Admire The Stars (1)

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J'atterris lourdement sur le sol. Quelques instants plus tôt, j'étais encore en train de flâner dans les rues d'un Londres des années 70 de nuit et maintenant, je suis de retour dans la chambre d'hôpital, mais quelque chose a changé. Je n'étais pas totalement lucide hier, mais j'aurai juré avoir ouvert le store pour voir la ville. Alors que là, il fait totalement noir. En plus, le lit que j'ai déplacé a regagné sa place d'origine et pour je ne sais quelle raison, je n'ai pas suivi son mouvement. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais j'ai encore modifié le passé. J'aurai pourtant cru que je n'avais pas fait grand-chose...

Je me suis fait mal en tombant, ça, c'est certain, mais maintenant que je suis par terre, je n'ose plus bouger, il y a des personnes dans cette chambre, mais je n'ai pas la moindre idée de leur identité. Je pourrai espérer que ce sont des membres de ma famille, mais je n'ose pas trop y croire, j'ai trop peur d'avoir tort. J'aimerais tellement que pour une fois, j'aie changé le passé en bien, mais rien n'est moins sûr.

Je reste couchée parterre un long moment à tenter d'écouter le monde alentour dans l'espoir d'avoir un indice au moins sur l'heure. Mais même si j'entends du mouvement et pas mal de voix, je n'ai aucun indice. Je suis honnêtement fatiguée en plus, mais impossible de me rendormir dans ces conditions. Je finis par décider de me lever, je n'en peux plus. Une fois debout, je découvre étonnée et soulagée que c'est mon frère et ma mère dans les deux lits de la chambre. Je ne veux pas comprendre comment c'est possible, mais mon dieu qu'est-ce que c'est beau ! J'ai envie de pleurer, ma mère est vivante ! Mon frère est seulement blessé à la jambe ! Ils sont exactement comme le tout premier jour où j'ai été le voir, ils vont bien ! Bien mieux qu'hier. Je meurs d'envie de rester, mais il faut vraiment que j'y aille, si je me fais surprendre, je ne sais pas ce qu'il se passera. Mais une chose est sûre, je reviendrai le plus tôt possible pour les voir, aucun doute là-dessus, c'est juste incroyable bon sang !

De retour à mon appartement, je me fais la plus discrète possible, tâchant de ne réveiller personne et je vais enfin me coucher épuisée. Je n'ai même plus assez de force pour être sur excitée.

À mon réveil, je n'ai qu'une envie : tuer mon réveil. Je l'avais complètement oublié celui-là et j'ai l'impression de ne quasiment pas avoir fermé l'œil de la nuit, c'est affreux, vraiment. Pourtant, je sais bien qu'il faut que je me lève, pas le choix, j'ai encore des examens aujourd'hui. En plus, si je veux passer voir ma famille avant, il faut que je me dépêche. Mais vraiment, je n'ai qu'une envie, rester dormir.

Je finis tout de même par trouver la motivation pour bouger par je ne sais trop quel miracle et je quitte mon lit avant de m'habiller et je sors de l'appartement après avoir seulement récupéré une barre de céréales, impatiente d'y aller. Puis je fais le trajet jusqu'à l'hôpital où je rejoins directement le septième étage, sachant déjà qu'ils y sont. J'en viens même à me demander si ce ne serait pas la même que la toute première fois et j'ai raison.

— Salut ma puce, tu es là bien tôt, remarque ma mère en me voyant rentrer. Je t'avais pourtant dit de ne pas venir ce matin.

— Je sais, mais je me suis réveillée tôt, alors je me suis dit, autant venir vous voir, je n'avais rien d'autre à faire, inventé-je un peu perdue.

— Tu as bien fait, affirme mon frère. D'ailleurs, j'ai un truc à te montrer ! ajoute-t-il en se redressant.

Il s'assoit alors sur le bord de son lit et avec un peu d'effort, il se lève, malgré sa jambe dans le plâtre. Je rigole, me moquant gentiment, Arthur est désespérant, il a une fâcheuse tendance à être casse-cou, même quand il est blessé, il fait des « bêtises », ne tenant jamais en place, ce n'est même pas étonnant qu'il essaye déjà de se lever pour au moins tenir sur un pied. Je parie même que dans moins d'une semaine, il vadrouillera dans les champs pour s'occuper des animaux de la maison et il bricolera de nouveaux enclos, ça, aucun médecin ne pourra l'en empêcher.

Je reste avec eux un petit moment avant de devoir filer pour mes examens. Mais dès que je les ai passés, je rejoins directement mon frère et ma mère et nous passons une bonne partie de la journée à discuter de sujet plus ou moins léger, nous finissons même par parler de la mort de mon père et de son enterrement, nous n'avons pas vraiment le choix... Mais quand je pars, c'est sur une note positive, malgré quelques larmes au cours des discussions.

Et le soir venu, je rentre enfin chez moi et de retour dans ma chambre, je revois ce maudit carnet... Je n'ai pas réellement envie de voyager dans le temps cette nuit. Mais je ne veux pas non plus envie d'oublier le rendez-vous que m'a donnée Terrie... Après tout, je n'aurais sûrement jamais d'autres occasions de la rencontrer, il faut profiter de l'occasion. Surtout que c'était ça le but premier de ce voyage. C'est une fausse excuse, en réalité, je meurs d'envie de rejoindre la parenthèse enchantée que j'ai découverte en 1972... J'ai un peu honte de moi, mais après tout, ce n'est que la nuit, c'est exactement comme un rêve...

Après avoir noté la date, je ne me mets pas en pyjama, je me rhabille, aussi chaudement que possible, puis je vais me coucher. Une fois dans mon lit, je décide d'écouter l'un des albums que je ne connais pas encore par cœur, Dancefloor. Mais j'ai beau le chercher, je ne le trouve pas et après une rapide recherche, je comprends pourquoi, Terrie est morte le 21 juin 1986, le lendemain du Wembley, exactement comme je l'avais toujours connue... J'en viens même à me demander si je suis totalement folle, à croire que j'ai déliré pendant ces quatre derniers jours. Cette histoire de voyage dans le temps me dépasse totalement.

Par je ne sais trop quel miracle, j'ai dû finir par m'endormir malgré la chaleur, parce que je me retrouve entourée de monde, sur le pont bondé de piétons. Malgré la foule, je n'ai pas à chercher longtemps Terrie Century, elle est juste devant moi. Avant d'avoir pu signaler ma présence ou quoi que ce soit, elle se retourne et nous nous retrouvons face à face. Je recule un peu, gêner par la proximité soudaine.

— Désolée. Je... je ne t'avais pas vu... affirmé-je ne sachant vraiment pas comme m'expliquer.

— Pas de soucis... Tu... viens ? Tu as déjà vu quoi à Londres ? ajoute Terrie tandis que je la suis.

— Euh... rien... je ne suis là que depuis hier après-midi...

— Ah ouais ! Tu as carrément eu de la chance de nous voir jouer alors !

Je ne réponds pas, je ne sais pas quoi dire... Le silence s'installe alors entre nous, que Terrie finit par briser après s'être raclé la gorge :

— Tu aimes les sciences ?

— C'est très vague comme question...

— Oui, je fais comme tous ses idiots qui m'insupportent en mettant toutes les sciences dans le même panier, n'est-ce pas magnifique ?! Je reformule : qu'aimes-tu comme science ?

— Zoologie, astronomie, sciences sociales et quelques autres, mais je ne sais pas comment on les appelle en anglais, répondé-je en mentant presque.

Après tout, mon problème, c'est que l'informatique n'est pas encore très développée, c'est pourtant la matière scientifique que je préfère après les sciences sociales – mais j'ai de gros doutes sur le fait que je me débrouillerais sur un ordinateur des années soixante-dix, alors raison de plus pour ne pas préciser la matière.

— Je ne peux pas t'aider pour les termes, je suis nulle en français, rigole-t-elle gentiment. Du coup, vu que tu aimes l'astronomie, on pourrait aller voir l'observatoire royal de Greenwich, il est assez bien.

J'y suis déjà allée, c'est même dans les premières choses que je suis allée voir à Londres, lorsque j'étais venue, il y a trois ans, mais vu que je lui ai bêtement dit que je n'étais jamais venue en ville, je ne peux pas lui dire ça.

— Oui, pourquoi pas, après tout, ça peut être bien, remarqué-je décidant que le planétarium est tout de même très bien, que ce n'est pas gênant d'y retourner, encore moins avec Terrie Century qui est passionnée par l'espace, même si ce qui l'intéresse le plus, c'est la physique quantique.

— Je suis garée un peu plus loin, dit-elle lorsque nous ne sommes plus sur le pont.

J'avance près d'elle, jusqu'à ce qu'elle s'arrête, à côté de sa vieille voiture – et je ne dis pas ça parce que pour moi le véhicule à presque cinquante ans, non, la voiture fait vieille par rapport aux autres voitures déjà pas du tout modernes à mes yeux. Je monte côté passager, après avoir de nouveau eu un bug – déjà qu'hier, je me suis fait avoir, mais je recommence –, je ne suis définitivement pas habituée à la conduite à droite. Et une fois assise, je veux m'attacher, mais il n'y a toujours pas de ceintures, ça n'a pas changé en une nuit.

Durant le trajet jusqu'à l'observatoire, nous discutons un peu avec Terrie, mais je passe tout de même le plus clair de mon temps à regarder le paysage, frapper de tous les changements qu'il y a eu dans la ville en moins de cinquante ans. Je n'avais pas encore remarqué tous les petits détails, surtout de nuit, mais maintenant, je vois bien que la ville a perdu toutes ses touches de modernité et elle est beaucoup plus authentique, il n'y a presque que des immeubles ou maisons de pierre ou de brique, il n'y a pas encore les grandes structures de fer et de verre.

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