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Équipe 3 : @Etincelle394, @0Hakuma0 & Pauline

TW : tentative de suicide, mort



Je me dirige vers le bar, la mort dans l'âme, les yeux cernés, sûrement rougis par mes pleurs.

Je me pose sur une chaise, à l'extérieur, la lune beaucoup plus claire que mes pensées se trouvant juste au-dessus de moi. Cette belle lune brillante toujours là pour accompagner ceux qui ne veulent plus avancer...

Je me laisse hypnotiser par les vagues qui frappent le sable avec une régularité parfaite. Ce son apaise le désordre qui règne dans tout mon être. Malheureusement, la douleur qui me serre le cœur m'empêche de profiter pleinement de la plénitude de ce cadre onirique.

Un serveur vient à ma table, je prends l'alcool le plus fort sur leur carte, quitte à boire quelque chose autant le faire bien. Cette lune brillante, je place les yeux sur elle. Je pose mon téléphone sur la table, l'écran s'allume m'éclairant presque autant plus que cette sphère, une notification fait briller mon écran, plus de quatre-vingts messages et quelques appels signés par ma mère.

Je connais très bien la raison de ses appels, tout ça pour me rappeler la situation qui chamboule mes pensées et je ne veux pas que le monologue mental recommence, j'aimerais oublier...

Des flashs de cette nuit passent devant mes yeux de manière incontrôlable. S'en est trop pour moi, je balaye une énième larme traîtresse qui a roulé sur ma joue et chasse cette pensée de mon esprit.

Le serveur apporte mon verre et immédiatement je m'en empare pour en prendre une gorgée. L'alcool coule dans ma gorge me brûlant. La douleur remplace enfin celle que je ressens comme un poids sur ma poitrine. Je lâche un soupir triste et retourne mon téléphone laissant la lune seule lumière de ma triste soirée.

Le soleil couché dans le profond océan,
Sa place à la lune a laissé rapidement.
Tu es parmi les étoiles de cette calme nuit,
Te rejoindre, mon plus grand souhait de cette vie.

La mer tranquille vague après vague va se jeter,
Abandon de soi sur le sable blanc côtier,
Régularité mélodique, harmonie parfaite,
Elle crée mélancolie parmi les rires et fêtes.

Dans la nuit noire enfin je m'enivre et respire,
Je suis décidé, je n'ai plus à réfléchir.
La nuit, belle obscurité, pareille à mourir.

Je repense à ma vie, à la sienne si belle,
C'est trop tard elle n'est plus, oh faucheuse cruelle !
Ainsi que la mer, je ne suis plus. Tout comme elle.

Je regarde le ciel, ces quelques vers qui m'ensorcelaient, qu'elle aimait répéter. Il tourne en boucle dans ma tête comme cette soirée. J'aimerais te rejoindre pour m'excuser. Une étoile filante passe devant mes yeux, comme pour se faire remarquer. Je recommande un verre, c'est décidé. J'ai envie de m'envoler.

Mes yeux se perdent dans des points de lumière qui semblent me guider tel qu'elle le faisait. Quel sombre idiot je suis, mais c'est trop tard pour le réparer, elle s'en est allée. Je te reverrai, et après t'avoir rassurer je m'excuserai. Je regarde le vague océan, éclairé par cette dame d'argent. Me noyer ? Impossible, les vagues me ramèneraient au sable avant même que j'ai le temps de perdre mon souffle.

Le serveur vient à ma table pour déposer mon verre, je le regarde sans dire un mot. Provoquer une bagarre avec lui en priant pour qu'il me frappe à la tête et que je ne me relève pas ? Je soupire, réalisant que cette idée à une très faible chance de réussite.

Je prends une cigarette dans ma poche et l'apporte à ma bouche. Je l'allume d'un geste rapide avec mon briquet et je prends la première respiration toxique que m'offre cette chose. Me tuer à petit feu est bien trop long.

Je laisse la flamme du briquet danser un moment et mes yeux se posent sur l'alcool dans mon verre où le reflet de la lune danse comme cette flamme étincelante. Me brûler ? Me jeter la boisson au visage et allumer le briquet ? Cela risque de ne pas marcher et je ne veux pas devoir recommencer. Je souffle sur la flamme, comme pour annuler l'idée et je remets le briquet dans ma poche. Mes doigts effleurent une boîte que je pose désormais sur la table. Je la regarde, cette boîte de médicaments que j'ai achetée ce matin pourrait très bien faire l'affaire. Un sourire apparaît sur mon visage, le premier de la journée. Je ne vois pas comment cette idée pourrait être contredite.

Et si ce médicament rond comme la lune,
Éteignait ma petite vie de fortune ?
Si je le prenais,
Qu'est-ce qui changerait ?
Si je fermais les yeux,
Avant de rejoindre cet astre dans les cieux ?

Comment pourrais-je résister,
À ce moment que j'attendais ?
Toi que j'ai laissé partir,
Pas d'inquiétude, je vais revenir
Pour m'excuser,
Et essayer de me faire pardonner.

Comme tout est différent à travers
Ce joli verre.
La lune paraît si proche,
Elle était même dans ma poche.
Inoffensif, semble ce petit rond,
Mais délicatement et sans pression

Il me fera quitter ce monde
Qui me juge ? Qui me sonde ?
Si seulement j'avais pu être à sa place
J'aurais tout donné pour qu'elle soit là, en face.
Je regrette tellement nos derniers mots,
Je ne trouve même plus le repos.

Chaque nuit je me réveille et y repense,
Quand je vois une moto je suis en transe,
De peur qu'un malheureux comme moi,
Ait abandonné un joli petit minois.

Je regarde les gens aux alentours, parfois seuls, parfois en couple, et me demande comment cette journée aurait été si nous ne nous étions pas disputés. Peut-être quelqu'un d'aussi perdu que moi nous aurait vu, et pensé comme moi. Mais je n'aurais sûrement pas pu le comprendre et il serait parti, comme je vais le faire aujourd'hui. Il nous aurait envié, puis aurait reporté son attention sur autre chose : d'autres personnes ou bien ses lunes en boîte. Personne n'aurait compris sa détresse, et personne dans ce bar ne l'aurait remarqué. Ils auraient tous ri et pensé à un lendemain qui n'existe pas pour les gens comme moi.

Les solitaires dans ce bar se font rares au fur et à mesure que la soirée avance : ils finissent par rejoindre quelqu'un ou restent seuls et heureux, contrairement à moi. Du coin de l'œil, j'aperçois une jolie fille rentrer, regardant ses pieds. En l'observant plus intensément, je me rends compte qu'elle a les larmes aux yeux. Je devrais aller la voir et la réconforter, personne n'a envie de deux étoiles prématurées le même jour. Mais je ne le fais pas. Je ne voudrais pas la rendre encore plus déprimée à cause des mauvaises ondes que je dégage. Mais intérieurement, je suis soulagé de ne pas être seul, et j'espère que l'on se retrouvera rue des étoiles, la troisième après Jupiter. Je ne sais même plus si je veux retrouver ma bien-aimée. J'appréhende le moment, et j'espère qu'elle me fera visiter la voie lactée.

J'aimerais être une étoile filante, pour que quelques enfants fassent un vœu en me regardant. Je sais que je ne le mérite pas, je ne suis pas un exemple. Mais je continue d'espérer certaines choses. Comme avoir une bonne mort, à défaut d'une bonne vie.

J'entends le bruit d'une moto et je baisse machinalement la tête, cruel fut le sort...

Je lève la tête vers la lune et j'ai l'impression de la voir au-delà de cette lumière grisâtre. Je me pris à rêver de lui dire quelques mots comme j'avais l'habitude de lui parler le soir pour qu'elle s'endorme. Telle une berceuse je lui parlais et elle se laissait partir dans les bras de Morphée.
Et voilà que je chantonne...

La sentence fut tienne,
Mais le délit mien,
Le silence remplace l'harmonie.
Mais dans ta stupeur, je t'envoie une chanson
Et je te tiendrai compagnie.
Pour qu'enfin tu trouves le sommeil profond,
Bercée par cette douce mélodie.
Repose-toi princesse,
Bonne nuit ma chérie,
Que cette lune t'embrasse à ma place.
Portez-lui ma berceuse, vents de la terre,
Qu'elle traverse le temps et l'espace.
Emportez aussi la fraîcheur de la nuit et avec elle tous mes regrets.
Je t'aime bien plus que tu ne le crois,
Pardonne-moi pour ma brutalité.
Toutes ces années devant nous sont à craindre, je le crois.
Je n'ai jamais imaginé leur faire face sans toi.
Je t'aime, tu me manques, toi si loin de mes bras.
Que tous tes rêves soient doux cette nuit,
Saine et sauve au clair de lune qui est ton lit.
Que tu ne connaisses plus ni la souffrance ni la peur.
Et je m'envolerai pour venir te voir.
Pas plus loin que ce soir...

Mon regard passe à nouveau sur la moto et l'accroche. Ce ronronnement si significatif du moteur me rappelle celui de ta propre moto. Tu aimais tant rouler aussi vite que le son à travers rues et maisons. Aujourd'hui l'objet de ton amour est devenu celui de ma haine. Ta moto n'est plus de même que ta vie. Ton amour pour la moto par ma faute t'a fait franchir la porte. Plus de retours en arrière possible, c'est fini, c'est à mon tour de venir.

Un voile passe devant mes yeux et je nous revois tous les deux, ensemble main dans la main jurant qu'à l'avenir nous serons deux. Pourtant séparation il y a eu, deux nous étions et seul je reste aujourd'hui. Je suis responsable de ce mal et je le réparerai. Une larme solitaire dévale ma joue, larme de culpabilité, de désespoir et d'espoir, espoir de te revoir et d'un redevenir deux. Ta mort est ma faute et je la payerai de la mienne.

Je regarde à nouveau la boîte de médicaments. Encore un effort et je serai à tes côtés ma belle, attends moi encore un peu et j'arrive. La boule au ventre, je sors chaque gélule du paquet une par une avec minutie. Je gagne du temps cherchant le courage. Il en faut du courage pour aller trouver la grande égalisatrice mais pour toi je le ferai, pour toi je ferais tout.

Chaque gélule disposée dans ma main, je respire un grand coup. Plus de peur à avoir, plus rien ne me retient désormais maintenant que tu nous as laissé.

D'un geste brusque, j'avale toutes les gélules avec la fin de mon verre. Personne ne fait attention à moi, triste et solitaire, parmi les rires et les joies. Je me lève de ma chaise comme l'âme en peine que je suis laissant largement de quoi couvrir le prix de ma boisson. Mon regard posé sur la lune, je me dis que c'est bientôt fini et que je la retrouverai pour l'éternité. Je pourrai lui faire mes excuses, la supplier à genoux de me pardonner notre dispute. Encore une fois je pourrais la serrer dans mes bras et lui dire que je l'aime.

Je passe à côté de la moto vide de son propriétaire la caressant du bout des doigts au passage d'un œil distrait. Mon regard se pose encore une fois sur l'océan et la lune. La lune si belle se reflétant sur l'eau pure de la mer. Je ne veux plus attendre, je ne peux plus attendre. Il faudra du temps au médicament pour faire effet, cependant moi je te veux tout de suite.

Je m'avance sur la plage sans plus faire attention à mes chaussures qui s'enfoncent dans le sable. Je marche rapidement sur la plage et rejoins la mer pareil à un drogué qui attend sa dose. Tu es ma dose, te retrouver m'est devenu vital.

Je suis soulagé, enfin je vais la rejoindre, la lune... Encore tout habillé, l'eau m'arrive déjà à la taille. Je nage comme un acharné, comme un fou, vers le reflet de cette lune dans l'eau bleue de plus en plus sombre. Dans le ciel, se mélangent à la lune des lumières colorées. Un feu d'artifice. On dirait que le monde fête mon départ, heureux de me perdre. Je sais que maintenant les médicaments pris, je n'ai plus beaucoup de temps avant de rejoindre la lune si belle. C'est là que je veux mourir... avec la lune... et avec toi.

Je te vois, j'arrive. Tu es toujours aussi belle, tellement brillante, tellement étincelante, ton sourire m'avais manqué. Tu avances, et me présentes des planètes inconnues des vivants. Nous faisons une pause près de Saturne, et j'admire ses anneaux que je n'avais jamais vus d'aussi près. J'admire tes yeux, de la même couleur que ses anneaux, tu ouvres la bouche mais j'entends d'étranges voix que je ne reconnais pas.

Que se passe-t-il avec ta voix ? Parfois, j'ai l'impression que c'est un rêve, ou plutôt un horrible cauchemar. Pourquoi mon esprit aurait-il pu inventer tout ça, je suis sans aucun doute avec toi, à contempler les planètes. Je ne me souviens pas de mon passé, c'est comme si tout s'était effacé, les seuls fragments restants sont les moments passés avec toi. Des magnifiques moments.

Chaque jour, j'entends ces horribles voix, et si je me concentre sur elles, elles brouillent mon esprit, c'est comme si, si je les écoutais tu commencerais à t'effacer, ses voix atroces accompagnées d'un fond sonore, ce fameux bip répétitif, mais ses voix n'ont pas à m'inquiéter si je ne m'intéresse qu'à toi. Je préfère penser à tous les endroits de la galaxie que je voudrais explorer. Avec ta main dans la mienne. Une douleur au crâne arrive et tu commences à devenir trouble, je n'arrive plus à te regarder, ta beauté devient floue. Mes yeux se ferment malgré mon envie de les garder ouverts, j'ai beau lutter, je ferme les yeux.

Lorsque j'arrive à ouvrir les yeux, je suis ébloui par une vive lumière blanche. Que se passe-t-il ? C'est donc ça l'au-delà ? Voici ce que vit ma bien-aimée quand je ne la vois pas ? C'est donc la partie immergée de l'iceberg du quotidien d'une étoile comme toi et moi ? Je veux fermer les yeux, ne pas partir loin de tes bras envoûtants, pourquoi cette balade aux coins des astres se détruit ? Tellement de questions se pressent dans mon crâne, je n'ai pas le temps de prêter attention au décor, je dois te retrouver.

Après avoir réfléchi pendant quelques minutes, je regarde l'environnement dans lequel je me trouve. Toute la salle est vêtue de blanc, un lit avec des draps blancs, des murs blancs sans aucune décoration, un plafond tout aussi blanc et brillant que cette lune. Je tente de me lever de ce lit sur lequel je suis allongé, impossible, des câbles accroché à mon corps me garde en place, je suis pris au piège dans cet endroit blanc. Où suis-je ? Qui m'a ramassé ? Pourquoi je ne peux pas bouger ? Je sens que je ne peux pas bouger, et ne vois pas l'état dans lequel je suis. Seuls les câbles sont dans ma vision.

Peut-être me suis-je réincarné ? Peut-être ne retrouverais-je pas ma bien-aimée ? Et si elle était l'un des bébés que j'apercevais au parc ? Et si je m'étais planté sur toute la ligne, et que jamais je ne la retrouverais jamais ? Je suis las de toutes ces questions sans réponses...

Malgré mes pensées criant dans mon esprit, j'entends une porte s'ouvrir, un homme vêtu lui aussi de blanc arrive vers moi. J'essaie de me débattre mais je n'arrive pas à me sauver. Libérez-moi de cet enfer, laissez-moi la retrouver. Il me l'a dit posément et je commence à en prendre conscience.

J'étais simplement endormi, cela faisait deux mois que j'étais plongé dans un coma profond, et que c'était un miracle que je me sois enfin réveillé. Un miracle oui... Mais le seul miracle que je veux est empêché par un miracle... Rien que de formuler cette phrase dans ma tête, je me rends compte qu'elle est trop compliquée à comprendre. Peu importe ce qu'il adviendra de mon avenir, je dois mourir et retrouver cette lune brillante qui accompagne toujours la femme de ma vie.

Mon cœur brisé,
Mon cœur réanimé,
Mais mon cœur bientôt sauvé.
Un jour mon cœur, je te retrouverai.




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