqua que ses camarades étaient des gens qui haïssaient la dirigeante de Lucifénia, et afin d'obtenir une assistance financière, ils rendraient plus tard à Mr. Keel ses propriétés, qui avaient été confisquées par Lucifénia (mais Mr. Keel avait dit que ses "propriétés" ne valaient pas grand chose à ses yeux).
"Clarith, si tu n'acceptes pas le meurtre de ton amie, tu peux rejoindre notre armée révolutionnaire. Ne voudrais-tu pas la venger ?
- ... Laissez moi y réfléchir.
- Je comprends. C'est une grosse affaire, donc réfléchis y bien avant de te décider. Mais si tu te retournes contre nous..."
Germaine devenait menaçante. Mr. Keel lui répondit immédiatement :
"Je peux vous l'assurer, elle saura tenir sa langue.
- ... Mr. Keel, a propos de votre aide...
- Ah, je ne suis pas très bon à ce genre de choses. Mais je vais y réfléchir."
Mr. Keel évitait intelligemment de répondre directement à Germaine. En fait, il ne semblait absolument pas intéressé.
"Nous sommes désolé de vous avoir ennuyé aujourd'hui et nous vous remercions de votre hospitalité. York, on y va !"
Germaine et York quittèrent silencieusement la pièce. La porte se fermant avec un grand "bang", je regarda à nouveau Mr. Keel.
"... Ils sont vraiment effrayants.
- Ah bon ? Pour moi, ce sont juste des fanfarons.
- Vraiment ?
- Haha, qui sait. Clarith, tu viens juste d'arriver de Toragay, tu as du donc faire un bout de chemin, non ? Tu devrais te reposer un peu. Tu n'as pas une domestique ici mais une invitée. Tu devrais parler avec les domestiques de Corpa.
- Oui... Je sais."
Un domestique m'avait emmené dans une chambre qui était plus grande que notre maison au Village Yatski ou l'office du Manoir Freezis. La fatigue m'envahissant, je me laissa tomber dans le lit. Il était doux, et très confortable, mais je ne voulais pas encore dormir.
Et pourtant je le fis, comme par le passé.

Après quelques jours, je ne faisais plus rien excepté jouer avec Mademoiselle Yukina. Ma vie était devenue placide. La cuisine et toutes les autres tâches étaient réalisées par les domestiques de la maison.
Je ne pouvais rien faire.
N'y avait-il pas eu d'autres moyens de sauver Michaela ? S'il y en avait, j'aurais aimé retourner dans le passé. Bien que je savais que c'était impossible, je ne pouvais m'empêcher d'y penser.
Je me demandait s'il y avait encore de l'espoir. Mais généralement, ceux qui désirent retrouver leurs biens aimés dans l'au-delà sont pris dans les mâchoires d'un infini désespoir.
"Clarith, je rentre."
J'entendis quelqu'un frapper à la porte. C'était Mr. Keel. Il était aussi occupé que quand il était en Elphégort. Il ne dormait plus récemment ; des lignes noires apparaissaient sous ses yeux.
"Mr. Keel... vous auriez dû me demander de venir...
- Ces derniers temps je m'en fiche un peu. Aujourd'hui, j'aimerais parler de ce que tu prévois de faire. Cela te gêne-t-il si je m'assois ici ?"
Je le pria de le faire. Mr. Keel s'assit sur une chaise en bois près de la porte d'entrée.
"J'ai décidé d'aider l'armée rebelle. Après avoir fait mon enquête, j'ai découvert que l'armée révolutionnaire sera très avantagée durant la guerre qui suivra.
- ....
- Et toi ? Vas tu les aider ?"
Je tenta d'éviter son regard confiant.
"Non, je refuse toujours. Je n'ai pas le courage de tenir une épée." répondis-je d'une voix faible.
Oui, j'étais une lâche. Bien que ma haine pour la princesse grandissait chaque jour, l'idée de me dresser contre elle me terrifiait.
Je n'avais pas assez de courage pour tuer.
"Eh bien, qu'il en soit ainsi. Je ne pense pas que tu puisse combattre durant une révolution."
Mr. Keel devinait mes pensées. Il continua !
"Il y a d'autres choses. Puisque mon manoir a été incendié, je prévois de revenir à Marlon. Bien que nous n'y avons pas de bons souvenirs, l'homme qui vivait autrefois là-bas est parti. Et de plus, mes actions sont limitées ici."
Le pays de Marlon... bien que je ne m'y étais jamais rendue j'avais entendu dire qu'il prospérait autant qu'Elphégort et Lucifénia malgré le fait qu'il soit entièrement entouré d'océans.
