Le pierrot chap 3 : A la recherche de septième la magicienne

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Scène 1
4 janvier 610 EC. 2 heures du matin. République Lucifénienne, Rolled, 28ème arrondissement.
Un garçon et une femme dansent dans les ténèbres de la cité. Le garçon sourit. Le visage de la femme est déformé par la terreur. Lentement, la femme s'effondre. Entre ses seins rebondis, un couteau d'argent est planté.
La poussière noire était tâchée par un sang rouge et frais. Le garçon continue de sourire, et son maquillage ne fait qu'agrandir son rictus. Il est habillé comme un pierrot. Ce numéro de cirque n'avait aucun spectateur.
Non ― il y avait une spectatrice. Mais elle venait d'être poignardée par le pierrot. La femme morte était une prostituée. La huitième prostituée tuée.
Mais ― ce n'était pas encore fini. Celle là non plus n'était pas Septième La Magicienne. Jusqu'à ce qu'il la trouve ― le spectacle doit continuer.

Scène 2
Lémy Abélard ~ Manoir Abélard, Rolled ― République Lucifénienne ~

Mère m'avait ramené à Rolled depuis le manoir de Mayrana. Je l'avais désespérément suppliée d'aider Rin, et de la laisser habiter chez Tante.
"Rin Chan la Diva" était portée disparue. Le public ignorait que j'avais tué Ton. Même si l'on m'avait aperçu en costume de pierrot cette nuit là, personne ne me reconnut. La Police Mondiale avait conclu que le meurtrier de Ton était un membre de l'organisation criminelle Père Noël : Cinquième Le Pierrot. En réalité, cette théorie provenait d'une lettre qui avait été envoyée au Journal Saint Fauro, affirmant que Cinquième Le Pierrot était impliqué. Un domestique qui travaillait au manoir Corpa avait d'ailleurs entendu son maître parler avec un certain "Cinquième Le Pierrot".
Mais ce n'était pas moi qui avait envoyé cette lettre. C'était Mère. J'aurais pensé recevoir un sacré savon, et je m'étais préparé à me livrer à la police. Mais étrangement Mère était loin d'être en colère.
"Tu as très bien fait Lémy."
J'ignorais pourquoi elle me félicitait.
" ... Pourquoi ? N'ai-je pas tué un homme !?
― Mais un homme mauvais, n'est-ce pas ?"
J'hochai la tête.
"― Oui.
― Alors, n'est-ce pas pour le mieux ? Tu as puni un homme mauvais ― rien de moins, rien de plus. N'ais pas honte du nom de 'Cinquième Le Pierrot'. Pour une première fois, tu t'es très bien débrouillé."
J'étais surpris, et je ne m'attendais absolument pas à ce que Mère évoque ce nom.
"Vous êtes au courant pour Cinquième Le Pierrot, Mère ?
― Bien sûr. En réalité... c'était mon subordonné.
― Hein !?
― Tu vas bientôt avoir quatorze ans. Je me demande s'il est temps que je te révèle la vérité..."
Julia frappa dans ses mains.
"Entre, Sixième Le Venom."
La porte s'ouvrit et quelqu'un entra dans la pièce. Le Lieutenant Général Gatt Coulomb.
"Gatt... vous êtes entré, dis-je. Mais elle a dit 'Sixième Le Venom' ―
― Il s'agit de l'un de mes alias... dans Père Noël."
"Père Noël" ― Yarera III et Ton avaient déjà mentionné ce nom.
"Mais bon sang, qu'est-ce que c'est que Père Noël ?"
Mère poussa un petit soupir.
"Lémy... Tu ne regardes jamais les journaux ? Père Noël est le nom d'une organisation criminelle qui cause beaucoup d'agitation en Lucifénia ― non, dans toute la région Evillious.
― Une organisation... criminelle ? Alors Gatt est ― un criminel ?
― Oui. Et celle qui dirige Père Noël n'est autre que moi ― Premier Le Santa Claus."
Mère disait cela en souriant, une main sur sa poitrine. J'étais bien évidemment choqué par cette révélation soudaine. Je n'arrivais pas à croire que la Présidente soit également la chef d'une organisation criminelle.
"... Je n'en savais rien. Alors, tu es aussi une mauvaise personne, Mère !?
― Nooon. Ce n'est pas ça, Lémy. Nous sommes effectivement mauvais aux yeux de la loi ― mais nous faisons cela afin d'améliorer le monde."
Mère se leva et regarda par la fenêtre. Des officiers de police se dirigeaient vers le manoir de Ton.
" ― Prenons Rin par exemple. Si la police agissait correctement, elle n'aurait jamais été si malheureuse.
― ...
― Je ne veux pas me vanter, mais ta mère et son organisation avaient déjà repéré Ton Corpa. En réalité, depuis le jour où tu as vu Rin au Théâtre Milanais. On avait prévu de lui infliger un châtiment à la mesure du crime. Tu nous a juste coupé l'herbe sous le pied. Si tu ne l'avais pas fait, Lémy, un autre membre de Père Noël aurait tué Ton Corpa ― Gatt ici présent."
Elle ne mentait pas. Je comprenais maintenant pourquoi Ton s'était énervé en entendant "Cinquième Le Pierrot."
"Tu as tué quelqu'un Lémy... Mais cela ne fait pas de toi une mauvaise personne. Si les humains de ce monde disent que tu es une mauvaise personne, cela veut dire que c'est le monde qui fonctionne mal. Ce n'est pas possible de suivre la loi tout en protégeant ceux que l'on aime. Tu as fait ce qu'il fallait.
― Et donc, pour faire de "bonnes choses", Mère a créé Père Noël ― mais n'auriez vous pas pu améliorer le monde en persistant dans votre travail politique ? Vous êtes la Présidente après tout, Mère."
Mère poussa un autre soupir triste, et me regarda. Je réalisai que je me trompais. "Persister dans votre travail", avais-je dit ? Mais Mère ne travaillait-elle pas déjà assez ? Elle travaillait jusqu'à la tombée de la nuit, se levait avant tout le monde, ne cessait de consulter les journaux et ses carnets, juste pour travailler ―
"Comme tu l'as dit, Lémy, je suis une présidente, et donc je possède une influence mondiale. Mais je ne peux tout de même pas faire grand chose. Et, puisqu'une présidente est contrainte de suivre les lois, j'ai utilisé l'organisation Père Noël pour ―"
... Et pendant que Mère travaillait, qu'avais-je fais ? Chaque jour, je jouais. Je n'étais même pas allé à l'école. J'étais un vrai fardeau, et un idiot. Mais Mère ne se plaignait jamais quand je l'embêtais alors qu'elle travaillait. Comment pouvais-je l'aider, même un petit peu ?
Mère posa une main sur mon épaule.
"'Ce monde n'est dirigé que par nos erreurs.'... Donc, 'il est nécessaire de corriger le monde'... Tu as les qualifications requises, et le pouvoir de faire cela Lémy.
― ... 'Corriger' le 'monde'..."
Un à un, les mots de Mère se gravèrent dans mon cerveau.
Mère était gentille, merveilleuse et disait toujours la vérité ―
(C'est faux. C'est ce que tu penses. Tu as encore peur d'être abandonné. Tu ne veux pas redevenir un orphelin.)
― T'es agaçante. Ferme la Ney.
J'ignorai Ney et me tournai vers Mère.
"Ce que vous dites est sans doute vrai, Mère... je le pense. Mais je n'arrive toujours pas à comprendre. Je ne connais pas grand chose à Père Noël, mais est-ce vraiment bien de tuer des ―
― Eh bieeen, Lémy, qu'as-tu ressenti en tuant Ton ? Tu avais mal ? Tu étais triste ? Ou ―
― Je l'ignore. Je ne le sais pas mais... apparemment, je souriais."
― Et j'étais très excité.
En entendant cela, Mère eut un sourire radieux.
"Ce que tu as ressenti est bel et bien une preuve que ce que tu faisais était bien. Ton instinct t'as expliqué que 'ce que tu fais est bien'."
Vraiment ? C'est vrai : on sourit quand on s'amuse, et on pleure quand on est triste. Si j'avais pleuré, cela aurait voulu dire que je n'avais pas apprécié cela.
"Suis tes instincts, Lémy ― Non, Cinquième Le Pierrot. Car, par ton 'désir de justice', tu as vaincu le mal.
― Mais je n'avais pas de couteau. Ais-je réellement tué Ton ?
― C'était ton pouvoir caché ― ou plutôt ton amie... Est-ce que Ney t'as prêté son pouvoir ?
(Bonne réponse. Toujours aussi perspicace, Abyss.)
Ney avait beau répondre, Mère ne pouvait pas l'entendre... Qui était donc cette Abyss à qui elle s'adressait ?
"Tu as besoin d'en savoir plus sur Père Noël, non ? me demanda Mère. Je vais te présenter aux autres membres. Mais en attendant, fais ce que tu peux."
(Mon... Oh, mon... Tu as involontairement accepté de rejoindre Père Noël, Lémy.)
"Je t'ai dit de la fermer, Ney !!"
J'avais hurlé, mais Mère n'était nullement énervée.
"Est-ce que toi et 'Ney' vous vous disputez, Lémy ?
― ― Non. Ce n'est rien. Mais qu'est-ce que je dois faire, exactement ?"
Comment pouvais-je aider Mère ?
"Je veux que tu élimines quelqu'un."
En ― tuant des gens.
"Est-ce une mauvaise personne ?
― Oui. Une femme qui a trahi Père Noël et a volé l'un de mes plus précieux trésors. Et ― on peut également dire qu'elle a causé les malheurs de Rin. Sans elle, jamais Rin n'aurait été forcée de devenir une diva, ou n'aurait été maltraitée par Ton.
― Vous voulez dire ―
― Oui ― Septième La Magicienne."
En entendant ce nom, l'expression de Gatt changea.
"S'il vous ploit, asttendez. C'est mon travail de l'occire ―
― Silence, Venom ! Cette fille a disparu depuis un an maintenant ― et pourtant, tu n'as toujours aucun résultat."
Gatt s'excusa en se grattant la tête, visiblement gêné.
"Elle s'est désguisée en catin. Je ne peux que préstendre qu'elle est quelque part à Rolled. Mais, en y réfléchissant bien... Je crois que Septième La Magicienne a changé sa face avec l'Épée Venom. Donc tenster de la restrouver est sans espoir, puisqu'elle a changé de figure.
― C'est suffisant, de toute manière je n'attendais pas plus de ta part, et ce dès le départ."
Après avoir froidement dit cela à Gatt, Mère me sourit.
"Très bien. Même si Venom ne peux pas le faire, toi si Cinquième Le Pierrot.
― Heum... Dites, est-ce bien pour moi d'avoir ce nom ?
― Tu ne l'aimes pas ?
― Si... C'est un honneur de le porter. J'ai longtemps rêvé d'être comme cet homme. Je voulais devenir fort comme lui. Mais est-ce que je peux faire semblant d'être le véritable Cinquième Le Pierrot ?
― ... Ne t'inquiète pas pour ça."
Le visage de Mère était un mélange complexe d'émotions. Son expression rappelait vaguement la solitude.
" ― Il est mort il y a bien longtemps.
― ... Je vois;"
Je rêvais d'être un mort. Même si je trouvais ça triste, en même temps, mon désir de poursuivre sa mission en fut renforcé.
― Je vais maintenant pouvoir aider Mère, en tant que Cinquième Le Pierrot.
"Ah oui, c'est vrai."
Mère semblait s'être souvenue de quelque chose.
"Peux-tu remettre la Clé Dorée dans la trésorerie, s'il te plaît ? C'est l'un des trésors les plus précieux de ta mère."
La clé qui était mystérieusement apparue dans ma poche. Même si j'avais changé de vêtements, je n'avais pas oublié de la garder avec moi. Je la donnai à Mère.
"Je suis désolé... Mais je ne me souviens pas l'avoir prise. Je ne sais pas pourquoi je l'avais ― je ne sais même pas quand j'ai bien pu la prendre dans la trésorerie.
― Vraiment... Et puis, cette clé n'était pas dans cette pièce quand tu t'y es introduit, il y a six ans ― Est-ce que la petite Mademoiselle Fantôme a été méchante ?
― Vous le pensez ? Ney ?"
Ney ne répondit pas.

Scène 3

― Trois mois se sont écoulés depuis. J'avais déjà tué huit personnes, en incluant Ton... Non, aujourd'hui il s'agissait de la neuvième. Au fur et à mesure que je tuais des gens, j'étais de moins en moins réticent à la tâche. Le fait de tenir un poignard m'était familier maintenant. "Septième La Magicienne se cache à Rolled, déguisée en prostituée" ― C'était la seule information dont je disposais. Je n'en savais pas plus. Donc, j'avais décidé d'une solution très simple. "Jusqu'à ce que je trouve Septième La Magicienne, je tuerais toutes les prostituées".
― C'était aussi simple que cela.
Mère disait toujours que la prostitution était une vile profession. Les prostituées étaient des femmes dégoûtantes, qui vendaient leur chasteté pour de l'argent.
"Ta véritable mère était en réalité une prostituée, m'avait dit Mère. Après t'avoir adopté, j'ai secrètement enquêté pour trouver tes parents. Bien sûr, je n'allais pas t'abandonner, mais je voulais savoir pourquoi eux l'avaient fait, et éventuellement les rencontrer. Et, deux ans plus tard, j'ai réussi à localiser ta mère... C'était une femme horrible. Elle ignorait qui était le père de l'enfant auquel elle avait donné naissance, et elle t'a ensuite lâchement abandonné. Elle t'a jeté dans la rivière Orgo en plein hiver. Si tu n'avais pas été trouvé par le directeur de l'orphelinat, qui passait par là par pur hasard, tu n'aurais sans doute pas survécu ―"
Cela n'avait fait qu'augmenter ma haine pour les prostituées. Ma véritable mère était morte d'une maladie, il y a cinq ans de cela. Mais ― du moment qu'il y avait des prostituées dans ce monde, elles allaient continuer à enfanter.
Après que le cadavre de la femme se soit effondré à mes pieds, je décidai de rentrer chez moi.
(Donc, tu es complètement soumis à ta mère.)
Comme toujours, Ney aimait manipuler le sarcasme.
"Je ne le fais pas parce qu'on me l'a ordonné. Il s'agit de ma propre décision.
(Vraiment ? Les personnes qui ont subi un lavage de cerveau sont les premières à ne pas le remarquer. Je connaissais quelqu'un de ce genre. Sa mère lui a lavé le cerveau pendant de nombreuses années, et elle en est devenue folle. Elle a fini par tuer de ses propres mains la mère qui la manipulait.)
"Je ne veux pas tuer Mère !"
Ma voix énervée résonna dans les rues. Bien évidemment, elles étaient vides : l'on était en plein milieu de la nuit.
(Tu peux le penser, pour le moment. Mais, tu sais, tu commences déjà à te souvenir du plaisir de tuer les gens. Ce n'est pas quelque chose de mal. La sensation que l'on a en se baignant du sang frais, je la connais.)
"Tu te trompes. J'ai tué la pute uniquement parce que c'était la 'bonne chose' à faire."
(Mais il n'y a pas que ça. Tu y prends également du plaisir. Toi et moi, notre instinct se souvient ―)
"Je t'ai dit de la fermer !!"
(... Ouais, ouais. T'es bruyant.)
J'arrivai devant le manoir. Il y avait de la lumière aux fenêtres.
"Mère est toujours levée ?"
(― Apparemment, elle a un visiteur. Deux ombres se reflètent sur la vitre. Julia et quelqu'un d'autre... ça ne peut pas être Phébé. C'est un homme.)
"Au milieu de la nuit ? Qui ça peut bien être ?"
En tentant de faire le moins de bruit possible, j'ouvris la porte du manoir. Si ce n'était pas un membre de Père Noël, il ne fallait absolument pas que je me fasse voir. Je jetai un bref coup d'oeil dans le parloir. Mère me vit dans l'embrasure de la porte.
"Oh, tu es rentré, Cinquième Le Pierrot."


Elle ne semblait pas paniquer. Et elle avait utilisé le nom "Cinquième Le Pierrot" alors que l'autre personne était là. J'entrai dans la pièce sans hésiter.
"Cela faisait longtemps, Jeune Maître."
C'était Bruno Marlon.
"Je suis venu rendre mes hommages à votre mère. Pour mon élection en tant que vice-président de la Fondation Freezis et ― en tant que Second Le Dealer."
Les membres de Père Noël... leur nombre total était incertain, mais je savais qu'il y avait sept personnes qui formaient le coeur de l'organisation, baptisé "Sept". Julia Abélard, Mère, était Premier le Santa Claus, et un numéro était attribué à chaque membre. J'étais le "Cinquième" et Gatt le "Sixième". Les numéros, en dehors de signaler notre appartenance à Père Noël, n'avaient aucun autre rôle, ils n'indiquaient nullement notre rang. Les membres d'origine avaient choisi leur numéro favoris, et on avait décidé de reprendre les mêmes noms pour les membres futurs.
Néanmoins, ces derniers temps, il y avait beaucoup de numéros manquant parmi les Sept. Second Le Dealer, Kaspar Blankenheim, et sa femme, Troisième La Princesse du Sommeil, Margarita Blankenheim, ainsi que Quatrième L'Ombre, Tante Mayrana, étaient tous morts les uns après les autres. Septième La Magicienne quand à elle s'était enfuie, et je continuais à la traquer. Puisque Mayrana était morte, la garde de Rin avait été transmise à Gatt, qui avait quitté Aceid. Elle vivait actuellement secrètement chez la jeune soeur de Phébé, une domestique elle aussi.
"Bruno voulait rejoindre Père Noël depuis un bon bout de temps, m'expliqua Mère. Afin d'augmenter le pouvoir de la Fondation Freezis, il voulait annexer le marché noir, actuellement dirigé par Père Noël. Ainsi, nous obtiendrons la richesse et le pouvoir de la Fondation Freezis mais également, et c'est le plus important, une influence sur la Police Mondiale, que la Fondation contrôle.
― Néanmoins, nous ne pouvons pas manipuler la Police Mondiale trop ouvertement, ajouta Bruno, étant donné qu'il s'agit d'une organisation indépendante. Néanmoins, cela rendra certaines affaires de Père Noël plus faciles à effectuer, et nous donnera d'importants moyens de pression.
― Donc, chacun bénéficie des profits de l'autre ?"
Bruno se leva de son siège et se dirigea vers moi.
"Jeune Maître Lémy, vous êtes actue―
― Je n'aime pas ce titre de "Jeune Maître".
― Je m'en excuse; Alors ― M. Cinquième Le Pierrot, vous êtes actuellement en train de rechercher Septième La Magicienne n'est-ce pas ?
― Ouaip. Je viens juste de tuer une autre pute."
Cela fit rire Bruno, comme s'il pensait "Donc tu as enfin expérimenté le plaisir du meurtre".
"On dirait que vous êtes plutôt célèbre. Maintenant, vous faites même la une des journaux étrangers. Comme vous pouvez vous y attendre, la Police Mondiale va enquêter sérieusement sur l'affaire. Demain ― en fait, il faudrait dire aujourd'hui. Donc, tôt ce matin, deux enquêteurs de Justea vont arriver à Rolled pour enquêter sur les meurtres.
― 'Justea' ?
― Le Département International du Quartier Général Marlonais de la Police Mondiale. C'est son alias. Il s'agit de l'élite de la Police Mondiale. Ils ne se déplacent généralement pas pour des crimes nationaux, mais je suppose... puisque Père Noël est impliqué ― de toute manière, n'oubliez pas qu'ils sont là.
― Je ne l'oublierais pas. Je ne me suis encore jamais fait attrapé.
― Et j'espère que cela continuera. Si jamais vous avez des problèmes, ou si vous me voyez publiquement, évitez de m'appeler Second Le Dealer. J'espère que cette demande ne vous semble pas déplacée ou méprisante... Le jour va bientôt se lever, et cela pourrait devenir gênant si quelqu'un me voyait sortit d'ici."
Bruno sortit du manoir.

Scène 4
Ayn Ancre ~ 28ème arrondissement de Rolled, République Lucifénienne ~

Je me dirigeai vers les lieux du meurtre tout en admirant l'architecture des bâtiments de Rolled. Derrière la boulangerie du 28ème arrondissement, il y avait un moulin à eau usé par le temps. L'eau qui était pompée depuis la rivière Orgo passait par ce moulin. La rotation de la roue créait de l'énergie. Je ne savais pas de quelle époque datait ce moulin. Il y avait quatre ans, je vivais dans cette ville, mais je n'étais qu'un bleu à l'époque ; depuis, Rolled avait bien changé.
A l'époque, je ne connaissais pas ma droite de ma gauche, mais le bleu se débrouillait plutôt bien. Je désirais ardemment attraper chaque criminel sur lequel j'enquêtais, et je ne voulais jamais abandonner une affaire : c'était ce qui m'avait permis de monter dans la hiérarchie. A la fin de l'année dernière, J'avais été engagé en tant qu'enquêteur pour Justea. C'était une énorme promotion, et un changement très soudain, d'autant plus étonnante que généralement, je devais me confronter à de la discrimination, étant Netsuma. La chance était de mon côté. Grâce à l'Affaire de la Mystérieuse Epidémie de Toragay, j'avais pu rencontrer le chef de Justea, et à l'époque un poste était vacant.
(Heidemarie...)
L'enquêtrice de Justea portée disparue et connue sous le nom d'Heidemarie Lorre ; c'était aussi ma petite amie... Nous étions sortis ensemble, pendant un court moment. Elle et sa soeur, une journaliste du nom d'Hanne, avaient disparu. Je n'arrivais pas à croire les gens qui les pensaient mortes. Elles ne pouvaient pas avoir été tuées si facilement.
En ce moment, j'enquêtais sur les Meurtres de Rolled, et c'était ma première affaire en tant qu'enquêteur de Justea. Mais, je dois avouer que ce n'est pas la seule raison de ma présence ici : Heidemarie traquait Cinquième Le Pierrot avant sa disparition. Et Hanne enquêtait secrètement sur Père Noël. Si j'étais impliqué dans cette affaire, peut-être pourrais-je les revoir ― c'était cette idée qui m'avait poussé à venir.
Cinquième Le Pierrot avait fait neuf victimes, toutes tuées dans le 28ème arrondissement. Une fois arrivé sur la scène du crime, un officier de police s'approcha de moi pour me donner de brèves explications.
"La victime est Éloïse Udanee, une prostituée de 31 ans. Après son dernier client, hier, aux alentours de onze heures du soir, elle a disparu. Comme les autres, elle a été poignardée en plein coeur ― elle est apparemment morte sur le coup."
J'avais de la chance d'être arrivé sur une scène de crime de Rolled. Non pas que le meurtre en lui même soit une bonne chose. C'est juste que j'allais pouvoir obtenir des preuves.
"Heummm... murmura l'officier. Nous avons entendu dire que deux enquêteurs de Justea allaient venir ― où est l'autre ?
― Oh, en fait ―"
Je voulu lui expliquer qu'il dormait à l'hôtel, quand...
"Arrg... J'abandonne, j'abandonne. Je n'en peux plus."
Ces paroles avaient été prononcées par un homme qui marchait vers nous en chancelant. Je soupirai.
"Avez-vous bu, Inspecteur Zorach ?
― De l'alcool ? ... Non, vous vous trompez, mais alors vous vous trompez ! Je n'ai rien fait, Inspecteur Ancre. Si je n'en peux plus, c'est à cause du mal de mer. Je ne m'habituerais jamais aux bateaux. Même si on est enfin sur la terre ferme, j'ai l'impression que ma tête bourdonne ― Arrg.
― S'il vous plaît, ne vomissez pas.
― D'accord, d'accord ― on dirait que vous vous débrouillez bien."
L'homme me regarda tout en passant une main dans ses court cheveux noirs.
