Chapitre 18

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- Louise...!; gémis-je.

- Quoi, encore ?; marmonna la concernée.

- Il me reste combien de temps avant de retourner avec Clém'...?

- Cinq ans.; répondit-elle sèchement.


cinq ans.... cinq ans ...! Je roulais de sorte à me mettre dos au parquet, poussant une longue lamentation.


- Oh par pitié ! Plein-toi en silence !; soupira Louise en se bouchant les oreilles.


J'arrêtais de gémir. Je ne préférais pas énerver Louise. En fait c'était sûrement le seul démon que je n'osais pas agacer. Je me relevais, cherchant Zac du regard.


- Si tu le cherches, il est avec Min'O.; annonça Louise indifférente.


Je la fusillais du regard. Comment elle faisait pour toujours savoir ce à quoi je pensais... Ses yeux dorés se plongèrent dans les miens, et un sourire en coin se dessinait sur son visage. Je levais les yeux au ciel avant de passer la porte et de me diriger vers le portail. Zac inspectait le liquide qui formait le portail. Et Wow ! C'était la première fois qu'il affichait un air aussi sérieux. Je trottinais vers lui, d'un air enjoué.


- Qu'est-ce qu'il se passe ?; chantonnais-je.

- C'est pas le moment, Vengeur. ; répondit-il gravement.


Je me figeais sur place. Il venait de m'envoyer balader, là ? Je passais entre le portail et lui, faisant mine de chercher quelque chose. Puis je repassais encore, et une troisième fois. Sa bouche se déformait et ses canines pointaient hors de ses lèvres. Il m'attrapa violemment l'épaule pour m'attirer derrière lui.


- Va faire l'imbécile ailleurs !; grogna Zac en plongeant son regard glacial dans le miens.

- Je ne peux pas. Louise est occupée.; roucoulais-je amusé par sa réaction.


Il soupira, exaspéré, avant de me retourner face au portail.


- Tu vois le portail, là ? Il a cessé de fonctionner !; expliqua Zac d'une voix grave.

- Quoi ?; balbutiais-je surpris.


Je n'eus pas le temps de lui demander "pourquoi" qu'il m'avait déjà expliqué la source du problème. Un Djinn très puissant était entré dans l'Erebe et l'avait saboté pour éviter toutes fuites. C'était dans cette dimension que résidaient tous les Faucheurs. Il y avait certes d'anciens criminels, mais aussi des démons et leurs familles.


- Comment a-t-il fait pour ne pas se faire repérer ?; demandais-je avec un air sérieux.


Zac baissa les yeux au sol, avant de les poser sur Min'O. Le minotaure s'avança majestueusement avant de s'incliner.


- Je suis profondément désolé. Je me suis fait avoir par le Djinn.; murmura-t-il en montrant une énorme plaie noire sur son avant bras.


Il avait donc été exposé à du sang de Djinn. Mais pourquoi est-ce qu'il serait toujours en vie ? Min'O semblait avoir deviné mes doutes.


- Quand il est entré, il m'a jeté du sang comme si c'était une arme. Ce Djinn est très intelligent et sait ce qu'il fait. Il m'a clairement dit que je n'étais pas sa cible, et que je devrais vite soigner ma plaie.


Un Djinn qui se préoccupe des autres ? Cela ne collait pas trop. Ce sont des créatures aux instincts primitifs, qui ne pensent qu'à assouvir leurs soif de destruction. La peau infecté de Min'O semblait bouillir et devenir liquide. C'était écœurant. Zac le congédia, afin qu'il puisse soigner le venin qui se rependait dans son bras. Il appuya deux doigts sur son oreillette, et appela à tous les citoyens de l'Erebe de s'enfermer chez eux et de n'ouvrir à personne. Puis, il emboîta un pas rapide vers la demeure de Louise. Le vent s'engouffrait dans son long manteau en cuir, lui donnant un air majestueux. Ce gamin était vraiment spécial. Je le suivis, n'ayant rien à faire de toutes façon.

Quand nous arrivions devant la bâtisse de Louise, la porte était légèrement entrouverte. Zac la poussait légèrement, glissant sa tête à l'intérieur. Il se précipita soudain vers moi et me jeta à terre. Une immense fumée noire sortit en trombe de la demeure, explosant l'entrée sur son passage. Deux yeux vifs étaient visibles au milieu de cette fumée. C'était donc un Djinn qui n'avait pas de corps. Si Zac ne m'avait pas jeté à terre, je crois que j'aurais finis comme la maison à Louise...


- Tu es le Vengeur Rouge ?; gronda la voix dédoublée du Djinn.


J'ouvrais de grands yeux. Comment connaissait-il mon nom ? Zac se dépêchait d'éveiller sa faux et la brandit vers le Djinn qui l'esquiva sans peine. Il se débarrassa de Zac en l'envoyant valser quelques mètres plus loin. J'en avais le souffle coupé. Il s'était débarrassé de Zac aussi facilement ?Il s'avança vers moi, menaçant. Ses yeux étaient à quelques centimètres des miens. Je pouvais sentir une chaleur extrême se dégager de son corps immatériel, et une odeur de cendre emplissait mes narines. Un nœud se nouait dans mon ventre, et je n'osais plus parler.


- Es-tu le Vengeur Rouge ?; répétait-il une fois de plus.


Ma voix refusant de sortir, j'inclinais faiblement ma tête en guide de "oui". Il se redressa, avant de hurler de rage. Le son de sa voix était si strident et puissant que le sol semblait trembler, et les oreilles me brûlaient.


- Meurtrier ! ; cria le Djinn.


Mes jambes se décidèrent enfin à bouger, et je roulais sur le côté pour esquiver le coup qu'il avait voulu me porter. L'explosion que cela avait produit me souleva, et je m'écrasais sur le sol quelques mètres plus loin. Je serrais les dents, essayant de contrôler ma douleur. Je n'avais même pas ma combinaison sur moi... Il fallait que je fuie. Je me relevais et me mis à courir le plus vite que je le pouvais. Les cris du Djinn résonnaient derrière moi, et je savais qu'il s'était jeté à mes trousses.


- Tu les as tous tué !; hurla de nouveau l'entité à mon attention.  


Ces paroles réveillaient en moi un souvenir familier. De quoi parlait-il ? Qui aurais-je tué ? Parlait-il des Djinns qui étaient venus en Enfer ? Je pris mon courage à deux mains et lui fis face, fronçant les sourcils et hurlant à mon tour :


- QUI AI-JE TUÉ ?


Le Djinn arrêta sa course à quelques centimètres de moi, soulevant la terre sèche qui s'était déposée sur le sol.  Il me dévisageait. Il n'avait pas de visage, mais ses yeux montraient sa confusion. Il trembla et un grognement sourd se fit entendre.


- Ma famille... Il y a plus de 500 ans...!; gémit le Djinn dans un couinement.


Quoi ?

Ma bouche s'était entrouverte sous le choc, je ne pouvais plus détacher mon regard du Djinn. Il gémit de nouveau, et ses lamentations s'amplifiaient quand il secouait sa tête nerveusement de gauche à droite. Il s'éleva dans les airs et poussa un cri déchirant, qui ressemblait plus à des pleurs. Une force vint me percuter et me plaquer à terre, m'évitant ainsi de me faire écraser par le Djinn.


- Ressaisi-toi Vengeur !; me secoua Zac.


Il m'avait encore une fois sauvé. Mais je n'arrivais plus à réagir. Les sons se confondaient, et ma vue se brouillait. Je ne pouvais entendre que les pleurs de mon agresseur. La main de Zac vint rencontrer ma joue avec force, ce qui me fit peu à peu revenir à mes sens.


- Tu viens de me frapper là ?; ripostais-je surpris.

- Cours !; se contenta-t-il de crier en m'entraînant avec lui.


En voyant l'air enragé de notre assaillant, je me taisais et me contentais de suivre Zac, qui s'était déjà lancé dans une course folle pour échapper au monstre. Le Djinn s'acharnait contre nous, crachant son sang en guise de projectiles, ses cris mêlant frustration, peine, et colère.


- Tu m'as pris tous ceux qui m'étaient chers, Vengeur ! Alors je vais prendre la vie de ceux qui te sont chers... ; finit par annoncer le Djinn en se retournant vers la maison de Louise.