"Si tu le veux, tu pourras rester notre domestique ? Peut être cela ne te conviendra pas, mais Marlon est un endroit tout à fait vivable. Je pense que tu pourras rapidement t'y habituer."
Peut-être était-ce une bonne idée. Je commença à imaginer la vie près de la mer. Mais je la voulais comme avant : je nettoierais la maison de Mr. Keel, je ferais la lessive, je donnerais à Mademoiselle Yukina du gâteau et dès que je me sentirais en colère ou triste, je parlerais à Michaela dans le jardin la nuit...
Non, c'était hors de question. C'était impossible de revenir en arrière. Il n'y a plus de Michaela, souriante, chantante et plaisante.
La Michaela que j'aimais n'est plus là.
Je sentis des larmes couler sur mes joues. J'avais déjà décidé de ne plus pleurer mais les souvenirs me faisaient toujours cet effet là.
Même après plusieurs jours ou peut-être plusieurs années, je ne pourrais oublier Michaela.
"Merci de votre offre, néanmoins, je suis désolée, je ne peux venir avec vous. Mr. Keel peut importe ce que je fais...
- Tu pense toujours à Michaela, c'est ça ?
- Oui..."
Keel se leva et se dirigea vers la fenêtre. D'ici, il pouvait voir la Cathédrale Lévin.
"Clarith, crois-tu en Dieu ?
- Je n'y croyais pas de par le passé, mais maintenant... j'y crois.
- C'est bien."
Il sembla réfléchir à quelque chose. Après un moment, il parla :
"Il y a une ville portière, a l'ouest du pays. Un couvent y a été construit, évènement rare dans ce pays. Veux-tu t'y rendre ?
- Vous voulez que je devienne une nonne ?
- Non, je ne veux pas que tu devienne une nonne. Ils ont un orphelinat et des employés. Voudrais tu leur donner un coup de main ? C'est un lieu situé près de la mer, excellent pour s'apaiser l'esprit. Qu'en pense-tu ?
- Près de la mer... ?"
Je n'avais jamais vu la mer de toute ma vie.
"Si tu aimes vivre là bas, alors tu pourras devenir nonne. Mais j'espère toujours te revoir chez moi. Sans toi, Yukina va se sentir seule."
Et pourtant j'en avais besoin. Néanmoins, je...
"Clarith, je vais le dire crûment - tu dois accepter la mort de Michaela. Bien que ce soit triste, il n'y a rien que tu puisse faire. Mais tu es toujorus en vie. J'ignore comment, mais tu es en vie. J'espère que tu vas continuer à vivre en souriant. Je pense que c'est ce que Michaela aurait souhaité."
Quand je pleurais, Michaela pleurait aussi. Quand je ris, toi aussi ris-tu, là haut au paradis ?
"Je ne veux pas que tu pense que vous étiez destinées à vivre ensemble pour toujours. Michaela est Michaela et tu es toi."
Michaela veillait sur moi. Et en même temps, elle espérait que je sois forte. En réponse à ces attentes, je devais travailler seule et devenir plus forte de par le futur. Si je devenais faible, Michaela serait triste.
"... Je vois. Je vais aller quelques temps au monastère.
- Bien, je t'y contacterais. Clarith, tu dois te souvenir que même si tu es séparée de nous, tu fais toujours partie de la famille.
- Merci beaucoup..."
Il me tendit la main et je la serra fermement.

Le lendemain, je me dirigeais vers le bar où se trouvaient Germaine et York pour leur donner une réponse. Et Mr. Keel voulait leur parler.
Après avoir entendu ma réponse, Germaine était un peu déçue. Mais elle ne me força nullement.
Le jour de mon départ pour le monastère au bord de la mer, Mr. Keel vint me voir.
Mademoiselle Yukina pleura et me donna un livre aussi épais qu'un épais. Il contenait toutes ses histoires jamais écrites pour l'instant.
Le wagon démarra. Je continua d'agiter ma main même s'ils étaient hors de vue.
Merci et au revoir.
J'avais un autre groupe de personnes à voir.

Scène 3
♥ Clarith ~ "Couvent • Ville Portuaire", Royaume de Lucifénia ~
On disait que la secte d'Held, branche de la religion Lévin, avait été formée dans l'ancien Heldogort (de nos jours nommé Elphégort) au moment où le Royaume Magique de Lévianta (de nos jours le Divin Lévianta) avait été détruit.
Tandis que la secte Lévia vénérait les Dieux Dragons Jumeaux Lévia-Béhémo en tant que divinités absolues, la secte d'Held vénérait le dieu dragon Held. A cause de cela, on les considéra au début comme des hérétiques et ils subirent de fortes persécutions. Néanmoins, à cause de la "Catastrophe de Lévianta", le nombre de pratiquants de la secte Lévia fut extrêmement réduit. C'est alors que la secte Held s'agrandit. Elle finit par être de taille comparable à la secte Lévia. Mais, au fil du temps, à cause des influences politiques de la secte Lévia, cette branche de Lévin finit par devenir la religion principale du pays.
Les anciennes décorations de l'église étaient plutôt simples comparées à d'autres lieux de culte. Ils interdisaient l'idolâtrie, donc il n'y avait aucune statue dans l'église. Mr. Keel, malgré ses richesse, avait très sobrement décoré son manoir. Cela devait être lié au fait qu'il avait choisi cette religion.
Chaque matin, je devais me réveiller tôt. Nous devions prier avant que le soleil ne se lève. Nous devions également prier avant et après le petit déjeuner. L'une de mes charges était de le cuisiner.
J'étais principalement chargée de cuisiner pour les enfants. Puisque beaucoup des enfants étaient difficiles, je devais les prendre au cas par cas, et réaliser un menu qui pouvait tous les satisfaire ; cela me donnait souvent mal à la tête. Si le menu ne correspondait pas aux goûts de chacun, je me ferais disputé par notre mère supérieure.

Après le petit déjeuner, les nonnes devaient commencer leurs tâches. La vie monastique était essentiellement faite de privations et de contrôle de soi. De plus, nous devions informer le public des activités de l'église. Nous avions également quelques activités d'agriculture, comme la fabrication de vin. Nous n'étions pas obligées de le faire constamment, mais il fallait tout de même penser à prier, ne serait ce qu'un petit peu dans la journée.
Cela ne faisait que quatre mois, et j'étais déjà débordée. Bien que je devais dire que ma vie quotidienne était très mouvementée, il y avait toujours un trou dans mon coeur que je n'arrivais pas à remplir.
Ma vie reposait sur de nombreux sacrifices humains. Même si je priais pour ces gens chaque jour, je ne pouvais rembourser ma dette envers eux - car j'étais en vie.
Mr. Keel m'avait dit "J'espère que tu continueras de vivre avec un sourire aux lèvres." Je savais que c'était ainsi qu'il fallait faire, mais j'étais incapable de rire. Est-ce que les effets d'avoir un sourire sincère pouvaient durer longtemps après ? Et, pourrais-je sourire après la révolution ? Je ne pense pas.
Je ne pouvais retourner au Manoir Freezis. Si Michaela n'y étais pas, je ne pouvais être heureuse. Peut être que je devrais devenir officiellement nonne et continuer à cuisiner ici. Le vin ne m'intéressait nullement.
Si Michaela était là, elle m'aurait dit avec un sourire "Puisque Clarith veut le faire..." et j'aurais riposté "Je ne peux le faire". Mais je ne pouvais plus dire ça, car elle n'était plus de ce monde.
Dieu, s'il vous plaît, accomplissez un miracle. J'aimerais au moins dire adieu à Michaela. Bien sûr, Dieu n'allais pas tendre la main à une lâche comme moi.
"Etes-vous Clarith ?"
Des personnes étaient venues après le déjeuner, juste après que les nonnes soient parties à leurs tâches respectives.
"Oui, c'est moi... et vous êtes ?
- J'étais autrefois la Magicienne de la Cour de Lucifénia, Elluka Clockworker, dit la femme aux cheveux roses avec un sourire. Et voici mon apprentie, Gumillia."
J'ignorais pourquoi, la jeune fille qui se tenait à ses côtés ne cessait de me fixer.
"Aujourd'hui, nous sommes venues t'imposer un défi."
Gumillia, qui semblait être Elphégortienne, s'approcha de moi. Elluka la stoppa.
"H-Hé ! Non, Gumillia. Aujourd'hui, nous sommes venues lui donner un cadeau."
Elluka tentait d'endiguer l'attitude belliqueuse de Gumillia. Elluka prit un pot dans lequel se trouvait une pousse.
"De quoi s'agit-il... ?
- De ta plus précieuse amie.
- Hein ?"
Quand on parlait de mon amie la plus précieuse, une seule personne me venait à l'esprit. Néanmoins, cette pousse était mon amie ? Comment cela avait-il pu arriver ?
"Laissez moi vous raconter l'histoire depuis le début. Cela va être un peu long... pouvons nous avoir une tasse de thé s'il vous plaît ?" demanda Elluka avec un sourire malicieux.
Je fis ce qu'elle me demandait et prépara le thé dans la cuisine.
"Tout d'abord, votre amie, Michaela... était un esprit de la forêt, qui a été réincarnée en une humaine, par ma magie."
Ce fut que dit Elluka après avoir bu une gorgée de thé. Elle fut surprise de voir que je n'étais pas surprise et que je comprenais tout.
"... Vous n'êtes pas surprise ?
- J'ai toujours senti... qu'elle n'était pas une personne ordinaire."
J'étais jeune quand ma mère m'avait parlé de l'existence des esprits. Je pensais à l'origine qu'elle se moquait de moi, mais quand j'avais rencontré Michaela, je n'avais pu m'empêcher de me demander si les esprits existaient. Elle devait être l'une d'entre eux.
Je frissonnai toujours lorsque Michaela chantait.
"Est-ce tout ?"
Elluka me fixa, finit par comprendre ce que je pensais, et hocha la tête.
"Ce n'est qu'un peu, mais vous semblez avoir de la magie en vous. En mettant cela de côté, durant la guerre, Michaela fut cachée dans le vieux puits dans la Forêt de l'Arbre Millénaire, non ?
- Oui.
- Mais c'était trop tard. Quand nous y sommes arrivées, un type inutile était déjà en train de l'enlacer et de pleurer... le Roi de Marlon.
- Le Roi de Marlon.
- Il semblait être au courant de l'emplacement de Michaela. Nous n'avons pas eu le temps de la sauver. Bien qu'il ait voulu emporter sa dépouille, il ne l'a pas vu mourir. De mon point de vue, il est en partie responsable pour sa mort."
J'étais d'accord avec elle. Si je revoyais cet homme, je le réduirais en chair à pâté.
"Il n'a reprit que le cadeau de mauvais goût qu'il avait donné à Michaela. Son cadavre s'est alors changé en cette pousse d'arbre.
- ... Attendez une minute, vous voulez dire que son corps est devenu une pousse d'arbre ? Est-ce parce qu'elle était un esprit ?
- Ah, ce n'est pas la bonne raison, mais la plus simple manière de l'expliquer... elle a été choisie pour devenir le nouvel Arbre Millénaire... l'héritière d'Held."
L'héritière d'Held ? Un esprit devenant Dieu ? Mon esprit n'arrivait pas à la concevoir.
"Est-ce que tu connais l'Arbre Millénaire ? Cet arbre est l'hôte du Dieu de la Terre, Held. J'ai récemment appris que sa vie dépendait de l'Arbre Millénaire lui même. Bien que Held ne puisse mourir, après la mort de l'arbre, il ne pourra plus rester sur cette terre. La raison pour laquelle Held a choisi Michaela , c'était car son héritier et le nouveau gardien devait en savoir beaucoup sur les humains. C'est pour cela qu'elle a pu se réincarner en humaine. C'est abominable, avoir été trompée par ce vieil homme... Je suis désolée, avez-vous compris ce que j'ai dit ?
- En gros, oui...
- En gros, c'est la vérité qui est le plus important. Tu vas bientôt et lentement te mettre à tout comprendre. Avant de venir ici, nous avons apportés la pousse de Michaela à Keel Freezis. Puisqu'il avait pris soin d'elle, j'ai voulu lui rendre visite et discuter en privé... Puis je avoir plus de thé ?
- Ah, oui. Je suis désolée."
Je n'avais pas remarqué que sa tasse était vide. J'apporta le théière et en versa dans son verre. Elle dit brièvement "Merci" avant de continuer :
"Keel m'a dit de te donner la pousse de Michaela. Il m'a dit que quand Michaela deviendra un arbre, la première chose qu'elle voudra voir sera sa meilleure amie. Naturellement, j'ai obtenu des bénéficies, je ne peux le nier."
Tandis qu'Elluka parlait, elle jouait avec une sorte de canne. En regardant bien, malgré sa forme étrange, on aurait dit une épée.
Mon coeur battait rapidement et fortement. Je ne pouvais pas attendre que Michaela devienne un arbre. Même si sa forme avait changée, pour moi, elle restait la personne qui m'était la plus précieuse au monde.
"Néanmoins, j'ignore quel est votre point de vue, mais Gumillia veut la garder.
- Nous ne pouvons demander l'avis de Michaela tant qu'elle est une pousse."
Elluka et Gumillia se turent un moment. On dirait que Michaela était importante pour elles aussi.
"Donc, nous allons lui demander quoi faire autrement... Gumillia, peux-tu le faire ?"
Gumillia hocha la tête.
"Commençons."
Gumillia plaça ses mains sur le sommet du pot et se mit à réciter des incantations.
"Selleér sellab sed ceva revlover nu énnod a'm Atnas".
La pousse se mit à vibrer. Peu après, elle émit une lumière brillante.
Je ne pu m'empêcher de fermer mes yeux.
"... !"
Quand je les rouvris, je perdis tout contrôle de mon esprit.
Devant moi se trouvait une personne dont je pouvais seulement rêver.

"Michaela !"
Je couru vers elle mais mon corps passa dans le sien et je me cogna contre le mur.
"Aïe..."
Je regarda plus attentivement et vit que le corps de Michaela était transparent. Même si je voulais la toucher, ma main ne ferait que la traverser.
"Tu es toujours maladroite, Clarith.
- Michaela... tu m'as manqué.
- A moi aussi. Voir ton visage me fait vraiment plaisir."
Michaela et moi nous nous fixâmes pendant un moment. J'avais beaucoup de choses à lui dire, mais face à elle, je les avais toutes oubliées.
"... Est-ce que tu vas mieux maintenant ?"
C'était une question stupide et inattendue. Michaela était morte en humaine, comment pouvait elle aller mieux...
"Ah, bien qu'on dirait que j'aille bien... ce corps n'est qu'une illusion. Je voulais voir ma Clarith, et également remercier Held-san. Néanmoins, ce sort ne peut être utilisé plusieurs fois. Donc c'est ma seule chance de te parler.
- .... Michaela, j'aimerai connaître un futur heureux où toi et moi nous sommes..."
C'était ma dernière chance, et j'espérais qu'elle puisse me donner une réponse. Sa réponse allait décider du reste de ma vie.
Néanmoins, Michaela ne répondit pas.
"Je ne peux te répondre.
- Quoi... pourquoi... ?
- Ma vie d'humaine s'est déjà terminée, et tu dois poursuivre la tienne. Si tu as peur des douleurs que le futur pourra t'infliger, tu ne dois plus te reposer sur moi. Tu dois trouver la réponse toi même. Si je te donne ma réponse maintenant, ces mots seront pour toujours gravés en toi et tu ne pourras plus jamais te relever par toi même. Tu dois décider de ce que tu dois faire de ta vie. Même si ta décision est mauvaise ou erronée, du moment que c'est ton choix, elle sera importante."
Ces mots ressemblaient, et à la fois étaient différent, de ceux que Michaela m'adressait d'habitude. Elle allait devenir la déesse chargée de protéger la terre. Donc peut-être que ces mots étaient une révélation divine.
Je goûtais à la joie de revoir Michaela, sans le désespoir humain et en comprenant qu'au fond d'elle, Michaela refusait aussi sa mort.
"Clarith."
Michaela venait de prononcer mon nom. J'ignore si elle comprenait mes émotions.
"Avant de mourir en temps d'humaine, je voulais te dire quelque chose à notre prochaine rencontre.
- ... Je voulais également te dire quelque chose."
Notre voeu à chacune devait être le même.
"Je"
"Je"
Nous n'avions besoin que de simples mots pour se comprendre l'une l'autre.
"Clarith"
"Michaela".
Au revoir et merci, Michaela.
"Je t'aime."
"... Donc qui as gagné ? demanda Elluka à Gumillia.
- Attendez."
Gumillia récita à nouveau la formule et le corps de Michaela disparut. Elle me donna alors le pot.
"Je te donne Michaela. Si elle meurt... je m'en fiche."
Je venais d'expérimenter quelque chose d'incroyable, vraiment incroyable. Si le bon sens devait s'appliquer, cela n'aurait jamais dû arriver. Peut-être que tout ceci n'était qu'un mensonge. Ces deux femmes étaient de concert et me mentaient. Peut-être.
"A propos de la pousse... que vas tu en faire ?"
Mon problème fut soulevé par Gumillia, car mon visage devait trahir ma pensée : "Qu'est-ce que je vais en faire ?". Elle répondit immédiatement et avec émotion :
"Bien évidemment, tu peux la planter dans la forêt. Mais c'est à toi de décider. Tout comme Michaela, l'as dit, décide par toi même.
- ... D'accord.
- Nous devons partir. Prends soin de toi.
- Merci pour le thé."
Deux femmes avec un objet empaqueté sortirent par la porte. Gumillia sembla se souvenir de quelque chose. Elle se retourna et me dit :
"J'ai oublié de te dire. La révolution a été un succès et la princesse a été condamnée. Michaela a été vengée."

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