Chapitre 13 (Partie II)

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Ma main se pose sur la poignée gauche de l'armoire, que je m'empresse de tirer. Etrangement, mon cœur ne réagit pas, restant toujours aussi calme et régulier. Sous mes yeux, je vois apparaître des affaires. 

Peu d'affaires. Pour une armoire aussi grande, je m'attendais à plus... Des tenues, assez sobres. Du blanc, du gris, un peu de noir aussi. Très peu de couleur, hormis une paire de chaussette violette, que je m'empresse d'envoyer voler à l'autre bout de la chambre. Il n'y a que des vêtements unis, sans aucun texte, aucune image, aucun logo. 

Je recule, à peine déçue. Qu'espérais-je trouver dans une armoire, hormis des habits ? Non, ce n'est pas ici qu'il me faut chercher. Je dois trouver ailleurs. Dans le lit ? Sur le bureau ? Il n'y a pas vraiment d'autres choix. 

Ensuite, il me faudra fouiller les autres pièces, en espérant que l'une d'elle révélera un trésor... Je tire tout de même l'autre poignée, espérant peut-être y trouver autre chose, de plus satisfaisant. Mais rien. Seulement deux robes, une blanche et une grise. Cette partie est encore plus vide que la précédente et une grimace se forme sur mon visage.

D'un pas rapide et déterminé, je passe cette fois au bureau, sur lequel ne trône qu'un petit tas de feuilles blanches, sur lesquelles sont imprimées des phrases, et des dessins. Les sourcils froncés, je pose ma main sur la première feuille du tas, laissant un frisson remonter le long de ma colonne à ce contact.

Comment cette chambre peut-elle être aussi vide ? Aussi bien rangée ? Il n'y a rien qui dépasse. Pas le moindre pantalon sur le sol, pas même une chaussette oubliée devant l'armoire, ou même un simple sac posé quelque part. Rien. 

Seulement une armoire à moitié vide et un bureau exempt de tout dossier. Le texte imprimé sur les feuilles n'a aucun sens. Ce ne sont que des sortes de petits dessins formés de traits partant dans tous les sens. Quant aux dessins, ils n'aident pas plus. Ce sont des sortes de schémas sans queue ni tête, qui ne représentent rien de concret.

Posant mes mains sur la surface froide du bureau, je soupire et ferme les yeux. Je revois les quelques vêtements parfaitement pliés dans l'armoire, les deux robes pendues et sans un pli. La seule touche de couleur me rappelant un peu trop l'hôpital. 

Ces murs, sur lesquels il n'y a rien, pas même une photo. Ni sur la table de chevet d'ailleurs. Il n'y a qu'un petit peigne et une chaîne esseulée. Rien de plus. Je sens mon nez commencer à me piquer, tandis que mes jambes se remettent doucement à trembler. 

Mes yeux s'ouvrent, fixant le mur sans vraiment le voir. Je peux sentir mes joues chauffer, comme si d'un seul coup, mon corps tout entier était devenue une braise. D'un seul coup, je projette toutes les feuilles sur le sol de la chambre, maudissant ma voix brisée m'empêchant de hurler. 

Je marche sur le papier, le regardant se déchirer avec une sorte de joie malsaine. Je relève les yeux, qui se posent sur l'armoire encore ouverte. Mon sourire se fait un peu plus grand.

Mon cœur se remet enfin à fonctionner en accord avec mon cerveau, accélérant le rythme pour me permettre de continuer ma crise, sortant désormais tous ces vêtements unis du placard avec toute la force dont je dispose. 

Je vais même jusqu'au lit, envoyant l'oreiller rejoindre quelques pantalons sur le plancher. Les larmes de rage viennent de mêler à mes cris silencieux, tandis que le vacarme des habits touchant le sol résonne aussi bien dans la pièce que dans mon cerveau, jusqu'à ce que je sois incapable de l'entendre. 

Comme si d'un seul coup, tout ce bruit me rendait malade. Je m'effondre au sol, me roulant en boule au milieu des vêtements éparpillés, la rage laissant place à une immense tristesse. Mes mains se serrent sur un tee-shirt gris tombé non loin et j'enfouis mon visage à l'intérieur, laissant libre court à ma peine. 

Qu'espérais-je en fouillant ainsi ? Ce n'est rien de plus qu'une illusion, un mensonge monté de toute pièce par mon cerveau malade. Je ne connais pas cette maison, ni les gens qui y ont vécu. Ce ne sont pas mes parents. 

Ce n'est pas ma famille. Ce ne sont que des songes, pour me permettre d'accepter la réalité : je ne suis rien de plus qu'une mémoire oubliée et une voix brisée dans un corps qui me paraît désormais étranger.

