Don't Stop The Show (3)

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Le lendemain, je me fais sortir du sommeil par mon réveil. C'est brutal, je dormais bien. Avec peu d'envie, je sors de mon lit douillet, il faut que je passe mes examens, je n'ai pas le choix – c'est définitivement la pire motivation pour se lever le matin. Je m'habille rapidement, avant de tomber sur mon carnet. Je ne suis pas très à l'heure, mais j'ai très envie de programmer un nouveau voyage maintenant que j'ai sauvé mon père et sûrement mon grand-père.

J'ai un peu honte, mais j'ai très envie de revoir Terrie Century et Her Majesty de manière générale. Au fond de moi, j'ai très envie de profiter de ses voyages dans le temps pour assister à d'autres concerts du groupe et pourquoi pas apprendre à mieux les connaître, après tout, j'aimerais bien comprendre pourquoi Terrie m'a appelée Débrah. Ma décision est prise, je vais assister à d'autres shows du groupe, mais cette fois, je vais voir des vieux, de ceux que je ne pourrais jamais voir autrement, qui n'ont pas été filmés. Et au fond de moi, je sais exactement par lequel commencer : un de leurs plus mystérieux concerts, qui a eu lieu le 13 décembre 1972 au bar The Pindar of Wakefield à Londres. Un spectacle légendaire dont il n'y a que quelques rares photos, qui était entièrement gratuit et dont personne ne connaissait l'existence avant son commencement.

Je sens que cette nuit va être magique.

Arrêtant de traîner, je finis de me préparer et je pars à mes examens, vivement que cette semaine se termine que je puisse profiter de ma famille et des vacances. Après quatre heures de partielles, je rentre enfin à l'appartement pour me poser.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?! Tu ne devrais pas être à l'hôpital ? s'exclame Sànka dès que j'ai franchi la porte d'entrée.

Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose dans sa voix indique une réelle inquiétude, pas seulement pour un membre de ma famille, mais aussi pour moi. Instantanément, je crains le pire, j'ai déjà modifié involontairement le passé une fois lors de mon tout premier voyage, qu'est-ce qui me dit que je n'ai pas fait la même chose aujourd'hui ? Sauf que cette fois, j'aurais causé quelque chose de très, très grave.

— Comment ça ?

Je ne sais pas quoi répondre d'autre, je suis à deux doigts de la tétanie.

— Tu devrais être dans un hôpital, pas ici ! Viens, je te ramène.

— Mais qu'est-ce qu'il se passe ! protesté-je en panique.

— Tu as un traumatisme crânien, il faut que tu restes à l'hôpital. Maintenant, viens, je suis très sérieuse !

Mes deux autres colocatrices choisissent ce moment pour débarquer, semblant tout aussi inquiètes que Sànka.

— Déborah ? Qu'est-ce que tu fais ici ?! Tu devrais être à l'hôpital !

— Justement, je l'y conduis, je ne sais pas comment elle a fait pour en sortir, mais il faut absolument qu'elle y retourne, affirme l'étudiante en médecine en me sortant de force de l'appartement.

Caroline et Isabelle nous suivent dans les escaliers, bien décidées à ne pas laisser Sànka s'occuper de moi toute seule. Et même si l'hôpital est proche, elles semblent décider que ce n'est pas prudent d'y aller à pied et Sànka me fait monter en voiture, très décidée, avant de prendre le volant, les deux autres filles à l'arrière.

Une fois arrivée, Isabelle descend seule, tandis que nous attendons sur le parking sans que j'aie eu la moindre explication sur quoi que ce soit. Au bout de quelques minutes à peine, deux infirmières arrivent pour me conduire à l'intérieur jusqu'à une chambre du septième étage. La pièce n'est pas vide, il y a déjà quelqu'un... Sur le coup du choc, je mets quelques secondes à reconnaître mon frère sans ses dreadlocks... Il est dans un état monstrueux... Il allait pourtant bien hier... Il est presque couvert de bandages, dont un à la tête et un gros au bras, prenant tout le membre. Il a encore une jambe plâtrée, mais l'autre ne semble pas en bon état et son visage est coupé à plusieurs endroits. Allongé sur son lit, il est entouré par des machines en tout genre, plus encore qu'avant, y compris un moniteur cardiaque, et des perfusions, l'une d'elles contient même du sang...

Qu'est-ce que j'ai fait cette nuit pour que la situation déraille à ce point... Je ne sais même pas comment récupérer des nouvelles de mes parents... Je ne sais même pas si je veux des nouvelles de mes parents...

J'attends un moment qu'Arthur se réveille, mais il ne bouge pas de la journée et je n'ose pas demander à une infirmière ce qu'il a, je devienne que trop bien qu'il est dans le coma, si ce n'est pas beaucoup plus grave. Par chance, je ne reste pas souvent seule, il y a quasiment toujours une infirmière dans la pièce, la plupart du temps pour s'occuper des perfusions de mon frère, pour contrôler que tout va bien ou pour s'occuper de ses bandages. Dans ces moments, je m'efforce de ne pas regarder, j'ai toujours été sensible à la vue du sang et les plaies d'Arthur semblent énormes.

Et quand l'infirmière ne s'occupe pas de lui, elle vérifie que tout va bien et me pose diverses questions avant de me proposer de me bourrer d'antidouleurs que je refuse toujours. Je ne comprends même pas pourquoi elle me les propose systématiquement alors que je n'arrête pas de répéter que je n'ai pas mal. Le peu de temps qu'il reste de libre, Arlene vient me voir et depuis ma disparition de cette nuit, elle ne semble plus vouloir m'abandonner et être affreusement inquiète pour moi.

Le plus dur, c'est le soir, quand il n'y a plus de visite et que le personnel médical semble penser que tout ira bien pour la nuit, même s'ils ont prévu de faire plusieurs tours de garde. En attendant, je n'arrive pas à m'endormir, je suis fatiguée, mais je ne trouve pas le sommeil. Je finis même par déplacer mon lit pour être plus proche de la fenêtre et j'entrouvre le volet pour regarder l'extérieur. J'aimerais tellement voir les étoiles, mais elles ont disparu à cause des lumières de la ville.

Je dois m'endormir à un moment ou un autre puisque quand je rouvre les yeux, je rêve. J'ai tellement le cerveau embrumé que je mets quelques secondes à réaliser que ce n'est pas du tout un rêve... J'avais programmé un voyage ce matin, avant tout ça, avant même de me douter que j'aie fait quelque chose de mal. Qu'est-ce que j'ai été idiote à ce moment-là. C'est sûr que j'avais envie d'aller à ce concert, mais pas dans ses conditions ! Surtout pas dans ses conditions ! Dire que ce matin, j'avais fermement espéré me retrouver devant la scène de ce petit pub où attendant déjà les instruments de Her Majesty.

Je ne sais plus quelle heure j'avais marquée, mais je suis en avance, incontestablement, puisque la petite salle de concert est quasiment entièrement vide, il n'y a personne hormis une femme brune, à la peau claire et aux yeux perdus dans le vague, que j'identifie comme étant Ann Mac'Martin, la meilleure amie de Terrie Century et de Ruth Tracy. C'est sûrement la seule personne en dehors du groupe à être au courant de ce concert.

Longtemps, je me suis plu à imaginer d'être née dans les années 50 pour vivre toutes ses époques qui m'ont toujours fait rêver et dans lesquelles j'ai toujours pensé être à ma place. Et honnêtement, parmi tous les proches de Her Majesty, j'aurais clairement aimé être à la place d'Ann. Mais maintenant que je la rencontre en vrai, je n'ose même pas aller lui parler. J'ai même honte d'avoir ne serait qu'avoir eu envie de prendre sa place. J'ai l'impression d'être totalement malsaine de n'avoir rien qu'un jour pensé ça. Par chance, je ne passe pas pour une impolie, Ann ne semble même pas m'avoir remarquée.

Craignant de me faire virer du Pub pour être rentrée en avance, je me cache discrètement dans l'ombre d'un poteau près des portes d'entrée où j'entends des dizaines de voix, prouvant que nous ne sommes pas que deux dans le bâtiment, que la partie-bar n'est pas vide. Mais aucun des clients ne savent qu'ils vont bientôt vivre l'un des concerts le plus mystérieux du nouveau groupe à succès britannique.

Et depuis ma cachette, j'admire la pièce. Malgré ma peine, je m'extasie tout de même devant les similitudes avec les rares photos que j'ai vues, ce sont les mêmes banquettes de bois épurées, les mêmes tables carrées de chêne, les mêmes chaises de cuir rouge, les mêmes colonnes de pierre et la même lumière tamisée. Sur la scène, il y a déjà les instruments du groupe, dont la batterie de Ruth dont la grosse caisse est peinte du logo du groupe, l'incontournable HM qui cache tant de signification, imaginée et créée par Leroy King lui-même. C'est peut-être même lui qui a réalisé le dessin sur l'instrument de musique, ça ne m'étonnerait pas de lui en tout cas.

Je sais que je ne devrais pas me réjouir autant, pas alors que j'étais en deuil toute la journée, mais je ne peux pas m'en empêcher et j'ai honnêtement envie de croire que je ne fais rien de mal, c'est comme si j'étais en train de rêver, c'est juste une parenthèse enchantée avant de retourner à la réalité, une dernière parenthèse enchantée, je ne recommencerai pas ce genre de chose après.

C'est juste le temps d'un soir, uniquement une soirée. Et si je pars maintenant de ce Pub, non seulement j'aurai dépensé inutilement un voyage, mais en plus, je ne saurais pas où aller, je suis bloquée six heures en 1972, alors autant mettre ce temps à profit. Sans compter que même si la situation n'est pas des plus favorables, je n'aurais plus jamais l'occasion d'assister de nouveau à ce concert. Au fond, je dis peut-être tout ça uniquement pour me donner bonne conscience, mais je n'ai pas totalement tort.

Peu de temps plus tard, Her Majesty monte sur scène, mais aucun ne semble me remarquer. Terrie et Ruth s'arrêtent quelques instants près d'Ann pour discuter et moi, avec toujours la même indiscrétion, je les observe. C'est impressionnant à quel point leur bonne entente transparaît par leur comportement, même si je ne les entends pas, je vois très bien leur amitié, une vraie amitié qui durera. Je me sens mal à les observer comme ça, j'ai l'impression de m'introduire dans leur vie privée, surtout qu'aucun membre du groupe ne semble ne serait-ce que m'avoir vu.

Après ce petit interlude, les musiciens s'installent sur scène avec leurs instruments, et je me rends compte qu'ils sont tous jeunes... Je sais depuis longtemps qu'au début de leur carrière, ils avaient entre 21 et 24 ans, mais en photo ça n'a jamais été aussi frappant, là, ils semblent vraiment jeunes et innocents, surtout Leroy. Honnêtement, contrairement à la dernière fois où ils avaient entre 35 et 39 ans, la différence est frappante, bluffante même. Peut-être que je suis d'autant plus frappée parce qu'ils ont mon âge ou presque, alors que je les ai toujours considérés comme plus vieux que moi, après tout, dans la réalité, dans le présent, j'ai au moins 48 ans d'écart avec le plus jeune d'entre eux, alors que je n'en ai même pas 2 actuellement. C'est très étrange et perturbant tout ça.

Ruth Tracy interrompt mes réflexions en faisant un roulement de tambour, sûrement pour prévenir les habitués du bar qu'il y a un groupe qui va se produire et ça fonctionnent, les portes s'ouvrent sur un jeune homme qui a un verre de bière à la main. Ni une, ni deux, il reconnaît le groupe et informe le reste du pub que c'est Her Majesty.

Depuis mon point d'observation, je vois une dizaine de clients se lever pour rejoindre la salle de concert. Dès que les premiers franchissent les portent, je me mêle à la petite foule pour pouvoir être devant la scène, au plus près de Her Majesty. Impossible de savoir si les autres sont des fans de la première heure ou simplement des clients aimant la musique. J'en vois même un partir en courant vers la sortie, sûrement pour prévenir des de ses proches. Par je ne sais trop par quel miracle, j'ai encore une tenue convenable après avoir passé une journée à l'hôpital, ce qui me permet de ne pas passer pour une folle tout droit sortie de l'asile aux yeux des autres.

— Salut, tout le monde, affirme Warren Century quand les portes séparant les deux pièces se referment.

Nous ne sommes pas plus de vingt personnes face à la scène, pourtant quand nous hurlons en réponse au Jumeau Century, nous faisons beaucoup de boucan.

— Wouah, vous êtes chaud ! s'exclame Terrie.

— Tu penses qu'ils nous ont reconnus ? questionne son frère en arrivant à la fois à parler à sa jumelle et au public.

Nous crions un oui général, certains disent même Her Majesty et moi je ris, déjà conquise par le groupe à ses débuts. Qu'est-ce que j'aime quand les Jumeaux Century se font des micros conversations comme ça en début de concert, c'est dommage qu'ils aient arrêté vers les années 80.

Et honnêtement, je suis presque surprise de voir que même si Her Majesty n'a sorti que trois albums et sept singles, le public soit déjà emballé. Qu'est-ce que je regrette parfois de ne pas être une fan de la première heure comme eux, j'ai raté tellement de choses.

— Ready Terrie ? demande Warren amusé.

— Let's go !

Commence alors le vrai concert lorsque la petite blonde derrière la batterie fait les roulements de tambour caractéristiques du début de Jump, leur premier grand succès. Et je ne sais pas si c'est dû à l'alcool qu'a déjà ingurgité la foule ou simplement grâce à la musique, mais le public, dont je fais clairement partie, se laisse directement entraîner, je suis même pas loin de danser, n'ayant de toute manière pas peur de me faire juger, je ne reverrai jamais les personnes présentes. Définitivement, j'adore Jump, elle est vraiment trop bien, juste rythmée et entraînante comme il faut, tandis que les paroles nous donnent envie de nous envoler. D'ailleurs, les Jumeaux Century paraissent avoir la même envie, occupant tout l'espace de la scène de manière assez légère, je ne serai pas étonnée qu'ils sachent voler en tout cas.

Dès le début, ce concert est magique.

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