Harrison

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"So we'll make the same mistakes

'Till the morning breaks."

Bad Decisions – Bastille.


Un rien me sépare de ce garçon que j'ai un jour connu, pourtant je reste planté là, derrière lui, à détailler la veste en jean que je lui ai donnée juste après la fin du premier clip qu'on a tourné pour le troisième album du groupe. Concentré sur son verre, il ne se doute pas qu'il vient de me propulser des années en arrière, et que je lutte de toutes mes forces pour ne pas repenser à tous ces moments qu'il rendait plus doux, mais que le management nous volait chaque jour un peu plus.

Étonné qu'il n'essaie pas de comprendre où j'ai bien pu passer après avoir brisé notre lien visuel et pour me sortir du film presque dramatique qui prend vie dans mon imagination, je me racle la gorge assez fort pour qu'il puisse m'entendre au-dessus du brouhaha ambiant. Il sursaute, se raidit, mais n'esquisse pas le moindre mouvement. Une minute de réflexion plus tard, je m'installe à ses côtés avec nonchalance et rappelle le barman pour avoir un petit remontant bien mérité.

— Le concert t'a plu ? l'interrogé-je, un peu plus sec que je ne l'aurais voulu.

Ses prunelles cherchent les miennes, mais je reste résolument focalisé sur un point invisible qui doit se trouver quelque part entre le bar en marbre et mon verre de whisky.

— Oui... Beaucoup. Tu as été exceptionnel, articule-t-il, honnête. Comme toujours...

Sa voix s'efface. Je me crispe

— Qu'est-ce que tu fais ici, Loann ? demandé-je pour couper court à cette mascarade ridicule.

Il tourne encore une fois la tête dans ma direction et je trouve enfin le courage de lui faire face. Ses cheveux châtains lui tombent presque sur les cils, sa barbe de trois jours renforce son air fatigué, mais sa petite moue dubitative manque quand même de m'arracher un léger rictus.

— J'ai appris que des groupies étaient entrées chez toi par effraction...

Abasourdi, j'écarquille les yeux. Il peut pas me faire ce coup-là, pas après tout ce temps.

— Tu vas me faire croire que t'es là pour savoir comment je digère la violation de ma vie privée ?

Le cynisme de ma question lui fait baisser le nez sur ses doigts, puis hausser les épaules.

— J'ai détesté ce moment. Il m'a rendu tellement parano que j'ai fait poser un verrou sur la porte de ma chambre et que j'ai demandé à avoir des agents de sécurité postés devant chez moi la nuit, lâché-je avec amertume.

L'inquiétude qui assombrit son visage me donne envie de lui cracher un rire caustique à la figure, mais je n'en fais rien.

— C'est ça que tu voulais savoir, maintenant tu sais, dis-je froidement.

Je me lève avec humeur et m'apprête à quitter cet endroit de malheur, quand je l'entends réagir dans mon dos.

— Harrison ! Attends...

Le désespoir que je perçois dans sa voix me noue les tripes ; je ne suis plus capable de l'abandonner à son sort. 


__________________

Salut, salut !

La confrontation tant attendue (enfin j'espère) est arrivée ! Enfin, elle est pas encore finie... Mais elle est un peu là. J'espère qu'elle vous plaît et qu'elle vous laisse imaginer des tas de choses pour la suite.

J'ai pas trop de questions pertinentes qui me viennent, du coup, simplement, vous en avez pensé quoi de la réponse de Loann et de la réaction qui a suivi ?

Au moment où je poste ce chapitre, je suis pas vraiment là, je suis à IKEA, mais je vous dis quand même à très vite, peu importe si c'est en décalé. Je vous envoie plein de bonnes ondes les potes.

A samedi pour les personnes qui lisent N'aie Pas Peur et à mardi prochain pour les autres !

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