Cette odeur, sur le haut, je la reconnais. C'est la même que dans ma chambre, à l'hôpital. Tout comme la couleur des murs, le choix des vêtements... Tout est parfaitement rangé, plié, entretenu. 

Il n'y a pas la moindre poussière, alors que le reste de la maison semble avoir été abandonné depuis des années. Presque comme si quelqu'un s'attendait à ce que je revienne, ou qu'une personne était venue nettoyer cette pièce, et uniquement celle-ci. 

Mais je n'ai pas envie de savoir pourquoi. Je ne veux pas ajouter une question de plus à la longue liste qui sont encore sans réponse. Je veux simplement me réveiller et demander à ne plus jamais revenir dans cet endroit. 

J'ai compris la leçon. Je veux juste retrouver ma mémoire, ma famille et oublier pour toujours le blanc, le violet, tous les souvenirs que je me suis fait à l'hôpital. Un sanglot s'étouffe dans ma gorge, tandis que mon ventre se noue. 

Je ne crois pas que ma demande soit possible. Quelque chose, en moi, se souvient. Je ne sais pas de quoi, ni comment je le sais. Mais ma vie est encore là, ancrée dans mon cerveau. Il faut juste trouver un moyen de la faire sortir...

Je renifle, éloignant le haut gris de mon visage. Je cligne des yeux, un peu hagarde, comme si je venais de me réveiller d'un long sommeil dans une pièce étrangère. Un sourire cynique m'échappe tandis que je me redresse, observant désormais les dégâts que j'ai causés. 

Le sol est désormais jonché de vêtements trichromatiques dépliés et parfois même froissés. Des petits bouts de papier recouvrent une bonne partie de la pièce, comme des flocons de neige. L'oreiller trône au milieu du bazar, couvert d'un jean noir et d'un haut blanc. 

La paire de chaussette violette est non-loin, près de la table de chevet sur laquelle la chaîne rouillée manque de tomber. Avec un soupir, je m'en approche et prend la chaîne entre mes doigts, grimaçant en sentant la fraîcheur du métal contre ma paume. 

Je la soulève pour la remettre correctement sur la table, lorsque je m'aperçois qu'elle n'est peut-être pas aussi inutile que je ne le pensais. Au bout, il y a une bague. Je fronce les sourcils, la bouche légèrement ouverte. Je pensais être la seule anomalie de ce rêve étrange...

Pendant au bout de la chaîne, se trouve une bague tout aussi rouillée. Le métal est vieux et pratiquement entièrement orange au lieu de gris, mais on peut encore distinguer les gravures qui s'y trouvaient. 

Je retire d'un mouvement de pouce un peu de terre qui a collé à la bague, me rendant encore plus surprise. Qu'est-ce qu'une bague couverte de terre fait dans cette chambre parfaitement propre ? Et comment n'ai-je pas vu ce bijou avant, alors que la chaîne était entièrement visible depuis le bureau, ou l'armoire ? 

C'est comme si elle était apparue au moment où j'ai touché la chaîne. Est-ce que c'est possible ? Je n'en ai aucune idée. C'est comme si quelqu'un savait que ça me rendrait curieuse. Je pose le bijou au creux de ma paume, m'asseyant sur le lit pour mieux l'observer. 

Ce n'est qu'une bague, un simple anneau assez épais. Sur ce que je suppose être la partie « visible » de la bague, une fois enfilée, se trouve donc des gravures effacées par le temps et la terre. J'y distingue tout de même trois formes longilignes, surplombées d'une sorte de... Couronne ? Une forme plate avec des espèces de pics sur le dessus. C'est joli. Est-ce que ça signifie quelque chose ?

Je souris, passant avec hésitation mes doigts sur le dessin. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils représentent, mais ils ont forcément de la valeur aux yeux de quelqu'un. 

Avec délicatesse et presque à contrecœur, je repose le bijou terreux sur la table de chevet, essuyant une larme que je n'ai pas senti couler. Mon cœur se serre tandis que mes pieds reculent, sans que je ne me sente capable de lâcher l'étrange objet du regard. 

Est-ce que cette bague fait partie de mon passé ? Y suis-je attachée ? Pourquoi est-ce que je me sens aussi coupable de la laisser dans cette chambre, alors que de toute manière, elle n'est pas réelle ?

Claquant derrière moi la porte de cette chambre, je prends une minute pour faire un point. Les yeux fermés, le dos collé au mur, j'inspire longuement et expire de la même manière, essayant de tirer un trait sur ce qui vient de se passer. 

