Chapitre 3 - Partie 3

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Cela fait dix minutes que je fixe l'emploi du temps, complètement perdue. Je viens, reviens, marche et déambule dans les couloirs, sans savoir où je vais. Je dois me rendre dans la salle 21B, où se trouve le cours de philosophie, le dernier cours de la journée.

Vivi, n'a pas pu m'accompagner, étant dans une salle différente de la mienne. Elle m'a pourtant expliquée le chemin à prendre, mais ma mémoire me joue de sales tours. Je désespère petit à petit. Ce lycée est bien trop grand. J'observe attentivement les noms des salles, mais aucune ne semble porter 21B. Je me suis une nouvelle fois trompée de couloir.

Je reviens lentement sur mes pas, regardant par la fenêtre. J'y songe, mais nous nous rapprochons de l'été. Les cerisiers ont déjà fleuris. Je me rapproche lentement de l'encadrement ouvert, pour y laisser pendre mes bras et m'affaler dessus.

Mes yeux parcourent lentement l'immense cours du lycée. L'herbe est verte, méticuleusement entretenue. Des cerisiers embellis la longue allée qui mène jusqu'au bâtiment principal. Les fleurs de ceux-ci volent gracieusement dans l'air pour ensuite venir frotter le sol. Mes poumons expirent lourdement. Je devrais être en philo, normalement. Pas ici, à regarder –avec un air déprimé, cette cours vide.

Mon buste se redresse doucement en apercevant un élève passer à quelques mètres de moi. Sans réfléchir, mes jambes se tendent, puis se plient et enjambent sans difficulté la fenêtre. Je m'avance lentement vers lui. Sa carrure est forte, sa peau est bronzée, ses épaules sont larges, ses bras musclés, des jambes fines et d'étrange cheveux verts. Son oreille gauche est percée trois fois, laissant pendre des bijoux longs et rectangulaires. Ses mains sont dans ses poches, et sa posture courbée m'indique qu'il s'ennuie.

- Excuse-moi (interpelé, ses yeux s'orientent vers moi) Je cherche la salle 21B, une salle de philo. Je suis nouvelle, et je n'ai pas encore pris le temps de visiter.

Ses yeux gris me toisent silencieusement. Je perçois à ses pupilles qu'il analyse difficilement la situation, ou bien qu'il essaie de trouver une réponse adéquate. J'affiche un sourire pour l'inciter à me répondre.

- Tu es la demi-sœur de Luffy, non ?

- (je reste perplexe par cette réponse, mais me reprends) Oui, c'est bien ça. Et tu es ? interrogé-je à mon tour.

- Roronoa Zoro, un ami à lui, dit-il en affichant un sourire étonnamment fier. (nous restons un moment à se regarder dans les yeux, silencieusement) La salle 21B ? Je devrais y être aussi.

- (mes yeux clignotent puis lui lancent des questions furtivement) Mais-... ?

- Je me suis perdu.

Mes yeux clignotent frénétiquement et mes lèvres s'entrouvrent. Je refoule une envie incontrôlable de rire. Elle reste coincée dans ma gorge, s'efforçant de ne pas dépasser ma bouche. Je me mords doucement la langue. Ma situation n'est pas vraiment mieux, je ne devrais pas me moquer. Dans un effort qui m'a paru épuisant, j'ai réussi à garder mon calme. Un sourire amusé étend mes lèvres.

- On peut y aller ensemble ? proposé-je sans réfléchir.

- Je pense qu'on n'a pas vraiment le choix, de toute façon, dit-il avec un sourire tout aussi amusé que le mien.

                                                                                                                                                                                                                        . 

               .

                                                                                                                                                                                                                         .

- Vous êtes en retard.

Mon souffle se temporise doucement. Je n'aime pas courir. N'étant ni endurante, ni rapide, je perds rapidement mes moyens lors d'un effort assez important.

