Le pierrot chap 5 : il y a un traître

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Scène 1

23 mai, 13 heures.
La chef de la Fondation Freezis, Aai Freezis, venait d'arriver au port de Lucifénian, la capitale de la République Lucifénienne. Elle était accompagnée des vice-présidents, Nob Nicole et Bruno Marlon.
Tous trois avaient prévu de se rendre au Palais Royal Lucifénien par calèche. Et cette nuit, ils devaient présenter leurs projets à la Présidente de Lucifénia, Julia Abélard.

Scène 2
Lémy Abélard ~ Salle des Sons - Palais Royal Lucifénien, République de Lucifénia ~

Depuis hier soir, j'étais dans la Salle des Sons du Palais, caché dans l'espace entre le plafond et le grenier. Cette nuit, Mère devait rencontrer la Fondation Freezis dans la Salle des Sons. La discussion allait porter sur -
- Eh bien, des choses du genre "les actions à prendre contre les crimes qui menacent le développement économique du Nouveau Monde", ou quelque chose comme ça. Pour moi, cela n'avait pas grande importance.
Une fois la rencontre terminée, il y aura un dîner, dans la Galerie des Miroirs. Bien sûr, les gens de la Fondation Freezis y participeront. Entre la fin de la réunion et le début du dîner, la chef allait se rendre dans une pièce séparée pour changer de vêtements. Les deux vice-présidents l'attendront dans la Salle des Sons. Il n'y aura plus que Nob et Bruno dans la Salle des Sons : je ne pouvais pas rater ma cible. J'allais descendre rapidement et assassiner Nob -- ce sera le seul moment où il n'y aura pas de sécurité, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la salle. Julia s'en était assurée. Le seul témoin du meurtre sera Bruno, qui était bien évidemment un allié. Il n'y aura aucun problème.
Une fois fini, je retournerais dans ma cachette avant que les gardes n'entrent, et je me cacherais dans la "Chambre de la Princesse". De là, je prendrais un tunnel secret situé au fond d'une cheminée afin de me rendre dehors -- Et alors le plan sera un succès.
"Je pense que c'est bientôt, non ?"
Je jeta un coup d'oeil à ma montre à gousset. L'aiguille indiquait qu'il était 15h50. La réunion devait commencer à 16 heures, donc des gens devraient bientôt arriver. Je regardai à travers le trou confectionné pour l'occasion. Julia et quelques hommes étaient déjà assis. Les portes s'ouvrirent et une vieille femme entra. Elle était accompagnée de deux hommes - l'un d'eux était Bruno; L'autre était un homme aux cheveux blanc, Nob Nicole. La description qu'en avait fait Bruno était très claire. Aai et Julia se firent la bise et s'assirent en échangeant des mondanités. Bruno et Nob les imitèrent.
Alors, la réunion commença. Je savais qu'elle allait se terminer dans deux heures. J'allais m'ennuyer pendant tout ce temps. En attendant, je vérifiai l'état de mon arme, un couteau d'argent, et avec l'aide de mon petit miroir à main je vérifiai que mon maquillage n'avait pas coulé. -- Ney ne disait rien. Ces jours-ci, elle ne parlait pas beaucoup.

17h34.
La réunion s'était enfin terminée. Julia et les autres représentants du gouvernement Lucifénien se levèrent en même temps qu'Aai. Bruno et Nob restèrent assis.
"Puisque nous avons un peu de temps libre avant le dîner, dit Julia, vous pouvez vous reposer ici."
Les deux hommes hochèrent silencieusement la tête. C'était à moi d'entrer en scène. Quand tout le monde sera parti, j'allais -
" -- mais bon sang ! Il y a une réunion officielle en ce moment -- tout le monde est à l'intérieur."
On pouvait entendre une dispute à l'extérieur de la salle.
"... ? Qu'est-ce qui se passe ?" me demandais-je.
En regardant à travers mon trou, je vis que deux hommes venaient d'ouvrir la porte.
"Ces deux là, avec leurs uniformes... Ils viennent sûrement de Justea -"
Ils ne pouvaient tout de même pas avoir deviné leur plan, si ? Même si j'étais un peu nerveux, je décidai d'attendre, voir comment les choses allaient se dérouler.
"Oh, mais quelle affaire pourrait-être si grave qu'elle fasse venir des enquêteurs de Justea ici ? demanda calmement Julia.
- Nous sommes désolés de vous déranger, Madame la Présidente. Mais il s'agit d'une urgence -- Euh, je suis Inspecteur à Justea, Willus Zorach. Cet homme netsuma est Ayn Ancre. Il vient également de Justea."
Le jeune homme aux cheveux blanc salua Mère. Face à la situation, Bruno s'énerva.
"On vous avait ordonné de rentrer ! Pourquoi êtes-vous toujours dans ce pays !?"
Willus répondit sans hésiter :
"-- Oh, mais comment pouvez-vous êtes au courant de cet ordre... Vice-président Marlon ?
- ... Un ami de la Police Mondiale m'en a parlé.
- Cet ami ne serait-il pas le chef de Justea, le Chef Homer ? -- Malheureusement, il vous a abandonné il y a quelques temps. Notre chef a peut être peur des rétrogradations et des diminutions de salaire, mais ce qu'il déteste plus que tout... c'est la fausse "justice". Vous avez un peu trop parlé à la Police Mondiale.
- Inspecteur Zorach, répondit Bruno, renfrogné. Je crois que vous avez un peu trop prêté attention à des rumeurs infondées. Vous étiez autrefois un excellent agent, ainsi qu'un candidat au poste de chef de la Police Mondiale, non ?
- ...
- On a fait pression sur vous pour que vous vous retiriez des candidats. Et maintenant, vous perdez votre temps comme un simple inspecteur de Justea -- Avez-vous une quelconque preuve que je collabore avec la Police Mondiale ? Vous vous basez uniquement sur les dires d'Homer !
- Vous êtes plutôt intelligent. Quand vous avez donné cet ordre au chef, vous n'avez laissé aucune trace - mais ce n'est pas ce qui nous a fait venir ici -- parlons plutôt de cette "urgence"."
Willus s'approcha du siège de Nob.
"Vice-Président Nicole. -- Vous êtes en danger de mort.
- !?"
Bruno était aussi surpris que Nob. Aai et les politiciens de Lucifénia semblaient eux aussi confus et agacés par la situation. Mère était la seule à rester calme. Elle s'adressa à l'inspecteur :
"Avez-vous une preuve de cela ?
- Oui. Jusqu'à maintenant, Justea a secrètement enquêté sur le Vice-Président Marlon. Lui et le Vice-Président Nicole sont liés à la gestion de la Fondation depuis très longtemps -- n'est-ce pas, Chef Freezis ?"
Aai hocha la tête.
"... C'est vrai. Mais pourquoi Bruno voudrait-il s'en prendre à Nob ?
- Nous avons remarqué que le Vice-Président a agi plutôt bizarrement ces derniers temps. Tout d'abord, il a envoyé de nombreux hommes au Nouveau Monde, à Maistia, le mois dernier. Le développement du Nouveau Monde est actuellement sous la juridiction du Vice-Président Nicole. Pourquoi donc est-ce que le Vice-Président Marlon enverrait ses subordonnés là-bas ?"
Nob semblait ignorer tout cela. Il se tourna vers Bruno et le fixa. Willus continua à parler :
"Voilà donc ma conclusion : le Vice-Président Marlon veut s'approprier sans permission les projets de développement du Nouveau Monde. Bien sûr, il ne peut pas mener son projet à terme avec le Vice-Président encore en vie. Mais si celui-ci venait à mourir - alors toutes ses actions prendraient leur sens."
De l'énervement, Bruno avait atteint un stade encore pire. Même si Mère gardait un visage stoïque, je savais qu'elle était agacée, en son for intérieur. Avec les doigts de sa main gauche, elle tapotait le bras de son fauteuil. Quand Mère était de mauvaise humeur, elle avait toujours ce réflexe. Willus continua son discours.
"Mais ce n'est pas tout. Le Vice-Président Marlon semble avoir récemment rendu de nombreuses visites, en Lucifénia et en Elphégort. On dirait qu'il vous a rencontré à plusieurs reprises, Présidente Abélard.
- Nous ne nous sommes rencontrés que pour organiser la réunion d'aujourd'hui, répondit-Mère.
