Girls Band (2)

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 Très vite, King nous rejoint et passe son bras sur les épaules de Déborah. Je voudrais bien rester quelques secondes de plus pour regarder la réaction de la fille, mais la musique est arrêtée depuis déjà deux ou trois minutes et Warren me lance un regard suppliant pour que j'aille changer de disque. En plus, je ne suis pas sûre de vouloir savoir si Déborah et Leroy vont sortir ensemble, je préfère presque rester dans le flou. Je vais donc à la sono remplacer le vinyle, me disant que de toute manière, si Leroy a encore son bras sur les épaules de Déborah, ça voudra tout dire et que sinon, j'aurais seulement raté le moment où il se prend un râteau, ce qui n'est pas une catastrophe, je serais plus mécontente si c'est la première option qui se réalise.

Une fois devant la caisse de disque qu'a laissé Warren, je fouille à l'intérieur, jusqu'à trouver un album qui me plaît; celui d'un nouveau chanteur à succès : Elton John. En plus, la première piste, c'est Your Song, une magnifique chanson d'amour que j'adorerais égaler avec mes propres compositions, mais je n'ai clairement pas le talent d'Elton John et de Bernie Taupin.

Profitant d'être proche de la cuisine, je m'apprêtais à me servir une nouvelle flûte de champagne, quand je vois sur le frigo mon chapeau de cow-boy qui a clairement été mis là par mon jumeau, je mets toujours mes affaires à des endroits improbables, mais pas à ce point. Je le récupère alors, mais je manque de faire tomber une bouteille en verre sur laquelle il était posé et que je n'avais pas remarquée avant.

Heureusement pour la bouteille, j'ai le réflexe de la rattraper avant qu'elle ne s'explose au sol. Je vois alors que le flacon contient un liquide ambré, couleur caractéristique du Rhum, comme le valide l'étiquette. Ça confirme donc qu'elle a vraisemblablement été mise là à mon intention par Warren qui sait à quel point j'aime cet alcool. Je me serre donc un verre et cache la bouteille dans un coin pour éviter qu'elle soit vidée en dix minutes et pouvoir en reboire plus tard.

Quand je reviens dans la pièce remplie d'invités, mes amis ne sont plus à la même place que lorsque je suis partie, mais ils sont plutôt en train de danser un slow sur Your Song. Très vite, je remarque également que Ann est arrivée et qu'elle est aussi sur la piste de danse avec son fiancé.

C'est génial, je ne me sens pas du toute seule. Entre Ruth qui est dans les bras de son « ami » – il faut bien l'avouer, si je n'avais rien qu'un petit doute sur la nature de leur relation, là je n'en ai plus aucun, ils sont bien trop collés l'un à l'autre pour que ce soit une simple amitié. Ann qui regarde langoureusement son futur mari en ne bougeant pas vraiment. Déborah, au milieu de la pièce, qui fait de l'ombre à tous les autres, brillant par son talent, malgré les mouvements peu fluides de Leroy. Et moi, en attendant, je suis sur le côté, complètement seule, avec mon verre de Rhum, à contempler mes trois amies dans les bras d'homme, la scène doit être pathétique.

Je suis pathétique... et triste... et presque jalouse d'elles, j'envie leur place... J'envie leur place à tous...

Tentant surtout de mettre un terme à ma solitude, j'essaye de trouver mon jumeau, mais il n'est pas là, ayant dû sortir fumer ou un truc comme ça. J'aurais d'ailleurs bien besoin de tabac aussi, rien que pour décompresser, parce que là, je dois vraiment de souffler. Je m'éclipse pour aller chercher ma pipe chez moi au moment où des bras s'enroulent autour de ma taille et des lèvres se posent sur mon cou.

Mais c'est quoi ça ? Énervée, je repousse l'homme et me retourne pour l'engueuler, mais vu qu'il est clairement bourré, ça ne servirait pas à grand-chose et je laisse tomber mon plan. Je ne retiens tout de même pas ma gifle, il l'a bien mérité. En plus, avec un peu de chance, il s'en souviendra demain et ça le dissuadera de recommencer à la prochaine soirée auquel il assistera. Ce n'est quand même pas compliqué de garder ses mains dans ses poches ! Je ne supporte vraiment pas les mecs qui prennent encore les femmes pour des morceaux de viande, c'est dégueulasse ! Comment une personne peut avoir suffisamment peu de respect pour une autre pour se permettre de l'attraper comme ça ! Honnêtement, si j'étais un homme, jamais au grand jamais, je ne me permettrais de faire une chose pareille !

Le pauvre gars ne s'attendait pas à ce que je réponde et reste là, bêtement, tandis que je quitte la maison. Je traverse alors le jardin où traînent plusieurs personnes pour retourner chez moi. Et c'est dans le calme de mon chez-moi que je me prépare une pipe avant de l'allumer, appréciant déjà son odeur réconfortante de fruit. Mais avant que j'aie pu prendre la première bouffée, j'entends des voix masculines à l'étage, deux pour être exact. Mon frère et un autre. Je sais bien que je ne peux pas lui en vouloir de ramener quelqu'un chez moi quand il y a une fête chez lui. Au contraire, c'est moi qui l'y encourage, afin d'éviter qu'il se fasse surprendre.