La salle est petite et n'accueille qu'un nombre réduit d'élèves –à vue d'œil, je n'en compte qu'une petite dizaine. Zoro s'avance sans tarder vers une table, marmonnant un « désolé » presque inaudible. Je me contente de le suivre, semblable à un enfant au crochet de sa mère.

Je m'installe rapidement à côté de lui, et sort mes affaires au plus vite. Le professeur m'observe ; contrairement à certain, son visage n'affiche aucune réaction. Il reste neutre et paisible. Comme si un élève de plus ne le contraignait pas. Comme si j'étais là depuis le début.

Sincèrement, ça me va très bien comme cela. Ses yeux sont cachés derrière des lunettes discrètes en forme de trapèzes. Son visage est rectangulaire et ses traits appuyés et parfaitement dessinés. Ses cheveux bouclés lui arrivent nonchalamment sur les épaules. Celles-ci sont d'ailleurs larges, et ses hanches fines. Son buste et son ventre fusent pour ainsi former une morphologie plongeante et triangulaire. Ses jambes sont fines, mais petites. Pourtant, je peux affirmer qu'il est grand. Entre ses doigts, plaqué sur son torse, il tient un livre dont je n'arrive pas à percevoir le titre, mais qui a l'air d'être important, pour lui.

- Pour reprendre ce dont je vous ai parlé, -pour ceux qui ne sont venus qu'après-, le thème de cette rédaction portera sur la jalousie de l'homme, plus particulièrement sur le sujet « jusqu'où l'homme est prêt à aller par simple jalousie ». Elle sera à rendre la semaine prochaine, et devra faire au minimum trois pages. La rédaction sera notée sur des critères précis. (il s'assoit posément sur le bureau et nous regarde tous, un par un) Pour commencer, nous allons en parler pour concrétiser les idées.

Un silence presque agaçant s'installe dans la pièce. Seul le bruit singulier des mines des crayons glissant sur le papier résonne doucement. Je prends note, et marque déjà quelques phrases m'évoquant ce sujet. Après quelques mots, mes doigts écrivent sans réfléchir la moindre petite idée qui me traverse furtivement l'esprit, même si celle-ci est ridicule. Il est vrai que la jalousie s'illustre sur plusieurs degrés, cela dépend des personnes et du motif.

- Ren, commence le professeur, en tant que nouvelle élève dans ce cours, j'aimerais entendre ton point de vu.

Ma main stoppe ses mouvements réguliers de poignet. Je redresse rapidement la tête, sentant mon visage chauffer. J'ai toujours eu horreur d'intervenir à l'oral, c'est tout ce que je déteste ; m'afficher. Mes joues s'empourprent doucement. Ma gorge se noue et tout se bouscule subitement dans ma tête. Je sens plusieurs regards braqués sur moi. Ça m'intimide.

- Eh bien... Je pense déjà que la jalousie s'exprime différemment par personne, tout le monde ne réagit pas de la même façon. La jalousie peut engendrer des actes futiles comme impardonnables.

- Aurais-tu des exemples ?

- La manipulation par amour, par exemple, évoqué-je avec un ton follement sûr. Pouvant aller jusqu'au meurtre.

- C'est une bonne réponse, les exemples sont justes.

Puis, en prenant en compte mes dires, il interroge plusieurs élèves en leur demandant d'approfondir, ou bien d'exprimer leur ressenti. Et, pour la première fois depuis que je suis ici, mon attention était attirée par autre chose. Je n'ai rien écouté jusqu'à la fin de l'heure. Zoro et moi avons discuté le reste du cours.

Je me suis surprise à dévoiler une part de moi, de ma personnalité. J'ai ri jusqu'à m'étouffer dans mes bras pour ne pas qu'on m'entende. Nos intérêts n'ont rien en commun, mais nous arrivons à nous écouter. Il me taquine doucement, sans être brusque. Juste des petits gestes simples, qui montrent notre complicité naissante.

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