❂ 1. (jolcken "yolkène") - WELCOME

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Je ne sais pas pourquoi j'ai choisi ce job. À cette époque là, j'étais déjà sans emploi fixe depuis plus de trois mois. J'imprimais une dizaine de curriculum vitae par semaine et passais les jeter devant les bistrots de mon quartier avant de rentrer me coucher. Le principal composant de mon alimentation étaient les nouilles chinoises yum yum à 4,50 couronnes pièce, et il m'arrivait de porter deux jours de suite le même tee-shirt dans l'objectif de faire des économies de lessives. J'étais au chômage quoi.

Puis un soir, je reçu un coup de fils alors que je m'efforcais à décapsuler une bouteille de jus de papaye.

- Allô ?

- Jolcken Hatviski ? Gronda une voix chaleureuse mais enrouée au possible.

- C'est moi.

- Je suis Leo. Leopold du bar des quatre-sans-sous.

- ... Bonsoir.

Un rire gras résonna alors dans le combiné.

- Tu ne te souviens pas de moi ?

Cette voix ne me disait rien. Mais je me souvenais très bien du bar des quatre-sans-sous pour m'y être fait jeté dehors plusieurs fois, alors que je déambulait comme une marionnette cassée un peu trop pintée. Ce genre de soirée où, frappé par une nostalgie délatrice, le poignet qui attrape le verre sur le comptoir en bois devient subitement frénésique.

Devant le silence qui s'imposait, Leopold en a conclut de lui même :

- Kutte ut ! J'aurais dû me douter que le vieil homme que je suis ne resterait pas longtemps dans ta petite tête. Mais eh, gamin, qui penses-tu appâter avec un CV comme le tien ?

Pop. Le bouchon de la bouteille de papaye sauta dans les airs avant de retomber au sol dans un léger bruit métallique.

- Mais-

- Qui aurait besoin d'un "finisseur de verres" ? Est-ce que c'est au moins une compétence, ça ?

Je coinçais le téléphone sur mon épaule et tentais de ramasser le bouchon tombé à terre tout en me défendant le mieux possible :

- Tu sais, beaucoup de clients désespèrent quand ils ne parviennent pas à terminer leur verre de Bell's acheté à l'aide d'une paye durement gagnée. C'est là que le finisseur de verres intervient ! À ton avis, combien de clients culpabilisent à la pensée de laisser un fond de jus de fruits dans un verre à plus de 10 couronnes ? Tu te verrais toi laisser une flaque insignifiante pourtant payée une fortune alors qu'au bistro d'en face ils font le verre 20% moins cher !

Il répondit dans un grognement :

- Ohh ! Reprends-toi Jolcky. Je viens te proposer un job et tu me réponds de cette façon ? Est-ce que je devrais reconsidérer mon offre ?

Je manquais de lâcher la papaye en jus par terre. Un travail ? Pour moi ?

- Mais pourquoi vous-

- Eh, gamin, tu ne te souviens vraiment pas ? Une occasion comme celle-ci ne se représentera pas une seconde fois, je peux te l'assurer. Alors je veux te voir au bar lundi à huit heures, c'est compris ?

- Monsieur, je-

Mais Leopold avait déjà raccroché. Moi, travailler ? Je cherchais désespérément un poste chaque jour, et maintenant que l'on m'en proposait un, je n'avais pas la moindre idée de comment réagir. Et puis, ce type au téléphone ; Pourquoi je n'arrive pas à me souvenir de qui il est ? Ah ! Ce gars me dérange vraiment.

Je pousse un soupir las avant de porter la bouteille rougeâtre à mes lèvres. Avec tout ça, peut être que je pourrais m'acheter des nouvelles chaussettes. Le jus de fruit pâteux coula le long de ma gorge. Je ne me nourris que de choses bon marché. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j'ai avalé une côte de boeuf comestible.

Finalement, je traversais la pièce (évitai deux trois pièges abandonnés entre mes fringues sales et les cadavres de pizzas) et rentrai dans ma chambre.

J'appuye alors ma main sur la poignée de bois et ouvre la porte. La porte est ouverte. La porte est ouverte, et des ruelles couvertes de sinogrammes-néons s'étendent devant moi. Ce n'est pas ma chambre qui s'ouvre devant mes yeux, mais un paysage qui m'est totalement inconnu. Le ciel se distingue à peine des buildings, et le sol est caché par des parapluies bruns qui s'empilent les uns sur les autres. Ils forment comme un grand étendoir, mouvent un peu, s'entrechoquent souvent. Quelques malicieuses gouttes de pluies parviennent à se glisser entre les troux qui les séparent. Tout me semble étrangement calme lorsqu'une faible masse percute mon omoplate. Un bruit virulant s'empare soudainement de l'atmosphère à une vitesse troublante, tout paraît s'accélérer alors que tout reprend simplement son court. Pendant que je me retourne entre deux esquives de protèges-pluie, je constate que la masse qui vient de me percuter est une fille asiatique. De longs cheveux bruns retombent des deux côtés de son visage, tandis qu'elle lance tête baissée :

- 미안합니다 !

Mi ... Ada ? Je ne sais pas quelle langue elle parle mais je n'y comprends pas un mot. Elle me jette un regard effrayé avant de rentrer ses mains dans les poches de son imperméable, et e je me prends un coin de parapluie avant avoir eu l'occasion de dire quoi que ce soit. Le temps que je rouvre les yeux, l'inconnue s'est déjà volatilisée. J'essaie de me rappeler son imperméable abîmé et ses cheveux noir de jais tirant sur le bleu nuit, mais rien n'y fait. Les parapluies me tournent autour, ils poursuivent leur danse à l'intérieur de cette ville qui m'est entièrement étrangère. Les passants me semblent tous avoir les yeux bridés, je n'ai aucune idée d'où je me trouve.

Puis je prends un nouveau coup, en pleine tête cette fois. Mes mains parcourent alors ma boîte crânienne pour tenter de trouver la source de la douleur, sans succès. Elle semble indiscernable, elle bouge. La pluie continue de tomber. Un bruit aigu me fait plier les genoux. Je grogne faiblement, mais je n'entends rien d'autre que ce bruit étranger. La pression des gouttes se fait plus intense. Mes yeux ne sont qu'à demi ouverts, je ne distingue désormais que des formes floues chahuter à travers cette tornade céleste. Paupières closes, je les devine bondir, tourner autour de mon être deconcerté. Mon coeur explose et ma tête tombe.

Est-ce que je mérite vraiment tout ça ?

| cнαpιтre 1 • HIDDEN WORLD_(jolcken) ébauche.

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