Chapitre 45

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- Tu es sûr ?


Je me retournais vers Icris et ses hommes, un sourire carnassier aux lèvres.


- Oui. ; lui répondis-je avec détermination.


Il hocha les épaules, avant de s'avancer vers moi. Il me tendit un vieux manuscrit, sur lequel était inscrit mon premier travail. Cela faisait des mois que je m'entraînais au sein de l'Ordre des Élus. Et le temps était venu pour moi de savoir qui nous étions vraiment. Pour cela, je devais prouver ma bravoure lors d'une mission. Je ne devais pas craindre la mort. Je devais l'accepter si elle devait me cueillir. Je devais m'infiltrer dans un ancien château, appartenant à un comte influent. À l'intérieur se trouvait un coffre remplit de pièces d'or. Voler aux riches, pour donner aux pauvres. C'était un peu l'idéologie utopique de l'Ordre. Même si nous passions pour des criminels aux yeux de l'État. Mon père... était mort ainsi. Pendu pour des crimes amplifiés par notre gouvernement. C'était peut-être par inquiétude qu'il m'avait dit de ne jamais rejoindre l'Ordre. Mais à quoi bon vivre si nous n'avons pas de but ? Le mien était d'aider mes confrères, ces hommes, ces femmes, et ces enfants dans la misère. Même si pour cela, je devais avoir le mauvais rôle. Je grimpais, tel une araignée, aux parois du château, en m'aidant des pierres qui sortaient de la monotonie plate du mur. Ainsi, je me trouverais directement dans la salle convoitée. Selon nos informations, données par certains esclaves, le coffre se trouverait derrière un tableau. Je me hissais sur le fenêtre, avant de redescendre brusquement afin de me cacher. Une bougie était allumée à l'intérieur... Il y a avait quelqu'un. Je ne devais pas me faire prendre. Notre Ordre agissait avec discrétion, c'était notre principale priorité lors de nos missions.


- Père... ?


C'était la petite voix larmoyante d'une jeune fille. Elle semblait terrifiée. Un silence pesant s'installait dans la nuit noire. Seul le chant des grillons venait perturber ma réflexion : Il avait caché le coffre dans la chambre de sa fille ... ? Non. Ce château n'était pas abandonné ?


- Non ... !; cria la même voix féminine.


J'entendis soudainement le lit grincer, avant que des hurlements ne résonnent depuis la pièce. Mes mains tremblaient. Qu'est-ce qu'il se passait dans cette chambre ... ? Aucun servant ne pouvaient entendre les cris de cette enfant ... ? Plusieurs minutes s'écoulaient, me semblant interminables, rythmées par des essoufflements et des lamentations. Il fallait que je sorte de ma cachette. Ou que je m'échappe. Mais mes jambes refusaient de bouger. Elles étaient alourdies par l'angoisse. La crainte. De plus, les muscles de mes bras commençaient à sérieusement me tirer. Je ne pouvais pas rester perché ainsi indéfiniment. Il fallait que je fasse irruption dans la pièce. Un nouveau silence me surpris. Un silence effroyable, et inquiétant. Je finis par me hisser sur le bord de la fenêtre, avant de me glisser silencieusement dans la chambre. Je frissonnais de terreur quand je vis ce qui m'attendait sur ma droite. Une jeune fille, sûrement dans l'adolescence, était recroquevillée sur elle-même. Des draps tâchés de sang recouvraient son corps nu, et des larmes luisantes continuaient de perler le long de son visage blêmie à cause la terreur. Elle voulu crier en me voyant, mais je ne lui en laissais pas le temps. Je m'empressais de couvrir ses lèvres de ma main. Ses prunelles montraient de la souffrance. Tous ses membres tremblaient au contact de ma peau, et ce sentiment m'était familier. Je réagissais ainsi quand une femme me touchait. Elle avait peur des hommes. C'est là que je compris ce qui était arrivé à cette enfant. Elle avait prononcé « père »... Ce qui voulait dire que son père l'aurait... violé ? Je reculais lentement, sidéré par ce que je venais d'apprendre. J'étais resté sous la fenêtre tout ce temps. Elle ne semblait plus avoir la force de crier, ni même de se défendre. Elle était désormais vide. Quelle ordure pouvait infliger ça à sa fille ... ? Sa propre chair ? Une rage indescriptible montait en moi, me faisant oublier le but premier de ma visite clandestine. Je comprenais cette enfant. La peur de ses propres parents. Rester enfermée ici, à l'abri des regards pour cacher un scandale. Ma mère le faisait pour me battre. Et elle, son père le faisait pour la violer. Elle couvrait son visage, pour de nouveau sangloter en silence. Si personne ne venait à son secours... Si personne n'osait dénoncer sa situation, juste parce que son père était influent... Alors en tant qu'Élu, je me devais de la venger. Trop de méfaits ne sont pas punis dans ce monde. J'emboîtais alors le pas vers le porte, afin d'explorer les couloirs. Il ne me fallut pas longtemps pour apercevoir une faible lueur émaner de sous une porte. Il n'y avait aucun servants ici. Alors ce ne pouvait être que le maître des lieux. J'ouvrais violemment la porte à l'aide de mon pied. Un vieillard en robe de chambre sursauta, laissant glisser de ses mains de vieilles lettres. Un sourire malsain se dessinait sur mes lèvres, alors que je dégustait son visage déformé par la peur.


- Comment peut-on être attiré par une enfant aussi jeune ?; riais-je convulsivement.


