Chapitre vingt-sixième

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Trois jours que Bradley m'a avoué la vérité. Trois jours que mon monde entier s'était effondré . Et pourtant, j'ai tellement de chose à découvrir, encore.

Je n'ai aucunes nouvelles, ni du commissariat, ni de personne. Ces quelques jours avaient été vide de sens, vide de présence, vide de tout, à croire que même moi je n'existais plus.

L'eau bouillante ruisselle dans mon cou et tombe en perles rondes sur le sol de la salle de bain. Savourant ces quelques minutes de répit, je ferme les yeux, et d'une main tremblante, je masse ma nuque, encore endolorie au contact de la poigne de Bradley, qui m'avait nonchalamment abandonné.

Je coupe l'eau courante, et enroule une serviette autour de mon corps frêle, alors que mon reflet semble se moquer de moi lorsque je lui jette un coup d'œil accusateur dans le miroir de la salle de bain.

J'ai encore maigri, beaucoup trop, et mes courbes semblent dépourvues de muscles tant ma peau colle à mes os saillants. Mes joues sont creuses, des cernes noirâtre surlignent mes yeux bleus, et mes lèvres sont presque violettes. Et je ne peux que penser à ma mère, quelques jours avant son décès, et à ce regard implorant qu'elle m'avait lancée. 

Mais pourtant, moi je n'implore rien d'autre que la vérité et le repos. Rien que ça.

J'ai besoin de voir du monde si je ne veux pas sombrer dans mon propre supplice, et je décide donc d'aller faire un tour au café, en espérant croiser Abigail une nouvelle fois. Lorsque j'arrive dans le bus, je me sens étrangère, comme si la sensation d'un désir social était apparue, soudainement, comme à un enfant sauvage.

Les gens ne me regardent pas, mais pourtant, j'ai l'impression qu'ils me fixent et me dévisagent comme une bête dangereuse. Je m'attelle alors à admirer le paysage monotone, pour oublier ma psychose. Le ciel est gris, l'hiver est toujours là, déposant en silence sa gelée et ses flocons sur le macadam. Les arbres sont recouverts d'une fine couche de neige cotonneuse et croustillante, qui menace de briser les branches abîmées.

Un grand bruit attire mon attention à l'arrière de bus, et je fais volte-face pour m'informer de sa provenance. Une jeune femme me fixe, elle aussi à l'air épuisée, à bout de force, et elle tient dans ses bras un jeune enfant de quelques mois à peine, qui à les yeux fermés et qui semble dormir paisiblement. Elle lance quelques excuses, et se rassoit au fond de son siège, et je ne peux m'empêcher d'imaginer son passé et son quotidien, partagé entre la surveillance de son enfant, et les déboires de son travail.

Le bus s'arrête alors, et dehors, il pleuviote légèrement, comme une petite brume souple. Je me réfugie au café, et plonge mes lèvres dans un chocolat chaud qui brûle amèrement le bout de ma langue.

Mon téléphone, posé préalablement sur la table en bois, vibre alors, et j'hésite à décrocher, avant de l'empoigner et de le porter à mon oreille, tremblante d'appréhension.

- Allô ?

- Oui, bonjour, vous êtes bien Tempérance ?

- Effectivement.

- C'est le Commissariat de Stradford, nous avons des nouvelles à vous faire parvenir, quand pouvez vous venir ?

- Dans une heure, je pense.

- Très bien, à très vite.

Les petits « bips » indiquent que le gendarme à raccrocher, et je pose mon téléphone sur la table, le souffle court et saccadé, plantant ma tête dans mes mains et massant mes tempes. Je suis paralysée par la peur, mes paupières papillonnent et mon cœur s'emballe. 

Suis-je vraiment prête à connaître toute la vérité ? 

Samedi 12 Mars. 

Et vous, êtes vous prêt à la connaitre ? 

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