Chapitre 41

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- Qu'est-ce que c'est, une maison hantée ?; demandais-je au Djinn.


Il émit un rire amusé avant de m'affirmer le contraire. Mais malgré ses paroles, je restais convaincu de ma théorie. Cette bâtisse se trouvait dans une forêt totalement isolée de la civilisation. Il faisait nuit, et les seules lumières qui pouvaient nous guider étaient deux malheureuses torches à l'entrée de la demeure. Le toit semblait tomber en ruine, je pouvais voir les poutres brisées dépasser des tuiles sombres. Et il y avait ces mauvaises ondes qui traversaient mon corps. Cet endroit sentait le piège à plein nez... Je n'aimais pas ça. Je décidais de monter les longs escaliers qui menaient à la grande porte d'entrée en bois foncé. Je resserrais ma poigne sur Clémence, qui ne s'était toujours pas réveillé. Je pouvais sentir la présence d'autres Djinns. Cette vieille maison devait sûrement être l'un de leur repères. Chacun de mes pas se faisait plus lourd, alors que le corps de " Stéphane" se perdait dans le brouillard épais. Les deux portes s'ouvrirent dans un grincement strident et lent, alors que la lumière jaillissait de l'intérieur. C'était quoi leurs secret ? Un éclairage automatique pour m'impressionner ? Quel cliché... J'étais finalement entré, avant que les portes ne se referment derrière moi dans un claquement sourd. Après cela, c'était le silence qui s'était emparé des lieux, jusqu'à ce qu'un claquement de talon régulier ne se fasse entendre, comme un être léger marchant vers nous.


- Tu m'as amené la source, Altraz... Et mon Gardien.; annonça une voix féminine.

- Oui, maître D'jaal.; s'inclina le Djinn.


Devant nous se dressaient deux escaliers nappés d'un tapis rouge. Une petite silhouette se détachait lentement de la pénombre. D'jaal était une femme ? En tout cas, c'est ce que je jugeais à l'entente de sa voix. Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais horriblement nerveux. Franchement, quel Gardien serait tranquille dans ma situation ? Après tout, j'étais parfaitement en sécurité ! C'est simple : Gardien défendre protégée des Djinns, D'jaal être maître des Djinns, et Gardien se trouver devant D'jaal avec sa protégée dans un repère de Djinns ! Je ne pouvais pas rêver mieux... C'était du sarcasme. Je me reconcentrais sur l'ombre qui marchait lentement vers la lumière des chandeliers. Un corps frêle, des cheveux bruns en batailles, des vêtements trop grands, et des yeux jaunes. D'jaal était...

Un petit garçon.

Douze ans tout au plus !

Je restais immobile quelques secondes, l'air ébranlé, avant d'éclater de rire. Altraz se retournait vers moi, le regard déterminé à me tuer devant cet affront, mais je ne pouvais m'en empêcher ! D'jaal, le maître des Djinns, n'était qu'un môme pas plus haut que trois pommes ! Et c'est ça qui me pourrissait la vie jusqu'à présent ? Quelle blague ! C'est le comble de l'ironie !


- Toi... Malappris que tu es ... Je vais te...!; commença le Djinn.

- Laisse-le rire.; le coupa D'jaal; Il rira moins quand il aura besoin de mon aide.

- Votre aide ?; riais-je; mais vous essayez de la tuer tout le temps !

- La tuer ? Non. Non, Gardien, je n'essais pas de la tuer...; sourit le garçon.


Ses yeux avaient le reflet des flammes. Mes rires se noyèrent alors que la peur s'emparait de moi. Il ferma les paupières. Quand il les rouvrit de nouveau, ils étaient d'un vert pomme. Il marcha vers moi, effleurant ma protégée de bout de ses doigts. Je voulais l'en empêcher, mais mon corps s'était figé, comme si de la pierre avait emprisonné chacun de mes membres. Il amena une mèche de ses cheveux ébènes à ses narines, avant de la humer longuement.


- C'est bien elle.; conclua-t-il en s'éloignant de quelques mètres; Je suis désolé de devoir t'apparaître sous cette forme, Gardien. Mais je viens de me réincarner.


