Roy Mustang x HopeCypher

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Comme d'habitude, Edward sortit en pétard de chez le colonel. Cet homme avait le pouvoir de faire sortir n'importe qui de ses gongs... y compris moi.

"C'est pas possible pour qui il se prend cet enfoiré?!" s'écria-t-il au milieu du couloir.

Sur-le-champ, Alphonse tenta de le calmer:

"Doucement grand frère, nous ne sommes pas seuls!"

Ed parut enfin me remarquer, il baissa les yeux vers moi et m'adressa un hochement de tête. Mustang l'avait tellement irrité qu'il ne parvenait plus à sourire.

"Alors Edward, tu te laisses encore asticoter par Mustang?"

Le jeune alchimiste me répondit par un grognement qui ne manqua pas de me faire éclater de rire. Ils étaient aussi têtus l'un que l'autre, et dotés d'un aussi mauvais caractère...

"Qu'a-t-il fait cette fois pour te faire perdre ton sang-froid? m'enquis-je avec amusement en me levant et époussetant ma jupe.

-Il s'est encore moqué de sa taille, soupira Al."

J'aurais dû m'en douter.

"Et toi Hope que viens-tu faire chez le colonel? s'enquit-il en espérant dissiper la fureur de son frère.

-Je viens lui faire mon rapport, il m'avait envoyée arrêter un de nos hommes."

Al hocha la tête et n'insista pas, il savait que je ne pouvais lui dévoiler davantage.

"Qu'allez-vous faire à présent?"

Edward, calmé, jeta un coup d'oeil à son petit frère, coincé dans son armure. Ses yeux dorés étaient toujours troublés par le même voile; celui de la culpabilité.

"On va repartir à la recherche de la pierre philosophale."

Je hochai la tête et me contentai de leur souhaiter bon courage. Je ne pouvais pas leur avouer à quel point je trouvais leur quête vaine. Pour moi, la pierre n'existait pas; et ces enfants s'en rendraient compte un jour ou l'autre... Je chassai les frères Elric de mon esprit et pris une profonde inspiration. C'était à mon tour de faire face à Roy Mustang. Je le connaissais depuis longtemps mais il m'intimidait tout autant qu'à notre première rencontre... Je frappai trois coups et à l'autorisation de Mustang, entrai. Comme d'habitude il était installé derrière son bureau, les bras croisés:

"Installe-toi Hope.

-Je n'ai pas besoin de votre autorisation pour le faire."

Idiote. Je ne pouvais m'empêcher d'être aussi cinglante, c'était comme un réflexe dont je ne parvenais pas à me débarrasser. Peut-être un mécanisme de défense? Mustang lui, parut comme d'habitude amusé de mon répondant:

"Alors dis-moi, comment s'est passé cette mission?

-Parfaitement bien! Je n'ai eu presque aucun problème.

-Presque? s'enquit-t-il.

-Ah vous vous inquiétez pour moi? Comme c'est prévenant, ricanai-je."

Mon ton ironique cachait cependant une réelle joie, ainsi mon colonel se préoccupait de ma santé, comme c'était adorable! Imperturbable, il haussa les épaules d'un air indifférent:

"Tu es un bon élément Hope, il serait dommage de te perdre.

-Vous êtes vraiment sans cœur des fois colonel."

Les autres ne semblaient être parfois pour lui que des outils, même ses as. Et c'était une part de lui qui m'effrayait franchement. Je balayai la pièce du regard et sans ambages lançai:

"En parlant de cœur, votre copine n'est pas là?

-Laquelle? répliqua-t-il d'un ton léger."

Immédiatement, je le fusillai du regard:

"Vous êtes vraiment une tête à claques colonel."

De nouveau il éclata de rire :

"Allons Hope, tu ne voudrais pas perdre ta montre d'alchimiste d'état pas vrai? Fais-moi plutôt ton rapport au lieu de te mêler de ma vie personnelle.

-Vous pouvez faire ce que vous voulez de votre temps libre et avoir le nombre de filles que vous souhaitez je m'en soucie comme d'une guigne, mentis-je éhontément."

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et enchaînai avec ma déclaration. C'était toujours le même numéro entre nous, j'essayais tant bien que mal d'en savoir plus sur lui mais il me repoussait. Il me gardait à distance et ça m'attristait. J'aurais voulu être comme Risa  qui semblait extrêmement proche de lui. Après tout ce n'était pas étonnant, ils passaient tout leur temps ensemble puisqu'elle était son garde du corps et Risa était jolie en plus d'être intelligente et gentille. Tout le monde l'adorait, y compris moi. Ce ne fut qu'au bout de deux longues minutes que je remarquai que Mustang ne me quittait pas des yeux. Je parlais, et il ne prenait pas de notes, ne regardait pas distraitement par la fenêtre, il me fixait de ses orbes onyx. Je sentis mes joues s'empourprer et mon cœur accélerer. Il était si beau... Ses cheveux noirs de jais tombaient sur son visage pâle aux traits réguliers, sa joue était appuyé contre sa paume et il semblait boire chacune de mes paroles. Je déglutis difficilement et détournai le regard. Une fois mon rapport terminé, le silence s'installa. Un silence qui me parut lourd mais que Mustang ne perçut probablement même pas. Lorsque je relevai la tête vers lui, il se mordillait la lèvres inférieure, le regard perdu dans le vide.

"Bien, s'exclama-t-il soudain. Merci Hope ce sera tout pour le moment!"

Je lui répondis par un hochement de tête et alors que je saisis la poignée il lança:

"Au fait à 20 heures Risa, Havoc, Fuery, Breda, Falman et moi allons boire un verre tu veux venir?

-Vous n'invitez pas les frères Elric ou le général Armstrong?

-Edward est bien assez irritant au naturel, je ne veux pas le supporter ivre, ricana Mustang. Et Armstrong est en mission. Alors Hope viendras-tu?

-Je vais y réfléchir, répondis-je évasivement."

Puis, juste avant de fermer la porte derrière-moi m'exclamai effrontément:

"Mais si c'est pour avoir à supporter votre sale tête c'est hors de question! Vous êtes déjà bien assez arrogant sans alcool dans le sang!"

Au moment où je fermai la porte, j'entendis un objet s'écraser avec violence contre le bois. Je parvenais toujours à l'embêter...

Une fois chez moi, je me laissai tomber sur le lit, vidée de mon énergie. Presqu'immédiatement, Croquette vint s'installer à côté de moi avec force de miaulement.

"Au moins quelqu'un ravi de me revoir, marmonnai-je en lui grattouillant la tête."

J'étais heureuse d'être rentrée. Mes amis m'avaient manqués et même si j'avais du mal à l'admettre, Mustang aussi. Son petit sourire de tombeur, sa voix, son regard perçant tout m'avait manqué chez lui... Je poussai un profond soupir. Cela m'amenait à penser à ce soir... Avais-je vraiment envie d'y aller? Risa serait là et comme d'habitude les deux là joueraient au chat et à la souris, pendant que je me lamenterais sur mon soeur.

"Je suis affligeante, soupirai-je."

C'était la première fois que Mustang me proposait une sortie de ce genre. Auparavant j'allais seulement boire un verre avec Falman et Breda mais là... Il y aurait une majorité d'inconnus! Je voyais les minutes s'égrener sur la pendule au-dessus de la porte et poussai un gémissement plaintif.

"À ton avis Croquette, que devrais-je faire hein?"

Naturellement seul le silence me répondit. Je tentai une autre tactique; celle de relativiser. Après tout, s'il s'avérait que Risa et Roy passent bel et bien la soirée ensemble tant pis ! Je devais y aller dans l'optique de rencontrer des collègues et non pas de plaire à mon colonel. Un sourire étira mes lèvres: parfait, si je n'espérais pas, je ne serais pas déçue! Animée d'un optimisme neuf, je bondis sur mes pieds et filai sous la douche. Je mangeai sur le pouce et pris le temps de choisir les vêtements adéquats. Il me fallait une tenue décontractée mais pas relâchée, saillante mais pas trop pompeuse... Devant le bâtiment, se trouvait - à mon plus grand soulagement - Brenda et Fuery. Je leur adressai un sourire qu'ils me rendirent, nous commençâmes à discuter et à mon plus grand soulagement, Kain Fuery était très gentil! Immédiatement il me mit à l'aise, si bien que j'avais l'impression de le connaître depuis longtemps. Jean Havoc fut le quatrième arrivant, suivi de Falman, Risa et celui qui nous fit le plus attendre: Roy Mustang.

