Chapitre 3 - Partie 4

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- Ren, à table, insiste doucement une fois de plus mon père, arrivant dans ma chambre.

- Oui, souris-je (je saute de mon lit où j'étais posément en train de lire un roman). On mange quoi ?

- Je ne sais pas, ce sont... Les domestiques qui ont préparé le repas, dit-il en butant sur le mot « domestique ».

Je le toise silencieusement. Je ne suis apparemment pas la seule à être perdue dans ce changement... Peu ordinaire. Je descends tranquillement les escaliers, ne cherchant pas à me presser. De toute façon, je n'ai pas très faim.

Je m'avance lentement vers la table de la cuisine où m'attendent Luffy, Sabo et Rouge. Je leur affiche un sourire tout en m'excusant pleinement pour le temps que j'ai pu mettre. Je me place sur une chaise, aux côtés de Luffy.

Il remarque ma présence et ses lèvres s'étirent. Quelque chose m'intrigue et pend à ma langue depuis le trajet du retour. Non, depuis la dernière heure de cours. Mes lèvres s'entrouvrent, ayant choisies leurs mots. Une porte interrompt mon élan de parole.

Je perçois les yeux de Luffy clignoter régulièrement avant qu'il ne se tourne vers l'entrée. Je l'imite sans me poser de réelles questions. La porte d'entrée claque dans un son horriblement fort. Il ne manque qu'une seule personne à table.

Ace nous apparait, son air toujours aussi neutre et désintéressé que je n'arrive pas à déceler. Sans perdre plus de temps, et pour la première fois depuis ces deux jours où j'ai emménagé, il vient s'asseoir à gauche de Sabo, et en face de moi. Je ne peux m'empêcher de songer à ce qu'il s'est produit cette nuit.

Mes yeux se baissent et mes épaules se contractent et se renferment sous une pression que je ne saurais décrire. Sabo engage la conversation avec Luffy, une conversation animée qui aborde principalement les jeux-vidéos et les séries policières –je ne savais pas que Luffy aimait ce genre cinématographique, je suis surprise. Je pensais qu'il aimait le genre aventure, ou bien science-fiction. Le style où le scénario n'était pas très abouti, ou qui n'avait pas un grand intérêt –encore une fois, ces préjugés causeront ma perte un jour.

Intriguée, je les écoute. Du moins, j'essaie. Ses yeux, ceux d'Ace, sont fixés sur moi, me toisent depuis quelques minutes. Mes réactions enfouies et discrètes semblent l'amuser. Il est observateur. Mon visage se mélange avec un rictus amer. Je ne sais plus quoi faire. Ça me perturbe. Luffy termine une phrase, je préfère en profiter.

- Au fait, Luffy, commencé-je. J'ai rencontré un garçon du nom de Roronoa Zoro. Tu le connais ?

- C'est mon meilleur ami, sourit-il sans cacher son air fier. Tu l'as vu ?

- On fait partis du même cours complémentaire.

Je l'observe sourire. J'ai apparemment toute son attention. Je lui rends son sourire et enchaine mon récit sur le pourquoi totalement ridicule de notre rencontre. Il rigole, parfois, en lançant des « Ça ne m'étonne pas de lui ». Je finis par lui dire que les cours de philosophie allaient être un réel plaisir avec lui. J'entame une nouvelle phrase, qui se retrouve coupée et avalée par l'écho de la pièce.

- Vous nous avez dérangez pour nous annoncer quelque chose, non ?

Mes yeux papillonnent doucement et se tournent vers l'orateur. Ace. Je ne pense pas l'avoir entendu jusqu'ici –je ne pensais jamais l'entendre d'ailleurs. Son intervention est des plus... intrigante. Son ton était à la fois froid et rude. Comme s'il leur reprochait quelque chose de particulièrement horrible. Je n'arrive plus à comprendre.

Rouge soupir, comme pour se donner du courage. J'aperçois mon père lui prendre tendrement la main, avec un regard voulant retranscrire la même chose.

- Vous savez que maintenant, nous vivons ensemble.

Ça oui, je l'ai bien compris.

- Et maintenant, continue-t-elle, la date d'un mariage a été fixée, et ce, il y a plusieurs mois.

Silence général à la table. Mes yeux refusent de quitter mon père des yeux. Je me sens... vide. Pas un malaise, mais l'annonce ne me fait rien.

- Il aura lieux en juillet, soit dans deux mois.

- Félicitations, s'enjoue Sabo avec un grand sourire.

Luffy l'imite avec enthousiasme.

- Ren, qu'est-ce que tu en penses ? ose mon père avec un air déstabilisé.

- Euh... Ouais, bravo, souris-je. Vous n'avez pas vraiment à savoir mon avis, vous faites ce que vous voulez, après tout. Je suis heureuse pour vous.

Pathétique. Mais cette réponse semble le combler. Je suis pathétique. Un mouvement brusque fait chahuter et trembler la table.

Ace laisse sa chaise se fracasser au sol et part dans une rage inexpliquée. Rouge baisse les yeux ; elle s'attendait à ce genre de réaction. Sabo soupir doucement, comme désespéré, et Luffy est victime d'un spasme. Je l'observe marmonner des choses incompréhensibles et monter telle une furie dans les escaliers.

Mes jambes l'imitent. Je déplace doucement ma chaise et grimpe les escaliers à sa suite, sous le regard interrogateur de mon père. Sincèrement, je ne sais pas ce qui me prend. Mes pieds enchainent une à une les marches.

