Hearsay (3)

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

 Attends, je suis en train de faire quoi là ? Je suis vraiment en train de lui proposer de lui apprendre la rumba ? Une des danses les plus sexy que je connaisse, qui plus est une de celles que je préfère, alors que je voulais limiter les contacts au maximum. Le tout après avoir discuté par rapport à une chanson/déclaration d'amour qu'elle m'a fait et après que j'ai bavé sur elle quand elle jouait du violon. Je ne suis pas sérieuse là, je veux vraiment jouer avec le feu ou quoi ? J'en ai d'autres des bonnes idées comme ça ?

— Tu voudrais bien ? demande-t-elle surprise, ne s'y attendant sans doute pas.

Je peux dire non, c'est certain, mais déjà, ça ne se fait pas, surtout qu'elle m'a dit vouloir apprendre la danse et en plus, même si je sais que ce n'est pas l'idée du siècle, j'ai presque envie d'apprendre à danser à la fille dont je suis amoureuse.

— Bien sûr, après je peux t'apprendre une autre danse, parce que la rumba, ce n'est pas très simple, mais c'est comme tu veux, tenté-je ayant presque l'espoir de lui enseigner une danse moins sensuelle, même si secrètement je ne me vois pas lui en apprendre une autre.

— Non, la rumba c'est bien.

— Comme tu veux. Si ça ne te gêne pas, je vais essayer de trouver un disque, parce que sans musique, ça ne va pas faciliter les choses.

Il me reste encore à trouver un vinyle de rumba ou au moins contenant une musique de rumba, ce qui n'est pas gagné. Pour m'aider, elle ouvre les cartons de disques et je commence à fouiller. Après un certain temps, je finis par trouver un titre qui peut aller, ce n'est pas l'idéal, mais vu que c'est une musicienne, elle devrait réussi à capter le rythme. Je lui tends donc l'album de Randy Newman, sachant déjà que je joue avec le feu en lui demandant de mettre You can leave your hat on. Elle installe alors le disque, étant bien plus forte que moi pour ça, je dois bien avouer ne pas très bien savoir me servir d'un tourne-disque. Pendant qu'elle met en route la musique, je pousse un peu les cartons et les meubles pour improviser une piste de danse.

— Alors, la base même de la rumba, c'est la sensualité, c'est un peu la danse de la déclaration d'amour... tous est un jeu de séduction... Et c'est aussi une danse latine, donc l'ondulation des hanches est très importante... expliqué-je un peu gênée, ce n'est définitivement pas la même chose d'apprendre à une inconnue comment danser et à la fille dont je suis amoureuse, avec elle, j'ai l'impression que tout à une connotation, c'est effrayant.

Et encore, si j'étais la seule à la remarquer, ce ne serait pas très grave, mais vu comme elle commence à rougir, je n'ai pas seulement l'esprit mal tourné.

— Et pour avoir une bonne ondulation des hanches, il ne faut pas que le poids du corps et donc des hanches aillent sur la jambe tendue, comme on le fait par réflexe, mais sur la jambe pliée, pour que le corps n'est pas l'air d'être celui d'un serpent, continué-je en commençant à faire la démonstration. Sans ça, on peut, à peu près, rien faire.

Elle hoche la tête, paraissant comprendre ce que je raconte, tout en fixant mon mouvement, sans doute pour le mémoriser au mieux.

— Montre, voire si tu as bien compris...

Elle commence en faisant quelque chose d'un peu confus, mélangeant un peu les deux.

— Garde bien les deux pieds au sol, ne les décolle pas pour l'instant. Concentre-toi juste sur le changement de jambe et suit mon mouvement, ajouté-je en me rapprochant d'elle et en posant mes mains sur ses hanches pour lui montrer le balancier, laissant clairement tomber la distance que je nous avais imposée.

Cette fois, c'est à mon tour d'observer son ondulation. Très vite, elle fait bien et je pourrais sans doute m'éloigner de nouveau puisqu'elle le fait toute seule, mais j'aime trop la proximité que j'ai... et je dois avouer que là, comme ça, elle est follement sexy.

— C'est très bien, finis-je par dire sans pour autant m'éloigner, juste en fixant son visage au lieu de ses hanches.

Mais ce n'est pas beaucoup mieux vu que j'ai quand même vraiment, vraiment envie de l'embrasser là, maintenant. Enfin en vrai, j'en ai envie depuis trois jours, mais là, c'est encore plus fort que d'habitude. Le pire, c'est que je ne veux pas m'en empêcher, je veux sentir une dernière fois ses lèvres contre les miennes, tant pis si notre séparation fait d'autant plus mal après ça. Je comble l'espace entre nous et commence à l'embrasser sans aucune retenue. Elle ne me repousse pas, me prouvant qu'elle a mis une distance entre nous pour la même raison que moi.

Très vite, notre baiser n'est plus du tout innocent et délicat, en quelques secondes à peine, nous avons laissé tomber toutes nos barrières, heureuses de pouvoir vraiment se toucher, se découvrir. Voulant l'avoir plus près de moi, je la serre encore plus fort dans mes bras, sentant la chaleur de son corps, l'odeur de sa peau, son souffle contre la mienne. Suivant mes pulsions, je glisse mes mains sous son t-shirt, sentant sa peau sous mes doigts. Mais aussitôt, elle s'écarte, presque effrayée.

— On ne peut pas faire ça... Je... hésite-t-elle, semblant avoir quelque chose d'important à me dire, mais elle ne paraît pas oser m'en parler, alors je l'encourage du regard. Je ne suis pas de traitement, je ne suis pas non plus opérée, je suis...

Je l'interromps, je comprends bien où elle veut en venir, il y a peu de temps encore, je n'aurais pas compris, mais là, je comprends sans problème : d'un point de vue physique, elle ne ressemble pas à une femme.

— Je m'en fous, je t'aime comme... commencé-je en faisant apparaître un sourire béat sur ses lèvres juste avec qu'elle me coupe à son tour, mais pas avec des mots, plutôt avant un baiser auquel je réponds sans la moindre hésitation.

Wouah, cette nuit... Je n'en reviens pas que nous ayons couché ensemble, je n'arrive même pas à comprendre comme la situation a pu échapper à mon contrôle à ce point. Je n'ai aucun regret par contre, même après coup, je referais la même chose, c'était génial, peut-être pas parfait, mais je m'en fous, nous nous sommes découvertes à notre rythme et ça, c'était trop bien, je n'aurais pas pu rêver mieux comme première fois.

Et le mieux, c'est le réveil en douceur au matin, dans la chaleur des draps, la tête posée sur le ventre de Terrie, sentant sa respiration et le battement de son cœur, je voudrais rester comme ça éternellement. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il doit encore me rester quelques heures avant mon départ, je dois encore avoir le temps de tout lui expliquer, de lui dire que je viens du futur et tout.

Déjà pendant ces trois jours, j'ai hésité plusieurs fois. Après tout, elle m'a déjà dit beaucoup de choses sur elle, dont quelques gros secrets et moi je lui cache quelque chose de très important, elle ne mérite pas que je lui mente comme ça. Mais là, maintenant que nous avons fait l'amour, je ne peux plus lui cacher, il faut que je lui en parle et je compte bien le faire dès son réveil, je n'ai plus vraiment le choix.

Soudain, sans même que je m'y sois préparée, même quelques secondes, je me retrouve dans un lit froid... seule.

Oh merde... j'aurais pourtant juré qu'il n'était pas du tout neuf heures, qu'on en était loin même... Si j'avais su, je l'aurais réveillée tout de suite. Là, je suis horrible, qu'est-ce qu'elle va penser de moi maintenant ? Même si je lui explique, ça ne change rien au fait que je l'ai abandonnée juste après que nous ayons passé la nuit ensemble et si vraiment, je reviens pile au moment où j'ai disparu, ça ne change rien de mon côté, je m'en voudrais toujours autant.

Surtout que là, maintenant, il faut bien que je me rende à l'évidence, je vais utiliser des voyages en plus pour être avec elle. Je ne vois même pas comment je pourrais envisager les choses autrement, je suis amoureuse d'elle, il n'y a aucun doute là-dessus et je préfère largement passer plus de temps avec elle que de ne plus jamais la voir dès maintenant, même si ça ne pourra pas durer éternellement... Je ne peux pas ne plus la voir dès maintenant, même si ça devra bien arriver un jour, c'est juste impossible, je veux encore repousser l'inévitable. Mais quitte à ne pas pouvoir passer le reste de ma vie avec elle, je préfère au moins avoir plusieurs jours.

Dès que je pourrais et que j'aurais prévenu ma mère et Arthur, je retournerais une semaine en 1972 où j'expliquerai tout à Terrie dès mon arrivée et cette fois, je ne me défilerai pas. J'allais le marquer dans mon carnet, mais je m'aperçois que si je reviens du vingt-trois décembre pour être de retour à la même date ça tombe pile sur Noël si je pars sept jours... je ne vais tout de même pas me taper l'incruste pendant les fêtes, ça ne se fait pas, même avec tous les prétextes du monde... Ça fait chier... je n'arrive même pas à savoir s'il vaut mieux s'incruster pendant le réveillon alors que je ne sais même pas ce qu'elle va faire et avec qui elle le fête ou s'il vaut mieux la laisser pendant quatre jours après l'avoir abandonnée au petit matin. Dans les deux cas, mon éducation m'en empêche, mais je ne sais pas lequel vaut mieux...

Il me reste encore un peu de temps pour me décider, j'ai toute la soirée et peut-être même la journée de demain.

Décidant de finalement prévenir d'abord ma famille, je me lève et m'habille rapidement, puis je sors de l'appartement après avoir pris le temps de chercher mon carnet. Dehors, je découvre que ma voiture n'est plus là, un peu inquiète, j'espère que c'est à cause de mon voyage et pas que quelqu'un me l'a volé pendant ces trois derniers jours, parce que sinon, je suis dans la merde. Ne pouvant de toute manière rien faire, je remonte à l'appartement pour appeler un taxi et récupérer l'argent de secours qui s'y trouve – on ne va pas se mentir, il ne sert qu'à faire les courses normalement, mais tant pis.

Puis j'attends impatiemment l'arrivée de mon chauffeur. Après quelques minutes, une voiture se gare devant et je descends monter dans le véhicule. Je donne alors mon adresse et la route se passe assez vite, la circulation étant plutôt fluide, moins d'un quart-heure plus tard, je suis arrivée. Je paye ma course et n'ayant pas de quoi ouvrir le portail, j'attends que le taxi soit parti et je l'escalade, ne voulant pas les déranger pour si peu.

— Me revoilà, affirmé-je en rentrant.

— Tu étais partie ? s'étonne-t-elle depuis le canapé.

— Euh oui... hésité-je ne sachant pas trop comment réagir, est-ce que j'aurais changé quelque chose et qu'elle ne se souvienne donc plus de mon départ ? Je suis sortie téléphoner, affirmé-je, n'allant sûrement pas lui expliquer que je reviens d'un voyage dans le temps.

Surtout que ça peut être un peu dur à expliquer, je ne l'ai même pas dit à Terrie, encore moins à mes amies, ce n'est pas pour l'expliquer à ma mère, ce serait trop compliqué vu que je suis encore plus perdue qu'avant avec toute cette histoire. Et en plus avec ma mère, il y a un deuxième problème, je me vois mal lui expliquer que je suis en couple avec une fille, normalement elle ne réagirait pas mal, mais je n'en suis pas certaine et dans tous les cas, je ne suis pas prête pour lui en parler.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro