A vrai dire, je n'ai pas vraiment choisi, voir pas du tout.

J'ai pris ce qui venait, j'ai accroché quelques souvenirs sur ma porte d'entrée, puis je me suis barrée.

Je ne savais pas vraiment ce qui pouvait m'arriver ou quoi que ce soit, je me suis juste cassée de ce bled paumé, où les maisons délabrées s'écrasent de jours en jours et tremblent sous les vents violents. J'ai pris une vieille valise brune, j'ai foutu deux ou trois fringues déchirées dedans, et je suis partie. J'avais rien, ici, de toute façon, seulement deux larmes gravées sur mon bureau, et un mot encré sur le chêne, en bas, dans la cour. J'avais mes godasses usées aux pieds, un pull troué et un jean décousu, mais je m'en foutais, fallait que je me casse.

Je savais pas où j'allais, je suivais la lune qui m'éclairait de ses rayons hyalins, je comptais les étoiles en continuant de marcher, il y en avait beaucoup, beaucoup trop, et je me disais que je n'arriverai jamais à braver tous ces kilomètres qui me séparaient de chacune d'entre elles. Je traînais des pieds, mais je m'arrêtais pas, non, j'attendais de crever de faim et de soif pour me caler dans un vieux bar miteux entre deux alcooliques démunis. Il y avait le gravier qui brûlait mon cœur, l'acier des lampadaires qui égorgeait mes idées noires , la lumière jaunâtre des néons qui m'aveuglait, et tout semblait tourner, un goût âcre dans la bouche, une douleur brûlante dans l'âme. Un choc violent, dur, poignant, mortel. Du sang dans mes veines, des palpitations dans mon crâne, un poignard dans le ventre.

J'ai mal, je suis partie, je n'aurai juste peut-être pas du.

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04 octobre 2015.

Suite prévue pour Lundi 05 octobre 2015.

En attente d'avis constructifs.