Mr Brightside

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Lui


Tout avait commencé par un baiser...

Le jeu de la séduction n'avait bien sûr pas marché sur elle. Il avait aimé qu'elle lui résiste. Il avait cru enfin trouver la fille idéale, celle dont il ne se lasserait pas. Son innocence, sa beauté, sa fraîcheur ; tout l'attirait. Il avait même cessé de courir après toutes ses « proies » potentielles ; c'était devenu tellement facile pour lui, qu'il n'en éprouvait plus aucune satisfaction. Mais pas avec elle.

Dans les courbes de ses hanches, dans ses éclats de rire, il voyait bien plus qu'une fille à mettre dans son lit. Le jeu avait tourné à l'obsession, puis la passion finit par l'embraser avant de le consumer complètement. Il n'avait jamais aimé personne avant elle.

Pourtant elle avait décidé de choisir l'autre. Pourquoi ? Elle s'était livrée à lui, comme jamais elle ne l'avait fait en dix ans de mariage. Elle avait crié son plaisir comme jamais auparavant. Ils avaient ris ensemble, ils avaient partagés tant de choses depuis ce baiser. Ce baiser parti d'un jeu, comme un défi lancé à ses certitudes :

« Embrasse-moi si tu es sûre de ne pas vouloir de moi. Qu'est-ce que tu risques ? Ce n'est pas un simple baiser qui viendra à bout de tes illusions... ».

Elle avait rit, puis l'avait embrassé. Elle aurait voulu que ça soit une simple bravade sans conséquence, pour lui prouver qu'il était un beau parleur, et qu'il n'aurait jamais de place dans sa vie. Mais elle n'avait pas pu quitter ses lèvres.

Bientôt ils s'étaient retrouvés tous les matins au petit déjeuner, à l'heure où son mari partait travailler. Pourquoi n'acceptait-elle pas leur fin ? Ca ne devait pas être un échec pour elle, puisque jamais personne ne pourrait l'aimer comme lui. Il lui avait promis de tout son cœur : il ferait tout pour elle, il apprendrait la patience, il accepterait la relation cachée et les weekends gâchés par cet égoïste qui leur pourrissait la vie. Elle avait beaucoup pleuré. Il l'avait toujours réconforté, tandis que l'autre la traitait de plus en plus mal. Il avait voulu venir la chercher plus d'une fois, lorsqu'elle lui écrivait par téléphone de son domicile conjugal. Ces quelques lignes sur l'écran étaient parfois leur seul lien pendant des semaines. La souffrance provoquée par cette situation sordide, s'effaçait devant un simple sourire d'elle.

Il n'aimerait plus jamais personne.

Ce soir ils n'avaient pas fait l'amour. Elle était venue chez lui, pour lui annoncer que tout était fini. Cependant il avait lu bien autre chose à travers ses larmes : dans ses grands yeux verts il y avait la promesse d'un bonheur encore à venir.

En la regardant quitter cette chambre une dernière fois, une seule pensée lui venait.

Elle faisait le mauvais choix, c'était une certitude pour tous...


Elle


Comment ont-ils pu m'obliger à faire ça ? Choisir ? Et pourquoi ? Ca ne leur suffisait pas de me déchirer comme la pauvre poupée de chiffons que je suis entre leurs mains ?

Je suis un jouet, que deux enfants se disputent. Ils me tordent et m'arrachent pour me posséder. Ils ne voient pas plus loin que leurs queues ; ils ont oublié pourquoi ils se battent, ils préfèrent leurs fiertés aveugles. Ils se foutent de moi ! Le premier qui m'aura comme trophée, pourra me poser fièrement dans un coin pour me mieux me délaisser ensuite. Dès que je me laisse convaincre par les pleurs et les arguments de l'un ou l'autre, je n'ai plus d'intérêt à leurs yeux. Je dépéris.

Je ne peux pas être un fruit qui mûrit avec le temps. La routine me tue. Je dois être dévorée, ici, tout de suite.

