Traîtrise

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

-Toujours le même procédé, commenta Holmes en passant de corps en corps, devant le regard légèrement écœuré du médecin légiste, de Lestrade et de Watson. On dirait que Moran a trouvé un employeur, après tout. D'abord, une balle dans chaque jambe, puis dans chaque bras, et, enfin, une balle dans la tête.

-C'est cruel, commenta amèrement Watson.

-Oui, mon cher. Il s'agit assurément d'une vengeance. Lestrade, surveillez bien l'homme que je vous ai confié. J'ai d'excellentes raisons de penser qu'il est le prochain sur la liste.

L'inspecteur hocha la tête et donna des instructions au policier qui patientait à l'entrée.

-Mais une vengeance pour quoi, Holmes ? Demanda le docteur en se rapprochant de lui. Kinman et sa bande étaient certes des nuisibles, mais rien qui justifie un tel acharnement...

-Ils en du s'en prendre à la mauvaise personne, commenta Holmes. Seulement...

Une idée lui traversa l'esprit. Il la considéra un instant, sous l'œil interrogatif de Watson, et fit une grimace.

-Holmes ?

-J'ai deux mots à dire à ce fantôme, Watson. Lorsque nous le croiseront...

-Holmes, se plaignit Lestrade, je ne comprends rien à vos histoires de fantômes... Vous connaissez ces morts ?

-Moi ? Pas le moins du monde. Je suis désolé, je ne suis pas certain de pouvoir vous aider sur cette affaire. Vous savez que je suis extrêmement occupé.

Devant l'air désespéré de l'inspecteur, il lui tapota l'épaule.

-Mais je ne doute pas que vos incroyables talents ne suffisent à appréhender le meurtrier ! Finit-il en quittant la pièce sous le regard désabusé de Watson.

~

Watson posa négligemment son manteau sur le dossier d'une chaise et s'aperçut qu'un télégramme à son nom traînait sur la commode. Il s'en saisit pour le lire aussitôt.

-Holmes ! s'exclama-t-il.

-Lui-même, commenta le détective se blottissant contre son dos pour encercler sa taille. Qu'y a-t-il, mon cher ?

-C'est un message de Doyle, répondit le docteur en souriant malgré lui. Il a besoin de me voir immédiatement.

-Laissez donc Doyle où il est... murmura Holmes en déposant un baiser dans le cou de son cher biographe, qui frémit.

-Holmes... répondit-il en levant son bras pour glisser ses doigts dans les cheveux d'ébènes. Vous savez bien que je ne peux pas...

-Très bien, soupira le détective en le relâchant, visiblement vexé. Puisque vous préférez votre agent littéraire à votre ami le plus intime...

-Ne faites pas l'enfant, répondit Watson en levant les yeux au ciel. Vous savez bien que si ça ne tenait qu'à moi, je passerais le reste de ma vie à vos côtés, sans jamais vous quitter des yeux.

Surpris de ne pas recevoir de réplique, il se retourna pour trouver Holmes stupéfié au milieu du salon.

-Vraiment ? Souffla le détective.

Watson eut un petit rire et s'approcha pour poser brièvement ses lèvres sur les siennes.

-Comment pouvez-vous en douter ? Lança-t-il en descendant les escaliers.

Holmes regarda par la fenêtre disparaître sa silhouette, mangée par le brouillard londonien.

-Oh, murmura-t-il, mon cher Watson... Pardonnez-moi.

Puis il se retourna, enfila sa cape, et s'enfonça à son tour dans la nuit qui tombait, recouvrant toute chose d'un voile froid, plein de menaces indistinctes.

~

-Comment ça, vous ne m'avez jamais demandé de venir ?! Hurla Watson.

-Par tous les dieux du ciel, puisque je vous dit... commença Doyle.

Le sang déserta soudain le visage du docteur. Il se retourna et se mit à courir.

HOLMES !

~

Kinman sursauta. Il avait entendu un bruit.

Il se saisit de ce qui lui tombait sous la main – en l'occurrence, une bouteille vide – et pris une pose vaguement menaçante.

Depuis qu'il avait appris que ses compagnons avaient été retrouvés mort, il était sur le qui-vive, tiraillé par la crainte qu'on puisse venir pour lui.

Nouveau bruit.

Ça n'était que le policier qui gardait la porte, de l'autre côté.

Oui, forcément.

Il resserra la main autour de son arme de fortune. Qu'il vienne ! Il allait voir de quel bois il se chauffait...

La fenêtre s'ouvrit.

Holmes entra dans la pièce, un revolver à la main.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro