Chapitre 28 (partie II)

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Calliste me regard plutôt avec un intérêt renouvelé, comme s'il avait du mal à croire que je puisse volontairement vouloir me mettre en danger de cette manière, mais qu'il approuvait tout de même ce choix. 

Aksel m'observe avec un léger sourire en coin et sa main presse doucement la mienne, me faisant remarquer qu'il ne l'avait jamais retirée, ce qui me fait sourire. Avec le « soutien » des deux jeunes hommes, je devrais être capable d'affronter les insultes et moqueries d'Ethel, quand elle aura réussi à trouver ses mots. 

Je me plonge dans celui que je redoute le plus et suis surprise de ne plus y voir de la colère. Elle semble intriguée par les dires du jeune scientifique et relâche la tension de ses muscles pour m'observer. Une minute passe pendant laquelle même Calliste semble retenir son souffle en attendant la réaction de la jeune femme. Finalement, elle finit par ouvrir la bouche pour s'adresser à Aksel :

— Qu'est-ce qui te fait dire que c'est une I.A. ? La radio montre une sorte de puce MOREIEM, un tout petit peu plus grosse, demande-t-elle.

Aksel semble clairement offusqué par cette question, ce qui se traduit par une brusque pression de sa main sur la mienne, que je retourne avec autant de force pour lui faire comprendre qu'il a mon soutien et qu'il m'a quand même fait un peu mal. 

Calliste paraît surpris par la question d'Ethel, mais reporte assez vite son attention sur Aksel, attendant la réponse du jeune scientifique.

— Les puces MORIEM sont en effet plus petites, mais surtout laissent une trace du numéro qui est inscrit dans leurs codes. C'est la raison pour laquelle nous apparaissons dans le système général d'ailleurs, parce que chacun d'entre nous est relié à un numéro précis, inscrit dans la puce qui contient nos informations générales : noms, âge, domicile, etc. Ce qui explique pourquoi Felidae est introuvable, puisque sans puce, elle n'a pas de numéro et donc elle n'existe pas aux yeux du système. Parce que ses parents en ont décidé ainsi, explique le jeune homme en insistant lourdement sur le terme « parent ».

Ethel lève les yeux au ciel une nouvelle fois, ignorant la dernière phrase du jeune homme tandis que Calliste paraît surpris et vient même poser une main sur son crâne, l'air songeur. Je fronce les sourcils devant les explications d'Aksel, assez surprise. 

Il est vrai que je n'avais pas relevé sa mention de cette fameuse puce la première fois —il faut dire que j'étais distraite par une autre information — et je réalise maintenant que je n'avais aucune idée de ce que c'était. 

Je ne suis donc pas la seule à avoir un bout de robot dans la tête ? Après, il y a tout de même une différence entre avoir une intelligence artificielle qui parle dans sa tête et une simple puce qui permet son identification. 

Mes parents voulaient donc visiblement me cacher du système, mais dans quel but ? Je n'aurais probablement jamais la réponse, de toute façon. Il me faut juste me contenter de savoir qu'ils ont essayé et que ça a visiblement raté, puisque j'ai tout de même fini dans un hôpital. 

Je ne peux retenir la grimace qui fait bouger mes lèvres, ce qui n'échappe pas à Calliste, qui me fait un petit clin d'œil. Il est le seul a l'avoir remarqué, probablement parce que les deux autres sont toujours trop occupés à s'observe en silence.

— Et quoi d'autre ? Parce que le numéro aurait pu être effacé par les androïdes ou même en cas d'incident, rétorque Ethel, mettant fin à mes pensées sur mes parents.

Aksel semble hésiter. Je peux sentir son doute d'ici et fronce les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il est autant sur la réserve ? C'est un scientifique, il pourrait dire n'importe quoi de censé et on y croirait tous ! 

Mais là, c'est presque comme s'il se refusait à dire quelque chose pour une raison inconnue. Il semblait parfaitement capable de m'expliquer pourquoi ce n'était pas une puce après la radio, alors pourquoi... 

Mes pensées s'arrêtent net quand je réalise la seule chose que j'ai omis de dire aux deux personnes qui nous font face : la voix. C'est pour cela qu'il hésite à en parler, parce qu'il ne veut pas me rajouter des problèmes, ou qu'il n'ose pas parler de ça sans mon autorisation. 