Ah... Mes nerfs avaient lâchés. Il devint aussi blanc qu'un linge, et n'attendit pas une seconde de plus pour saisir une épée à côté de son bureau. Je parais son coup avec habilité, plongeant mes yeux dans les siens. C'était ça, un comte ? Dépourvu de toutes ses fantaisies, il n'était en fait qu'un homme, en proie à ses vices. C'était si pathétique. Je dégageais brusquement ma lame, afin de le faire reculer. Pris de surprise, il trébuchait à terre, laissant tomber son arme. J'empalais aussitôt sa cuisse sur le parquet. Il poussa un cri déchirant, témoignant de son agonie. Le sang se répandait par terre, et tâchais sa toge. Que cette plainte était douce à mes oreilles. J'examinais la pièce dans laquelle je me trouvais. C'était un bureau, richement décoré. Un bouquet de roses blanches était posé sur une table ronde, ainsi qu'une plume et un encrier. Les bibliothèque étaient gorgées de livres ornés de feuilles d'or. Je posais mon fessier sur cette chaise de cuir, si confortable... Les riches avaient vraiment la belle vie, pendant que d'autres mourraient de faim. Je pouvais le voir me supplier du regard. Il était si lâche qu'il n'osait même pas retirer mon arme de sa plaie. La douleur l'effrayait à ce point ? Alors pourquoi l'infliger aux autres ? Je souriais mesquinement. Mais ce qui attira mon attention, c'était un portrait à son image, bien que sur cette fabuleuse peinture, il n'avait pas de rides, et ses cheveux avaient encore de la couleur. Il était donc brun. Comme sa fille. En revanche, ses yeux étaient noirs. Sa fille les avait gris. Elle devait tenir cela de sa mère. Et à en juger par son absence, je conclu qu'elle était morte. Ce qui expliquait les roses blanches à côté d'un petit dessein à l'encre, représentant une femme magnifiquement coiffée, et tenant un bouquet de roses. Je relevais les yeux vers ma proie.


- Elle lui ressemble tant que ça ?; lui demandais-je.

- T-Taisez-vous ! Vous ne savez rien ! Je vais vous faire tuer !; pesta le comte en s'agitant.


Je souriais à ces paroles. Me faire tuer ? Est-ce qu'il avait conscience que je détenais un pouvoir de vie ou de mort sur lui ? Je me relevais. Ses yeux pétillants suivaient le moindre de mes mouvements, alors que je m'agenouillais devant lui.


- Je vais vous faire mal. ; souriais-je.


J'en avais énormément envie, il faut dire. Il grimaçait, avant de me cracher à la figure. Je n'arrivais pas à réaliser qu'il l'avait vraiment fait... Quel culot de la part d'un mourant... J'essuyais ma figure, le fusillant du regard. Puis j'éclatais de rire. Il me contemplait avec incompréhension. Je lui lançais brusquement un couteau de poche dans le bras. Il gémit de douleur. Mais je ne lui laissais pas le temps de reprendre son souffle. J'avais pris son épée, et commençait à dessiner sur sa chair. Il hurlait, désormais. C'était jouissif. Souffre. Souffre. Souffre ! Je finis par lui trancher lentement la gorge. Déguste ta mort. Il suffoquait, alors que ses yeux devenaient véreux. Les lèvres entrouvertes, il happait l'air. Son teint virait doucement au mauve bleuté. Le plus étonnant, c'est que j'y prenais plaisir. Je m'amusais à le voir souffrir. Je ne voulais pas que son agonie prenne fin. Il finit par tomber à terre, alors que le sang de ses plaies se répandait sur le sol. J'éprouvais une entière satisfaction à voir son cadavre étendue devant moi. Mais il était laid. Si laid. Je regardais autour de moi, et mes yeux se fixèrent sur le bouquet de rose. J'en pris une, avant de la poser sur sa poitrine. Je n'avais pas à éprouver du remord. Je n'avais fais que mon devoir. Je pris le reste du bouquet. Peut-être que la jeune fille se sentirait rassurée en les voyant ? Mais quelque chose me revint à l'esprit : Le coffre. Je marchais jusqu'au tableau, et le décalais légèrement. Et comme je m'en doutais, il y avait un coffre caché dans le mur. Je l'ouvrais et en récoltais les pièces. Je remontais ensuite dans la chambre par laquelle j'étais venu. La jeune fille n'était plus dans son lit. Je posais le bouquet sur une commode. Les rideaux se gonflaient avec le souffle de la brise nocturne. Ce silence n'annonçait rien de bon. Je l'aurais entendu si elle était venue me surprendre. Je m'avançais alors vers la fenêtre. J'eus un pincement au cœur quand je vis son corps brisé en bas du mur. C'était sûrement la fois de trop. Elle ne devait plus avoir les forces pour continuer de vivre avec un tel fardeau. Je venais pourtant de la délivrer... Je pris une rose entre mes dents, et redescendais le long du mur. Une fois à un mètre du sol, je me laissais tomber avec souplesse. Pauvre enfant. Étrangement, même si il s'agissait d'une femme, je ne ressentais pas du dégoût. Mais de la pitié. Je posais une rose à côté de son visage. Je fermais ses yeux écarquillés. Ma main essuyait ses larmes séchées sur ses joues. Et je levais toutes ses vilaines mèches de son visage. J'espérais juste qu'elle avait trouvé la paix dans un autre monde. Même si je n'étais pas croyant, je voulais juste qu'elle soit bien. Où qu'elle soit. Le jour commençait à se lever. Il était temps pour moi de rejoindre mes frères d'arme.

J'étais désormais prêt pour intégrer officiellement l'Ordre des Élus. Il ne tenait maintenant qu'à moi de choisir ma place dans cette communauté. Il fallait que je me spécialise dans une voie. Et la voie que je choisis surpris tout le monde, nettement parce que j'étais le premier à avoir déterminé cette voie.

La voie de la vengeance.

    


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