Qu'est-ce que je cherche désormais ? Est-ce que mon manque de réponse n'est pas devenu une réponse, quelque part ? Le silence est la réponse que j'ai eu le plus souvent. Peut-être est-ce parce qu'il n'y a rien à savoir ? Rien à apprendre ? Rien à dire ?

C'est sans doute pour cela qu'il m'est impossible de me souvenir. Mon cerveau veut probablement me protéger, ne pas avouer que si je ne me souviens de rien, c'est peut-être parce que je n'ai rien vécu. 

On me dit que j'ai dormi cinq ans, mais qui me dit que c'est vrai ? Je n'en ai pas la moindre preuve ! Je pense ainsi parce que c'est ce que le médecin m'a dit. Mais je ne sais pas si c'est vrai. Et je ne le saurais pas, puisque mes souvenirs ont disparu, s'ils ont jamais existé.

Peut-être n'ai-je jamais ouvert les yeux, au final. Peut-être que je commence ma vie aujourd'hui, à seize ans. Et que cette famille, dont je rêvais en permanence, n'était qu'une aide pour faire passer le temps et me préparer à affronter l'extérieur. 

Après tout, c'est la seule chose que je n'ai jamais fait, dans aucun de ces rêves. Je ne suis jamais allée dehors. Le rêve commençait dans le jardin, mais pas une seule fois n'ai-je franchi la porte d'entrée. Je ne suis pas allée en ville. 

Est-ce qu'il y a une ville ? Ou est-ce qu'il y a une porte d'entrée ? Je ne saurais pas dire où elle se trouve, en tout cas. Mais au moins, j'en ai le cœur net : quoi que j'aie pu voir ici, ce n'était pas réel. Ni les personnes, ni les souvenirs, ni les émotions. 

La seule chose réelle, c'était moi. J'étais l'anomalie dans un monde créée de toute pièce. Pas une seule fois, avant aujourd'hui, avant le sérum violet, n'avais-je essayé de douter. Je voulais y croire. Je voulais vivre cette vie, qu'importe si elle était vraie ou non. Je voulais simplement la vivre. Parce qu'elle était plus agréable que la réalité.

Je me détache du mur, retrouvant les escaliers que je descends à toute vitesse, le souffle coupé, de peur de vivre la même torture qu'à la montée. Je sens les marches se succéder une par une sous mes pieds et je ralentis parfois pour éviter de tomber. 

Une fois en bas, je m'arrête net sur le palier, un sourire gagnant mon visage. J'y suis parvenue ! Et cette fois, pas de marches supplémentaires surprise, pas de sentiment de frustration. Je suis en bas. 

Je me détache de cet endroit, jetant un regard en arrière, songeant aux autres portes que j'ai laissé fermer sans même penser à y jeter un œil. En même temps, qu'est-ce que j'en aurai tiré ? Probablement une nouvelle couche de faux, surmonté d'un petit coulis de faux. 

J'ai juste besoin de me réveiller à présent, et laisser cette maison derrière moi. En espérant ne pas y retourner dans mon prochain rêve.

Sans y penser, je vagabonde dans la maison, mes yeux se posant sur les diverses portes que je connais déjà par cœur. L'une d'elle cache une chambre pour enfant. Un nouveau-né. Le bébé que portais ma « mère » durant tous mes rêves. 

A côté, se trouve la chambre parentale. J'ignore pourquoi la mienne est à l'étage quand toutes les autres sont au même niveau que la cuisine, mais c'est probablement pour avoir une certaine indépendance. 

Sinon, j'aurai probablement vu plus tôt qu'il s'agissait seulement d'un rêve et non d'une possible réalité. Finalement, je me détourne des portes et entre dans la cuisine, continuant mon chemin sans m'arrêter. 

Je me retrouve à nouveau dans le salon, entre la table en bois de la cuisine et le canapé. Mon sourire s'élargit un petit peu plus tandis que je passe des doigts quelque peu mélancolique sur les murs, en direction du divan. 

Je m'assois sur ce dernier, mes yeux continuant d'observer les murs blancs sur lesquels ne trainent ni tableau, ni photo. Pourtant, il me semblait en avoir vu, pendant certains de mes rêves. Est-ce moi, qui les inventais, ou est-ce qu'ils ont disparu aux fils des rêves ?

Pendant cette observation, mes pupilles tombent sur le petit meuble près de la baie vitrée par laquelle je suis rentrée. Hormis son design épuré, simple et très blanc, il réside une « tâche » de couleur. 

Une photo, dans un cadre. Une photo que je n'ai pas vue avant. Qui n'était pas là en arrivant. Une photo que je n'ai même jamais aperçue auparavant. Ce meuble m'a toujours paru vide. L'était-il ? Pourquoi ne puis-je pas me souvenir de mes précédents rêves ? 