Lorsque son regard coule vers moi, je lui envoie un petit sourire d'encouragement et une pression de la main, hochant la tête de haut en bas sous le regard interrogateur d'Ethel. Aksel bouge la tête de bas en haut en retour, me signifiant qu'il a bien compris le message. Il se tourne alors vers Ethel, qui attend toujours sa réponse, et répond :

— Felidae entend la voix de son intelligence artificielle lui parler depuis son réveil l'an dernier. Évidemment, sans savoir qu'il s'agissait de son I A, n'importe qui aurait pris cela pour un signe de folie, donc il est logique que Felidae n'ait rien dit à personne. Elle m'en a parlé ce matin et on a décidé de faire une radio pour avoir des réponses, avoue le jeune homme à demi-mot.

Je baisse la tête, gênée d'être ainsi « mise à nue » devant les deux autres. J'étais d'accord pour parler de ma petite voix, mais cela n'efface pas le sentiment de malaise profond que cela créée chez moi. 

Outre que le fait d'avoir quelqu'un qui te parle de façon intempestive est extrêmement pénible, lire le jugement dans le regard d'autrui quand j'en parle est vraiment pire. Je finis par relever les yeux lorsque le silence se prolonge —ce qu'il semble faire à chaque fois que la conversation porte sur moi ou l'un de mes problèmes —. 

Aksel fixe la table comme si c'était la chose la plus intéressante qu'il ait vue aujourd'hui. Calliste n'a pas cessé de m'observer, le corps stoïque et la surprise toujours lisible dans les traits de son visage. 

Pas de clin d'œil ou de sourire cette fois-ci, seulement de la surprise. Heureusement, je n'y lis ni jugement ni pitié, ce que j'apprécie grandement. Ethel, quant à elle, a désormais les sourcils froncés, les yeux toujours posés sur Aksel, les mains posées à plat sur la table. 

La jeune femme se redresse et roule des épaules —un mouvement que je ne cherche pas à comprendre — avant de poser une main derrière son épaule gauche, une moue songeuse sur le visage. Elle attend encore quelques secondes alors que je devine sans peine qu'elle veut s'exprimer, avant de finalement laisser sa voix retentir dans le Laboratoire.

— Tout à l'heure, tu as mentionné avoir voulu faire des tests plus poussés. Est-ce que cela pourrait nous apporter la certitude que cette intelligence n'est pas néfaste ni pour la cause ni pour Felidae ? Et est-ce qu'il y a un moyen de lui retirer, si besoin ? questionne la jeune femme, l'air grave et soucieux.

Nos trois regards surpris se braquent sur Ethel, qui ne semble même pas les remarquer. Est-elle sérieusement en train de songer à me laisser rester ici ? Dans le Labo ? Avec Aksel ? Elle ne compte pas me virer du QG ? 

Ce n'est certainement pas la confrontation que j'imaginais. J'envisageais plutôt ça avec des cris, des insultes, des menaces de morts ou d'enfermement, peut-être même un coup dans la tête, histoire de m'assommer, ou quelque chose du genre... 

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle réagisse avec autant de calme. Et vu les regards d'Aksel et de Calliste, eux non plus. Ce dernier sourit et passe un bras autour des épaules d'Ethel, qui lui sourit en retour. 

Je trouve fascinant de voir la différence entre Ethel-la-dirigeante et Ethel-la-jeune-adulte-amoureuse. Il suffit qu'elle pose les yeux sur Calliste pour devenir plus calme et réfléchie et même parfois sourire aux autres. Et les voir prendre des décisions ensemble est tout aussi fascinant, parce que cela se passe de façon totalement silencieuse. 

Ils ne font que s'échanger des regards et de brefs mouvements de tête qu'eux seuls semblent comprendre. Je me demande ce qu'ils ont vécu ensemble pour être proches à ce point, bien que je n'aie jamais osé poser la question. 

Sortant de ma contemplation, je tourne la tête pour voir les yeux d'Aksel se poser sur moi et je hausse les épaules, ne sachant pas non plus comment expliquer la réflexion de la jeune femme. Il finit par se tourner vers le couple, un petit sourire sur les lèvres.

— Les seules réponses que je pourrais avoir, c'est comment elle communique avec Felidae et potentiellement ce qu'elle renferme. Les machines que nous avons ne sont pas assez perfectionnées pour en apprendre plus que ça. Mais si Felidae peut apprendre à communiquer avec, elle devrait pouvoir obtenir les réponses qu'elle cherche. Et comme je lui ai dit tout à l'heure, si ses parents lui ont mis cette puce dans le cerveau, c'est qu'elle n'est pas nocive pour elle. Et non, on ne peut pas lui retirer. Elle est trop ancrée dans son cerveau, si je lui retire ça reviendrait à lui retirer une grande partie de sa cervelle, répond Aksel.

