2Day(s) (1)

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J'adore les réveils en douceur comme ça, juste s'éveiller avec la lumière du jour, tranquillement, prendre le temps d'émerger. Mais là, c'est de loin le plus agréable de tous, non seulement je me réveille paisiblement, mais en plus, je sens Déborah à côté de moi, la tête posée sur mon ventre, je n'ai qu'une envie, figer l'instant pour toujours.

Mais avant que je n'aie pu en profiter réellement, je sens Déborah disparaître d'un coup, comme si hier soir n'était qu'un rêve, alors que je sais bien que ça s'est vraiment passé, il y a certaines choses qui ne s'inventent pas.

Clairement étonnée, j'ouvre les yeux et me redresse, espérant voir Déborah dans ma chambre, espérant qu'elle se soit juste levée, mais non, elle a disparu. Je ne comprends même pas comment c'est possible, je me suis levée dès que j'ai senti qu'elle n'était plus là, comment elle a déjà pu sortir de la pièce ? Commençant vraiment à m'inquiéter, je quitte à mon tour la chambre et au passage, j'aperçois l'heure : neuf heures; l'heure où elle voulait arriver à l'aéroport pour rentrer chez elle...

Oh non, je n'y crois pas, ce n'est pas possible, elle n'a pas pu partir sans me dire en revoir, c'est impossible, pas alors que nous avons couché ensemble la veille ! En plus, c'est totalement impossible de disparaître si vite, ça ne fait même pas trente secondes que je l'ai sentie partir ! Elle doit forcément être encore là, je ne vois pas comment ce serait possible autrement !

Mais apparemment si puisque dans le couloir, il n'y a pas plus de traces d'elle. Elle s'est complètement volatilisée, toutes les portes sont ouvertes, les lumières sont éteintes, même au rez-de-chaussée, il n'y a aucune trace de son passage. Elle a complètement disparu aussi vite qu'elle était apparue trois jours plus tôt, comme si tout ça n'avait été qu'un rêve beaucoup trop beau pour être vrai.

Commençant vraiment à paniquer, je m'habille en vitesse et me précipite dehors en l'appelant, ne voulant pas croire qu'elle soit déjà partie. Mais là non plus, il n'y a plus de traces d'elle, même pas de pas dans la neige fraîche, comme si elle était déjà partie depuis longtemps ou qu'elle n'était jamais venue. Ça, c'est impossible aussi, déjà que je ne peux pas croire que j'ai tout inventé, en plus, les trois jours se sont forcément écoulés, il y a le bonhomme de neige qu'on a fait et je suis certaine qu'il y a d'autres preuves à l'intérieur. Elle était obligatoirement là, je ne suis pas folle !

— Terrie ? Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonne Warren quand je toque comme une dingue contre sa porte.

— Est-ce que tu aurais vu Déborah, elle n'est plus là et elle est introuvable !

— Comment ça introuvable ?... Elle n'était pas censée partir aujourd'hui ?

— Si, mais quand je me suis réveillée, elle n'était plus à côté de moi, ni nulle part ailleurs... Je ne sais pas où elle est, j'ai peur qu'elle soit partie sans un en revoir, alors qu'on a passé la nuit ensemble...

Mon frère me regarde un peu étonner, mais il se ressaisit vite :

— Euh ouais... J'aimerais beaucoup te dire que je l'ai vue, mais c'est faux malheureusement... Elle n'a vraiment rien laissé ? Pas un mot ? Rien ?

— Je n'en sais rien, je n'ai vraiment pas fait attention... mais...

— OK... Tu sais à quelle heure part son avion ?

— Dix heures et demie de mémoire...

— Alors on a encore un peu de temps. Je te propose un truc, tu vas rentrer voir si elle ne t'a pas laissé un mot et moi je t'attends là, après on verra ce qu'on fera.

Je hoche la tête, mais je ne suis pas vraiment convaincue, je commence franchement à avoir de gros doutes sur la sincérité de Déborah, j'ai peur qu'elle se soit jouée de moi, je ne sais pas trop pour quelle raison, mais je suis persuadée qu'il y a un très sérieux problème avec elle. Je ne vois pas comment ce serait possible autrement, même si je me suis rendormie juste après qu'elle se soit levée, je ne comprends pas pourquoi elle ne m'a pas réveillée au moins pour me dire adieu au lieu de partir comme une voleuse.

Mais je fais tout de même ce qu'a dit Warren, avec encore le faible espoir qu'il y ait un message ou quelque chose du type, même si cette option me paraît irréaliste. J'inspecte rapidement les endroits stratégiques pour poser une feuille dans la cuisine et, avant de changer de pièce, j'entends une portière claquée dehors. Relevant la tête, je vois alors Warren monter dans sa voiture et démarrer, je mets quelques secondes à comprendre ce qu'il fait avant de réaliser que le connaissant, il part sans doute pour l'aéroport de London Heathrow afin de déterminer la cause de son départ, seule, mais surtout sans moi...

Je ne veux pas forcément l'empêcher de faire ça, mais j'ai envie de prendre la route à mon tour pour avoir aussi l'explication, je m'en veux presque de ne pas y avoir pensé plus tôt. Je ressors de chez moi et je m'apprête à prendre ma voiture aussi, mais c'est impossible, mon frère a pris mes clefs qui était restée sur le contact.

J'adore mon jumeau en temps normal, mais là, je le déteste, il m'énerve à toujours m'anticiper et à toujours être prêt à m'empêcher de faire ce qu'il considère comme une bêtise. En plus pour le coup, je ne vois même pas pourquoi il me met des bâtons dans les roues, ce n'est pas gênant que je coure après Déborah, c'est bien mon droit après tout, n'importe qui aurait le droit de le faire en étant à ma place. Après tout, elle s'est sans doute jouée de moi, je mérite bien une explication en face.

Mais Warren doit voir les choses autrement et je n'ai maintenant aucun moyen d'aller à l'aéroport, c'est la seule voiture qu'il reste et je n'ai pas de double de la clef. Je suis bloquée ici à attendre le retour de mon frère pour pouvoir avoir des nouvelles, c'est génial.

Un peu résignée et encore clairement énervée, je retourne chez moi. De toute manière, je n'ai pas le choix, je ne vais pas rester plus d'une heure dehors les bras croisés, autant que je reprenne ma quête désespérée de message de Déborah. La recherche est peu fructueuse, hormis mon petit bazar et la trace de nos ébats d'hier, il n'y a rien. À l'étage, il n'y a guère plus, je trouve juste assez étrange qu'il y ait toujours les vêtements dans lequel elle est arrivée, elle les a laissés pour je ne sais trop quelle raison, comme si elle était partie vraiment dans la précipitation.

J'ai vraiment le sentiment que quelque chose ne va pas avec elle, je ne sais pas exactement quoi, mais il y a forcément quelque chose, c'est obligé, je ne peux pas expliquer son comportement autrement. Je ne peux même plus croire en sa bonne foi tant son comportement de ce matin est inexplicable, c'est juste impossible. D'ailleurs plus j'y pense, plus j'ai l'impression qu'elle me ment depuis le début ou presque, ça expliquerait sans doute certaines incohérences dans ses paroles et moi, comme une idiote, je suis tombée dans le panneau la tête la première... J'aurais vraiment dû me poser des questions avant de lui accorder ma confiance.

Après pour l'instant, je n'ai aucune preuve de ce que j'avance, peut-être que j'ai tort et que Déborah ne voulait pas se jouer de moi, mais j'ai tout de même peur de ne pas faire erreur...

Décidant d'arrêter d'y penser et de plutôt me changer les idées en faisant autre chose, je décide de me mettre au rangement des derniers cartons, ce serait bien que j'ai enfin fini. Parce que là, à force d'être démotivé, ça fait presque trois semaines que je dois le faire et je n'ai toujours pas fini, il est plus que temps de m'y mettre.

Remontée à bloc, j'allume la radio et m'y mets enfin sérieusement.

Une heure plus tard, j'ai fini et j'ai fait une pile avec les cartons vides, prête à m'en servir d'allume-feu, autant qu'ils resservent et de toute manière, à quel moment je vais réutiliser une vingtaine de boîtes à part dans la cheminée. J'ai à peine terminé que j'entends une voiture arriver. Bon, ça c'est ce qu'on appelle du calculé. Malheureusement, c'est très mauvais signe, il n'y a aucune chance que Warren ramène Déborah ici et s'il l'avait retrouvée, il m'aurait sûrement appelée depuis l'aéroport. Mais je préfère ne pas y penser, pas encore.

J'enfile alors un manteau et sors le rejoindre dehors. Quand il quitte son véhicule, il me regarde le regard sombre et la moue boudeuse ne présageant rien de bon, comme je l'avais deviné.

— Alors ? lui demandé-je en voyant qu'il ne dit rien.

— Je ne sais pas quoi te dire...

— Je veux savoir, affirmé-je alors qu'au fond de moi, je préfère presque rester dans l'ignorance totale, j'ai beaucoup trop peur d'apprendre que Déborah n'a fait que de me mentir...

— Il n'y a aucune trace de Déborah à l'aéroport... Il n'y a même pas d'avion pour la Côte d'Ivoire ou même la France aujourd'hui... J'ai même demandé pour tous les vols vers un pays français, il n'y a rien... Je suis désolé, je ne sais vraiment pas où elle est...

Je m'y attendais, je suis certaine que je m'y attendais, mais je n'étais vraiment pas prête à l'entendre... je ne veux pas croire que la fille dont je suis amoureuse, la fille que j'ai accueillie chez moi, la fille avec lequel j'ai couché, la fille auquel j'ai fait confiance, la fille à qui j'ai confié des de mes secrets, que cette même fille m'ait menti, qu'elle se soit jouée de ma crédulité. C'est presque inconcevable pour moi de mettre tant trompée sur son compte... Je ne veux définitivement pas y croire, même si je me rends bien compte que je suis face à cette triste réalité.

Et par-dessus tout, je déteste cette impression d'avoir été trompée, d'avoir été prise pour une idiote. Mais ce que je déteste par-dessus tout, c'est de ne pas avoir vu qu'elle n'était pas sincère. Le pire, c'est que si ça avait juste été une amie, ça aurait fait beaucoup moins mal, j'aurais été très déçue, j'aurais eu l'impression d'être trahie, mais je n'aurais pas eu le cœur qui se serre et les larmes qui me montent aux yeux...

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