"C'est pas trop tôt Roy! s'exclama Havoc. Tu t'es perdu en chemin?"

Roy. C'était la première fois que j'entendais quelqu'un l'appeler par son prénom.

"Non je me suis fait abordé par un groupe de femmes que j'ai dû gentiment éconduire, soupira-t-il en affectant un air détaché.

-Pourquoi ça ne m'arrive jamais à moi, geignit Havoc. Arrête d'attirer toutes les filles!

-On devrait y aller il commence à se faire tard, coupa Risa vivement."

Nous acquiesçâmes tous et par petits groupes nous dirigeâmes vers la ville animée, vers les bars. Breda, Falman et Fuery discutaient tous les trois, Risa, Mustang et Havoc également. Soudain je regrettai d'être venue, et me maudis de ne pas être restée au fond de mon lit avec Croquette. Sans crier gare, Havoc ralentit pour marcher à mes côtés, je lui fus reconnaissante de venir me tenir compagnie:

"Tu t'appelles Hope c'est ça? Hope Cypher?"

Je hochai la tête :

"Et toi Jean Havoc? Tu travailles dans quel département?"

À y regarder de plus près, Havoc était plutôt mignon dans son genre... Mais malheureusement il n'était pas le colonel Mustang...

"Comme tu peux t'en douter je travaille pour Roy. Crois-moi des fois je le regrette, non seulement il a un sale caractère mais en plus quand je suis avec lui, les filles ne voient que lui!

-Je t'entends Havoc! "

Mustang vint à notre hauteur, à mes côtés et s'exclama:

"Ne me critique pas avec Hope, elle sautera sur l'occasion.

-Enfin ce n'est pas mon genre, répondis-je avec un sourire innocent. Et puis je n'ai pas besoin de lui pour ça vous savez.

-Tutoie-moi Hope ou tu feras tâche dans la décor, ordonna-t-il en croisant mon regard.

-Si je fais tâche je peux repartir, répliquai-je.

-Sûrement pas, je veux que tu restes avec nous."

Je sentis mes joues s'empourprer et détournai les yeux. Sa phrase résonnait dans ma tête et la voix de Havoc se plaignant d'être hors de la conversation ne me parvint que de loin. Nous marchâmes quelques minutes encore avant de trouver enfin un bar qui convenait à toute l'équipe. Nous nous installâmes tous. Et était-ce le hasard ou voulu; impossible de savoir mais j'étais bloquée entre Mustang et Havoc avec Risa juste en face de moi, qui m'adressa un regard indéchiffrable. La conversation allait de bon train, et à la quatrième tournée, nous nous savions tous légèrement enivrés.

"Et là elle m'a répondu qu'elle préférait les hommes davantage comme son frère; ça m'apprendra à ne pas me méfier! C'est la famille Armstrong après tout à quoi je m'attendais?"

Tout le monde éclata de rire à l'histoire d'Havoc; décidément le pauvre il n'avait pas de chance avec les femmes:

"Courage, tu finiras par trouver une fille qui te correspond, assurai-je soudain plus sérieuse. Je suis bien placée pour te comprendre, j'ai moi-même la poisse concernant le sexe masculin!"

Cette dernière information parut l'intéresser car il proposa subitement:

"Tu veux qu'on aille s'en griller une dehors?"

Je n'étais pas une fumeuse mais ne refusais pas une petite cigarette de temps en temps... Aussi j'acceptai.

"Où allez-vous tous les deux? s'exclama Mustang en nous voyant nous lever.

-Calmez.. Calme-toi colonel, on va juste fumer on revient pour payer nos consommations, raillai-je."

