One Month Of Love (2)

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 — Tu ne me crois pas ? Mais si, la vie est une chanson, on peut raconter n'importe quoi, ça n'a aucune importance, tout ce qui compte, c'est le rythme. Regarde là, on fait bien une chanson !

Elle s'est déjà retenue d'exploser de rire, mais cette fois, elle ne tient pas, arrêtant presque de jouer.

— Tu rigoles, mais tu sais que j'ai raison ! Et au fond, tu l'aimes bien notre chanson. Tiens ça rime, pour une fois, ce sera sans doute l'unique fois. Quoi, tu ne l'aimes pas notre chanson ? Pourtant c'est celle de notre mois d'amour, ce n'est pas rien et ça, c'est sa chanson, celle de notre mois d'amour !

Elle continue de rire, finissant même par en pleurer et par ne plus pouvoir jouer quoi que ce soit.

— Chut, tais-toi, ça va beaucoup trop loin, tu vas me tuer ! remarque-t-elle en rigolant encore clairement en se rapprochant de moi.

— Et maintenant, ma copine a honte de moi alors qu'il n'y a personne, et elle va être belle notre chanson ! C'est bon j'arrête, ne t'en fais pas, affirmé-je en parlant de nouveau normalement et arrêtant de chanter et de m'improviser percussionniste.

— Tu sais que je t'adore même si tu es complètement folle ? demande-t-elle en m'embrassant délicatement.

— Avoue que tu t'es éclatée.

— J'en ai encore les larmes aux yeux, c'est déjà bien. Tu en as prévu d'autres des conneries comme ça ? Parce que si c'est le cas, je vais vivre ma meilleure journée !

— Je n'avais pas prévu ça alors franchement, peut-être... sûrement même... autant qu'hier soir quoi ?

— Ça va être génial, remarque-t-elle en m'embrassant, vivement la suite.

— Tu aimes le cliché maintenant ?

— Avec toi, rien n'est cliché, tu es trop excentrique pour, j'aurais bien dû m'en douter. C'est quoi la suite du programme ?

— Soit on reste ici traîner et faire des conneries, soit on retourne dehors, je n'ai toujours rien de particulier de prévu, je te rappelle.

— Ah oui, c'est vrai. Honnêtement, j'aimerais bien rester ici, mais à force, on va risquer de casser quelque chose, alors franchement, il vaudrait mieux qu'on retourne dans la rue, en plus c'est bien plus vivant, alors on peut avoir de très bonnes surprises.

— Nous, tout casser ? Ce n'est pas notre genre ! rigolé-je en voyant déjà la catastrophe arriver si nous commencions à tester tous les instruments ou presque, c'est vrai qu'il vaut mieux que nous sortions, c'est beaucoup plus prudent.

Une fois de retour dans la rue, nous errons de nouveau de gré de nos envies, arpentant ainsi la ville, finissant même pas changer de quartier, nous rapprochant indirectement de la suite du programme. À force de se balader en rigolant et en parlant, le temps finit par passer beaucoup plus vite que ce que je pensais puisqu'il est presque seize heures et si ça continue, nous n'allons pas arriver à temps à la salle de spectacle. Bon, c'est presque sûr que nous n'arriverons pas à temps, je ne vois pas comment nous pourrions faire presque un kilomètre en moins de cinq minutes. Définitivement, Déborah gâche complètement ma perception du temps et au passage mon anticipation...

En attendant, il va falloir prendre le métro, je crois que nous n'avons plus vraiment le choix, tant pis pour la surprise en arrivant devant, c'est foutu de toute manière. Mais au moins, nous ne raterons pas le début, c'est déjà ça. Je l'entraîne vers une bouche de métro et elle ne manque évidemment pas de m'interroger sur notre destination. Je ne dis quand même rien pour garder un peu de suspense, même si ce n'est plus une véritable surprise maintenant. Elle n'insiste pas plus, préférant sans doute regarder vers quelle direction nous allons, pensant sans doute à juste titre qu'elle en tirera plus d'information qu'en me demandant directement.

