5. Mason - jogging matinal

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Nouveau jour de confinement, nouveau chapitre ! 

Les choses se mettent en place petit à petit !

5. Mason – Jogging matinal

Les rayons du soleil me réveillent bien avant que mon téléphone ne le fasse. J'ai du mal à me repérer en ouvrant les yeux, ne comprenant pas tout de suite où je me trouve, m'attendant à faire face au poster de Philippe Bozon, vestige de mon adolescence. Mais aucune trace du premier hockeyeur français à intégrer la NHL. Je n'ai pas encore pris mes marques dans cet appartement, je n'ai rien fait pour, en même temps. Je ne suis quasiment pas ici et mes cartons ne sont même pas déballés.

Je ne suis venu ici qu'une fois, avant d'emménager, avec l'agent immobilier et un mec du club, pour m'assurer que le logement était décent. Je n'étais pas très exigent. Je voulais un logement près du centre, quelque chose de pas trop grand, juste assez pour mes affaires et ma carcasse. J'ai un bon salaire, j'avais le choix mais je ne voulais pas quelque chose d'immense. Il n'y aura que moi ici, pas besoin de se perdre dans son propre chez-soi. Ils m'ont trouvé le parfait compromis. Une chambre à part, une cuisine qui ne risque pas de servir à grand-chose sinon à me préparer des pâtes, un salon qui ne recevra pas beaucoup de monde et un bureau que je compte transformer en salle de muscu.

Certains meubles attendent d'être montés. Je me suis occupé du plus important les deux premiers jours ici. Le canapé, le lit, la table basse. Je n'ai pas le temps pour m'improviser bricoleur du dimanche. J'aurais dû prendre un meublé à la place. Avec des rideaux, pour éviter d'être réveillé trop tôt.

Les mains en appui derrière mon dos, dans une vaine tentative de lever, j'essaie d'émerger mais ce n'est pas simple. Je me suis réveillé en plein cycle et mon esprit est encore embrumé. Pour couronner le tout, mon corps se rappelle à moi alors que je tente de sortir de mon lit. Je suis surpris d'avoir des courbatures. Ce n'est pas faute d'avoir insisté sur les étirements à l'entraînement et d'avoir continué le sport pendant l'été afin d'éviter une reprise difficile. D'habitude, je m'en sors plutôt bien même si, évidemment, il y a toujours des muscles que le hockey exploite à l'inverse des autres sports que je pratique.

Je mets ça sur le compte de cette période de transition si particulière. Au lieu de prendre du temps pour refaire le plein d'énergie, mentale et physique, j'ai fait des aller-retours entre Megève et Grenoble pour signer des papiers, rencontrer le coach, trouver un appartement, passer des commandes de meubles. Je ne me suis sans doute pas remis de la saison précédente, comme il aurait fallu. J'ai certes diminué l'intensité des entraînements mais je n'ai pas récupéré des tensions, je m'en suis rajouté, me prenant la tête avec cette décision et ça a commencé bien avant la période de récupération. La question s'est posée le jour où mon coach m'a demandé de venir dans son bureau et qu'il m'a parlé de ce recruteur de Grenoble qui aurait flashé sur moi. Si partir ailleurs a toujours été une option que je gardais dans un coin de ma tête, je ne pensais pas qu'on viendrait me chercher. A la place de faire la liste des points positifs et négatifs de ce qu'il s'était passé cette année, je me suis retrouvé à lister les pour et les contre d'un départ de la montagne.

Je dois pourtant me lever. Il est peut-être tôt mais si je traîne au lit, je vais finir par être en retard et arrivé tout ramolli à la séance d'entraînement. Il faut que j'aille courir. Je n'ai jamais manqué un jogging matinal, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. La motivation est moindre quand il s'agit de parcourir la ville.

Je soupire, ça ne fait même pas trois jours que je suis ici et courir en montagne, faire face aux sommets et à leur neige éternelle, même en été, me manque. La perspective de la vue était une bonne source de motivation pour se lever à l'aube. Je tends mes bras vers l'avant, croise mes poignets, tirant sur les muscles tendus, avant de sauter hors du lit.

Je me contente d'une toilette rapide et d'un grand verre d'eau avant d'enfiler un grand tee-shirt noir à manches longues et mon pantalon de jogging. J'hésite à passer un sweat. Sans ma combinaison complète de hockey, je peux être assez frileux, le temps de l'échauffement. Mais je me rappelle le soleil qui se lève, je vais vite avoir chaud et je n'ai pas vraiment envie d'être encombré d'un pull pendant ma course. Courir a toujours été synonyme de liberté, parcourir les chemins sinueux, ne pas avoir à suivre d'ordres, aller là où le vent me mène. Aujourd'hui, ça va surtout me permettre de découvrir la ville. Je ne connais Grenoble que pour y être venu en voiture, je ne me la suis encore jamais appropriée. Ce n'est peut-être pas essentiel de bien connaître la ville pour faire une bonne saison mais s'y sentir un minimum bien serait un bon départ. Et pour l'instant, on est plutôt partis du mauvais pied, elle et moi.

Je prends à peine le temps de lacer mes chaussures, un genou à terre, ni de fermer les trois serrures de ma porte d'entrée. Elle est en bois, la structure ne tiendrait de toute façon pas, malgré la triple sécurité, s'il venait l'idée à un cambrioleur de venir fouiller chez moi. Je dévale les escaliers en pensant que je ne suis pas prêt à me lancer dans de grands travaux et je quitte la résidence sur une petite foulée.

Le premier kilomètre est le plus dur. Je prends la direction de la patinoire pour découvrir les alentours et je suis plutôt déçu par ce que j'y trouve. C'est une zone commerciale. Je fais face à un grand centre commercial et à pas mal de béton. Il n'y a pas un chat dehors, et c'est sans doute le seul point positif à s'être levé aussi tôt. Peut-être que je ne dois pas régler cette histoire de volets.

Je ne vais pas tenir mon rythme habituel si je reste en ville, et les courbes des Alpes, au loin m'appellent. Elles sont bien sûr trop lointaines pour que je les atteigne mais elles m'offrent un beau panorama et me motivent à me diriger plein sud, suivant la ligne de tram, avec des espoirs de verdure. Je tombe rapidement sur un grand parc dont l'exploration m'occupe pour la demi-heure restante. Je rentre chez moi, plein de transpiration. J'ai à peine le temps de passer sous la douche, et d'avaler mes flocons avec du lait, sans même les chauffer. Je devrais prendre plus de temps mais je me suis un peu perdu sur le chemin du retour et je suis pressé de retrouver la patinoire. Je ramasse mes affaires pour les fourrer dans mon sac, resté sur le canapé hier soir. Je prends déjà des mauvaises habitudes alors que je sais très bien que je n'aurais clairement ni le temps, ni l'envie de faire le ménage à fond tous les jours. Il va falloir que je prenne sur moi pour ne pas transformer cet appartement en déchetterie en un temps record. J'en serais capable tout en n'étant là que quelques heures par jour, un véritable exploit !

Je passe une main dans mes cheveux mouillés, essayant de les ordonner un minimum avant de partir à pied jusqu'au centre. Aujourd'hui, on commence par une séance hors glace. Au programme, renforcement musculaire, exercices spécifiques sur certaines parties du corps, cardio, et amélioration de l'endurance. Je déteste ces séances sur machines mais je sais à quel point elles sont essentielles. 

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