- Vraiment ? ... Eh bien, mettons cela de côté. Néanmoins, il semble s'être rendu à pieds plusieurs fois sur l'emplacement du marché noir. Même nous ignorions sa localisation, et le Chef Homer a classé ce sujet dans les catégories "Top secret". Nous pensons donc - que le Vice-Président Bruno est de mèche avec Père Noël. Et le Vice-Président Nicole, qui avait pour projet d'éradiquer le marché noir, était donc une menace à ses yeux.
- Mensonges !! hurla Bruno. Tout d'abord, vous n'avez aucune preuves, ce ne sont que des théories révoltantes ! Ecoutez -- est-ce que vous avez au moins une "preuve" !!
- - Non. Nous n'avons rien de concret, malheureusement.
- Dans ce cas -
- Mais nous avons des "preuves" d'un autre genre... Inspecteur Ancre."
L'autre inspecteur, qui était resté muet - un jeune homme aux cheveux blanc s'avança.
"Euh, Vice-Président Marlon. Vous avez été porté disparu il y a treize ans, n'est-ce pas ?
- ... J'ai eu un accident en me rendant en Lucifénia.
- Quel genre d'accidents ?
- Je ne m'en souviens plus. A cause du choc, j'ai une amnésie partielle.
- Vous êtes revenu à la Fondation deux mois après votre disparition. A la même époque, un homme se cachant à Lucifénia, et traqué par la Police Mondiale, a disparu... Kaidor Blankenheim. Un meurtrier, qui avait assassiné sa femme. Cela fait treize ans maintenant qu'il est introuvable.
- ... C-Cette histoire n'a aucun rapport avec moi.
- Vraiment ? ..; Eh bien, il y a autre chose. Il y a trois mois, une prostituée du nom d'Isabel a été tuée. En suivant le chemin qu'avait emprunté Kaidor Blankenheim durant sa fuite, nous avons découvert qu'Isabel était à l'époque une voyante, du nom de "Yuzette", et que Kaidor lui avait rendu visite, juste avant que l'on ne perde sa trace. Il y avait d'étranges rumeurs au sujet de Yuzette -- on disait qu'elle pouvait changer le visage des gens. Après avoir enquêté, en fouillant dans ses affaires, nous avons trouvé quelque chose de très intéressant."
L'inspecteur sortit un papier.
"S'il vous plaît, regardez. Il y a bien marqué "Kaidor Blankenheim --> Bruno Marlon". On dirait qu'il s'agissait d'une liste des clients de Yuzette, et qu'elle tenait alors qu'elle était voyante. En d'autres mots, cette flèche indique qu'elle a changé le visage du premier afin que -
- C'est impossible ! On ne peut pas changer le visage d'une personne si facilement !!"
Bruno était en sueur.
"Vraiment ? demanda Ayn. -- Nous avons pourtant trouvé un cas de cela en Elphégort. Une jeune femme dont Yuzette... Non, "Septième La Magicienne" a changé le visage. Elle tient à rester anonyme, mais nous a proposé de témoigner devant le tribunal si cela était nécessaire."
Je sus immédiatement qui était la jeune femme. -- C'était Rin. Après la mort de Mayrana, elle s'était rendue à Calgaround, avait adopté une nouvelle identité et s'était installée dans la capitale, Aceid.
Bruno s'assit, choqué. Ayn continua son exposé.
"Kaidor avait un signe de reconnaissance. -- Un tatouage. Il s'était fait encrer un dragon bicéphale sur le dos. Si son visage a changé, le tatouage, en revanche, ne peut pas mentir, n'est-ce pas ? ... Vice-Président Marlon, pouvez-vous, s'il vous plaît, retirer vos vêtements et nous montrer votre dos ?"
Bruno ne répondit pas, et n'eut aucune réaction. Je vis que Mère - fixait le plafond... Elle regardait le trou par lequel je voyais tout. Elle s'appuyait le pouce contre la gorge. C'était le signal dont nous avions convenu pour --
-- "tuer".
Si j'ignorais quand je devais Nob, Mère devait me faire ce signal.
"Je dois tuer Nob maintenant ?"
Je m'inquiétais, car cela pouvait être dangereuse. Mais c'était peut-être ma seule chance. [Texte manquant]. Maintenant que tout le monde est distrait par Bruno et les enquêteurs --
(Tu te trompes.)
"Ney, ça faisait longtemps. Qu'est-ce que tu veux dire ?"
(Regarde Julia plus attentivement.)
Après s'être mis le pouce sur la gorge, Mère désigna quelqu'un de l'index.
Elle désignait -- Bruno Marlon ?
" ! Je dois tuer Bruno !?"
(On dirait qu'elle l'abandonne.)
"Mais... C'est un camarade, non ! De plus, tout le monde le regarde en ce moment. Si je le tue maintenant, alors je vais -"
(Si Bruno est arrêté, il va sans doute tout révéler sur Père Noël. Julia en a donc conclu... Que pour se protéger, elle devait te sacrifier également.)
"C'est..."
C'était ridicule, impossible.
(C'est elle tout craché.)
"... Je ne peux pas croire qu'elle veuille me faire quelque chose comme ça. Mère avait sans doute dû prévoir quelque chose, pour que je ne me fasse pas arrêter.
(Ah... Dans ce cas, vas-y. D'accord -- Maintenant !!)
Mère semblait frustrée. Elle agitait sa main de plus en plus vite. On dirait qu'elle m'ordonnait - "Tue le immédiatement.".
"... Mère."
Néanmoins -
Au final, je ne suis pas descendu.