Bientôt, le métro s'arrête à la Piccadilly Circus Station et nous descendons, dans le doute, je regarde l'heure, il nous reste moins d'une minute, ça va être juste même si le théâtre est tout proche de la bouche de métro, mais ça peut peut-être le faire sur un malentendu. Cette fois, je suis presque obligée de me dépêcher. Je la conduis jusqu'au Piccadilly Theatre et nous n'y sommes même pas encore rentrées que Déborah voit l'affiche du spectacle de ce soir :

— Tu m'emmènes voir Grease ? Mais c'est beaucoup trop bien ! C'est l'originale ou il y a déjà eu plusieurs versions ?

— Tu connais déjà ? demandé-je heureuse de voir que ça lui plaît directement.

— Oui, mais je ne l'ai jamais vu en spectacle, ils vont le faire en film dans quelques années et il aura suffisamment de succès pour que beaucoup de personnes le regardent en boucle, c'est un culte.

Déjà que je me doute bien que ça allait lui plaire, mais maintenant, je n'ai plus le moindre doute, j'ai visé en plein dans le mille. Nous rentrons et je donne les billets à l'accueil, ne regrettant pas de les avoir achetés en avance, je ne suis pas sûre que j'aurais pu en acheter à la dernière minute comme ça.

Après le spectacle, nous rejoignons à pied le Water Rats pendant que Déborah réagit au spectacle en étant encore complètement émerveillées, n'en revenant absolument pas, me remerciant au passage une bonne dizaine de fois. Ça me fait tellement plaisir de la voir si heureuse que j'apprécie presque encore plus le spectacle que nous venons de voir, même si de base, je l'ai presque adoré. Aussi, même si toute l'intrigue est assez improbable, c'est super bien joué et entraînant, en plus, les musiques sont chouettes, tout pour faire quelque chose de génial. Déborah ne s'en est toujours pas remise quand nous rentrons dans le pub, elle met d'ailleurs quelques secondes à réagir de l'endroit où nous nous trouvons. Elle n'est sans doute pas prête pour la deuxième surprise que je lui prépare, mais bon, ce n'est pas grave, ça ne fera qu'accroître son bonheur.

— Cet endroit est définitivement extraordinaire, tu ne trouves pas ? Ou alors, c'est moi qui ai encore beaucoup trop de paillettes dans les yeux pour être réaliste ? Va savoir. C'est qui d'ailleurs qui se représente ce soir ? demande-t-elle totalement excitée. Je n'ai pas fait attention à l'affiche à l'extérieur.

— Tu verras bien, mais j'espère que ça va te plaire. J'espère aussi que tu vas connaître, parce que ce serait encore mieux si c'était le cas, même si ce n'est pas garanti, je ne sais pas comment va évoluer leur carrière. Mais dans tous les cas, c'est un très bon groupe, tu vas voir, ils ont beaucoup de talent.

— Alors je suis impatiente de découvrir. Tu sais que tu es exceptionnelle Terrie ? Parce que vraiment, je ne m'attendais pas à tout ça pour aujourd'hui et ça a vraiment été exceptionnel. Je n'ai que ce mot à la bouche, exceptionnel !

— Et ce n'est pas fini, je peux te l'assurer !

— Je t'adore !

J'adore la voir si heureuse, c'est exceptionnel ! J'espère que ce sera cette image d'elle que je garderai en mémoire à jamais, en tout cas, c'est comme ça que je veux me souvenir d'elle, ça, c'est certain. Heureusement pour moi, c'est son état d'esprit général, ce sera difficile que je m'en souvienne autrement.

Nous nous installons dans la deuxième salle du pub, là où il y a la scène, mais aussi là où je l'ai vue pour la première fois, là où tout chez elle m'a frappée. Ce lieu est vraiment l'endroit où tout a commencé et ça, c'est vraiment exceptionnel. Et voilà qu'elle me contamine avec tous ses exceptionnels partout. Décidément, nous sommes deux sur notre petit nuage, mais nous n'y sommes bien, aucun problème avec ça.