Je me retournais brusquement, empêchant Zac de continuer à fuir. Je me précipitais vers la maison. Louise était-elle encore à l'intérieur? Je ne faisais plus attention aux appels de Zac. Le Djinn sortit de la maison, un objet que je connaissais bien en main : Mon miroir. Je me décomposais sur place. Satan m'avait avertit que je ne pourrais en avoir qu'un seul car les matériaux le composant étaient extrêmement rares et coûteux. 


- Oui ! C'est ça ! C'est cette expression que je veux voir sur ton visage ! ; ria le Djinn satisfait.


Le verre du miroir commençait à se fracturer.


- Arrête ! Je t'en pries !; hurlais-je accablé à l'idée de ne plus pouvoir surveiller Clémence.

- Combien de fois t'ont-ils supplié avant que tu ne les tues ? Tu n'as jamais exaucé leurs prières. ; murmura le Djinn en plongeant son regard dans le mien.


J'étais terrorisé. Qui était-il ? Pourquoi connaissait-il mon passé ? Des milliers de questions se bousculaient dans mon crâne, me donnant une migraine à m'en cogner la tête contre les murs.


- Voilà ta première perte, Vengeur Rouge ! ; s'exclama le Djinn en brisant le miroir.


Le son du verre brisé avait résonné dans ma tête. Les morceaux du miroir semblaient tomber au ralentit au sol. Aucune miette de la scène ne m'avait échappé. Clémence. Je ne pourrais plus voir Clémence pendant cinq ans...? Ma respiration se saccadait, et mon rythme cardiaque s'accélérait. Je pouvais sentir le sang bouillir dans mes veines et la colère envahir mon corps, réveillant en moi une pulsion meurtrière qui était depuis longtemps endormie. Je hurlais de rage en me jetant sur le Djinn, brandissant mes dagues.


- Pauvre fou ! Si tu me touches, tu mourras ! ; s'écria le Djinn.


Mais je n'écoutais pas ses mises en garde. Je lui sautais dessus, enfonçant mes dagues dans la fumée. Je ne pouvais peut-être pas le toucher, mais les lames de mes dagues le pouvaient. Le sang noir du Djinn giclait sur ma peau. La douleur du venin était insupportable, mais la folie meurtrière qui m'aveuglait masquait cette douleur. Je le poignardais encore, et encore, sans relâche, défoulant ma haine sur ce Djinn. J'étais sa cible, mais il était devenu ma proie. Après de nombreux cris de douleurs, il s'effondra à terre, et son sang noir se rependait sur le sol, détruisant toutes végétations qui entrait en contacte avec le liquide obscur. Mes poumons se gonflaient d'air, avant que je souffle tout, essayant de calmer mes pulsions. J'inclinais ma tête en arrière, fermant les yeux et régulant ma respiration. Il fallait que je me calme... Le visage de Clémence me vint en mémoire, et toute ma rage semblait s'évanouir. J'ouvrais doucement mes yeux sur le ciel bleu, ayant enfin retrouvé le contrôle de moi-même. Un bras frêle et pâle sortit hors de la fumée noire, et caressa ma joue. Il était chaud, et légèrement lumineux. Le reste de la fumée s'évaporait, pour faire apparaître une enfant, sûrement de douze ans. Ses petits yeux bleus me regardaient, comme si elle était soulagée. Un léger sourire apaisé se dessina sur son visage larmoyant.


- Merci...; murmura-t-elle avant de brusquement se décomposer.


Les cendres glissaient entre mes doigts. Ma respiration se faisait bruyante, et mon corps me faisait atrocement mal. Je regardais mes mains maculées de sang noir, qui commençait à s'imbiber dans ma peau. Et en regardant mieux, j'étais entièrement recouvert de sang de Djinn.


- Oh mon Dieu Vengeur ! Va vite te rincer avant que le venin ne pénètre dans ton sang !; hurla Louise qui venait d'arriver avec Zac.


Je levais mes yeux vers eux. Et ils frissonnèrent. Est-ce que je faisais si peur que ça ?


- Il faut qu'on parle.; lui dis-je sèchement.


  

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