Chapitre 35

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Mes yeux étaient fixés sur le plafond. Je ne cessais de penser à ce que m'avait dit Louise. Je me retournais, encore et encore, dans mon lit, ses paroles résonnant dans mon crâne.

Un grincement strident et prolongé attira mon attention, me sortant brusquement de mes pensées obscures. Mes yeux roulèrent pour constater que Zac venait de passer le seuil de la porte et de se laisser tomber sur son lit, avec la grâce d'une baleine échouée. Il faut dire qu'il avait bien choisit son moment pour montrer le bout de son nez !

Le jeune homme ne releva pas la tête de son oreiller, et ne m'adressa même pas un mot pendant quelques minutes. J'avais beau avoir les yeux rivés sur lui, ça ne semblait pas le déranger. La frustration s'emparait de moi, tout en se mêlant à la curiosité. J'empoignais fermement mon polochon avant de le lui lancer avec force. Le projectile heurta son crâne, ébouriffant sur son passage la masse de cheveux blanc du jeune démon.

Il resta d'abord immobile quelques secondes, avant de légèrement relever la tête de sorte à ce que je puisse distinguer son visage. Ses prunelles rubis roulèrent jusqu'au coin de son œil pour rencontrer mes iris, et ses sourcils se froncèrent.


- Tu veux mourir ?; gronda-t-il en se redressant.

- Hm... Ce n'est pas encore prévu.; lui répondis-je avec un sourire angélique.


Il paraissait intrigué, mais ne chercha pas plus que ça à rentrer dans mon jeu. Il roula de sorte à se mettre sur le dos, et ses yeux bloquèrent sur le plafond blanc, le visage pensif.

Quelque chose clochait.

A quoi pouvait-il bien penser ? D'habitude il m'aurait sauté dessus après cet affront ! Il n'aurait pas supporté qu'un revenant comme moi n'ose le décoiffer ! Alors pourquoi il ne bronchait pas ?

Je me rapprochais de lui, serrant un autre oreiller contre ma poitrine. Il fallait que je le teste encore un peu. Une fois assis sur son lit, je commençais d'une voix enjouée :


- Jolie coiffure.

- Hm.; se contenta-t-il de répondre d'un air évasif.

- On ne t'a jamais appris le respect ? Comme quoi quand une personne te parle il faudrait l'écouter ?; ajoutais-je en espérant le faire réagir.

- Hm.

- T'es nul.

- Hm.

- Tu ne sers à rien.

- Hm.

- Tu n'est qu'un petit démon prétentieux et désintéressé de tout qui veut jouer au plus fort dans un nouveau monde que tu ne connais pas. Pour pimenter le tout, tu es un vrai lèche-botte avec Louise et je ne comprend pas pourquoi tu as été chargé de m'entraîner alors que tu n'es encore qu'un gamin, ni pourquoi Satan t'apporte de l'importance.

- Hm.


J'avais l'impression que mon crâne allait exploser sous la brusque montée de chaleur en moi. Je pouvais même imaginer mes narines et mes oreilles fumer ! Pourquoi il ne réagissait pas ? J'ai tout fait ! Tout ! Il se redressa soudainement, comme possédé, et cette réaction m'arracha un sursaut. Je bondis en avant, me protégeant avec mon oreiller.

Il posa un regard surpris sur moi, avant de retrouver son air sobre et concentré.


- Je ne comprend pas...; finit-il par articuler.


Enfin ! Il avait enfin dit autre chose que "Hm" ! Victoire !


- Comprendre quoi ?; lui demandais-je dans un souffle.

- J'ai toujours été parfait. Et pourtant, certaines personnes ici me détestent. Est-ce que les humains auraient une vision différente de la perfection ? Qu'est-ce que je n'ai pas qui me rabaisse à un déchet ?; gémit-il.


Alors rectifions : Zac se croit parfait, ok. Il est venu dans le monde humain, ok. Les seuls êtres humains qu'il a rencontré jusqu'ici se limitent à... Clémence et moi-même, ok... Nous l'avons tout les deux rabaissé et il croit que cela pourrait être l'opinion générale que l'humanité se fait sur lui ! Tout prenait place dans mon cerveau et je commençais à comprendre l'état d'esprit dans lequel Zac se trouvait. Je me rapprochais de lui, tout en lui donnant un coup de point amical dans l'épaule.


- Tu sais Zac, chacun a sa vision de la perfection ! L'humanité ne se limite pas à Clémence ou à moi, je suis sûr que pour d'autres humains, tu serais parfait ! Mais je t'avouerais que je ne comprend pas pourquoi tu veux être parfait à ce point, tout le monde s'en fiche, tu sais ?

- Donc pour d'autres je reste imparfait.; ajouta-t-il le regard mort.

- Tu écoutes quand je te parles ?; soupirais-je désespéré.