Sur la scène, il y a déjà tous les instruments, mais aucune indication du groupe qui va jouer. Après quelques minutes, les membres de Brinsley Schwarz montent sur scène, je surveille un peu la réaction de Déborah pour tenter de deviner si elle les connaît. Mais ça n'en a pas l'air, dommage, mais bon, au moins je vais lui faire découvrir quelque chose, surtout que c'est un bon groupe qui fait de la bonne musique. Ils ne sont peut-être pas très connus, même avec deux albums de sorties, mais ils mériteraient plus de succès.

Pendant la pause, Déborah part pour aller aux toilettes et moi j'en profite pour aller voir le groupe que je connais bien puisque nous avons joué plusieurs années dans les mêmes salles, se croisant ainsi régulièrement.

— Hey Terrie ! Il me semblait bien que je t'avais vue ! remarque Nick Lowe, le chanteur, quand je m'approche. Ça fait longtemps ! Ça va bien sinon ?

— Très bien et toi ?

— Au top. Tu es venue écouter de vieux amis ? Les autres de Her Majesty sont ici aussi ? Je ne les ai pas vus.

— Je suis venue toute seule... enfin toute seule, je suis avec ma copine, je voulais lui montrer votre groupe. Elle adore, je crois que je vous ai offert une nouvelle fan. D'ailleurs, est-ce que je pourrais vous demander un petit service si ce n'est pas abuser ? Est-ce que vous pourriez me laisser la scène, rien qu'une minute ou deux, pas long, ça fait tout juste un mois qu'on se connaît avec ma copine et elle rentre chez elle demain, alors je voudrais lui faire une petite surprise...

— Oh bah bien sûr Terrie, évidemment que tu peux, si l'on peut aider ! intervient Ian Gomm, le guitariste du groupe, ne laissant pas Nick répondre.

— Merci beaucoup, ça ne sera pas long et vous pouvez me glisser n'importe où, je n'en ai rien à faire. Vraiment merci encore, vous m'aidez beaucoup, mais genre énormément. Ah et aussi, dernière petite question, est-ce que vous jouerez Love Song ? J'adore cette musique et je veux vraiment qu'elle l'entende.

— C'est prévu oui.

— Vous êtes des anges, je vous adore ! Continuez comme ça, c'est vraiment top.

— Ravi de te faire autant plaisir !

Je les remercie encore une fois et je me dirige vers le bar dans l'autre pièce récupérer mon violon que j'ai déposé là samedi dernier en faisant des courses et en prévoyant au passage tout pour aujourd'hui. Une fois ça de fait, je retourne à notre table presque juste avant le retour de Déborah, si ça, ce n'est pas du calculé. Le groupe reprend alors son concert en enchaînant plusieurs musiques avant que Nick dise au micro :

— Petite interruption dans le concert pour laisser place à Terrie Century, la chanteuse de Her Majesty et une de nos amies.

Ils sont trop gentils, je crois que je ne m'en remettrai pas, c'est beaucoup trop bien, je ne m'attendais même pas vraiment à ce qu'ils acceptent vu que c'est un peu délicat comme demande, même pour faire plaisir à une « ancienne collègue de travail ».

Déborah me regarde un peu étonnée, m'interrogeant silencieusement pour savoir à quel point je suis directement à l'origine de ça. Je lui souris, très fière de moi, mon idée était vraiment bonne, il ne reste plus qu'à espérer qu'elle lui plaise. Je me lève alors, récupérant au passage mon violon que j'avais caché sous ma chaise et me dirige vers la scène.

C'est assez étrange d'arriver sur une scène du côté des spectateurs, j'ai tellement l'habitude d'arriver par les coulisses que je suis perturbée. Une fois sur l'estrade, je prends la place de Nick devant le micro et je sors mon violon, prête à jouer.

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