Scène 3
Bruno Marlon -- Kaidor Blankenheim fut arrêté sous son véritable nom.
Il était à l'origine un aristocrate Elphégortien. Il aurait du hériter du titre de Marquis par son père, et devenir le seigneur de Toragay. Mais sa femme le trompait. Profondément jaloux, il n'a pas pu lui pardonner la seule et unique aventure qu'elle a eu. Il a fini par laisser sa rage le dominer, et l'a tuée. On ne découvrit pas immédiatement le crime, ce qui lui laissa le temps de s'enfuir de Toragay. Il avait abandonné derrière lui son enfant nouveau-né.
Le bébé fut adopté par son frère, Karl, qui le baptisa "Kaspar" et l'éleva comme son propre fils. Kaidor finit par se lasser de sa vie de fugitif. Pourquoi un noble comme lui devait-il mener une vie si misérable ? Il chercha un moyen de changer cela. Et c'est ainsi qu'il rencontre une femme, qui affirmait être "Premier Le Santa Claus". Cette femme avait une subordonnée capable de changer les visages. "Changer son visage" -- N'était-ce pas le meilleur moyen de changer sa vie ? Kaidor lui demanda où trouver cette femme.
Mais il fallait qu'il lui donne quelque chose en retour. Premier Le Santa Claus était à la recherche d'un objet. Les Vaisseaux du Péché - Kaidor connaissait l'emplacement de l'un d'entre eux. En échange de cette information, il obtint l'adresse de Septième Le Magicienne.
Kaidor dit à Santa Claus "La Clé Dorée est gardée depuis plusieurs générations par la famille Blankenheim. C'est mon fils qui doit l'avoir maintenant. Si tu la désires, prends-la lui."
Un homme arriva à Lucifénia. Bruno Marlon... L'agent exécutif de la Fondation Freezis. Lui et Kaidor avaient à peu près le même âge. Kaidor le tua en tout discrétion, et lui coupa la tête. La mettant dans un sac, Kaidor rendit visite à Septième La Magicienne, qui travaillait dans une boutique de voyance. Avec les pouvoirs de la Magicienne, il put facilement changer son visage, et acquérir celui de Bruno. Kaidor eut cependant beaucoup de mal à jouer le rôle de Bruno. Son changement brutal de personnalité étonna tout le monde au début. Mais, au fil du temps, il réussit à convaincre tout le monde qu'il était Bruno.
Le temps passa, et il finit par apprendre que son fils était devenu un subordonné de Santa Claus : Second Le Dealer. Peut-être Santa Claus, désirant la Clé Dorée, avait fait de lui un allié. Mais bientôt, son fils n'aura plus aucune utilité -- allait-elle se débarrasser de Kaspar ? Mais, de toute manière, cela n'avait aucune importance. Car cet homme n'était plus "Kaidor Blankenheim". Il était "Bruno Marlon" --

Scène 4
Lémy Abélard ~ Rolled, République Lucifénienne ~

2 septembre, 21 heures.
J'étais dans un hôtel du 12ème arrondissement. --
Même s'il avait été arrêté par la Police Mondiale, Second Le Dealer n'avait rien avoué. Cependant, Mère affirmait qu'il allait parler. Il y avait un endroit appelé le Château Hérisson, l'un des bastions de la Police Mondiale. Ce château, qui n'était plus habité depuis longtemps, avait été acheté par la Fondation Freezis et offert à la Police Mondiale. Il y avait une tour dans ce Château Hérisson - La Tour de l'Horloge aux Battements de Coeur, et c'était là que résidait le "côté sombre" de la Police Mondiale. Le Département Exécutif des Interrogations -- aussi appelé Département de la Torture.
Afin d'obtenir des aveux, ceux qui étaient emmenés dans la Tour de l'Horloge aux Battements de Coeur subissaient toutes sortes d'"interrogatoires". Sans mourir, ni vivre, ils étaient plongés dans un état permanent de douleur. Bien sûr, ce n'était pas connu publiquement. Seul les plus hauts échelons de la Police Mondiale étaient au courant de cela, ainsi que certaines autorités, comme Mère. Elle avait appris l'autre jour que Bruno y avait été emmené.
Ils ne pouvaient pas le secourir. Mais Mère n'était pas non plus dans une situation aisée. Bruno n'avait pas avoué qu'elle était la chef de Père Noël, mais des politiciens et des gens du gouvernement avaient commencé à suspecter son implication. Naturellement, la Fondation Freezis avait été entachée par ce scandale, qui avait même atteint les oreilles des gouvernements étrangers. Logiquement, ils choisirent la gentille et jeune Présidente comme bouc-émissaire, en tenant de lui voler sont poste.
Des adultes étaient encore venus au manoir ce soir. J'ignorais s'il s'agissait d'agents de police ou de gens du gouvernement. Je n'étais sûr que d'une chose : ils essaient de destituer Mère de son poste. Elle m'avait réservé une chambre d'hôtel pour cette nuit. "Tu dormiras là-bas" m'avait-elle dit. J'aurais aimé pensé que c'était pour ne pas m'impliquer dans l'affaire, mais je doutais de ses véritables raisons.
(Elle a peur que tu révèles des informations.)
C'était ce qu'avait dit Ney. Et c'était probablement vrai. Mais je ne voulais pas être une nuisance pour Mère. Je n'avais pas été à la hauteur de ses attentes. Si j'avais tué immédiatement Bruno, alors --
Soudainement, la porte de ma chambre s'ouvrit. Personne n'avait frappé. Une femme en fauteuil roulant entra, suivie d'une femme aux cheveux vert. Septième La Magicienne et Huitième Le Sniper.
"Est-ce que je te dérange ?" demanda Magicienne.
Même si elle avait rejoint Père Noël, elle restait une directrice de bordel. Elle payait les putes que je méprisais. Je n'avais aucune raison d'être ami avec elle.
"Ta mère est dans une situation plutôt grave, n'est-ce pas ?"
Je la fixa.
"Eh bien, dans ce cas-là, fais quelque chose. Ta spécialité, c'est l'hypnose.
- Ce serait trop difficile. Il s'agit d'une affaire complexe, trop de gens sont au courant. Ce ne serait pas raisonnable de ma part d'hypnotiser tout le monde.
- Avant d'arriver ici, tu as hypnotisé une ville entière. Mère me l'a dit.
- Maintenant, je ne peux plus utiliser l'hypnose à cette échelle.
- Car ton corps a changé ?
- Eh bien - oui."
Magicienne me regarda de manière douce, avec un sourire. Mais ses yeux trahissaient quelque chose de plus sombre.
"-- Lémy. J'ai une proposition pour toi. Tu vas t'enfuir de cette ville - non, de Julia Abélard, immédiatement.