Je me lève doucement, les sourcils froncés, marchant lentement vers la photo. Mon cerveau tourne à plein régime, à tel point que ma tête me fait mal. Qu'est-ce que cette photo vient faire ici ? Est-ce moi, qui suis capable de faire apparaître des choses avec ma tête ? Ou est-ce qu'elle a toujours été là sans que je puisse la remarquer ? 

A chaque pas, la photo me semble m'apparaître plus clairement. Mes sourcils se froncent de plus en plus, jusqu'à avoir les yeux presque fermés pour essayer d'en distinguer tous les détails.

Une fois devant le meuble, ma main droite attrape le cadre et je soulève la photo, pour la rapprocher de mes yeux. Mes sourcils se relèvent aussi rapidement qu'ils se sont froncés, tandis que mes yeux s'ouvrent au même moment que mes lèvres. 

Une sorte de hoquet étouffé sort de ma gorge tandis que ma main gauche vient couvrir ma bouche. Le cadre, tout comme la photo, est brisé. Il reste des bouts de verre sur le meuble, ainsi que quelques gouttes de sang. 

Des traces en forme de doigts est visible sur la partie supérieure du cadre. Comme si quelqu'un avait voulu attraper cette photo avant de mourir. Ou que quelqu'un de blessé l'a abandonné dans sa fuite. Cette tâche a séchée, rendant ce qu'il y a en-dessous irrécupérable, à moins de déchirer la photo. 

Certains bouts du cadre sont endommagés, comme arrachés. Est-ce qu'une arme aurait pu faire ce genre de dégât ? Comment le saurais-je ? Mes doigts passent sur les creux manquant, avant que mes yeux ne s'attardent sur ce qui m'intéresse vraiment.

La photo, elle n'est pas en meilleur état que le cadre. La large tâche de sang couvre la partie supérieure du corps des deux adultes, ainsi que la tête d'un enfant. Il doit avoir environ six, peut-être sept ans. 

Et je ne peux voir qu'un petit pull bleu ciel et un pantalon plus foncé, accompagné de petites baskets grises. Je ne peux même pas savoir s'ils ont l'air heureux ou terrifié, sur cette photo. Il est tout à droite de la photo, tandis que les adultes sont au centre. 

A gauche, se trouve un autre enfant. Probablement celui que je vois inerte sur le sol lors de mes cauchemars. Il est simplement vêtu d'un pantalon noir et d'une veste marron abîmée, probablement par le temps, et beaucoup trop grande pour lui. 

Je peux voir son sourire, à lui. Mais rien de plus. Son œil gauche semble avoir disparu avec le temps, tandis que je peux encore distinguer la forme du droit. Ses cheveux sont mêlés au sang séché et encadré par les bouts de verre manquants, m'empêchant d'en voir plus.

Je suis plus intriguée par le second enfant. Qui est-il ? Est-ce le bébé que je voyais en permanence avec les deux adultes, lors de mes rêves ? Comment aurait-il pu grandir autant entre deux rêves ? C'est impossible. 

Un bébé ne peut pas grandir autant. Pas en si peu de temps. Je ne sais pas trop comment j'en suis aussi certaine, mais ça me semble...logique. Ce n'est pas possible. Ou alors, c'est un autre membre de la famille, peut-être un... Un... Je crois que c'est un « cousin ». Je crois. Je ne suis pas certaine de ce mot. Mais je crois que c'est bien ça. 

Fichue mémoire, même dans mes rêves elle ne me revient pas ! Finalement, je regrette un petit peu les rêves où je maîtrisais tout, même mes souvenirs. Au moins, je ne me posais pas de questions en permanence sur tous les mots que j'employais. Ou alors, un ami de l'autre enfant ? C'est peut-être simplement ça. Bien qu'ils n'aient pas vraiment l'air d'avoir le même âge... Étrange.

Coucou tout le monde !
Comment ça va ?
La semaine s'est bien passée ?
Vous n'avez pas eu trop chaud ?

De mon côté, semaine mitigée. Entre faux-espoir de stage et la chaleur, mon moral a fait un peu de yo-yo. Mais je vais le remettre à l'écriture TRÈS prochainement, je le jure ! En attendant, j'ai sorti DEUX articles sur des films sur mon blog xD

Qu'avez-vous pensé du chapitre ? Quelles révélations attendent Felidae ? Que pensez-vous arrivera dans la suite de l'histoire ou du chapitre ?
Est-ce qu'elle retrouvera des personnages ou pas encore ?

Je vous laisse sur une rare image de mon chat luttant contre la chaleur.

Bon week-end à tous 🙌💜
Et bon match 🇫🇷 !

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