Chapitre 13 (Partie III)

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Je passe mon pouce sur le visage de cet inconnu, comme si cela pouvait retirer le sang séché et dévoiler un visage parfaitement conservé. Mon cœur bat la chamade, tandis que mes yeux cherchent le moindre détail s'échappant de la photo. 

Quelque chose, en moi, pense qu'elle est la clé de tout. Qu'elle est capable de me rendre mes souvenirs, ma vie, ma famille peut-être. Je ne sais pas où sont passées les pensées noires, qui m'assuraient n'avoir aucune place dans ce monde ni aucune famille, mais elle semble avoir disparu. 

Il n'y a plus que moi et la photo. Un sourire revient sur mon visage, tout comme l'espoir qui s'infiltre à nouveau dans mes veines. J'aimerai percer tous les secrets que cette photo cache. Retirer le sang, pour découvrir les visages de tous les êtres qui prennent la pose, comme si cela me permettrait de peut-être retrouver intégralement la mémoire. 

Attend. Est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est cette photo qui me permettrait de le faire ?

« Felidae ? », m'interpelle la petite voix dans ma tête. Je fronce à nouveau les sourcils. Je pensais qu'elle me laissait tranquille dans mes rêves. Non ? Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Je ne lâche pas la photo des yeux pour autant, croyant imaginer un sourire sur la bouche du petit inconnu, sous la couche de sang. 

Je souffle, un peu énervée, reposant sèchement la photo sur le meuble. Les petits bouts de sang s'écartent, certains tombant sur le sol, à mes pieds. Mais je ne les remarque pas, me contentant de poser mes poings fermés de part et d'autres de la photo, arquant mon dos pour mieux l'observer. 

J'en suis sûre. Il y a quelque chose sur cette photo que je suis censée voir. Quelque chose qui est supposé m'aider. Je ne peux pas croire qu'elle soit apparue pour rien ! Ma mâchoire se contracte, comme si cela pouvait m'aider d'une quelconque manière. 

« Feli' ? », répète la voix, d'une voix plus suppliante. Mais encore une fois, je l'ignore et la repousse dans le fond de ma tête, incapable de lâcher la photo du regard. Il y a quelque chose, chez ce petit garçon inconnu, qui m'interpelle.

« Tu es vivante... », s'exclame la voix dans ma tête. Je fronce les sourcils, quittant la photo des yeux l'espace d'une seconde. Pourquoi la voix semble être aussi surprise ? Et pourquoi me dire ça en plein rêve ? Les morts ne rêvent-ils pas ? 

Qui plus est, cette réflexion est d'autant plus étrange que je cohabite avec cette voix depuis mon réveil. Et c'est seulement maintenant qu'elle se rend compte que je suis en vie ? Que mon cœur bat, que mes poumons aspirent de l'air ? Ça n'a aucun sens ! 

Je secoue la tête et mes mains se soulèvent du meuble. Mes coudes engourdis me lancent tandis que mes sourcils froncés se soulèvent également. Mes yeux fixent le mur, avant que je ne les ferme pour laisser un soupir de découragement. 

A quoi bon regarder cette photo plus longtemps ? Tous les éléments dont j'ai besoin pour provoquer ne serait-ce qu'une infime réaction dans mon cerveau sont cachés par une tâche de sang ! Et je ne peux rien faire d'autre qu'attendre que mes souvenirs reviennent d'eux-mêmes, à présent. 

« C'est vraiment toi ? », continue la voix, commençant légèrement à m'agacer. Qui veux-elle que ce soit ? Ce n'est pas comme si elle ou moi puissions changer de corps ! J'aimerai bien, mais je doute que cela soit faisable.

Clignant une nouvelle fois des yeux, je me détourne de la photo pour repartir vers le salon, afin de me poser dans le canapé. Je n'ai plus qu'à attendre mon réveil, en espérant que ce rêve soit bien le dernier dans cet endroit. 

Je n'aurai pas le courage d'y revenir après aujourd'hui. Trop de déception, je suppose. Mes pieds font demi-tour avant le reste de mon corps, qui ne semble pas déterminé à laisser la photo derrière. Finalement, mes yeux finissent pas retrouver le divan désormais familier... Devant lequel est planté un petit garçon. 

Non, pas un petit garçon. Le petit garçon. Celui dont je ne pouvais voir le visage sur la photo. Etrangement, je suis persuadée qu'il s'agit du même, sans avoir eu besoin de voir sa tête auparavant. Il m'observe de ses deux yeux aussi bruns que les miens, l'air totalement ahuri. Figée devant cette apparition, je n'ose plus bouger. 