Il nous jaugea étrangement mais ne dis rien, se contenta de hausser les épaules avant de se replonger dans sa conversation avec Falman. Je suivis Havoc jusque dehors, l'esprit quelque peu embrouillé. Je sentais l'alcool monter et étais consciente de chacun de mes mouvements. Les discussions me paraissaient plus fortes même si je ne percevais aucune phrase distincte. Dehors, l'air était frais. Je poussai un soupir de soulagement. Nous étions à l'arrière du bar, il n'y avait personne. Un lampadaire diffusait une lumière faiblarde jaunâtre, annihilant la lueur de la pleine lune. Je saisis la cigarette que Havoc me tendit et l'allumai. Le silence entre nous n'était pas dérangeant, et pour la première fois de la soirée je me sentis détendue. Je m'appuyai contre le mur et tirai une bouffée, encore sous les effets de mon quatrième cocktail.

"Alors Hope dis-moi, comment une aussi jolie fille que toi peut-elle rencontrer des problèmes avec les hommes?"

Je rougis au compliment et haussai les épaules:

"Tu exagères. Je ne sais pas quoi te dire, la plupart du temps la personne qui me plaît ne semble même pas me remarquer.

-On est deux dans ce cas-là, les filles que je trouve mignonnes sont toujours intéressées par le colonel. Je sais qu'il a du charme mais c'est quand même sacrément décevant pour moi.

-M'en parle pas de son charme, marmonnai-je."

Havoc poussa un profond soupir, désespéré:

"Oh non ce n'est pas possible, ne me dis pas que toi aussi tu es sous l'emprise de ce démon de Mustang!"

J'éclatai de rire. Démon. Ça lui allait comme un gant.

"Désolée de te décevoir mais ça fait un petit moment déjà."

J'aurais voulu me taire, quelle idée de me confier à un ami proche de Mustang! Mais l'alcool semblait avoir fait disparaître tous mes filtres, je ne pouvais m'arrêter de parler. Et maintenant que je suis lancée, quelle est la différence? Puisque j'ai commencé à me dévoiler autant le faire en entier.

"Pourtant tu n'as pas l'air de l'apprécier... Enfin je veux dire, quand on vous voit de loin, on dirait plutôt que vous passez votre temps à vous chamaillez et que tu le méprises. Tu lui parles avec tellement de hauteur parfois, remarqua Havoc.

-Peut-être mais j'imagine que c'est un mécanisme de défense? Je ne sais pas c'est comme un réflexe. Si je pouvais l'éviter je le ferais tu sais. Enfin pour ce que ça changerait ce n'est pas la peine.

-Comment ça?"

Je pris une profonde inspiration, sentant la tristesse m'étreindre. Non. Ce n'était pas le moment de pleurer, pas devant Havoc, c'était hors de question. Je pris un air faussement dégagé:

"Risa et lui, ce n'est qu'une question de temps... Je vois bien qu'ils se plaisent mutuellement! J'ai plutôt l'impression de me mettre entre eux."

Soudain la porte derrière-nous s'ouvrit et la voix de Roy Mustang s'éleva:

"J'en prendrais bien une moi aussi Jean."

Le regard de ce dernier passa du Colonel à moi. Il sortit deux cigarettes et m'en tendit une:

"Moi je vais aller reprendre un cocktail, s'exclama-t-il d'un ton badin."

Je fus tentée de le retenir par simple frousse de rester seule avec le colonel mais me retins. C'était une occasion que je ne devais pas laisser passer.

"Je ne savais pas que vous fumiez colonel.

-Roy, corrigea-t-il vivement. Nous ne sommes pas dans un cadre officiel Hope.

-Je ne suis pas habituée, pour moi tu es toujours colonel Mustang, soupirai-je."

Il relâcha une bouffée de sa cigarette et se tourna vers moi, me fixant droit dans les yeux:

"Alors, Havoc a le droit de connaître ta vie amoureuse et pas moi? Je vous ai entendus avant de partir, j'aimerais bien avoir un résumé moi aussi."

Je devins écarlate, mais ne détournai pas le regard. Je marchais sur des œufs et il ne fallait pas faire d'erreurs. Je ne voulais sûrement pas que Mustang comprenne mon faible pour lui.

"Tu sais il n'y a rien de bien palpitant, des amours à sens unique et voilà.

-Ah oui, et c'est avec quelqu'un de l'armée?

-Tu n'as pas besoin de le savoir, répliquai-je glaciale."

Ma sècheresse ne fit pas disparaître son sourire goguenard. Gênée, je lançai:

"Parle-moi plutôt de tes relations qui semblent être bien plus mouvementées.

-Tu sais il n'y a rien de plus de bien palpitant, je repousse les femmes et voilà, répondit-il moqueur."

Je reniflai avec amusement. Décidément, il avait réponse à tout...

"Et toi? demanda-t-il subitement. Tu n'as pas répondu à ma question."

Je fronçai les sourcils, son air sérieux était déstabilisant.

"Est-il dans l'armée ou non?"

À chaque mot, il avait fait un pas de plus vers moi. Je levai la tête, il n'était plus qu'à quelques centimètres. Immédiatement mes joues devinrent cramoisies, mon cœur s'emballa, et mon cerveau déjà ralenti cessa tout bonnement de fonctionner. Ses yeux onyx étaient si proches, je me noyais dedans, je m'y empêtrais et ne parvenais pas à m'en extirper. Son parfum flottait dans l'air, un parfum musqué mais agréable. Je sentis son souffle sur ma joue lorsqu'il ordonna:

"Assouvis-donc ma curiosité Hope."

Je déglutis difficilement, et m'apprêtai à me dégager de cette situation aussi inconfortable que délicieuse mais il posa ses bras de part et d'autres de ma tête, contre le mur, m'empêchant de fuir. Je repris une contenance et répondis avec le peu d'esprit qu'il me restait:

"Je ne vois pas pourquoi ça t'intéresse Roy."

Il esquissa un sourire amusé. Ses lèvres. Il suffisait que je me penche pour l'embrasser. Je dus me faire violence pour ne pas les fixer. Le colonel s'apprêta à répondre mais la porte s'ouvrit sur Fuery qui devint rouge pivoine en nous apercevant:

"Ah! Je... Je voulais juste prévenir qu'on va rentrer, après tout il commence à se faire tard et on a du travail demain!"

Comme si cette situation était tout à fait normale, Roy s'écarta de moi et s'exclama:

"Sage décision! Allons payer."

Encore toute chamboulée, je suivis les deux hommes à l'intérieur du bar. J'avais l'impression de sortir tout droit d'un rêve. J'affectai de me porter parfaitement bien, Breda, Falman et Mustang me raccompagnèrent. Lorsque je les saluai, je croisai le regard de Mustang qui m'adressa un sourire étrangement doux:

"À demain Alchimiste d'état."

Je haussai un sourcil mais répondis du même ton:

"À demain colonel."

Cette nuit-là je rêvai de Mustang, un doux songe où pour une fois mon amour n'était pas à sens unique...

Le lendemain, j'eus du mal à me lever. Mes yeux me piquaient et je n'avais qu'une envie: me recoucher. Je me fis cependant violence, et me traînai jusqu'à la douche. Une fois au quartier général, ma première visite fut pour l'équipe de Mustang. Risa semblait parfaitement en forme; à peine avais-je mis un pied dans le bureau qu'elle m'adressa un grand sourire:

"Bonjour Hope, comment te portes-tu?

-Disons que j'ai eu du mal à me lever et toi?"

Risa balaya la pièce du regard et soupira:

"Par rapport à Fuery et Breda oui..."

En effet je ne peux m'empêcher d'éclater de rire en voyant leur état. Le pauvre Fuery dormait sur sa table et Breda n'était pas mieux. Havoc n'était même pas venu!

"Au fait le colonel Mustang veut te voir dans son bureau au plus vite."

Je hochai la tête, un peu étonnée qu'il ait déjà une autre mission pour moi. Sans attendre davantage, je m'y rendis. Comme à chaque fois je frappai trois coups et entrai lorsque Mustang me le permit. Il était installé à son bureau comme la veille, les mains jointes devant son visage. Il semblait plutôt bien se remettre de son manque de sommeil contrairement aux autres.

"Hope te voilà enfin.

-Je viens seulement d'arriver, répliquai-je en m'installant sur l'unique canapé de la pièce. Alors comme ça vous avez déjà une autre mission pour moi? Je vois que le pays ne se porte pas si bien que ça.

-Si je t'ai faite venir ce n'est pas pour une mission."

Je cachai tant bien que mal ma surprise et arquai un sourcil interrogateur:

"Ah oui? Pour quelle raison alors?"

Peut-être pour se donner une contenance, ou par nervosité, Mustang se leva et s'appuya contre la fenêtre. Il ne dit rien pendant un instant, les seuls sons que l'on pouvait entendre étaient ceux des oiseaux.

"On dirait que le printemps arrive, remarqua soudain Mustang."

Mais quelle mouche l'avait piqué? Parfois il ne manquait pas d'excentricité... Je pris une profonde inspiration et répondis d'un ton égal:

"Tant mieux je ne pouvais plus supporter la pluie battante et le froid."

Je vins le rejoindre à la fenêtre mais lui fis face au lieu de simplement regarder dehors.

"Roy Mustang viens-en aux faits."

Il se tourna vers moi, et remarqua avec ce qu'il me sembla une pointe de fierté:

"Tu m'a tutoyée.

-La ferme, maugréai-je en rougissant et fixant l'extérieur."

Il laissa un silence, où je sentis qu'il me détaillait. Moi, je me contentais d'imaginer son visage. Pourquoi Risa n'était-elle pas avec lui? Cette question me brûlait les lèvres mais je la ravalais. Ce n'était pas le moment. Le soleil de midi tapait, la température allait vite grimper et le bureau deviendrait une serre. Alors que Roy se tenait à deux pas de moi et me fixait, je parvenais à nourrir ce genre de pensées futiles. Impressionnant.

"J'ai entendu hier, ta discussion avec Havoc."

Je fouillai ma mémoire, à la recherche des sujets que nous avions abordées et sentis ma gorge se nouer. Je m'étais mise à nue, complètement. L'air me manqua, et je m'écartai brusquement de la fenêtre mais Roy s'attendait à cette réaction et il me saisit par le poignet, m'empêchant une fois de plus de fuir:

"Je n'ai pas fini Hope. J'ai tout entendu, je vous ai suivis. Je m'étais rendu compte que Havoc était intéressé par toi et je ne voulais pas..."

Il se tut et planta ses yeux dans les miens avant d'avouer:

"Je ne voulais pas que ce soit réciproque."

Je ne répondis rien. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Les hypothèses tempêtaient sous mon crâne et j'étais comme figée. Roy joua avec une mèche brune de mes cheveux. Ses prunelles s'aventurèrent vers ma bouche puis remontèrent vers mes orbes. D'un seul coup, je compris ce qu'il se passait. Une joie sans borne explosa en moi. Portée par une exaltation infinie, je posai mes mains sur les épaules de Roy et les fis glisser jusqu'à sa nuque. Sans attendre une seconde de plus il m'embrassa. C'était fougueux mais d'aucune manière maladroit. Roy savait y faire, il savait faire vibrer le cœur d'une femme. Celui-ci tambourinait dans ma poitrine, si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Le doux parfum musqué du colonel vint caresser mes narines, je jouai avec ses cheveux noirs jais. Tout s'était passé si vite que j'avais du mal à y croire. Je finis par briser le baiser, le souffle court. Roy passa une main derrière mon cou et m'attira contre lui. Ses bras m'entouraient, j'avais le nez contre sa peau et pour la première fois depuis longtemps, j'eus l'impression que rien de mauvais ne pourrait m'arriver.

"Eh Hope. Je t'aime."

Je souris contre sa veste et ouvris la bouche pour répondre mais il me devança:

"Et ne me réponds pas ''la ferme''. Réponds-moi sincèrement.

-Tu l'as déjà entendu hier, mais puisque tu as besoin de l'entendre directement: Je t'aime aussi Roy Mustang."

Il rit, de son rire que j'aimais tant. Avec lui, tout irait bien. J'en fus soudain persuadée.

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