"S'il vous plaît, soyez un peu plus sérieux, répondis-je. N'êtes vous pas censé me "chaperonner" ?
― ― Ouais, c'est ce que le Chef Homer a dit. Eh bien, rassurez-vous, je ne vais pas vous donner d'instructions. Les membres de Justea qui ne sont pas des chefs n'ont aucune hiérarchie entre eux, même si vous êtes un bleu.
― Vraiment ? Alors, je vous prie de m'aider dans cette enquête.
― Compris, compris, et d'ailleurs n'est-ce pas pour cela que je suis sur la scène du crime ? ... Oh, je me sens mal..."
Je soupirai. J'avais été choisi pour cette affaire car j'avais déjà travaillé dans cette ville, ce qui était d'ailleurs la raison pour laquelle je m'étais porté volontaire. Mais cette enquête était trop importante pour être laissée à un seul homme. Donc, Willus Zorach avait reçu l'ordre du Chef Homer d'être mon partenaire, et de me surveiller en toute discrétion. Et cet homme en piteux état, c'était Willus.
"Bon, commençons..."
Willus, tout en mettant une main sur sa bouche, s'abaissa vers le cadavre.
" ― Quelle délicatesse remarquable. La victime semble avoir été tuée sans opposer la moindre résistance.
― Vous pensez ? Ses vêtements sont déchirés, fis-je remarquer.
― Ils se sont déchirés quand elle s'est enfuie. En réalité, la plupart des victimes n'osent pas affronter les criminels. Coincez-les dans une impasse, enfoncez rapidement la lame dans la poitrine ― et c'est fini... Vous ne croyez pas, Inspecteur Ancre ?
― Mais pourquoi ferait-il cela ?
― C'est un criminel, un malfrat. Ah moins que vous ne vous demandiez pourquoi il n'attaque que des prostituées ? ... Ce a quoi je devrais répondre que la première victime était un homme d'affaire.
― Cela ne peut pas être une simple affaire de vol, n'est-ce pas ? Aucune des victimes n'a eu ses biens de valeur dérobés. Donc... il a une haine particulière pour les prostituées ? Ou peut-être qu'il ne les attaque que parce qu'elles sont des cibles faciles ―
― Donc, il les tuerait par rancune ou par plaisir ? Je pense que ce sont de bonnes théories. Mais vous savez... les cadavres sont beaucoup trop propres."
Willus dit cela en touchant le cadavre.
"Vous pensez à un autre mobile ? demandais-je.
― ― Avez-vous pensé qu'il pourrait être en train de chercher quelqu'un ? Le criminel essaie de tuer une certaine personne. Mais tout ce qu'il sait, c'est que sa cible est une prostituée. Peut-être, je dis bien peut-être, qu'il a obtenu cette information de sa première victime, Ton Corpa ?
― ― Mais il ignore son nom ou sa localisation.
― Donc il tue le plus de prostituées possibles en attendant d'obtenir ces informations.
― On dirait que c'est plutôt inefficace, lançais-je.
― Il n'essaye même pas de cacher les cadavres. Au contraire, il envoie même des lettres pour affirmer que les meurtres sont de sa main."
En mi-novembre une lettre avait été envoyée au Journal Saint Fauro. Dans cette lettre, le responsable des meurtres affirmait se nommer "Cinquième Le Pierrot". L'écriture et la calligraphie correspondaient parfaitement avec celles de la lettre envoyée durant "L'Affaire de la Disparition de Rin Chan".
"Il y a deux possibilités qui s'offrent à nous, continua Willus. Soit nous avons affaire à un psychopathe narcissique qui tue pour le plaisir et veut se faire connaître du public, soit le criminel essaie de créer le plus d'agitation possible tout en cherchant secrètement sa cible.
― Hmmm....
― Bien évidemment, ce n'est que ma théorie. Mais si le meurtrier est un membre de Père Noël, on peut penser qu'il tue avec un objectif en tête. Depuis toujours Père Noël n'a commis des crimes que pour son propre bénéfice."
Même s'il était fatigué ou malade, Willus avait de sacrées capacités de déduction, j'étais très impressionné. Pas étonnant, venant d'un enquêteur de Justea.
"Mais passon, passons. Nous devons chercher des preuves. On sait que le meurtrier a tué des "prostituées". Mais il y a un autre dénominateur commun.
― Lequel ? l'interrogeais-je.
― L'âge. Les huit victimes sont toutes dans une tranche d'âge allant de la mi-vingtaine à la trentaine. Jamais de femme mûre ni de jeune fille. En d'autres mots, nous connaissons approximativement l'âge de la cible du tueur. Nous devons donc trouver des prostituées suspectes se situant dans cette tranche d'âge et logeant dans le voisinage.
― Vous voulez chercher une victime possible, et non le meurtrier ?
― Les excellents officiers de police locaux ne sont-ils pas déjà à la recherche du criminel ? Mais ils n'ont obtenu aucun résultat. Je pense que ce serait plus pratique de chercher sa cible.
― Je comprends. Je vais vérifier toutes les maisons closes de Rolled."
La Police Mondiale avait fait face à un terrible échec lors de l'Affaire de la Mystérieuse Épidémie de Toragay, l'année dernière. Ils n'avaient pas pu empêcher la destruction de la ville. Afin de laver l'honneur de la Police Mondiale, il fallait arrêter au plus vite le coupable.

Scène 5

11 février.
J'étais dans une situation plutôt ardue. Je n'aurais jamais imaginé que se débarrasser de Père Noël soit aussi difficile. J'avais cru pouvoir me montrer plus maligne que cette "femme", en me cachant dans son territoire, à Rolled, même si au fond cela n'avait pas beaucoup de sens ― En revanche, mon travail de prostituée m'arrangeait drôlement.
L'Épée Venom était un artéfact incroyable. Avec, je pouvais changer les visages à ma guise et séduire les membres du sexe opposé. Néanmoins, il y avait des effets secondaires. Si jamais une personne pactise avec le Démon de la Luxure qui réside dans le vaisseau, le contractant devra alors continuellement assouvir ses appétits sexuels. Si le contractant n'a pas de rapports sexuels réguliers avec des membres du sexe opposé, il peut perdre la raison. Donc, ce travail de prostituée était une occasion en or pour moi, où je pouvais utiliser le pouvoir de la Luxure pour séduire n'importe quel client et en tirer le maximum de bénéfices. J'étais la prostituée la plus "célèbre" du bordel. J'aurais pu devenir une version inversée du Duc Satyriasis Venomania, en me créant un harem de garçons ― j'y avais déjà pensé.
Mais, bien sûr, cela n'aurait fait que rendre la traque de Père Noël plus facile. Je devais essayer de gérer les effets secondaires de la Luxure en me faisant le moins remarquer. L'argent que j'obtenais avec ùon travail de prostituée me permettra de m'enfuir vers l'Est dès que j'en aurais l'opportunité. Ce sera difficile pour la présidente actuelle de Lucifénia, Premier Le Santa Claus, d'étendre ses recherches dans les pays voisins. Je pensais aussi que si jamais j'abandonnais derrière moi l'Épée Venom, que je ne gardais que pour me protéger, Santa Claus allait abandonner les recherches.
Mais c'était avant que la "chasse aux prostituées" n'ait commencé. Les journaux affirmaient qu'il s'agissait de l'oeuvre de "Cinquième Le Pierrot". Mais c'était impossible, étant donné qu'il était mort depuis longtemps. Il avait été tué par balle. Le "Cinquième Pierrot" dont ils parlaient... était-ce Sixième Le Venom ― Gatt ? Non, il était trop fier pour faire cela, même s'il s'agissait des ordres de Santa Claus. Santa Claus elle même... ne pouvait pas le faire. Le risque était trop grand. C'était trop dangereux pour elle d'être impliquée directement. Elle était beaucoup plus maligne que ça, et avait sans doute chercher d'autres moyens de me tuer. Même sans cette relique barbare.
Peu importe qui était l'auteur des meurtres : j'avais besoin de quitter Rolled le plus rapidement possible. Néanmoins, s'enfuir maintenant pourrait trahir mon identité de "Septième La Magicienne". Cinquième Le Pierrot continuait de tuer des prostituées car il ne m'avait pas trouvée. J'avais besoin d'un endroit où je serais en sécurité. La situation politique dans l'Empire Beelzénien, au sud, était très décourageante. Les journaux affirmaient qu'une guerre civile pourrait éclater. Si jamais je m'y réfugiais, je serais prise au milieu du conflit. Du moment que j'étais dans la région Evillious, je n'étais en sécurité nulle part, même si au milieu d'un conflit civil chaotique, je serais beaucoup moins repérable. En attendant, j'allais continuer de me cacher en ville. Je n'avais pas d'autres choix que d'attendre l'occasion propice.
La nuit dernière, la propriétaire nous avait interdit de sortir. Naturellement, puisque Cinquième Le Pierrot errait dans les rues en massacrant les prostituées. Les filles de joies, très peu aimées du peuple, avaient cependant besoin d'argent, et donc un grand nombre d'entre elles sortaient malgré le couvre-feu. Mais pour une prostituée réputée comme moi, il n'y avait nul besoin de sortir. Du moment que j'étais dans la maison close, j'étais en sécurité.
"Un client, Isabel."
La voix d'une femme en fauteuil roulant. Madame était la propriétaire de ce bordel. Je sortis du lit.
"Oh, qui sera mon partenaire aujourd'hui ? M. Jamal ? Ou peut-être M. Kévin ?
― Aucun des deux. C'est un nouveau client, et très estimé.
― Je vous avais pourtant dit que je refusais tout ceux qui n'étaient pas des clients réguliers.
