Le double

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-Vous... balbutia Kinman en brandissant sa bouteille comme de l'ail contre un vampire. C'était bien vous, depuis le début...

-Ne dites pas de bêtise, répondit le détective. Malgré toute l'envie que j'ai de vous assassiner, Watson ne me le pardonnerait jamais. Et puis vous n'êtes pas assez important pour justifier la mise en place d'un meurtre de ma part.

-Alors pourquoi...

-Quelque chose me dit que votre mystérieux assaillant va se montrer cette nuit. J'ai deux-trois mots à lui dire.

-Où est le docteur Watson ?

Holmes lui jeta un regard surpris, qui se chargea de suspicion.

-Trop dangereux, finit-il par répondre. Je l'ai envoyé autre part.

Kinman acquiesça.

-Vous ne voulez pas me donner une arme ?

-Vous seriez capable de vous blesser avec.

Kinman acquiesça de nouveau, de mauvaise grâce cette fois.

Soudain, quelqu'un toqua à la porte.

-C'est la police, commenta Kinman. Ils prennent de mes nouvelles toutes les deux heures.

Comme pour confirmer ses dires, une tête munit d'un casque réglementaire passa par l'ouverture. Il eut un mouvement de surprise en voyant Holmes, et dégaina aussitôt son arme.

-C'est bon, s'empressa de dire Kinman, il est avec moi.

-Ce n'est pas un policier, déclara tranquillement Holmes. C'est Sébastian Moran.

-Qui ?

-Celui qui a tué vos compagnons, répondit à sa place le faux agent de la paix.

Et en une seconde, il sortit de sa manche un revolver.

Et tira sur Holmes.

La scène passa au ralenti dans les yeux de Kinman. Il vit le faux policier serrer ses mains autour de la détente. Il vit la balle partir. Il vit Holmes, sur la trajectoire.

Et avant que son esprit ait pu lui donner le moindre ordre cohérent, il fit un pas en avant.

Quelque chose percuta sa poitrine. Quelque chose de brûlant.

Il baissa les yeux.

Entre ses doigts filaient des ruisseaux de sang.

-Oh, fit-il avant de s'écrouler.

Il y eut encore deux coups de feu. Moran lâcha son arme, blessé au bras.

Holmes l'assomma d'un coup de canne et se pencha sur l'homme qui se vidait de son sang.

-Pourquoi ? Demanda-t-il finalement, complètement abasourdit par la tournure des évènements.

-Vous le direz au docteur Watson ? Répondit Kinman en toussant du sang. Vous lui direz ? Que je vous ai sauvé la vie ?

Jamais ! Pensa Holmes.

-Bien sûr, répondit-il doucement.

Kinman agrippa sa main, le souffle rauque, chaque mot soulevant sur son passage un flot de sang.

-Vous lui direz... Je vous en pris, dites-lui...

Un voile blanc se posa sur son regard.

Il n'était plus.

Avec un soupir de tristesse, Holmes ferma les yeux du mort. Puis il se tourna vers Moran, toujours inconscient sur le sol, et entreprit de lui lier les mains derrière le dos.

Lorsque le chasseur de tigres s'éveilla, il se retrouva nez-à-nez avec le canon d'une arme.

-Où est ton employeur ? Demanda Holmes d'une voix froide.

Moran sourit.

-Au 221b, Baker Street. Il avait rendez-vous.

~

Watson ouvrit à la volée la porte de l'appartement et grimpa quatre à quatre les marches qui menaient à l'étage.

Holmes se retourna en arborant un air surprit lorsqu'il déboula dans le salon, revolver au poing. Il leva les mains en l'air, un air ironique sur le visage.

-Ne tirez pas, mon cher Watson, je me rends !

Le docteur, essoufflé – mais soulagé – rengaina aussitôt son arme. Il se débarrassa de son manteau et de son chapeau sur une chaise, et retourna à son ami une expression mécontente.

-Holmes ! Comment avez-vous pus...

-Quoi donc, mon cher ? Répondit l'autre en levant un sourcil aquilin.

-Ce n'était pas vous, qui m'avez envoyé ce faux télégramme ?

-Mais non, répondit Holmes en se levant, l'air inquiet.

Il s'approcha de son ami et effleura son visage du bout des doigts.

-Vous n'avez rien ? Souffla-t-il. Mon cher Watson...

Il avait mis dans ces mots une telle intensité que Watson frémit.

-Vous me promettez que ce n'est pas vous qui...

-Mais oui, répondit le détective avant de plaquer sa bouche contre la sienne, ses mains agrippées à sa chevelure.

Watson lui rendit son baiser, étonné de le trouver si brutal.

-J'ai envie de vous, mon cher, très cher John... reprit le détective en défaisant de ses longs doigts le col du docteur.

-Je...

Mais Holmes lui saisit d'autorité le poignet, et l'attira dans sa chambre.

-Ce soir, John, vous êtes tout à moi... Rien qu'à moi.

-J'ai toujours été rien qu'à vous, répliqua le docteur avec amusement.

-En effet... répondit l'autre d'une voix étrange.

-Holmes, vous êtes certain que vous allez bien ? Demanda le docteur, inquiet. Vous me semblez... différent.

-C'est parce je vous désire trop... Murmura Holmes dans son oreille en finissant de défaire les boutons de sa chemise.

Quelque chose n'allait pas. Watson en était certain.

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