- ... De quoi est-ce que tu parles ? Je ne veux pas abandonner Mère.
- Mais Julia n'est-elle pas celle qui t'a abandonné ? C'est toi qui est abandonné. Rin Chan - Elle aussi était une victime, donc la Police Mondiale ne lui met pas trop de pression... Mais tôt ou tard, elle va avouer ton nom.
- ...
- On va t'arrêter pour le meurtre de Ton Corpa. Si cela arrive, alors ils vont également découvrir que tu as tué les prostituées, tu ne penses pas ? Dans ce cas, Julia ne va plus te protéger, n'est-ce pas ? Au contraire, elle va même tenter de t'éliminer avant que l'affaire ne devienne publique -- tout comme pour Bruno, non ?
- ... Personne ne me tuera. Du moment que - j'ai ce couteau."
Je montrai mon couteau d'argent à Magicienne.
"Sixième Le Venom -, répondit-elle. Tu ne devrais pas le sous-estimer. Au moins, ce n'est pas ton ennemi pour l'instant. De plus, il est très doué pour infiltrer les territoires ennemis. Es-tu au courant qu'il va bientôt tuer Bruno ?
- ... Je sais beaucoup de choses sur lui. Et, d'après ce que je sais, vous ne devriez pas vous connaître, tous les deux."
Je fixai Magicienne droit dans les yeux.
(-- Je me demande si elle s'est intéressée à lui car il a failli la tuer.)
Magicienne n'était pas supposée entendre la voix. Pourtant, elle fronça les sourcils. Comme si elle réagissait aux dires de Ney.
(Donc, en fait, elle peut entendre ma voix ?)
Magicienne poussa un soupir.
" - Oui, je peux entendre ta voix. Mais, à part ça, tu te trompes sur toute la ligne. Je connais Venom car je suis allée au manoir de Mayrana.
(Tu n'es pas la Princesse du Sommeil. La femme qui portait ce nom n'était pas aussi intelligente que toi.)
"Je comprends que tu puisses me haïr. Mais... affronte la réalité, Ney - Non, 'Gretel'."
(...)
Ney ne répliquant pas, Magicienne reporta son attention sur moi.
"Je ne vais pas t'hypnotiser aujourd'hui. Je vais te laisser décider par toi même. Reste avec Julia, ou enfuis-toi. Si tu décides de t'enfuir, je vais t'aider. Il y a un pays appelé 'Jakoku', très loin à l'est. La Police Mondiale ne pourra pas t'y poursuivre... C'est un endroit hors du commun, mais très intéressant.
- ... Pourquoi voudrais-tu m'aider ?
- Tu es encore jeune. Si tu restes ici, Père Noël et Julia vont te détruire. Mais tu ne vas pas mourir, pas encore. Il n'y a pas de raisons pour que tu meures dans un endroit comme celui-ci... Et tu es encore plein de vitalité. Tu ne devrais pas gaspiller ta jeunesse."
Le regard de Magicienne semblait perdu dans le vague. Était-elle vraiment en train de parler de moi ? - L'attitude de Magicienne me surprenait un peu.
"... Je ne peux pas me décider maintenant. Laisse moi y réfléchir.
- Nous n'avons pas beaucoup de temps. Demain, à minuit, je vais quitter la ville avec Gumillia. Si tu es intéressé, viens à la maison close avant le coucher du soleil. Nous partirons ensemble - Et n'oublie pas d'emporter ton 'bien de valeur' avec toi. Cela te convient ?
- Mon bien de valeur...
- Même toi tu ignores -- de quoi il s'agit ?"
Je pensai immédiatement à mon couteau d'argent préféré, à mon miroir à main, à mon fiacre mécanique, à ma montre à gousset et - le verre rouge. L'objet que m'avait offert Mère et qui m'avait permis de rencontrer Ney.
"... Eh bien, si tu veux m'excuser. Je te le redemande. Choisis par toi même. Ne te laisse pas influencer, ni par ta mère, ni par Ney - écoute ton coeur, d'accord ?"
Sniper, qui n'avait rien dit de toute la conversation, poussa le fauteuil de Magicienne. Elles sortirent de la pièce.