Je levais les yeux vers lui. Mais de quoi il me parlait ? Je ne comprenais plus ses intentions. Voulait-il tuer Clémence ou la protéger ? Et puis... il s'était réincarné ? Je pensais que même les Seigneurs démons n'en avaient pas la possibilité. Il devina mes questions, et me sourit malicieusement. Il émanait de cet enfant une sagesse et un calme infini. Comme si il avait réponse à tout. Comme si il avait déjà tout vu de ses yeux ronds. Comme si il savait déjà comment tout allait se terminer.


- Je t'intrigue. Tu veux savoir qui je suis. Je ne pourrais te répondre, car moi-même ne sais pas la réponse à cette question. Je ne suis qu'errance. J'erre de monde en monde depuis ma naissance. Je les façonne, je les rend vivants, et ils finissent pas mourir, jusqu'à ce que j'en trouve un autre et que je recommence mon éternel refrain : créer. Je sais tout. Je vois tout. Je suis ce que vous, humains, appelleraient un Dieu. Je suis le premier à avoir pu franchir les barrières entre les mondes, et le dernier de mon espèce à encore errer.


Le dernier Dieu ?


- Mais le Paradis et l'Enfer ...?; gémis-je complétement perdu.

- Ce sont deux mondes à part. Là où toutes les âmes vont et se recyclent. Mes frères, mes sœurs et moi-même les avons conçu. Nous avons crée des êtres capables d'équilibrer les mondes, des êtres immortels et puissants pour nous accompagner.; expliqua calmement le jeune.

- Et les Djinns... Pourquoi détruisent-ils ce que vous avez crée ?; finis-je par lui demander.

- Ils sont contrôlés, aveuglés par le Déchu. Je n'ai plus aucun contrôle sur mes enfants, Gardien. Ils ne sont plus eux-mêmes.; avoua-t-il l'air déchiré par la douleur.

- Je ne comprend plus rien...; gémis-je.


Il s'apprêtait à parler quand la porte s'ouvrit avec fracas. Je pus de nouveau bouger, et me retournais en vitesse. Drag avait pris sa forme démoniaque. Ses yeux jaunes luisaient dans l'obscurité, alors que plusieurs Djinns firent leur apparition. Je resserrais mes bras sur le corps de Clémence, tout en m'éloignant de sorte à ne pas la blesser. Je ne pouvais pas me battre et la laisser de côté... Et merde... Pourquoi est-ce qu'il fallait que Drag arrive à ce moment !J'avais encore tellement de question à lui poser ! Je cherchais D'jaal dans toute cette panique, mais il avait déjà disparu avec son bras droit.


- Vengeur Rouge ! Enfuis-toi avec ta Clémence !; hurla le démon en réduisant en poussière un Djinn.


Je restais stupéfait devant une telle puissance et une telle rage. Je n'avais jamais vu Drag dans cet état. Il détruisait les Djinns à une allure folle. Il avait l'air désespéré. Je m'empressais de me relever et de courir jusqu'à la sortie du manoir, alors que les cris du démons résonnaient dans mon crâne. Un gémissement attira mon attention. Je posais les yeux sur ma protégée alors que je m'affaissais de sorte à la déposer au sol. Il faisait nuit, mais aucun Djinn ne semblait vouloir nous attaquer.


- Renger ...? Où sommes-nous ...? Qu'est-ce qu'il se passe ?; demanda ma Clémence avec une voix cassée.


Ses yeux avaient du mal à s'ouvrir. Elle semblait tellement fatiguée... Elle se frottait les paupières, comme le ferait une enfant. C'était tout simplement adorable. Ses prunelles s'orientèrent alors vers le manoir, et un voile d'inquiétude recouvrait son visage.


- Papa... Papa !; cria-t-elle en voulant se relever.


Je l'enfermais dans mes bras alors qu'elle avait faillit chuter. Elle était encore trop faible pour faire le moindre effort. Je pouvais sentir son cœur s'emballer, et son souffle se raccourcir.


- Papa est à l'intérieur, je peux l'entendre... Pourquoi tu ne fais rien ?; s'exclama-t-elle le visage en sueur.


Alors elle appelait toujours Drag "Papa". Elle était mignonne.


- Ne t'inquiète pas, il va s'en sortir. Drag est costaud !; lui souriais-je en caressant ses doux cheveux.


Elle ne semblait pas rassurée. Je pouvais le lire dans son regard. Mais quand elle le vit passer le seuil de la porte, toute son inquiétude semblait s'être apaisée. Un léger sourire se dessinait sur ses lèvres alors qu'elle tendait ses bras frêles vers le démon. Le concerné ouvrit de grands yeux, avant de s'y jeter. Il avait l'air tellement soulagé de la voir en bonne santé. On aurait vraiment dit un père qui venait de retrouver sa fille après un enlèvement. Sacré Drag, je ne l'avais jamais vu afficher un air aussi vulnérable. Ah... Qu'est-ce qu'il y pouvait ? C'était un dur au cœur tendre... Cette pensée me fit sourire, mais au fond de moi, quelque chose se serrait.


- Tout est fini.; lui murmura-t-il; Rentrons maintenant. Je pense que nous devons parler.; dit-il en levant ses yeux jaunes vers moi.


Ouh, j'allais me faire tuer... Peut-être pas ...? Si. Je n'avais rien dit concernant cette histoire de D'jaal et du Déchu. Oh merde, Louise allait me torturer à mort ! Je couinais dans mon coin alors que nous avions pris la route menant vers la maison. Qu'est-ce que le trajet était passé vite ...! Je m'arrêtais devant le portail, alors que Drag et sa "fille" se retournaient pour me questionner du regard.


- Passez devant, je vous rejoins !; chantonnais-je en espérant m'échapper.


Le regard de Drag se fit plus dur. Il quitta les côtés de ma protégée pour venir m'empoigner le bras. Je gémissais de douleur, enfin... C'était à moitié de la comédie... Mais ça faisait quand même un peu mal. Il me tirait jusqu'à la bâtisse ou une ombre élancée m'attendait. Ahah... Devinez qui c'était ? Deux prunelles dorées surgirent de l'ombre, et une main griffue vint m'attraper le cou, sous le cri alarmé de Clémence.


- Salut Louise.; souriais-je en détournant les yeux.

- Toi... Qu'est-ce que tu nous cache ?; grogna-t-elle.

- Moi ? Oh, trois fois rien, tu sais que tu peux lire en moi comme dans un livre !; riais-je sous son nez.

- Assis.; articula-t-elle fermement.


Mon corps s'était immédiatement mis à genoux devant elle. Mes yeux étaient restés grands ouverts, à cause de la surprise. Mais je me rappelais vite du " contrat " que j'avais passé avec elle involontairement... J'émis un rire étouffé à ce souvenir. C'est vrai qu'elle pouvait me contrôler comme elle le souhaitait désormais... Quelle plaie. Les deux démons accordèrent à Clémence le droit de retourner dans sa chambre. Ma protégée s'exécutait, bien qu'elle s'était retournée plusieurs fois vers moi, me côtoyant de ses petits yeux inquiets. Trop-Mi-gno-nne ! Mais je fus vite ramené à la réalité.


- Alors, j'attend des explications.; soupira Louise.


Tiens ? Elle n'avait pas l'air de vouloir me frapper cette fois... Tant mieux ! Et puis, de toutes manières, je ne pouvais pas lui cacher éternellement. L'important, c'était que Clémence ne se cache pas en danger. Je poussais un long soupir avant de relever les yeux vers mon amie.


- Lors de notre dernière chasse, un Djinn s'est présenté à moi. Il n'était pas comme les autres... Il m'a parlé d'un certain D'jaal, qui voudrait rencontrer Clémence, et d'un certain Déchu, dont je devrais me méfier... Ce matin, Clémence s'est faite piégée par ce même Djinn, qui a pris possession de son...ami ! De son ami.; rectifiais-je en me souvenant que Clémence ne voudrait pas que je leurs avoue sa vie privée; et nous étions forcés de le suivre et de rencontrer D'jaal.