Mais là, ce n'est pas le moment. J'ai juste envie d'avoir la paix. Et je n'ai pas besoin d'une piqûre de rappel par rapport au fait que je suis la seule con toute seule. Toute seule. Ann est avec son futur mari. Ruth est avec son futur copain. Déborah... Déborah est en train de danser avec Leroy. Dean doit être quelque part avec sa propre copine. Et maintenant Warren avec je ne sais trop qui. Définitivement toute seule. Le pire, c'est que tous mes amis proches sont soit en couple, soit d'heureux Don Juan. Et il y a moi. Jalouse et envieuse.

N'ayant finalement pas envie de rester là en sachant mon frère à l'étage, je sors et referme la porte discrètement avant d'observer la fête qui bat son plein en fasse en fumant. En réalité, c'est quasiment marrant d'observer les rares fêtards à l'extérieur. D'ailleurs, je suis presque convaincue que l'autre con que j'ai croisé en sortant et en train de vomir tripes et boyaux sur le paillasson. Je suis mi-amusée, mi-agacée, après tout, il faudra bien nettoyer se foutoir. Et je suis encore suffisamment énervée contre lui pour avoir envie de lui faire ramasser, même si je ne le connais pas. Mais je laisse tomber, c'est juste un con de toute manière. Un con qui ne sait pas respecter une femme.

J'en viens même à comprendre les mouvements féministes, alors que je ne les ai jamais vraiment soutenus, n'ayant jamais vraiment eu de problèmes d'inégalités de ce côté-là. J'ai bien sûr été reçue sèchement par la critique qui pense que je ne suis qu'une sorte de potiche présente uniquement pour chanter et qui est bien incapable de composer, mais vue comme sont les critiques, je ne l'ai jamais pris personnellement, ils attaquent plus le groupe que moi. Et à part ça, je n'ai jamais eu de problème à cause du fait que je suis une femme, j'en ai eu pour d'autre raison, mais pas pour ça.

Mais là, j'ai presque envie d'apporter ma contribution au mouvement. Je ne sais pas encore comment, peut-être par une chanson... Oh, mais c'est ça ! La petite touche de folie que je veux ajouter à Girl Band ! Ça serait idéal même ! Il faudrait juste que j'en parle à Ruth et Ann, après tout, c'est notre musique, je ne vais pas me permettre de rajouter ça sans qu'elles soient au courant, mais je pense qu'elles aimeront le principe, il n'y a pas de raisons du moins qu'elles n'apprécient pas. Je fume encore trois ou quatre bouffées et je les rejoins à la soirée pour leur demandé.

Heureusement, quand je retourne chez mon frère, je n'ai pas à les arracher de la piste de danse et de leurs cavaliers, elles sont seules dans la cuisine en train de se servir des verres en discutant. Elles devaient sans doute me chercher vu que c'est la première chose que Ruth me demande.

— J'étais partie fumer, j'avais besoin de respirer un peu.

— Oh... Ça va ? s'inquiète la batteuse.

— Oui, ne t'en fais pas, j'ai juste croisé un mec lourd. D'ailleurs Ann, du coup, tu as pu venir ?

— C'est quoi le rapport ? rigole l'intéressée.

— Aucun, clairement, avoué-je en faisant rire encore plus la vétérinaire, au point que Ruth puis Déborah se joignent à elle.

— Eh oui, j'étais libre finalement, tu as de la chance, reprend Ann une fois calmée. Je ne suis pas venue seule d'ailleurs, j'espère que ça ne te gêne pas... Mike est venu aussi...

Il est où d'ailleurs ? Je l'ai vu tout à l'heure, mais j'avoue n'avoir pas fait attention en revenant. Il doit être avec Scott et peut-être même Leroy, elles ont dû se débarrasser de leur mec pour aller boire.

— Il n'y a pas de problème, ne t'inquiète pas, affirmé-je en ressortant mon Rhum de sa cachette, maintenant que mon verre est vide. Vous en voulez ?

— Tu as planqué ton Rhum ? Sérieusement ? demande Déborah choquée, me connaissant sans doute trop peu pour savoir que ce n'est même pas étonnant, voire que c'est prévisible. Mais tu es une Picsou de l'alcool !

Picsou ?... C'est quoi ça ? Ça me dit vaguement quelque chose, mais d'où ? Peut-être de France quand j'y suis allée avec Her Majesty cet été ? Ça serait logique en tout cas vu que Déborah est française. Dans tous les cas, c'est un drôle de terme, je me demande ce que ça veut dire, je me doute bien que c'est une critique, mais c'est tout.

— Avec le Rhum, elle est prête à tout, on a déjà de la chance qu'elle nous en propose, se moque Ruth en me faisant sans doute passer pour une alcoolique, c'est déjà la deuxième fois en deux jours qu'une de mes amies sous-entend ça, à force, je vais le prendre personnellement. Moi, du coup, j'en veux bien un petit fond de verre, ajoute-t-elle après avoir fini son champagne.

— Allez, je vais quand même me laisser tenter, affirme Déborah après que j'ai servi Ruth.

Elle me critique, mais elle en prend tout de même !

Voyant qu'elle n'a pas encore de verre, je lui en sors un avant de lui remplir.

— Méfie-toi, le Rhum s'est sacré chez les Century, l'informe Warren en arrivant tandis que je donne le gobelet à Déborah. Du coup Terrie, tu as retrouvé ton chapeau ? C'est vrai que tu es plus classe avec. Par contre, la bouteille n'était pas censée être un accessoire !

Il se fout de moi ! Il n'est pas mieux avec sa bouteille de bière entre nous !

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