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— Je peux prendre une de tes potatoes ? demande Léon après avoir fini son menu maxi best-of.

Louna le laisse piocher avidement un des morceaux de pommes de terres, le tremper dans la sauce et savourer l'instant. Elle rit... son meilleur ami exagère toujours toutes ses réactions.

— Tu devrais venir au café cet aprèm, ça fait des semaines qu'on te voit plus. C'est chiant sans toi Lou'.

La brune lui sourit, finit son double cheese tout en haussant les épaules. Ça fait presqu'un mois et demi qu'elle rentre directement chez elle après les cours du lundi. Elle sait que Noé n'y va pas tout le temps, mais ça la stresse de se dire qu'il y a potentiellement des chances de le croiser. Donc elle évite.

— Nope, de toute façon, j'ai décidé que j'allais investir ces heures de trou pour faire plus de piano ou me concentrer sur les cours.

Léon soupire, l'air boudeur.

— Pff, trop studieuse... Vous vous parlez plus du tout avec Noé sinon ? Vous vous croisez même pas au conservatoire ? demande-t-il dépité.

— Non, j'ai coupé les ponts. Au conservatoire, j'arrive toujours pile à l'heure, et lui en avance... Je reconnais sa tête parfois à la sortie, en train de discuter avec quelques uns de ses nouveaux potes, mais je fais en sorte de partir le plus rapidement possible.

Louna fait très attention. Elle est catégorique avec elle-même. Aucun message, aucun appel, et surtout pas de moments à deux.

— Honnêtement, je pense que j'ai fait des progrès.

— Ah ouais ? Développe.

La brune inspire, expire, réalise que ses pensées sont plus claires qu'auparavant. Elle arrive même à parler de Noé avec Léon sans se sentir vulnérable ou jugée. Lou' sent que le temps fait son effet.

— J'ai compris ce qui marchait pas avec moi pour passer à autre chose : parler de la personne, faire des théories sur elle, essayer de rentrer dans son intériorité... le croiser, lui parler, avoir l'impression d'être spéciale. Tout ça, ça faisait trop effet dans ma vie. En tout cas, c'était connoté de tout ce côté romantique qui m'attendrissait. Et... là, avec du recul, je discerne davantage de bonté ? si ça se dit. Je vois plus clair, et quand je pense à son visage, j'ai pas le cœur qui se serre. Je me sens, juste, un peu plus libérée. Par exemple, quand je vois Rose, je pense même plus à lui.

— C'est vraiment bien... mais t'as pas peur que ce soit juste éphémère ? T'as juste à reprendre contact et ça réapparaît... non ?

Léon est encore plus pessimiste qu'elle.

— Non, je pense pas. C'est dur, mais, je crois que ça s'estompe pour de vrai. 'Fin, ça se fait petit à petit Léon. Mon cœur bat moins, je pense beaucoup moins à lui, je passe plus de temps avec vous, même si je vais pas au café... Et, je continue ma vie, au fond.

Son meilleur ami a l'air convaincu et lui sourit, fièrement.

— Et avec Raph' ?

Louna devient muette cette fois, tout en jouant avec son McFlurry. Elle rougit.

— On se parle par message.

Elle l'a murmuré comme un secret qu'elle n'ose avouer, alors qu'elle sait très bien qu'il a la version du brun en poche. Léon et Raphaël sont encore plus fusionnels que Léon et elle.

— Et... tu t'attaches ?

Elle a l'impression que Léon ne va pas lâcher l'affaire. À une soirée en petit comité à la casa, où Noé ne pouvait pas venir, Louna et Raphaël avaient passer la soirée ensemble sur le canapé, avant d'être rejoint par Ségo'. Souvent, ils discutent de sujets intéressants, de séries, de personnages fictifs. Quand elle ne se sent pas bien, Raph' lui envoie des messages pour lui demander de parler de ses passions, des petites choses qui occupent la vie de Louna. Elle se sent tout de suite mieux après.

Bien sûr, l'ambiguïté persiste, mais elle fait attention : il faut y aller pas à pas. Elle ne comprend pas bien ce que Raphaël lui trouve, mais il a l'air de tenir à elle. Toutefois, Ilyes lui a fait quelques avertissements samedi dernier. Une fille de leur classe a des vues sur Raph', dernièrement.

— Oui je m'attache, avoue Lou'.

— Mais ?

Léon touche du doigt le mais qui fait tache. La brune sait qu'il y a quelque chose qui la bloque encore. Elle ne peut pas faire comme Léon, qui s'est trouvée une nouvelle copine ce dernier mois. Une 1ère qu'il a dragué en faisant du tutorat. Lou' se sent seule, mais elle n'a pas peur d'affronter cette solitude. La brune pense même qu'elle en a besoin.

— J'arrive pas à... lâcher prise. Je suis pas pressée. Et c'est étrange peut-être pour toi... mais, j'aime bien le célibat.

Après tout, un mois et demi, ce n'est pas suffisant pour tout gommer dans le cœur de Louna. Et, tout ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est retrouver une certaine légèreté dans sa vie. 

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