Ethel hoche la tête, mais prend son temps pour répondre, tandis que je me tourne vers le jeune scientifique, les sourcils froncés. Comment ça, « communiquer avec » ? Je n'ai aucune envie de parler à ce truc ! C'est un parasite ! Ce truc vit dans ma tête, occupe une grande partie de ma cervelle et je ne peux même pas le retirer sans risquer de me rendre complètement stupide ! À aucun moment n'ai-je formulé l'envie de lui parler !

Je tire sur la manche du jeune homme en remarquant que ce dernier fixe toujours Ethel, clairement énervée par la situation. Et en croisant son regard, je ne peux m'empêcher de réfléchir à ses paroles. 

Sachant qu'il est impossible de retirer ce truc de ma tête, je vais de toute façon apprendre à cohabiter avec. Donc autant apprendre à communiquer avec ce truc, même si je n'en ai aucune envie. Je ferme les yeux et soupire fortement par le nez, laissant mes épaules tomber. 

Je sens la main d'Aksel venir se poser sur mon épaule et je hoche la tête avant de lever un pouce vers le haut. J'entends quelqu'un se racler la gorge et je lève la tête, croisant le regard d'Ethel posé sur moi.

— Comment tu te sens à propos de tout ça ? m'interroge la jeune femme sur un ton doux, presque maternel même.

Je reste interdite quelques secondes, ne sachant pas si je dois être surprise face à cette demande ou reconnaissante que quelqu'un me pose la question. J'opte finalement pour la reconnaissance, ignorant le regard voilé de tristesse qu'Ethel a posé sur moi et hausse les épaules. 

Je ne peux pas répondre à cette question, pas encore. Tout vient de me tomber dessus d'un seul coup et je viens à peine d'intégrer l'idée que je suis tout de même autorisée à rester quand je ne suis même pas sûre de pouvoir me faire confiance ! 

Et maintenant, la question d'Ethel me pousse à songer à comment être sûre de ne mettre personne en danger... Et j'avoue que la seule idée qui me vient en tête est loin d'être agréable, même si elle est probablement nécessaire.

— Aksel, tu es d'accord pour qu'elle reste ici le temps de faire les tests ? Le Labo est suffisamment loin du reste du QG pour éviter tout problème et c'est probablement la salle avec le plus de mesures de confinement en cas de problème, grâce à tes nombreuses... expériences, interrompt Calliste en grimaçant sur le dernier mot.

Face à cette réplique, Aksel semble clairement d'abord blasé, puis vexé par la fin du discours. Le jeune homme fronce les sourcils et observe Calliste de haut en bas, comme si celui-ci venait de dire la plus grosse bêtise de toute sa vie. 

Sa réaction me fait sourire, imaginant très facilement Aksel faire exploser des choses, forçant Ethel à mettre en place des mesures de sécurité, alors que Calliste semble clairement perdu face à cette réaction assez étrange —du moins elle le serait si je ne connaissais pas Aksel et ses « exploits » —. 

Ethel lève les yeux au ciel devant la « conversation » des deux hommes et répond à la place d'Aksel sans me lâcher du regard :

— Oui, il est d'accord. Je pense même qu'il préfère la savoir ici qu'en isolement, ironise la jeune femme.

Aksel grimace face à la réponse de la jeune femme. Il pointe un doigt accusateur vers Ethel, se sentant clairement agressé par le ton de la jeune dirigeante.

— Ethel... N'importe qui serait mieux ici qu'en isolement ! On parle tout de même d'une cellule de dix mètres carrés, vide, derrière ton bureau. Personne, je dis bien personne, n'a envie d'être enfermé derrière ton bureau, lâche le jeune homme.

Curieuse, mon regard se balade dans la pièce, passant de Calliste à Aksel puis à Ethel, observant leurs réactions. La jeune femme a un petit sourire en coin tandis que Calliste grimace. Aksel lui, se contente juste de baisser sa main pour la replacer sur la table. 

Mes doigts jouent avec mon I-Feuille qui se trouve face à moi, tandis que le stylet est posé à côté. Je réfléchis à ce que je viens d'apprendre. Ethel a mis les salles de confinement derrière son bureau ? N'est-ce pas dangereux ? 

Selon Madigan, les personnes mises en confinement sont les personnes qui présentent un danger potentiel pour les Survivants. Je peux comprendre qu'Ethel veuille garder un œil sur eux, mais les placer juste derrière son bureau me paraît être un risque particulièrement inutile. 

Mon temps ici m'a prouvé qu'il existe suffisamment de technologies pour parvenir à surveiller des dangers sans tous les parquer au même endroit ! D'un autre côté... Ne serais-je pas mieux en isolement ? 

Là où je ne pourrais mettre personne en danger, du moins jusqu'à ce que l'on obtienne les réponses que l'on cherche. Si je devais agir avec ma tête, je choisirais très certainement l'isolement. Et vu le regard qu'Ethel porte sur moi, elle en est venue à la même conclusion. Je lui souris tristement, serrant ma feuille un peu plus fort, tandis que la jeune femme soupire.

— Je pense que Felidae devrait rester en isolement jusqu'à la fin des tests. Je sais que le Laboratoire est très sécurisé, mais je ne sais pas s'il est adapté à une attaque d'androïde. Je préfère savoir Felidae loin de tout contenu technologique jusqu'à ce nous ayons la preuve que son intelligence artificielle ne présente pas un danger, déclare finalement Ethel sur un ton décidé qui provoque des frissons dans ma colonne vertébrale.

C'est le ton qu'elle utilise quand elle donne un ordre ou une directive. Le ton du « c'est moi la chef ». C'est le ton qui annule toute discussion, tout débat possible. Aksel baisse la tête, serrant ses mains en un seul et même poing, posé sur la table. 

Calliste hoche en silence bien que son regard ne trahisse son mécontentement. Encore une fois, je pose une main sur celle d'Aksel et presse tendrement, sentant la sienne faire de même avant de la retirer. Je me tourne alors vers la jeune femme qui me fait face. 

Ethel reste indéchiffrable, jusqu'à ce qu'elle s'approche de moi et m'enserre dans ses larges bras. Je me fige devant ce geste amical inhabituel, mais finis par lui rendre son accolade, sentant la tête de la jeune femme juste au-dessus de mon épaule. 

Nos corps refusent de se détendre, je peux sentir le léger malaise du côté d'Ethel comme du mien. Son souffle réchauffe mes oreilles quelques secondes avant qu'elle ne se décide à me chuchoter quelque chose à l'oreille.

— Pour ce que ça vaut, j'espère que les tests te permettront d'avoir tes réponses.

Son ton est une nouvelle fois très maternel dans sa formulation et avec l'accolade en plus, je ne peux m'empêcher de me sentir touchée devant cette démonstration d'affection. Je pose ma tête sur son épaule quelque seconde avant que nous décidions d'un accord commun de nous éloigner de nouveau, chacune reprenant sa place de chaque côté de la table. 

Mes yeux voient flous à cause des larmes qui ont surgi face à tant d'émotions contradictoires dans la même journée. Je renifle et passe une main devant mes yeux, les essuyant pour retrouver une vision nette. 

J'ai à peine le temps de me remettre du geste d'Ethel que je sens Aksel m'écraser contre son torse, me serrant comme s'il avait peur de me voir disparaître. Mes yeux se ferment tandis que ma tête retrouve directement sa place dans le creux de son épaule, mon nez touchant sa peau, tandis qu'une des mains du jeune homme est posée derrière mon cou. 

Il se recule presque à contrecœur et hoche la tête, se mordant la lèvre inférieure. Je recule et m'approche d'Ethel et Calliste, ce dernier hochant la tête pour me confirmer qu'il est temps d'y aller. J'inspire et avance vers eux, ne m'arrêtant que lorsque je suis à côté d'eux. Nous nous approchons de la sortie quand j'entends mon nom. Je me retourne, croisant le regard d'Aksel.

— Tout va bien se passer petit tigre, souffle le jeune homme avec un petit sourire que je lui rends, le cœur d'un coup plus léger.


S

alut les Courginettes !
What's up ?
Bon. C'était pas si mal ?

Comme certain l'ont deviné, le fait d'avouer tout de suite lui a fait gagner des points auprès d'Ethel. Après, cette dernière reste un leader et se doit de prendre les décisions qui conviennent aussi 😉🧡.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Que pensez-vous arrivera par la suite ?
Quels changements pour Felidae ?
Les souvenirs vont-ils revenir ? 👀

Dites-moi tout, je lis tout !
[J'ai posté plus tôt car j'ai repris les baby-sitting jusqu'à 18h le mardi]
Kisses 🧡😉

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