Ils font de grands gestes, de belles phrases, des promesses d'amours éternelles. Toujours. Je ne les crois plus. Ils ont vidé mon cœur à force de me remplir la tête de mots creux.

Je ne veux plus rien savoir. Je n'ai pas choisi de tomber amoureuse d'un gamin pleurnichard, incapable de s'occuper de moi, m'ignorant jusqu'à ce qu'un autre pose les yeux sur moi, comme s'il avait peut qu'on lui vole son jouet.

Et je n'ai pas non plus choisi de me laisser avoir par les belles paroles d'un dragueur sans cœur.

Pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur eux ? Pourquoi les ai-je laissé avoir autant d'emprise sur moi ? Je les aime pourtant... ils ne le voient même pas. C'est de leur faute. A tous les deux.

Choisir ?

Choisir de me disperser, de me tordre moi-même.

Je n'en peux plus. Je voudrais m'assoir et pleurer, seule dans mon coin comme une petite fille.

Mais ils ne me laissent pas une seule minute de répit. Il faut toujours que je rende des comptes, à l'un et à l'autre. Que je mente, que j'invente. Aucun ne me croit. Je m'en fiche. Ils me dégoûtent.

Je dois choisir...


Lui


« Tu sais, ta femme... elle n'est peut-être pas la fille sage de tes rêves. Elle a des envies dont tu ne te doutes pas. Tu penses la connaitre parce que tu la croise tous les jours depuis dix ans, mais au fond tu la vois uniquement à travers tes certitudes. »

Quel enfoiré ! Il aurait dû lui casser la figure dès ce moment là. Mais il était déjà trop tard ; il avait laissé entrer le loup dans la bergerie. Il se souvenait avec amertume de ce jour-là.

« Chéri ? j'ai invité mes collègues du bureau demain soir, ça ne te dérange pas ?

- J'ai mon mot à dire peut-être ?

- C'est bon ! Ne le prends pas comme ça s'il te plait...

- Il sera là « lui » ?

- Qui ?

- Tu sais très bien de qui je parle... ton joli cœur !

- Ouiii... Il sera là. Et arrête avec cette histoire ! C'est lourd ! C'est juste un collègue de boulot, je te l'ai dit. Il n'y a rien entre lui et moi. Je t'ai déjà trompé peut être ?

- J'en sais rien justement ! Et même ! Il est jamais trop tard pour commencer.

- Pfff... Je peux pas lutter on dirait. Monsieur a décidé que j'avais une relation extraconjugale, donc j'ai plus qu'à me mettre un drap sur la tête et m'enfermer dans la chambre !

- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit !

- Tu le penses tellement fort ! Je te connais comme si je t'avais fait ! Ca m'apprendra à épouser le premier venu.

- Alors c'est à ça que tu penses ?! Je t'ai pas obligée que je sache ! T'aurais voulu quoi ? Te taper tous les mecs du coin avant de te marier avec moi ? T'as le cul en feu ? ça te démange ?

- Tu n'as pas à me parler comme ça ! T'es ... t'es qu'un enfoiré ! Connard !

- Je te parle comme je veux ! Je suis ton mari !

- Ca c'est un prétexte... pas une raison valable ! Tu me traites de plus en plus mal.

- Je te traiterais mieux, si tu ne faisais pas ta salope !

- J'aurai jamais dû te parler de mes collègues.

- C'est bon ! Chiale pas. T'avais qu'à pas me dire que tu bossais avec un genre de « dragueur invétéré et beau gosse » pour reprendre tes propres mots.

- Mais j'ai dit ça comme ça. Je le connais pas plus que ça. Tu devrais être content plutôt. J'ai enfin trouvé un boulot bien, qui me corresponde ; je veux faire bonne impression en invitant mes nouveaux collègues, histoire de me mettre en valeur... de NOUS mettre en valeur. Et toi, tu viens tout gâcher. Comme toujours.

- Oui et bien, si je dois gâcher un stupide repas pour sauver mon couple, je le ferais bien volontiers...

- Mais tu le gâches tous les jours, ton couple ! Sans même t'en rendre compte ».


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octobre 2009

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