Scène 5

Cette nuit là, j'eus un drôle de rêve. Ce n'était pas mon cauchemar habituel. J'étais dans une pièce rouge vive, et deux personnes discutaient. L'une ressemblait à Mère, et l'autre à Rin.
"- Pourquoi n'utilise-t-il pas les Soldats Morts ?"
C'était Mère qui posait la question à Rin.
" Il ne se souvient pas comment les utiliser. Arrg, et même s'il les manipulait, il ne s'en rendrait même pas compte.
- Alors, il faut que tu lui apprennes. Tu connais mieux le sujet que quiconque.
- On ne peut rien lui faire rentrer dans la caboche. Depuis toujours. Il est si stupide. Il se soucie toujours beaucoup trop de l'opinion des autres.
- Néanmoins, il a déjà signé un pacte. Donc, contentons nous d'observer l'évolution des choses... Je me demande quelle décision il va prendre demain. Qu'en pense-tu ?
- C'est juste épatant. Ce type essaie d'être avec ses deux fausses mères à la fois. Mais, au final, il va venir ici. Et alors, il se souviendra de tout.
- Pour ta mission - Oh ? Mais regarde qui est là..."
Mère me faisait face. Rin se tourna vers moi. - Non. Ce n'était ni Mère, ni Rin. Je les avais déjà rencontrées. Elles étaient --

Scène 6

Le matin suivant, je rentrai chez moi. Phébé avait préparé mon petit-déjeuner. Mère avait apparemment discuté avec de nombreux invités la nuit dernière.
"Madame fait une sieste dans sa chambre. Puisqu'elle doit aller au Parlement à midi, mieux vaudrait que vous ne la dérangiez pas trop longtemps.
- Oui..."
J'hocha la tête en fourrant du pain dans ma bouche. Phébé n'était pas membre de Père Noël, mais elle connaissait nos véritables identités. Elle savait tout ce qui se passait au manoir Abélard. Je lui avais souvent demandé des explications, mais elle ne m'avait jamais donné aucun détail. Sa seule réponse avait été "Si Madame Julia n'avait pas été là, je serais morte depuis longtemps."
"Bonjour."
Mère était entrée dans la salle à manger. Elle regardait son emploi du temps en mangeant. Phébé versa du lait dans son verre à vin, et Julia le but lentement.
"Mère, allez-vous bien ? Vous semblez très fatiguée, mais..;"
Mère détacha ses yeux de son emploi du temps.
"Et toi, as-tu pu dormir dans un autre lit, hier ?
- Euh, ouais... ça c'est bien passé."
Je réfléchissais. Les mots que j'allais prononcer allaient influencer mon destin, et celui de Mère -- quand je pensais à ça, ma gorge se desséchait et plus aucun mot n'en sortait.
"Qu'y a-t-il, Lémy ?" demanda Mère avec curiosité.
Je pris une décision.
"Mère, nous devons parler de quelque chose --"

Scène 7

23 heures.
J'étais devant la maison close du septième arrondissement. Magicienne et Sniper devaient sans doute m'y attendre. Je frappai à la porte. Il n'y eut aucune réponse. La porte n'était pas fermée.
Je l'ouvris lentement et entrai. Il faisait sombre. On avait éteint les lumières. J'allumai la lampe que j'avais emporté avec moi. La lumière me permit d'y voir un peu mieux.
Mais -- il n'y avait personne dans les chambres. Je me dirigeai vers les pièces du fond.
Et alors... Au fond du couloir, une personne apparut brutalement. Je m'en approcha et la lumière révéla un visage.
" - On diroit qu'il n'y a point de gens ici."
C'était Gatt Coulomb -- Sixième Le Venom.
"Elle était supposée m'y attendre, mais...
- Bien évidemment, elle l'a devisné... Que l'on venoit pour l'occire."
Mes épaules s'affaissèrent. Après l'échec de Bruno, j'avais encore déçu Mère : j'avais raté la traîtresse.
"Ne t'asttriste point, Cinquième Le Pierrot."
Gatt posa une main sur mon épaule.
"Peust-être Premier Le Santa Claus s'asttendoit à ce que cela arrive.
- Hein... Pourquoi ?
- J'ai asttenté à sa vie, jadis -- j'ai tenté d'occire Elluka Clockworker.
- Oui, je le sais.
- Cela m'a fait affronter le courroux de Santa Claus. Elle m'a dit 'La seule qui puisse le faire, c'est moi'. En châtiment, j'ai dû enlever les mauvaises herbes de son jardin... Eh bien, c'est sans douste le même cas. Elle veut occire Elluka Clockworker elle même.
Septième La Magicienne. Et Huitième Le Sniper. L'emplacement de ces deux femmes était actuellement -- inconnu.

Partie E

Je ne pensais pas que Bruno était incompétent, mais de tout manière je l'aurais tué, lui et Kaspar, après avoir obtenu Grim La Fin. J'ai toujours pensé qu'il valait mieux avoir cette famille en tant qu'alliés, car ils auraient posé trop de problèmes en tant qu'ennemis. Je me demande si Prim a été la seule exception, la seule alliée véritable utile. De plus, c'était une HER. Mais, malheureusement, elle ne semble pas avoir transmis ses qualités à ses descendants.
J'aime Lémy, mais je ne peux pas exactement décrire quel genre de relations nous avons, pas après être restée en vie pendant tant de siècles. Peut-être est-ce à cause de l'absence totale de surprise dans son regard ? Et cet amour pour Lémy est la seule raison qui me pousse à garder Rin Chan en vie. Quand je l'ai vue, au Théâtre Milanais, je me suis rappelée d' "Irrégulier". J'ai même cru qu'elle était la réincarnation de Riliane. Mais j'ai fini par reconnaître en Rin Chan l'oeuvre de Yuzette. Mais cela ne changeait pas le fait qu'elle était l'amie de Lémy. Si je l'avais tuée, il ne me l'aurait jamais pardonné. Et cela me faisait peur.
Je ne voulais pas abandonner Lémy. Il avait déjà passé un pacte avec le Démon de la Gloutonnerie. Le cadeau de Ney était une preuve suffisante. Et c'est pour cela que j'avais demandé à Lémy de tuer Bruno.

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