Qu'est-ce qu'il fait là ? Comment est-ce qu'il est arrivé ici ? J'avais fermé la porte ! Je ne l'ai pas entendu entrer ! Est-ce qu'il habite ici ? Pourquoi est-ce qu'il m'observe ainsi ? Je suis supposée le connaître ?

Ses petits sourcils se froncent, tandis qu'il me regarde, semblant attendre une réponse que je ne peux pas donner. Comme s'il m'avait demandé quelque chose, en plus. J'aimerai lui poser des questions, mais comment savoir s'il comprend la langue des signes ? 

Comment savoir s'il va me comprendre, me répondre ? Et bon sang, mais qui est ce gosse ? Comment est-ce qu'il est arrivé ici ? Mon cœur battant la chamade, j'observe toutes les issues, à la recherche de la moindre ouverture qui témoignerait d'un passage récent, mais rien. C'est comme s'il était apparu, comme ça, au milieu du salon. 

Est-ce que les petits garçons peuvent apparaître en plein milieu des pièces ? Je n'en sais rien. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Peut-être ? Disons que ça ne me paraît pas improbable, mais que quelque chose en moi me dit que non, ce n'est pas possible.

— C'est vraiment toi ?, répète le garçon, les yeux désormais plissé, comme s'il était méfiant.

Mon cerveau en surchauffe s'arrête net, tandis que mes yeux et ma bouche s'ouvrent en grand en parfaite harmonie. Mon cœur semble avoir arrêté de battre, tandis que mes oreilles continuent de faire résonner sa question dans mon esprit. 

Sa voix... Cette voix... Je... Je la connais ! Ce n'est pas possible ! Ça n'a aucun sens ! Je ne connais pas le garçon, comme sa voix peut me paraître aussi familière ? Et comment lui me connait ? Il semble savoir qui je suis... Non ? Ou il me confond ? Mais avec qui ? 

Est-ce que nous vivions dans le même endroit, ou peut-être que nos familles se sont connues ? Est-ce que nous sommes...de la même... De la même famille ? C'est possible ? Je le regarde avancer, ses petits yeux se mettant à briller à chaque pas. Il me détaille de haut en bas, s'arrêtant plusieurs fois sur mes cheveux, ma tenue ou ma posture figée et perdue. 

Je l'entends rire et frapper dans mains, tandis qu'il s'est arrêté de marcher vers moi. Incapable du moindre mouvement, je l'observe simplement. Il a l'air si...réel. Mais il ne l'est pas. Mon cerveau est tellement obnubilé par l'inconnu qu'il l'imagine, voilà tout. Et il lui a probablement donné la seule voix pour laquelle je n'ai aucune attache physique...

— Tu es réelle ?, continue-t-il, un léger sourire sur les lèvres.

Mon cerveau refuse toujours de coopérer, m'obligeant à simplement hocher de la tête, la gorge sèche. Un nouveau rire sort de sa gorge, tandis qu'il frappe dans ses petites mains, l'air visiblement très heureux de me savoir...réelle. 

Quoi que cela veuille dire, en plus. Est-ce qu'il est réel, lui ? Quelque chose me dit que non. Qu'il n'est qu'une illusion. Un autre test, créé de toutes pièces par le médecin et son fichu sérum. Le bruit créé par ces deux mains qui se frappent me déchire les tympans et je tombe à genoux, les mains sur les oreilles. 

Qu'est-ce qui m'arrive ? C'est comme si le son de ce geste avait été amplifié directement dans mes oreilles ! Ma bouche est tordue en une grimace tandis que mes yeux sont mi-clos. C'est horrible ! Pourquoi est-ce que ça me fait aussi mal au crâne ? 

Doucement, je retire mes mains de mes oreilles, soupirant en comprenant que le son s'est arrêté. Je n'entends plus rien que ma respiration désormais saccadée et mon cœur tambourinant dans ma cage thoracique aussi vite qu'il en est capable.

Soudainement, je sens une chaleur étrangère sur mon épaule droite. Comme si une main venait de s'y poser. Une main ? Immédiatement, mes yeux s'ouvrent et se relèvent pour croiser deux billes brunes légèrement inquiètes qui me fixent. 

Il n'est pas exactement à côté de moi, il a juste tendu son bras pour le poser sur mon épaule. Mes yeux font des allers et retours entre lui et sa main, sans rien comprendre. C'est une illusion. Une illusion. Non ? Lentement, mon esprit émerge et mon cerveau se remet en route, tandis que j'essaye de comprendre ce qui se passe. 

Il me touche. Et je peux le sentir. Qu'est-ce qui se passe ? Je cligne des yeux, me relève en titubant légèrement, forçant l'enfant à retirer sa main de mon épaule. Je ne sais pas trop de quoi j'ai l'air, mais vu le recul et l'expression triste du petit, il ne s'attendait pas à cette réaction. Il a presque l'air...horrifié ? 

Mais pourquoi ? C'est plutôt à moi d'être horrifiée, il vient de me toucher sans ma permission ! Je crois que je vais devoir avoir une conversation avec mon médecin. Je refuse qu'une création comme celle-ci ne me touche ! Je veux simplement qu'elle disparaisse, qu'elle s'en aille !

— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?, murmure-t-il presque pour lui.

Mais je l'entends. Je l'ai entendu. Mon cœur accélère encore –ce que je ne pensais pas humainement possible- et je recule d'un pas. De quoi est-ce qu'il parle ? Il sait ? Pour le sérum, l'hôpital ? Est-ce qu'il sait ? Est-ce qu'il peut m'aider ? 

Je ne comprends rien. Mon cerveau ne parvient plus à formuler la moindre pensée cohérente. Ma tête me fait mal, j'ai envie de hurler. Mais je ne peux pas. Je ne peux plus. Quelque chose, au fond de moi, refuse sa présence. 

Il ne devrait pas être là. Il ne peut pas être là. Il n'est pas réel. Il n'existe pas. Ce n'est qu'un corps créé par mon cerveau afin de donner un physique à la petite voix qui me parle depuis des mois. Il n'a rien de réel. Mais c'est malsain. 

Je sens une larme couler sur ma joue sans que je ne sache vraiment pourquoi. Je n'aime pas ça. C'est presque pire que de voir les gens mourir. C'est pire que de voir du sang venir s'écraser sur des vitres, ou d'entendre les cris des mourants. 

J'ai l'impression que quelqu'un se joue de mon cerveau, pour me rendre complètement folle. Je ne comprends rien, plus rien n'a de sens. C'est comme si quelqu'un frappait ma tête de toute ses forces sans que je ne puisse l'en empêcher. Mon cœur semble se déchirer et je sens mes yeux se fermer, de chaudes larmes roulant sur mes joues. Je n'entends plus que le bruit de mon cœur qui éclate.

J'entends des pas venir vers moi. L'enfant. Je l'entends. Il revient. Il m'appelle. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Pas maintenant. Plus jamais. Je ne sais pas ce qui se passe ici, mais je refuse d'affronter ce test, je ne peux pas ! 

Quelque chose en moi bloque, refusant de parler avec cet enfant. Refusant d'entrer en contact avec lui, je me mets instinctivement à courir vers la vitre, que j'ouvre aussi vite que je le peux, pressée par sa voix qui se rapproche. 

Mes doigts glissent contre le verre, j'ai l'impression que la porte met une éternité à coulisser pour dévoiler le jardin. Je renifle, passant une main sur mon visage pour essayer d'y voir plus clair, sans succès. 

La voix de l'enfant continue de résonner dans la maison. Il approche. Je refuse de regarder en arrière, alors dès que la porte s'ouvre, je m'élance, la vue brouillée par les larmes. La voix s'est estompée, mais mon esprit terrifié ne peut pas s'arrêter. Je sens mon pied buter contre le chambranle de la porte et je m'écroule contre un torse familier et un sol gelé.

Pour la première fois depuis le début du rêve, je me rends compte que je tremble. Et je n'arrive pas à me calmer. J'entends un cœur qui bat presque plus vite que le mien résonner dans mes oreilles. 

Reconnaissant son odeur et sa voix qui me murmure des mots apaisant, j'agrippe son haut dans mes poings et fond en larme contre le torse de Benny, qui se contente de m'envelopper avec un bras dans une étreinte rassurante, presque paternelle, tandis que son autre main caresse mon crâne. 

Ses phrases répétées en boucle, combinées à ses gestes tendres et le son rassurant de son cœur battant contre mon oreille gauche finissent pas avoir raison de mon cerveau endolori et je m'endors ainsi, contre Benny. Et cette fois, la noirceur qui m'enveloppe ne me semble pas aussi hostile.

De mon côté, ce soir, c'est baby-sitting ! Après une journée d'entretien de stage, je vais me "détendre" un petit peu. Les enfants que je vais garder sont des amours !

Sinon, le NaNo commence bien puisque j'ai écris 1.536 mots hier et 1.629 aujourd'hui. Du coup, le chapitre 16 avance à grand pas et TANT MIEUX PARCE QUE VOUS VENEZ DE FINIR LE CHAPITRE 13 😲😲

Qu'en avez-vous pensé ?
Quelle serait la suite, selon vous ?
Benny, allié ou ennemi ?
Benny, androïde ou humain ?
Felidae, en plein rêve ou réalité ?
A vous de tout me dire...

Sur ce, je vous dis à vendredi 😘💜
Je ferais un bilan de la semaine 1 du NaNo 🙌💜
Bisous 😘💜

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