26. Myala

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

- Elle n'a toujours rien dit ?

La voix énervée du Président frappe mes oreilles avec force, me faisant grimacer. Le même sujet qui revient dans sa bouche depuis le début de la semaine. Toujours savoir si Elyse a parlé, s'il va pouvoir retrouver ses satanés plans, ou même son petit Troyan chéris. Il n'a jamais vu sa tête avant qu'il ne s'enfuit ! Il m'énerve, mais c'est mon supérieur et je ne peux pas publiquement m'opposer à lui. Il est peut-être celui qui a demandé à ce que ma famille soit tuée, il n'aurait pas eu à le faire si Elyse n'était pas partie comme l'égoïste qu'elle est. A-t-elle au moins pensé aux conséquences de son choix ? Bien sûr que non.

- Non.

Les mèches violettes du Président s'agitent. Il devient nerveux, ce qui signifie qu'il va sûrement casser quelque chose. Va-t-il toucher son joli tableau sanglant, ou plutôt sa petite statuette familiale atroce ? Je me contente de m'asseoir dans l'une des nombreuses chaises présente dans le bureau, avec mon air blasé de tous les jours. Ses yeux bleus viennent se bloquer dans les miens. Je peux voir sa rage luire au fond de ses prunelles. Il va peut-être finir par tuer quelqu'un avec ce genre de regard ! Je penche la tête sur la droite et souris légèrement. Il ne connait pas Elyse aussi bien que moi, quel dommage pour lui, il a besoin de moi sur ce coup-là.

- Elle ne dira rien. On peut essayer de briser son esprit ou son corps, elle ne veut rien dire.

Un coup de poing violent sur le bureau fait valser la statuette familiale. Elle se brise sur le sol avec un craquement significatif. Le Président pousse un cri de rage que les gardes derrière la porte ont dû entendre car certains bougèrent en direction des couloirs pour éviter une fureur présidentielle. Je suis contente de voir cette horrible statuette en morceaux sur le sol, contrairement au Président. Quoi ? Elle est laide...

Moi, je comprends. J'ai tout tenté pour essayer de briser cette saleté de rebelle et rien n'a fonctionné. Pourtant, elle est pratiquement morte avec la torture qu'elle a pu subir. Mais rien n'a marché. Rien du tout. La plupart des prisonniers auraient craqué pour moins que ça ! La preuve, la jeune fille avec laquelle j'ai mis Elyse vient de me donner le nom de tous ses amis rebelles. J'en connais cinq qui ne vont pas passer la nuit !


Un sourire méchant se dessine sur mon visage tandis que le Président regarde par la fenêtre pour observer les prisonniers dans la cour. Certains mangent, d'autres essayent juste de se reposer, d'autres pleurent à chaudes larmes. Une cacophonie atroce pour mes oreilles sensibles... Mais je vois également Elyse, assise à côté de sa compagne de cellule. Elles semblent presque dormir d'ici... Je la déteste de rester aussi sereine dans une situation pareille. Parce que quelque part, je sais que dans son cas, j'aurai déjà craqué et je serais sans doute morte. Je n'aurai pas tenu aussi longtemps en cavale. Comment fait-elle pour toujours être l'enfant chanceuse malgré tout ?

- Que peut-on essayer pour qu'elle parle ?

La froideur de sa phrase contraste tellement avec son énervement précédent que je ne peux retenir un rire. Le Président ne sait pas doser ses émotions. Peut-être devrait-il les effacer, comme à ses chers soldats, afin d'être un chef plus autoritaire ? Une photo de son père, le précédent Président, trône sur le bureau. Un homme dur, qui savait prendre les bonnes décisions au bon moment. A côté, son fils parait presque trop soft avec le reste des prisonniers. Depuis le début de son mandat, seulement 740 personnes sont mortes ici. Son père en avait tué tellement plus...

- Je n'en sais rien. Laissons-là s'attacher à sa nouvelle amie. Peut-être parlera-t-elle si on menace l'autre fille ?

Je connais les points faibles d'Elyse. Elle s'attache beaucoup trop vite et est prête à mourir pour sauver d'autres personnes. Sinon, elle ne serait pas ici, en train de croupir dans une prison pour le restant de ses jours. La connaissant, elle est venue pour sauver Troyan autant que la Terre. La question, c'était pourquoi ! Ils n'ont rien en commun si ce n'est le nombre de morts qu'ils ont laissés derrière eux.

- Je veux que vous preniez toutes les mesures nécessaires. Je veux les informations le plus tôt possible ! Troyan est trop dangereux pour être laissé à l'air libre.

Je soupire et quitte mon siège pourtant confortable pour affronter le Président en face. Qu'est-ce qu'il est petit et grossier.... Sa tête me donne toujours envie de rire. Il a beau être mon supérieur, il est ridicule. Mais bien vite, la haine qui brille comme un feu en moi s'allume et je durcis mon regard.

- Si vous voulez Troyan, peut-être devriez-vous commencer par le chercher plus activement ! Il vous a échappé pendant près d'un an et demi !

Je vois le regard azur face à moi s'indigner. Il ne supporte pas que l'on lui tienne tête, ce qui fait de moi la personne qu'il aime le moins au monde. Alors pour que je sois convoquée ici, chez lui, dans son atroce bureau aux gouts douteux, c'est qu'il est désespéré sur la manière de faire revenir Troyan dans l'armée afin que ce dernier soit jugé. Alors forcément, que j'appuie là où je sais que ça lui fais mal, il ne peut pas tellement apprécier.

- Mademoiselle, je vous suggère de reculer et de vous comporter selon votre rang. Je me passe volontiers de vos avis sur ma manière de diriger.

Bingo ! Avec un sourire satisfait, je recule d'un pas, rompant le contact visuel entre nos deux visages. J'ai gagné, il a encore essayé de sauver son image. Un réel Président m'aurait simplement regardé avec le genre de regard que tu ne vois qu'une seule fois, avant que ta vie ne s'arrête. Lui ne cesse de se justifier pour tout et n'importe quoi. Il en devient tellement ridicule que je me demande comment ses conseillers font pour prendre aux sérieux les décisions qu'il prend pour la Planète. Les trois quarts de la population n'ont jamais vu son visage ou s'en fiche royalement. Cela prouve à quel point il est efficace !

- Bien Monsieur. Nous vous ramènerons le fugitif dans ce cas. Dans les plus brefs délais. Dois-je demander plus de patrouille dans les villages ?

Un simple hochement de tête, une porte qui claque et je suis enfin en dehors de ce bureau qui sent la menthe et décorée de couleurs plus affreuses les unes que les autres. Les quelques gardes qui sont restés après la colère du Président s'attroupent autour de moi afin de prendre leurs ordres pour la journée. L'horloge sonne, signe qu'il est désormais six heures vingt et que les prisonniers rentrent dans leurs cellules.
Je quitte la porte du bureau avec délice pour m'enfoncer dans les couloirs sombres et humides menant aux cellules. Aujourd'hui, quelqu'un va mourir. Un sourire éclaire mon visage en pensant que cela pourrait être Elyse.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro