Chapitre 11

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- Vengeur !


J'écartais légèrement les jambes, concentrant tout mon poids sur le sol où je souhaitais rester fixé, les bras tendus en avant, prêt à l'accueillir. Clémence se jeta avec force sur moi, comme à son habitude, me faisant basculer en arrière. C'était tous les matins comme ça : Elle se levait, et me sautait dessus. Je ne sais pas pourquoi cette gamine était si attaché à moi. Mais... Cette chaleur m'apaisait. Je passais mes doigts dans ses long cheveux ébènes, qui lui arrivaient maintenant jusqu'aux hanches. Je me rappelais qu'ils étaient châtains lorsqu'elle était petite, mais avec le temps, il s'étaient obscurcis; contrairement à ses yeux, qui mêlaient du vert clair et du marron aux reflets dorés. Je n'arrivais pas à les décrire, ils semblaient toujours changer selon la lumière qui les éclairait. J'étais persuadé qu'elle allait devenir une magnifique jeune fille ! Et oui, c'est ça d'être la protégée du Vengeur Rouge !

Clémence ouvrit soudain de grand yeux, je lui lançais un regard interrogateur. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que je comprenne ce qu'elle avait vu. Le revers d'une main s'était abattu avec force sur mon crâne, et j'aurais juré qu'il s'était fendu en deux. Je n'avais même pas besoin de me retourner pour savoir qui était mon bourreau. Il n'y avait que Louise et Clémence qui pouvaient me voir de toutes façons. De moins, dans le Monde des humains. Je la regardais par dessus mon épaule, et ses yeux lançaient des éclairs. Je savais ce qui la mettait en colère. J'enroulais mes bras autour de Clémence, et la serrais fort contre moi, tout en soutenant le regard de Louise.


- Vengeur.; dit-elle sèchement essayant de cacher sa voix démoniaque.

- Louise !; m'exclamais-je.


Il ne lui fallut que quelques secondes pour m'éjecter de la pièce et prendre ma place. Cette démone était extrêmement attachée à Clémence, et je pèse mes mots... Et la concernée lui rendait ses sentiments, à mon plus grand regret. Elles étaient un peu comme mère et fille. Et moi, j'étais quoi ?


- Vengeur, je reçois des invités aujourd'hui. Ne laisse pas sortir Clém'. Sous aucuns prétextes.; souligna-t-elle; Ils sont censé juger mon établissement et si je suis encore digne de le diriger. Donc évites de causer des ennuis.

- Pourquoi Clém' ne pourrait-elle pas sortir ? C'est pas comme si elle était turbulente, elle est sage comme une image ! ; rétorquais-je en haussant un sourcil.

- Tu oublies qu'elle peut les voir.; me rappela Louise avec un faux rire.


Ah, j'avais oublié ce détail. Dans le Monde des humains, il existe toutes sortes de Djinns, comme Satan me l'avait expliqué, mais ce n'est pas tout. Il arrive que les humains meurent alors qu'ils sont encore attachés à la vie, ils laissent derrière eux des fragments d'âmes. Il en existe de toutes les formes, un peu comme les démons, et sont totalement inoffensifs. Ils errent dans ce Monde, sans savoir qui ils sont, ou où ils vont. Et Clémence n'arrive pas à les dissocier des vivants, car pour elle, ils sont normaux. Nous ne savions pas pourquoi Clémence continuait de voir ce qu'elle ne devrait pas, même si les années passaient. Louise libéra à contrecœur son idole, et se dirigea vers la porte de la chambre. Je l'interpellais avant qu'elle ne la passe, tout en me retournant en hâte. Elle m'interrogea du regard.


- Comme elle peut nous voir, j'enfreins une des règles non ?

- Imbécile. Le clown t'as déjà dis que tu avais un cas spécial. Donc ne t'en fais pas.; annonça-t-elle avant de passer la porte.


Un cas spécial. On pouvait dire ça comme ça, ouais. Une petite main tira sur mon t-shirt. Je baissais les yeux pour admirer le magnifique sourire que me décochait Clémence.


- Quelque chose ne va pas ?; me demanda-t-elle.

- Non, tout va très bien. Arrête de t'occuper de mes affaires !; riais-je en lui ébouriffant les cheveux.