― Nous n'avons pas le luxe de nous le refuser. Du moment qu'il paie, il est considéré comme un bon client. De plus ― c'est un très joli garçon.
― Un joli garçon ― je pense pouvoir me le faire. Très bien, faites le venir dans ma chambre."
Le nombre de clients avait diminué ces derniers temps, peut-être à cause de la peur du tueur qui rôdait dans les rues. Je voûtai le dos, ne supportant plus les picotements dans mon corps. Au bout d'un moment, les portes s'ouvrirent, et un garçon entra dans la pièce. ― C'était sans aucun doute un joli jeune homme.
"... Impossible. Tu n'es encore qu'un enfant, n'est-ce pas ? Combien est-ce que tu as payé Madame pour qu'elle te laisse entrer ici ――
― ― Je ne correspond pas à vos goûts ?"
Le garçon me regardait timidement.
"... On n'y peut rien après tout, hein ? C'est la première fois que tu fais ce genre de choses, mon garçon ?
― Euh, ouais.
― Eh bien, il y a de nombreuses choses qu'une grande fille peut t'apprendre, dis-je en me déshabillant. Avec quoi veux-tu commencer ?
― Voyons voir... je veux un "tour de magie".
― ― Un "tour de magie" ?"
Je me figeai. J'avais l'impression... que ce gamin ne blaguait pas.
"C'est ça... un "tour de magie". Comme par exemple ― "un tour de magie où l'on change le visage d'une personne".
― ... C'est impossible... Tu es...
― Pourquoi votre attitude change-t-elle si soudainement ?"
Le garçon se mit à rire, un rictus aux lèvres.
"Bingo ! Je t'ai enfin trouvée. Si la pute n'est pas dehors, je me suis dit qu'elle devait s'enfermer dans un bordel."
( !? Putain de merde !!!)
Je venais de comprendre qui était ce garçon.
"Je me souviens... tu es Lémy, n'est-ce pas ? Tu as grandi depuis la dernière fois que je t'ai vu, il y a très longtemps. Je ne t'avais pas reconnu, sur le coup.
― Eh bien, cette fois tu ne t'y étais pas préparé, Isabel ― Non... Septième La Magicienne, Yuzette !!"

Partie C

Seth m'a placé dans un chat rouge en peluche. Il m'a dit qu'il était spécialisé dans l'étude des "formes indéterminées de l'état de la substance mémorielle" et des "techniques interdites de transfert", même si je n'ai jamais compris ce qu'il voulait dire par cela. A partir de cet instant le chat, qui ne pouvait maintenir mon pouvoir à son maximum, s'est mit à prendre possession des corps d'autres personnes (des individus avec de puissants pouvoirs magiques, bien sûr) tout au long de l'Histoire, changeant à chaque fois de nom : I.R. ; AB-CIR ; Abyss I.R. et maintenant Julia Abélard. Germaine était le meilleur de tout mes corps. Dans ses veines coulaient le sang de Satyriasis Venomania et celui de Banica Conchita. Elle avait un potentiel magique des plus étonnant, profondément caché mais très puissant. En une autre époque, Germaine serait devenue une très puissante magicienne.
La raison pour laquelle je garde cette forme si encombrante était à l'origine mon désir de vengeance, mon rêve de me venger de cette femme, qui avait détruit ma maison, mon frère, et moi même, elle, la meurtrière des enfants que je portais dans mon ventre. Afin d'accomplir cela, je lui mettais des bâtons dans les roues tout en réunissant les Vaisseaux. Quand Elluka s'est installée au Royaume de Lucifénia, j'ai utilisé les Vaisseaux du Péché pour le détruire. Je ne voulais pas simplement la tuer. Je voulais lui faire subir une longue et douloureuse agonie. Je n'allais pas la laisser monter au ciel si facilement. J'allais m'assurer que sa mort soit un supplice éternel. Du moins, c'est ce que je voulais faire autrefois.
Mais, avec les Vaisseaux du Péché, j'ai réussi à augmenter le nombre de HER. Mon résultat le plus probant était celui de la période de Venomania, notamment grâce aux descendants de Lukana Octo, de nos jours présents un peu partout dans le monde. Sixième Le Venom était l'un d'entre eux. Néanmoins, il semble que le HER se soit affaibli au fil des générations, jusqu'à disparaître. Je n'ai pas réussi à trouver la moindre de trace de HER chez Germaine, ou chez Gatt, même si pour ce dernier seul la loyauté importe.
Je vais réfléchir à un nouveau moyen de créer des HER. J'ai seulement besoin de Semences de Malveillance plus puissantes, et les deux seules restantes semblent être les Dieux Jumeaux. C'est pour ça que je nourris de grands espoirs pour Lémy. Je pense qu'à travers cet enfant, je vais pouvoir devenir M.O.T.H.E.R. : Master Of The H.E.R.. (N.d.T. : en français, MÈRE : Le Maître des HER.)

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