1. Mason - Arrivée en ville

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Hello ! Hello ! 

Après avoir pris une petite pause de publication sur wp après la fin de Blue Blurred début 2020, me revoilà avec une nouvelle histoire, entre Grenoble et Megève, parfait pour la fin d'hiver ! J'espère que cette petite plongée dans le monde du sport de haut niveau avec en première ligne le hockey sur glace et le patinage artistique va vous plaire car moi je suis déjà fan de Mason et Grace. J'espère qu'ils vous plairont !


1. Mason – Arrivée en ville

Je suis descendu pour gagner.

C'est bien la seule raison de ma venue dans les plaines. Si le hockey n'était pas aussi important à ma survie mentale, je me serais sans doute acheté un chalet dans les hauteurs afin d'y vivre tel un ermite. A la place, je me retrouve coincé dans ma voiture, au milieu de dizaines d'autres véhicules. Je soupire, comme d'habitude, Grenoble est bouché. Je mets une demi-heure rien que pour entrer dans la vie et je perds patience quand je m'aperçois que ce n'est pas mieux une fois passé le panneau de bienvenue. Je déteste attendre comme un con derrière mon volant.

Plus les minutes passent, plus je comprends que je vais devoir changer de direction. J'avais prévu de passer à l'appart déposer mes cartons mais à ce rythme, j'aurais tout juste le temps de monter les marches. Ça ne me fait pas faire un vrai détour, le club m'a aidé à trouver un logement près de la patinoire pour que je ne perde pas de temps dans les trajets. Pour autant, même si c'est tout près, je n'aurais jamais le temps de faire l'aller-retour. Déjà que je vais arriver tout juste alors que j'avais prévu d'arriver à l'avance, histoire de faire bonne impression et de prendre mes marques dans les vestiaires. Ne pas courir partout pour arriver ensuite essoufflé sur la piste. Ça m'embête, j'ai toutes mes affaires dans le coffre. Pas qu'elles soient nombreuses mais elles remplissent quand même l'habitacle. Déjà que je me sens à l'étroit ici.

— Apprends à conduire.

Je grogne dans ma barbe alors que mes doigts tapotent le volant de plus en plus fort alors que je ne cesse de jouer avec les pédales. Frein, accélérateur, embrayage, frein de nouveau. C'est un cycle infernal, je déteste vraiment rouler en ville. Je rêve de grands espaces alors que je viens seulement de les quitter. Il va falloir m'y faire, j'ai choisi d'être ici.

Une vingtaine de minutes plus tard, je me gare enfin sur le parking du centre. Ça valait le coup de se lever à l'aube pour partir plus tôt... J'entends déjà Max me dire : « je te l'avais bien dit, tu aurais mieux fait de partir hier soir et de passer la nuit à Gre' ». Il n'a pas tort mais je n'avais pas envie de passer la soirée à faire les cent pas dans mon appartement. J'ai préféré observer les sommets d'en haut, avant qu'on ne me traîne à la fête improvisée pour mon départ. Il ne plaît pas à tout le monde, je sais très bien que certains pensent que je les ai trahis en acceptant la proposition de Grenoble. Tout gagner dans son club formateur ou partir pour la réputation des grandes villes, quitte à rester sur le banc toute la saison ? Ça m'a occupé tout le début d'été avant que je ne prenne finalement une décision. Ça a bien fait jaser que je parte. Il a fallu faire du tri parmi toutes ces voix qui ne demandaient qu'à s'exprimer pour n'écouter que la mienne.

Sac de sport sur l'épaule, capuche sur le crâne je contourne le bâtiment pour monter les quelques marches. L'air me paraît lourd, plus chaud, empreint de pollution. J'ai l'impression d'étouffer ici alors que ça ne fait même pas une heure que je suis en ville. Je le savant, en acceptant la proposition du club, que ça ne serait pas facile. Me retrouver dans une cuve, entouré des montages, plutôt que d'être en haut n'a jamais été un rêve mais j'ai fait un choix et je vais devoir l'assumer. J'ai choisi de faire passer certaines priorités avant d'autres.

J'aurais pu rester à Megève. Ils auraient été ravis de me garder. J'étais leur meilleur joueur, j'aurais eu tous les honneurs à y rester fidèle plutôt que de venir me frotter aux plus grands. Après tout, c'est le club qui m'a fait grandir et qui m'a poussé à me dépasser. Ils m'ont appris les bases, l'esprit de jeu, les mouvements stratégiques, les valeurs du hockey. Ici, je vais confronter le meilleur de la ligue sans garantie d'être sur la ligne avant. Je vais même sans doute être mis de côté un petit moment, le temps de faire mes preuves. Or, je n'ai jamais eu la réputation d'être très patient et il va falloir que je prenne sur moi pour ne pas forcer les choses.

Je prends une dernière grande inspiration pour trouver le courage qui me manque avant de pousser la porte d'entrée. Le hall est impressionnant. Je suis déjà venu ici pour signer les papiers, parler avec le coach, découvrir les équipements mais l'endroit ne cesse de m'impressionner et de me rappeler que les belles années des clubs alpins en altitude sont derrière nous. Mon père avait raison, le hockey a grandi ailleurs, loin des patinoires naturelles. Plus près des portefeuilles des investisseurs.

Pas besoin de se plonger dans leurs livres comptables pour comprendre que le budget est deux à trois fois supérieur ici, rien qu'à la tête du bâtiment, futuriste, dessiné autour des deux pistes de glace. Pas étonnant qu'ils raflent tout. Deuxième du classement, ils se battent chaque année pour le titre de champion quand, en haut, on se battait pour rester en Magnus. On m'a recruté pour insuffler du renouveau qui devrait les permettre de se hisser enfin sur la première place du podium. Les dirigeants me l'ont bien fait comprendre quand ils m'ont tendu mon contrat. Ils attendent beaucoup de moi et ça ne me fait pas peur. J'aime avoir de grandes responsabilités sur les épaules. Je fonctionne mieux sous la pression, j'ai tendance à trop me reposer sur mes lauriers sinon. J'ai besoin qu'on me challenge, qu'on me pousse dans mes retranchements, qu'on sache tirer le meilleur de moi pour que je vise plus haut, plus loin et que j'atteigne les étoiles.

— Jeune homme !

Pris par mes réflexions, je n'ai pas fait attention à ce qu'il se passait autour de moi, me dirigeant directement vers l'aile gauche du centre. Délaissant mon écouteur, je me retourne vers la personne qui m'interpelle. Le vigile me regarde, inquisiteur. Je ne pensais qu'à rejoindre les vestiaires de hockey et j'en ai oublié l'accueil et le fait que la patinoire n'est pas réservée qu'aux sportifs de haut niveau. Je lui montre l'intérieur de mon sac sans faire d'histoire, tout en lui précisant que je suis un des nouveaux brûleurs de loups. Il se contente de hocher la tête et de m'indiquer le chemin à suivre. Je replace l'écouteur, remets la lanière du sac sur mon épaule, le remercie et pars dans la direction annoncée, contournant la patinoire loisir pour arriver à celle qui m'intéresse.

Déjà l'air me paraît plus respirable alors que je retrouve la glace. C'est le seul endroit, outre la montagne, où je me sens vraiment chez moi, et je ne m'en éloigne jamais beaucoup. J'ai toujours un truc à faire : peaufiner ma technique, glisser jusqu'à trouver la vitesse parfaite, expérimenter l'impact sur les vitres pour éviter les trop grosses blessures. Oui, je pourrais passer ma vie ici.

Les gradins rouges sont vides, la salle est immense et je peux déjà imaginer la ferveur des matchs ici. L'adrénaline grandit en moi et me confirme la raison pour laquelle je suis venu ici. Je veux affronter les meilleurs de la ligue. En faire partie. Je veux que mon nom soit scandé par toute cette salle alors que je viens de marquer.

— Mason ! Par ici ! 

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