"But it is what it is

And it hurts, make it fast.

Well, it is what it is

It gets worse and it lasts."

It Is What It Is – Mayday Parade.

— C'était incroyable, Harrison ! L'une de tes meilleures performances !

— Merci, merci du fond du cœur, murmuré-je à la jeune blonde qui se jette dans mes bras.

Nous discutons quelques minutes, je lui dédicace une affiche, deux albums et un vinyle, puis elle se dirige vers les vigiles, qui commencent à bien la connaître. L'air rêveur, elle se retourne pour me faire un dernier signe de la main, que je lui rends avec plaisir.

— Voilà, c'était la dernière gagnante d'un pass backstage, m'informe l'organisatrice événementielle qui avait eu l'idée du concours, le nez dans ses papiers.

Par automatisme, je la remercie et lui souhaite une agréable soirée, avant de passer dans ma loge en coup de vent pour attraper ma veste et une bouteille d'eau.

— Ce soir, l'after se déroule dans une boîte un peu huppée à quelques rues d'ici, les VIP t'y attendent déjà, ils sont une trentaine, me lance Luke en passant la tête dans la pièce sans vraiment y entrer. Oh, et Loann Austin est là.

Je serre les dents. Je sais qu'il est là.

— J'arrive, me contenté-je de marmonner pour le faire déguerpir.

Perdu au milieu d'anciennes émotions dévastatrices, je prends une profonde inspiration, me scrute à travers la feuille d'argent et entends encore les mots de Loann résonner dans mon esprit : « Inspire. Expire. Respire. »

Contrarié par ce vestige du passé, je quitte la salle d'un pas rapide, espérant laisser mes souvenirs derrière moi et rejoindre mes invités sans plus d'encombres. À peine arrivé à l'endroit que l'on m'a indiqué, accompagné par quelques agents de sécurité, je me fais déjà harponner de tous les côtés. J'ai droit à des salutations de célébrités que je ne connais que très peu, à des paroles élogieuses de la part de certaines connaissances et à des félicitations sincères de plusieurs amis proches. Absent, je ne me prête au jeu qu'en surface ; je lance trois quatre sourires çà et là, des remerciements un peu partout, des banalités coup sur coup, mais je suis trop occupé à sonder les environs pour entrer convenablement dans le personnage.

Les poignées de main s'enchaînent, les mauvaises blagues aussi, pourtant je ne le vois toujours pas. Est-ce qu'il a fini par s'en aller ? Un pincement douloureux m'attrape l'estomac, m'obligeant à laisser tomber le mauvais jeu d'acteur. Déçu, je m'en vais échanger ma bouteille d'eau contre un liquide assez fort pour me faire oublier que j'ai encore espéré l'apercevoir et que je me suis encore fait avoir par ma stupidité.

D'un signe du menton, j'apostrophe le barman au nœud papillon noir et m'apprête à commander l'alcool le plus fort qu'il peut y avoir à la carte, quand je sens un regard insistant me brûler la peau. Interpelé par la source de chaleur semblant consumer chacun de mes neurones, je me retourne et entre en collision avec deux prunelles d'un bleu qui respire ce sentiment que je connais par cœur. 

___________________

Salut les potes !

Ce chapitre était le plus court de toute l'histoire, mais j'espère qu'il vous a plu quand même. J'ai déjà envie de vous demander quel personnage vous préférez, mais c'est un peu tôt, alors je vais prendre mon mal en patience. N'hésitez quand même pas à me dire un peu ce que vous en pensez, ce que vous inspire mes deux lascars, hein.

Comment vous sentez cette future confrontation ? Explosive ? Sentimentale ? Froide ? Ou alors peut-être qu'il n'y en aura tout simplement pas ?