Luise frémit, alors qu'un voile de terreur venait de recouvrir son visage.


- D...D'jaal...? Tu as vu D'jaal ...?; hoqueta-t-elle.


Je la dévisageait. Apparemment, je n'étais pas le seul à vouloir faire quelques cachoteries... Je soutenais longuement son regard.


- D'jaal est une vieille connaissance... Mais il est censé être mort...; avoua Louise en s'agenouillant brusquement.


Drag se précipita vers elle, et si je pouvais bouger, je l'aurais fait aussi. Qu'est-ce qui pouvait à ce point terrifier un démon tel que Louise ...?


- ... Est-ce un ami ou notre ennemi ...?; finis-je par lui demander après avoir longuement hésiter.


Elle releva ses yeux vers moi, avant de les plonger dans les miens.


- ... À en juger par ses actions, il est de notre côté...; avoua-t-elle.

- Alors pourquoi tu es dans cet état ?; insista Drag à ma place.

- ... D'jaal n'est pas du genre à prendre partit lors des conflits... Il se contente d'observer... Alors si il cherche à défendre Clémence ... C'est que le Déchu dont tu parles... a besoin d'utiliser Clémence à des fins qui nous dépassent...; gémit-elle.

- Quelles genre de fins ?; continuais-je en sentant l'adrénaline monter en moi.

- Des fins telles que la destruction du Monde que nous connaissons.; trembla la démone le souffle court.


PDV de Clémence


Clémence.


Je me redressais brusquement, en sueur. Je regardais autour de moi, avais-je encore rêvé ...? Je me laissais retomber dans mon lit, resserrant mes doigts sur la couette épaisse.


Clémence, n'ai pas peur de moi.


Je m'empressais de me boucher les oreilles, pétrifiée par la peur.


Tu es stupide ! Ce que tu fais ne sert à rien !


Elle se moquait de moi maintenant... Je ne rêvais donc pas.


- Qui es-tu ...?; finis-je par murmurer.

Je suis toi Clémence. Et tu es moi.

- Je ne comprend pas...

C'est pourtant simple ma grande, je suis en toi.

- En moi ...?


Sur mes paroles, quelques chose dans ma poitrine commençait à brûler. Mais étrangement, ce n'était pas douloureux. Non, c'était une douce chaleur. Rassurante, et bienveillante. Elle m'apaisait. Toutes mes craintes se noyaient en elle. J'avais l'impression de renaître. J'avais envie de me perdre dans cette chaleur, qu'elle prenne mon corps tout entier. Je m'y sentirais si bien...


Non, Clémence. Ce n'est pas le moment de nous éveiller.


Je revenais brusquement à la réalité, comme si l'on m'avait brusquement arraché cette chaleur. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ...?


Clémence, je suis juste venu te dire : Méfie-toi du Déchu.

- Du Déchu ?

Oui. Je ne peux pas vraiment te dire de qui il s'agit... Mais c'est un démon. Et il te désire... Méfie-toi des démons...

- Pourquoi me désire-t-il ?

Il veut le pouvoir que je partage avec toi.

- Quel pouvoir ?

Un pouvoir semblable à celui des Anciens Dieux, Clémence. Un pouvoir pareil à celui de D'jaal.

- D'jaal ?

Oui, c'est un allié. Il faut que tu ailles le rejoindre si tu veux sauver ceux que tu aimes.

- Je ne comprend pas, comment sais-tu tout ça si tu es moi ?


Mais aucune réponse ne vint résonner dans mes oreilles. Elle était partie... Le pouvoir dont elle parlait... Etait-ce cette chaleur ...? Pourquoi avais-je un tel pouvoir en moi ...? Pourquoi ? J'étais humaine, non ? Ma respiration se saccadait, alors que je m'engouffrais sous la couverture. La peur me hantait. J'avais soif de vérité. Ce D'jaal... Il semblait avoir ce même pouvoir... Alors peut-être qu'il pourra m'apporter plus de réponses. Oui, il fallait que je trouve ce dénommé D'jaal...



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