Il se releva, l'air las, et son regard se perdit au travers des carreaux de la fenêtre. Elle donnait une vue sur le jardin, où Louise et Clémence se promenaient. Les paroles de la démone me revinrent soudainement en mémoire, et le sang affluait plus rapidement dans mes veines.


- Tu vois Vengeur... Je ne comprend pas pourquoi elle ne me respecte pas. Je voudrais acquérir ce qu'il me manque pour qu'elle retourne à sa place de misérable larve.; gronda-t-il en montrant ses crocs; Depuis mon arrivée ici, elle n'a fait que m'humilier et elle a volé toute l'attention que Louise et toi me portiez, mais qu'a-t-elle de spécial en fin de compte ?


Je n'en croyais pas mes oreilles : De la jalousie pur et simple. Ce n'était pas de l'amour. Ce n'était pas de l'amour ! Ni de la crainte ! Juste de la jalousie !

Toute la pression que j'avais accumulé redescendait soudainement, rendant mon esprit plus léger. Je me relevais, un sourire niais aux lèvres. Après tout, Zac n'était encore qu'un gamin ! C'est normal qu'il ait encore des envies de vengeances aussi immatures !

Je posais amicalement mes mains sur ses épaules. Il plongea ses yeux rouges dans les miens, et je pus y lire des milliers de questions.


- Toi alors... Tu m'aura fait une de mes plus grande peur, et à la fois mon plus grand soulagement !; lâchais-je avec un rire fort.


Je pouvais voir dans ses yeux qu'il se demandait de quoi je parlais, mais si je devais passer pour un fou, autant le faire jusqu'au bout et ne rien y dire. Je resserrais brusquement ma poigne jusqu'à le faire grimacer de douleur.


- Que tu ressentes de la haine à son égard ne me concerne pas. En revanche, si tu oses toucher à l'un de ses cheveux... Je te tuerais.; grondais-je d'une voix grave.


Le démon frémit, et ses joues rougirent. Il se dégagea de mon emprise, tout en sifflant entre ses dents.


- Je ne suis pas une bête sanguinaire ! Je me vengerais en lui montrant à quel point je lui suis supérieur !; s' écria-t-il finalement les yeux brillants.


Sa dernière déclaration m'avait laissé sans voix. Comment pouvait-on être aussi stupide ?
Ce devait sûrement être génétique chez les démons...

Les yeux de Zac se concentrèrent brusquement sur quelque chose derrière moi. Il devint encore plus pâle que d'habitude, comme si toute envie de vivre l'avait quitté.


- Hello !; s' exclama une voix bien trop familière à mes oreilles.


Je pris le même air décomposé que Zac. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir à qui appartenait cette voix... Une mains de posa fermement sur mon épaule, y broyant mes os au passage.


- Tu faisais la morale à Zac il y a quelque minutes mais tu ne me fais pas l'honneur d'une réponse ?


Je levais les yeux vers la majestée des démons qui se tenait à mes côtés. Un sourire crispé était imprimé sur ses lèvres, et ses yeux me fusillaient.


- Salut...Satan...; gémis-je avec un sourire forcé.


Il prit un air faussement enjoué avant de soudainement tendre sa main vers Zac. Le concerné sursauta. Il n'eut pas le temps de soupirer qu'en un revers de main, une force magnétique l'avait propulsé hors de la chambre et avait claqué la porte. La seconde qui suivit, mes jambes pendaient dans le vide, et ma nuque était appuyée contre le mur sous la puissante emprise du démon.


- À quoi tu joues ?; grogna-t-il.


J'entrouvris les lèvres, mais fû incapable de prononcer un mot. Le sang affluait en masse dans mes veines, remontant jusque dans mon crâne qui menaçait d'imploser.


- Tu ne te rappelles pas des règles qui te sont imposées en tant que Gardien ?


Un léger sourire se dessinait sur mes lèvres. Ça m'étonnais qu'il n'avait toujours pas réagit depuis que Clémence a decouvert notre existence.
Il relâcha légèrement son emprise, plongeant son regard meurtrier dans le mien. Je pouvais sentir son souffle glacial s' écraser sur ma peau. J'étais tétanisé par la peur.
Je ne pouvais pas prédire les intentions de ce monstre... Il pouvait se montrer amical et la seconde d'après tuer sans pitié. Un frisson parcourut mes membres lorsque l'histoire de Louise me revint en mémoire. C'était cet homme qui l'avait privé de sa moitié, qui avait provoqué des siècles de chagrin. La peur laissa place à la panique et j'happais l'air avec le peu d'énergie qu'il me restait.
Le démon lâcha finalement mon cou, et mon corps lourd retomba lamentablement sur le sol. Je m'empressais de reprendre ma respiration, rampant dans l'espoir d'y échapper. Son pied vint freiner ma course en se heurtant violemment contre le mur.


- Je t'aime bien, Vengeur. Ce serait dommage que je sois obligé de te tuer.; déclara-t-il.


Mensonges...
J'essayais tant bien que mal de garder mon sang-froid, mais j'avais envie de m'enfuir, d'hurler... J'avais l'impression que la mort me faisait face une seconde fois.

La porte s' ouvrit, accompagné d'un cri de rage. Je n'eu pas le temps de réagir qu'une silhouette féminine se tenait dos à moi, me séparant du démon, les bras écartés tel un bouclier humain. Satan semblait choqué pendant que mon coeur venait d'arrêter de battre.

Clémence.

Je me relevais comme un diable, la tirant derrière moi en vitesse, et montrant les yeux les plus noirs à Satan. J'avais l'impression d'être un chat face à un lion et de lui montrer les crocs. Oui, un faible animal, domestiqué, se confrontant à une masse de muscles sauvage et indomptable. J'étais pathétique. Mais je donnerais ma vie pour protéger celle de Clémence.

Louise et Drag firent aussi irruption dans la pièce, sûrement alertes par ce rafut, sous le regard désemparé de Zac. Drag s' inclina, bien qu'à contre-coeur; tendis que Louise s' était engagée dans un duel de regard  son supérieur. Le puissant démon esquissa un sourire satisfait et leva les mains en l'air, comme un criminel se rendant aux policiers.


- Tout doux les agneaux. Je suis juste venu pour corriger les erreurs du Gardien. C'est entre lui et moi.; chantonna-t-il.
-Non.; répondit fermement Clémence.


Elle marcha d'un pas assuré vers le monstre et plongea ses yeux étranges dans les siens.


- Renger est mon Gardien. La manière avec laquelle il remplit son rôle ne regarde que moi. Et je vous interdis, qui que vous soyez, à lever la main sur lui.; déclara-t-elle sèchement.


Un silence pesant venait de s' installer dans la pièce. Tout le monde était sidéré par le surplus d'audace dont ce petit être venait de faire preuve. Ses mots m'avaient touchés en plein coeur et avait arraché la langue de Satan. Un sourire amusé naquit sur ses lèvres, et Louise ramena brusquement Clémence vers elle d'un air protecteur.


- Je prends note, jeune fille.; se contenta de dire le roi des Enfers; mais nos routes se recroiseront plus tôt que tu ne le penses... A bientôt Renger.; murmura-t-il avant de disparaître dans un nuage de cendres.
Je rencontrais le regard concerné de Louise et cela ne présageait rien de bon...
Un bruit sourd attira mon attention, et mes iris roulèrent pour voir Clémence qui venait de tomber à genoux, tremblante, les traits tirés par la terreur. Je me précipitais vers elle, empoignant fermement son épaule et examinant chaque parcelle de son visage.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?; gémis-je en ne comprenant pas son affolement.

Elle leva ses yeux vers moi, sa respiration saccadée se confondait avec des sanglots. Elle referma ses doigts fin sur ma chemise, poussant une plainte étouffée.

- J'ai mal... J'ai horriblement mal au ventre...!; cria-t-elle incapable de contenir sa douleur plus longtemps.

Elle s'effondra brusquement sur le sol, se tortillant de douleur et poussant des cris d'agonie sous les yeux désespéré de tout le monde. Elle était là, à souffrir sous mes yeux et je ne pouvais rien faire !
Mes membres refusaient de bouger, et je n'osais la toucher de peur de la briser.
Louise me poussa hors de son chemin, et s' empressa de redresser ma protégée.

- Je savais que ça finirait comme ça !; siffla-t-elle.

Ses yeux virèrent au jaune, et ses crocs effleurèrent la peau pâle de Clémence.

- Qu'est-ce que Tu comptes faire ?; hurlais-je en lui sautant au cou.

Je n'eu pas le temps d'atteindre ma cible qu'un bras puissant me retint et m'entraîna dehors avec Zac : C'était le bras de Drag. Je voyais ma protégée s' éloigner de moi, et j'avais beau tendre les bras et me débattre, je ne pouvais pas aller la rejoindre. La lourde porte de la chambre se referma sur mon nez, ma dernière vision ayant été celle de Clémence agonisant sous les crocs de Louise.


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Ouh des nouvelles intrigues ! Et Louise semble en savoir long sur le sujet ! Alors ?? Vous en pensez quoi ??

Encore merci de lire ce roman ! ça me fait très plaisir ! Et j'espère que vous aimez les tournures que prennent les choses !

Ah, aussi ! TRES BONNE ANNEE 2016 ! je vous souhaite plein de bonheur et que vous gardiez la santé ! Joyeux Noël en retard, aussi, éventuellement, au passage !

Gros bisous à toutes et à tous et encore merci !!!





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