À chaque fois que j'étais avec cette enfant, j'avais l'impression que je pouvais lui ouvrir mon cœur. Elle avait beau être jeune, elle savait la vraie nature des gens, et ne les jugeait pas. Elle ne se trompait jamais sur les intentions d'une personne, c'était comme si elle avait un sixième sens ! Ma protégée était vraiment incroyable... Elle me méritait vraiment ! Du haut de ses onze ans et-demi, elle faisait pâlir tous les aînés de l'orphelinat, par son intelligence et son répondant. Comme elle ne pouvait pas sortir de sa chambre, elle passait son temps à se cultiver, ou bien à dessiner. Les jeux des autres enfants normaux ne l'intéressaient pas. Elle aimait beaucoup lire, aussi. Mais nous essayions de la faire sortir le plus souvent possible, car c'est lorsqu'elle était sous les rayons du Soleil, et libre comme l'air qu'elle souriait le plus, et croquait la vie à pleine dent.

La matinée était passée. Clémence dessinait, comme à son habitude, et il fallait dire qu'elle était douée ! Je me penchais sur son dessin, pour en observer l'aspect. Son crayon cessa de bouger, et se posa à côté de la feuille. Je grimaçais, me demandant pourquoi elle s'était arrêté. Puis un doigt s'enfonça dans mon ventre, et je ne pus m'empêcher de lâcher un rire en m'éloignant. Je m'arrêtais pour plonger mon regard dans celui de Clémence. C'était un défi ? Un sourire se dessinait sur mon visage, et un air déterminé s'affichait sur celui de Clémence. Je la chatouillais à mon tour avant de m'enfuir à l'autre bout de la pièce. Elle se leva de sa chaise et me courut après. Ses mains étaient tendues vers moi, et ses petits doigts s'agitaient dans tous les sens. Et c'est ainsi que débuta notre bataille de chatouilles. Je ne me lassais pas de son rire enfantin. Une fois nos fou-rires passés, et avoir couru en boucle dans la chambre, nous nous effondrions sur le lit, essoufflés. Même si moi, je l'avais transpercé, et je m'étais écrasé par terre. J'oubliais souvent que je ne pouvais rien toucher à part ce qui venait des Inferno-boutiques... Et ça ne manquait jamais de faire rire ma protégée.


- J'adore quand tu fais ça !; s'exclama-t-elle en repartant en fou-rire.

- Au moins ça plaît à quelqu'un...; riais-je nerveusement.

- Vengeur. J'ai soif.; me dit-elle en roulant sur son ventre.


Je balayais la chambre du regard, mais la dernière bouteille d'eau qu'avait prévu Louise était vide. Clémence le comprit et se releva avant de se diriger vers la porte. Alarmé, je me redressais brusquement et lui empêchais de l'ouvrir. Elle me lança un regard interrogatif, tout en restant silencieuse.


- Tu ne peux pas sortir !; lui expliquais-je.

- Pourquoi ?; me demanda-t-elle.


...

C'est vrai, pourquoi ? Il me semblait oublier quelque chose, mais quoi ? J'haussais les épaules. Si elle avait soif, je devais lui donner à boire. Par cette chaleur, je ne pouvais pas la laisser sans eau. Elle ouvrit la porte et nous pénétrions dans le couloir, avant de descendre les escaliers. J'avais pris mon téléphone avec moi, donc même si Louise n'était pas là, je pouvais me débrouiller seul. Ah, les joies d'êtres autonome !


- Petite ?; appela une voix inconnue.


Nous nous retournions pour apercevoir une jeune femme à lunettes. Ses cheveux blond étaient rassemblés dans un chignon net, et elle portait un carnet munie d'un stylo. Elle marcha vers Clémence, un sourire paisible aux lèvres.


- Pourquoi tu n'es pas avec les autres dans la cour ?; demanda-t-elle d'une voix douce.

- Je ne dois pas sortir de ma chambre. Mais j'ai soif, alors je vais chercher de l'eau sans que l'on ne me remarque.; répondit Clémence tout en s'accrochant à moi.

- Pourquoi tu ne dois pas sortir de ta chambre ?; insista l'inconnue intriguée.

- Parce que c'est dangereux, dehors.

- Tu avais soif, c'est ça ?; annonça la jeune femme.


Elle fouilla dans son sac et en sortit une bouteille d'eau.


- Tiens.; lui souriait-elle en la lui tendant.


Clémence s'empara avec joie de la bouteille, la décapuchonna et en bu quelques gorgées. Elle se retourna vers moi, les yeux pétillants.


- Tu vois, Vengeur, on ne se sera même pas fait repérés par Louise !; s'exclama l'enfant.


Je lui souriais, tout en passant ma main sur sa petite tête. Mes yeux se posèrent alors sur l'inconnue qui avait fait tombé son carnet. Elle cherchait des yeux quelque chose, comme si elle essayait de deviner où regardait Clémence. C'est là que je compris. Mon sourire s'effaça. Elle se retourna vers l'enfant, et posa ses mains vernies sur ses frêles épaules.


- Mais à qui parles-tu ?


 

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