Mais pourquoi ? Pourquoi ? Je ne devrais pas être dans cet état... pour un simple cadeau... qui ne m'est pas destiné...
Je me suis fait de faux espoirs... Depuis l'événement qui s'est malheureusement passé, je ne pense qu'à ça.
Bref, pour faire court, le temps passe tellement lentement, tellement...
Lucy, tu me manques tant... dire que normalement tu m'aurais chouchouter comme ta peluche préférée. Mais qu'est-ce que je dis, tu n'en as pas...
Je ne suis qu'un gamin.

Je me dirige vers le bureau de Shina qui m'a demandé pour je ne sais quoi. Si c'est pour que je l'aide, qu'elle aille rêver dans son coin. Je pousse légèrement la porte qui était entre ouverte et m'avance vers le bureau. Shina se retourne, assise sur sa chaise, en tournant. Elle se lève et me crie : « Joyeux anniversaire, Natsu ! ».
Je me recule de quelques pas, tout de même étonné.
« - Voyons, ne fais pas cette tête, c'est horrible à voir.
- Merci...
- De rien. À ce que je vois, tu étais extrêmement triste et déçu.
- Non !
- Ah bon ? Ça veut dire que tu n'as pas besoin de cadeau ?
- Les cadeaux m'importent peu... Enfin, ça fait toujours plaisir...
- Je me disais aussi... Ferme les yeux.
- Hein ?
- Ne me dis pas que tu vas devenir sourd, maintenant.
- Ça va, c'est bon... »

Je ferme les yeux, et cache ma joie de pouvoir recevoir un cadeau. J'attends mais entends Guildarts crier de son bureau : « Vite ! C'est urgent. Pas de ma faute si j'suis occupé, il me faut un cadeau. Hum... Ramenez-moi un gâteau dans les minutes qui suivent sinon... Sinon, je ne reviendrais plus acheter chez vous. »
Il a oublié mon anniversaire... Je garde quand même les yeux fermés patiemment. C'est bizarre, Shina prends mes mains mais ne me donne rien. Je ressens quelque chose se poser sur mes lèvres... Elle est en train de m'embrasser, là ? J'essaie de la pousser mais elle me tient les poignées fermement. Qu'est-ce qui lui prend ?! J'ouvre les yeux au moment où elle me libère les poignées. Elle part.
Je ne crois plus pouvoir la regarder dans les yeux et elle aussi... Je vois une boîte, par-dessus écrit « Joyeux anniversaire, Natsu. ». Je l'ouvre et me rends compte qu'il n'y a qu'un papier. Je la retourne et lis : « Je t'aime depuis qu'on s'est rencontré... Si tu savais... ».
Normalement, je serais déjà sur les nerfs mais je ne sais pourquoi, je suis calme et tout de même, un minimum sous le choc.
« - Comment je vais bien pouvoir lui faire face... Qu'est-ce qui lui a prit, elle aussi... »
Avec une légère préoccupation, je repars au travail.

Je suis enfin chez moi. Je n'ose même plus parler de Lucy... C'est horrible, j'ai l'impression de l'avoir trahie. Ma nuit se fera courte.
C'est la troisième fois que je me réveille après un rêve où Shina m'embrasse sans que je ne m'en aperçoive. Je décide de me lever et me rendre dans la salle de bain. L'eau coule sur ma peau, devenue légèrement pâle. Le froid me réveille complètement, je n'ai aucune envie de repartir me coucher donc je m'en vais pour faire une balade avec mes affaires. J'irais directement à l'hôpital lorsqu'il sera temps. Il doit être trois heures et demi, enfin, je suppose. À peu près... Tout est fermé, appart les fast food. Non, je ne mangerais pas là-bas surtout pour mon petit-déjeuner. C'est un repas bien trop important. Je regrette de ne pas avoir pensé à prendre de quoi manger... Bien sûr, si je ne dors pas, j'ai faim. Quel désastre... Je n'ai qu'à attendre patiemment...  Je me promène un peu partout jusqu'à ce qu'il soit l'heure de se rendre à l'hôpital. Je ne suis pas loin donc je prends mon temps. De toute façon, j'ai déjà pris un petit déjeuner dans un restaurant.
« Natsu, c'est toi ? C'est bien toi ? » entendis-je. Oui, c'est bien moi, mais franchement, je n'ai pas envie de me retourner... Je crois reconnaître cette voix.
« Natsu ! » Il m'énerve déjà.
« M'ignore pas, s'il te plaît. On a été ami puis, j'espère qu'on l'est encore. » Il pose sa main gauche sur mon épaule droit. Je m'arrête et me retourne, le regard lassé.
« - Qu'est-ce qu'il y a, Hibiki ?
- Rien de particulier. J'étais parti nous chercher de quoi manger et je t'ai aperçu au loin donc je t'ai couru après.
- Nous ?
- Ma petite amie et moi.
- Tu veux dire Jenny ?
- Oui, madame n'est plus une Rearlight.
- Vous vous êtes donc mariés... Félicitations.
- Tu continues les études ou a un boulot ?
- On va dire que je n'étudie pas mais ne suis pas avec un travail, non plus. Je suis en internat, dans pas longtemps, j'aurais fini.
- Bref, tout ça, c'est pas mon fort. Je t'invite à...
- Non, c'est bon. Je vais devoir partir, j'ai, comme tu le dis si bien, du boulot...
- Ah, dommage. On se reverra un jour. »

Je ne lui réponds pas et pars. Ce genre de personne, je ne supporte pas. Il a essayé de séduire Lucy de nombreuses fois tout en étant en couple avec Jenny. Mais, je vois qu'il a fini par tomber sous le charme de Jenny. Il parle bien trop pour pouvoir rester plus d'une heure avec lui... Quand c'est bonjour Hibiki, c'est bonjour l'ennui.
Je presse un peu le pas et me faufile dans une foule, pour en ressortir et être à quelques pas de l'hôpital. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me rends compte que j'avais oublié le baiser non voulu. Je me casse toujours la tête pour rien et je pense et réfléchis trop. Peut-être qu'elle m'ignorera ou peut-être qu'elle n'osera plus me parler. Elle doit être dans un de ces états !
Je rentre dans l'hôpital, me prépare correctement. Je vais saluer Guildarts, au passage Cana aussi qui a un peu trop bu... Une main se place sur mon épaule, je me retourne et Shina me sourit avec un sourire forcé.

« - Bonjour Shina, ça va ?
- Ça pourrait aller mieux...
- Ah...
- Viens dans mon bureau dans cinq minutes, le temps que je me prépare, j'ai à te parler. »

Elle a l'air mal, tendu. Peut-être qu'elle veut s'excuser, peut-être qu'elle se prépare mentalement. Guildarts prend la parole :
« - Bah alors ? Il s'est passé quoi entre vous ?
- Rien.
- Mais non, je te connais maintenant et je sens que quelque chose trotte dans ta tête.
- Je t'assure, ce n'est rien de particulier... J'y vais. »

J'ouvre la porte de Shina doucement et la voit se tapoter les joues. Elle doit se motiver. J'entre :
« - J'suis là.
- Je sais... Tu n'as rien à me dire ?
- Non... Je crois que c'est à toi de m'expliquer.
- Explique-moi d'abord pourquoi ce matin, tu n'étais pas chez toi ?
- Ça ne te regarde pas, à ce que je sache.
- Si... Je t'ai attendu longtemps... Tu vois quelqu'un ?
- Non... Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Depuis que t'es là, je me mets sur mes gardes sans le savoir. T'es trop mystérieuse...
- Oui, je le suis... »