Chapitre 46

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PDV de Zac :

Je faisais les cent pas dans le salon. Bon Dieu, mais qu'est-ce que je venais de faire ? Dire ce genre de choses... Ah ! J'en rougissais rien que d'y penser ! Je me frottais les tempes, essayant d'évacuer mon embarras. Je regardais pas la fenêtre de ma villa, avant de soupirer. De tous les endroits dans cet Univers, j'avais ramené Clémence dans l'Erèbe. Mais quel abrutit fini... Et dire qu'un jour viendrait où je blâmerais ma personne... C'était à cause d'elle... Je me laissais tomber sur une banquette, laissant pencher en arrière mon crâne. Vengeur et les autres devaient déjà être en train de fouiller le monde des humains. Mais il ne leur faudra pas beaucoup de temps avant de réaliser que nous n'y étions plus. Je me redressais brusquement. Si Clémence s'éloignait trop de Vengeur... Il disparaissait, non...? Une vague de culpabilité ravageait mon esprit. Non... Louise devrait pouvoir convaincre Satan de son innocence sur ce coup-là. Au final, ça allait me faire gagner un peu plus de temps. Après tout, Vengeur prenait son rôle très au sérieux. Trop, même... Mon regard se noircit. Je ne pouvais pas compter le nombre de fois où je l'avais envié, sans comprendre ce sentiment à l'époque... Mais maintenant que j'avais entièrement pris conscience de mes sentiments pour Clémence, tant de choses me paraissaient maintenant évidentes; comme le fait que je détestais quand elle lui souriait aussi librement. Comment allait-il réagir en nous retrouvant ? Je riais silencieusement. Il parlait toujours de Louise comme d'une personne aux multiples visages, mais il était le premier à passer du rire à l'impassibilité en moins d'une seconde. J'en avais des sueurs froides. Qui ressemblait le plus à un démon ?


- Monsieur ?


Je me retournais pour voir une de mes domestiques. Je la questionnais du regard, bien que mon expression devait lui montrer un air dérangé. J'avais besoin d'être seul pour réfléchir à mes bêtises. Elle baissa ses yeux jaunes, avant de murmurer d'une voix tremblante :


- C'est votre invitée... Elle... Elle s'est encore enfuit dans les jardins...


Je bondissais hors de la banquette. Mais c'est pas vrai ! Je lui ordonnais de bloquer toutes les sorties possibles, et de faire patrouiller des gardes sous les grilles délimitant le jardin. Cette femme... Pareille à son Gardien, je vous jure ! J'enfilais sur mes épaules un long manteau noir, sans prendre la peine de mettre mes bras dans les manches. Je marchais d'un pas assuré à l'extérieur, et examinais mon luxueux jardin. Alors... Elle avait déjà essayé l'entrée Est les deux minutes qui ont suivies son arrivée ici... Elle a également essayé de s'évader par l'entrée Ouest il y a deux heures... Bon, et bien il ne restait qu'une solution : L'entrée Nord. Un faible sourire se dessinait sur mon visage quand je la vis en train d'escalader le mur. Elle avait bien choisi son endroit : Aucun garde ou domestique. Et la terre sèche sur ses vêtements me laissaient croire qu'elle avait dû ramper pour esquiver ses poursuivants.


- Clémence...; appelais-je tendrement.


Rien qu'en prononçant son nom, je me sentais apaisé. Qui était-elle pour avoir cet effet sur moi ? Elle se retournait, surprise. Ses yeux magnifiques croisèrent les miens, alors que ses cheveux ébènes ondulaient avec le vent. Quelques mèches recouvraient son visage au teint rosé par l'exercice. Sa lèvre supérieur se relevait pour laisser voir ses dents serrées. Elle lâcha un sifflement d'exaspération avant de se retourner pour prendre la fuite. Visiblement, je ne lui faisais pas le même effet... Elle me glissait toujours entre les doigts. Mais elle pensait sérieusement échapper à un démon ? Il ne me fallut que quelques foulées pour attraper son poignet. Elle me bouscula violemment pour se débattre, tout en poussant un gémissement étouffé. Je m'étendais dans l'herbe, alors que ses jambes encadraient mes hanches. Elle plongea ses yeux dans les miens. Elle avait de si longs cils. Je m'amusais à découvrir encore et encore son visage. Elle claqua sa langue sur son palais. Ses sourcils se froncèrent, et son poing fermé se préparait à viser mon visage. Un sourire carnassier s'imprimait sur mes lèvres. J'arrêtais son coup d'un simple geste de la main. Elle parut surprise. Je profitais de ce moment d'inattention pour la renverser. J'étais maintenant en position de force. D'une main, je tenais ses deux poignets au dessus de sa tête. Et mon poids sur ses hanche l'empêchait de se débattre. Ses coups de genoux dans mon dos étaient semblables à de petites pichenettes. Elle arrêta finalement de combattre. Son torse se relevait de plus en plus fort, signe de sa fatigue. Je passais mes doigts entre ses cheveux. J'en glissais une entre mon pouce et mon index, et la ramenais à mes lèvres. Son regard était droit. Il ne divaguait pas. Peu d'humains étaient capables de garder leurs sang-froid face à un démon. Elle pensait peut-être m'intimider, mais c'est ce que j'aimais le plus chez elle.


- Tu ne peux pas m'échapper.; déclarais-je.


Et me voilà encore à parler comme un séducteur. Pourquoi est-ce que je n'avais aucune barrière avec elle?


- Pourquoi ? Parce que tu m'aimes ?


Wow. Une attaque directe. Ça ne m'étonnais pas d'elle. Mais comment elle pouvait rester aussi calme en me disant ça ...? C'était la panique en moi ! Je détournais les yeux, rouge d'embarras.


- ... Oui.; répondis-je timidement.

- Tu te trompe.; coupa-t-elle rapidement.


Je relevais les yeux vers elle. Quoi ? Elle semblait avoir deviné ma confusion.


- Si tu m'aimais, tu me laisserais partir.; avoua-t-elle.

- Tu ne sais même pas comment rentrer...; soupirais-je.

- Alors ramène-moi...!

- Tu me condamne à mort ? Je ne te savais pas si cruelle. ; souriais-je tristement.


Pourquoi est-ce qu'elle persistait à me rejeter...? Ça me déchirait le cœur. Et puis, j'étais le mieux placé pour comprendre mes sentiments... Je ne me trompais pas. Je la voulais juste pour moi-même. Il existe différentes manières d'aimer. Et la mienne est de te forcer à ne voir que moi, même si pour ça je dois te priver de liberté, Clémence. Un reniflement me sortit de mes pensées. J'avais l'impression que le monde s'effondrait quand je vis des larmes couler le long de ses joues.


- Tu dois me laisser partir...!; gémit-elle.


Instinctivement, j'avais relâché ses poignet. Je lui demandais d'une voix tremblante ce qui n'allait pas. Mais je n'eus comme réponse que des sanglots. Elle se recroquevillait sur elle-même, pressant ses mains contre sa poitrine. Pourquoi est-ce qu'elle ne me répondait pas ...? Pourquoi ...! Je serais prêt à remuer ciel et terre pour elle, elle n'avait qu'à me le demander ! Clémence, dis-moi quelque chose... La douleur dans ma poitrine se creusait encore... Et je ne pourrais bientôt plus la supporter... Ses doigts s'agrippèrent brusquement à mon manteau. Je la maintenais contre moi, appelant désespérément mes domestiques.


- Tu... dois... me ramener...; souffla-t-elle; ... Avant que cette chose... ne bouge encore...!

- Quelle chose, Clémence ? Quelle chose ?


Ses yeux se plissèrent.


- J'ai promis... de ne pas en parler.; murmura-t-elle à bout de force.

- Non... Non ...! Parle-moi !; criais-je.


Mais elle venait de perdre connaissance. Elle ne pouvait pas me faire ça ...! Qu'est-ce que je pouvais faire si elle réagissait mal à son nouvel environnement ?


- Réveille-toi, Clémence !; gémis-je.


Mais elle ne se réveillait toujours pas malgré les secousses que je lui infligeais. Ses cheveux glissèrent de son épaule, dévoilant l'artère de son cou. Sa peau était si lisse... Et son odeur si douce... Elle était si délicate. Je pourrais la protéger comme la briser. Ma panique laissait doucement place à l'enivrement. Tout devenait flou dans mon esprit. J'avais un moyen de la garder pour toujours avec moi... Oui... C'était de la garder en moi... J'approchais mes lèvres de son cou. Je pouvais entendre la douce mélodie de son cœur. Son souffle. Je frémissais en passant ma langue sur sa peau. Mes crocs effleuraient sa chair. Nous serons toujours ensemble...


- Monsieur !


Je revenais brusquement à la réalité. Qu...Qu'est-ce que j'étais en train de faire...? Un domestique vint me la prendre des bras. Je leur avais donné l'ordre de la protéger... Mais je ne pensais pas que je devais aussi la protéger... de moi-même...? Je devais devenir fou... Mais qu'est-ce qu'il m'a pris...? J'avais envie de vomir tellement je me dégoûtais...! Les domestiques avaient ramené Clémence dans sa chambre. Alors que moi, je m'étais enfermé dans la mienne. J'avais beau me battre comme un diable, je n'arrivais pas à oublier son odeur... J'avais l'impression de perdre la raison... Je voulais mourir... Il était hors de question que je lui fasse du mal...! Je me laissais tomber dans mon lit, avant de rouler sur le flanc. Je croisais mon reflet dans un petit miroir disposé sur la commode près de mon lit. Mon teint translucide et cadavérique, mes cernes, mes yeux d'un rouge sang. Je n'étais qu'un pauvre démon.


Un démon affamé. 






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