Ce garçon est repoussant ; odieux, arrogant et malpolis. J'arrive au premier étage, je balaye le couloir des yeux. Pourtant, je ressens une étrange attractivité. Je ne peux pas m'empêcher de vouloir l'approcher, de lui parler, de le connaitre. Quelque chose chez lui m'attire.

Je m'avance prudemment dans le couloir guettant les moindres mouvements. Si je me souviens bien, sa chambre se trouve au deuxième étage. Je m'approche lentement vers le second escalier, posant ma main sur la rampe. Mes lèvres se pincent.

Non, peut être que finalement, je devrais le laisser. Une tonne de questions se bousculent dans ma tête, sans que je n'arrive à y répondre consciencieusement. Devrais-je y aller ? Qu'est-ce qu'il se passera ensuite ? Mes pieds fond demi-tour ; je me résigne. C'est vrai, il ne me connait pas, et je ne le connais pas. C'est une situation réciproque. Je regarde mes jambes parcourir le chemin inverse. Alors pourquoi je m'inquiète ?

- Tu devrais regarder où tu vas.

Sans réfléchir, mon visage se redresse. Mes pas se stoppent. Je me retrouve face à lui, à seulement quelques centimètres. Il referme la porte de la chambre de Luffy. Nos regards se toisent et s'analysent, comme si nous cherchions tous les deux à exploiter les informations de l'autre par notre expression.

La même tension qu'hier flotte dans l'espace ; une tension palpable et étrangement électrique. Mon cœur rate un battement, se rendant compte de la proximité qui nous sépare et de l'ambiance particulière. Je me recule, doucement. Ses yeux continuent de m'observer. Il ne bronche pas. Les miens cherchent à fuir ; le fuir désespérément.

- Je voulais juste savoir... balbutié-je, pourquoi cela t'irrite-t-il autant que ta mère se remarie ?

J'ai osé.

- Ça te regarde ? dit-il brusquement (il s'appuie nonchalamment contre le mur).

- Non, bien sûr que non. Je veux dire... Au début, moi aussi, j'agissais comme ça. Je n'étais pas vraiment d'accord avec ce... Ces nouvelles conditions de vie. Mais je me suis rendue compte que ce que je voulais, c'était le bonheur de mon père, souris-je naïvement.

- En quoi ça t'avance de me dire ça ?

Je perds mon sourire. Sa façon directe et rude de dire les choses me font comprendre que je m'aventure trop loin. Mes yeux parcourent lentement le sol, le trouvant d'un coup beaucoup plus intéressant. Des mots se bousculent dans ma tête, mais aucun ne semble plus juste qu'un autre. Je dois avouer qu'il a raison, ce que je fais n'avancera à rien.

- Je ne sais pas, arrivé-je à articuler.

J'entends le craquement du bois sous ses pas. Par un réflexe purement défensif, je me recule jusqu'à me cogner contre le mur. Son visage m'apparait avec un ton neutre et blasé -ces deux adjectifs reviennent inlassablement. Ses yeux possèdent une caractéristique que je ne sais décrire ; un contraste entre l'expression qu'il fait paraitre, et les sous-entendus de la lueur qui brille dans ses iris.

Mes bras se lèvent, cherchant à se protéger d'une force invisible. Ses mains glissent contre les miennes pour me les agripper fermement. Il les écarte avec une lenteur démesurée. Je n'arrive plus à calculer le moindre de ses gestes. Mon cerveau n'est plus apte à réfléchir, embrumé dans des sensations plus étranges les unes que les autres.

Ses yeux continuent de me fixer, mes joues s'empourprent, chauffent. Son visage se rapproche et ses lèvres se collent contre les miennes. Ma respiration se coupe dans un spasme soudain et brusque. Je n'arrive plus à bouger.

Mes doigts se tendent lourdement entre ses mains et mon corps se tord sous un sentiment étrange. Je secoue doucement la tête, totalement perdue. Puis, reprenant peu à peu mes esprits, je le repousse en pressant nos mains contre lui. Son baiser s'accentue, et il refuse de me lâcher. Dans un dernier mouvement, mes lèvres s'entrouvrent et mes dents viennent mordre sa lèvre inférieure.

Il se recule violemment, lâchant toute emprise sur moi. Ma respiration coupée jusqu'ici reste irrégulière et saccadée. Je passe mon poignet contre ma bouche, dégoutée. Je l'aperçois regarder sa main parsemée de gouttelettes de sang. Un filet de sang coule le long de son menton. Mes sourcils se froncent, et ma respiration irrégulière engendre un sentiment de rage. J'allais hurler, mais une voix retenti.

- Ren, Ace, vous êtes là ? (les pas s'approchent) Ah, oui ! s'écrit Luffy en nous voyant. Oh mais... Ace, tu saignes !

Luffy accourt vers son frère et l'observe surpris. Ses bras s'agitent dans une danse de panique. Ace croise à nouveau mon regard, et un sourire perturbant vient étirer son visage.

- Je me suis cogné. Ren est venue m'aider. Pas vrai, Ren ?

Ma colonne vertébrale est soumise à un long frisson. Ses yeux plaqués sur moi emprisonne ma rage, et la transforme. J'aimerais avouer la vérité, mais une aura m'en dissuade. Je me sens oppressée, enfermée dans une pièce où il est impossible de s'échapper. Mon regard se baisse et je mordille mes lèvres. J'allai regretter amèrement les mots qui suivent.

- Oui, c'est vrai. 

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