Chapitre 2

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Leah les entendit avant de les voir. Et la voix grave de l'homme l'avait figée derrière un large pilier en pierre granit qui tenait le toit de la salle en place. La pièce où le maître des lieux les avait accueillis n'était pas la salle du trône comme il en était d'habitude, mais bien l'endroit où les repas étaient servis.

Le front contre le pilier, Leah resta sans bouger. Elle pouvait imaginer les invités assis de part et d'autre de la longue table habillée d'une nappe blanche. Quand la jeune femme avait aperçu les hommes sur leurs chevaux galopant vers le château, elle n'avait pas pu voir leurs visages cachés dans ce qu'elle avait qualifié de fourrure. Mais elle n'en était pas certaine. Elle s'était ensuite dirigée vers le lieu que Vald lui avait soufflé.

Mais elle était arrivée trop tard, donc elle s'était réfugiée derrière un pilier qui l'empêchait de les voir proprement. La jeune femme se maudissait intérieurement d'avoir été aussi lente.

— Ces bêtes nous ont attaqués au Nord. Nous avons perdu quatre personnes. Plus que la saison dernière. Beaucoup trop pour nous.

— Comment sont-ils arrivés jusque-là ? Vos habitations sont reculées dans la forêt. Assez pour être presque invincible.

— Et à tâtons, ils nous ont retrouvés. Maintenant nous ne pouvons plus nous cacher. Nous devons nous battre.

Leah entendit sa respiration avec le silence qui remplissait la salle.

— Comme notre accord fait avec vos parents il y a plus de vingt ans le stipule, nous allons nous battre à vos côtés. Cependant...

Leah chuchota sa surprise, mais c'était suffisant pour que le silence règne à nouveau. On l'avait entendue. Ses soupçons se confirmèrent quand le Roi l'appela.

— Ma fille, si tu es là, je t'invite à nous rejoindre.

Leah se maudissait à l'intérieur en se pinçant les lèvres. Elle soupira avant de sortir de sa cachette. Les yeux droits devant elle, elle se plaça près de son père alors que les regards la suivaient.

Malgré le stress, la jeune femme regarda les hommes un à un. Debouts, alors qu'elle pensait qu'ils seraient assis, ils portaient tous une fourrure volumineuse sur les épaules, les couvrant jusqu'aux genoux. Il y avait huit hommes et une femme, qu'elle ne repéra qu'après plusieurs secondes. Leurs carrures imposantes donnaient des frissons à Leah. Elle ne s'était jamais sentie aussi petite face à la présence d'autres personnes. Même une ronde du Conseil de son père était moins terrifiante.

Mais la jeune princesse fronça des sourcils quand elle repensa à la discussion qu'elle venait d'interrompre. Comment de tels hommes pouvaient se faire battre ?

— Qui est l'ennemi exactement ? demanda-t-elle sans détour.

Un homme chauve et pas plus grand qu'elle croisa les bras. Quand elle le regarda, Leah comprit que c'était lui qui parlait à la place de leur chef et que le soi-disant chef restait en retrait bien derrière ses huit hommes et femmes. La jeune femme ne vit que ses iris gris fixer sur sa personne.

— Des hommes mi-humains, mi-bêtes. Depuis la dernière bataille, nous ne les avions plus vus. Ils ont réapparu il y a quelque temps, annonça-t-il.

— Et j'ai conclu un pacte avec les parents d'Ulrich, décédés il y a dix ans de cela. Si ces créatures réapparaissaient, nous les combattrions ensemble. Le prince Ulrich est venu pour me confirmer leur venue sur leur terre. À vrai dire, j'aurais préféré qu'il me présente d'autres nouvelles...

— Mais pourquoi as-tu fait ce pacte ? Nous battre pour des personnes que nous ne connaissons pas est un peu...

Leah s'arrêta de prononcer des paroles blessantes. Ses mots pouvaient sembler durs, mais quand elle observa les réactions de ces étrangers, elle resta perplexe. Ils ne trahissaient aucune émotion sur leurs visages. La jeune femme se sentait tout de même coupable d'avoir pensé à voix haute.

— J'aurais dû te le dire plus tôt. Ta mère te parlait souvent de son amie d'enfance Sannah, te souviens-tu ? demanda le Roi à sa fille.

— Oui, quand j'étais petite, elle me racontait souvent leurs aventures dans les bois, mais je ne vois pas en quoi...

— Sannah est la mère d'Ulrich. Même si nos cultures sont différentes, nous avons conservé cette paix et ce pacte d'entraide entre nos deux peuples.

Leah reste sans voix. Elle ne pensait pas que ces personnes dont elle ne connaissait rien était des amis de sa mère.

Alors que la jeune femme voulait plus d'explication, elle fut coupée dans son élan par une vive lumière sur la table nappée de blanc. Elle détourna regard sachant ce qui allait apparaître.

Cependant, les hommes d'Hesdrarg avaient leurs mains sur le manche de leurs épées. Ils étaient prêts à dégainer leurs armes après que la lumière disparut. Leah soupira, sachant que son père n'allait pas être content de cette apparition.

– Leah !

— Je ne la contrôle pas Père, déclara-t-elle, exaspérée.

— Serait-ce Angurvddel ? demanda Ulrich.

C'était la première fois que Leah entendait la voix du chef de ce peuple. Bien qu'elle soit grave et autoritaire, elle restait chaleureuse à ses oreilles.

— Oui c'est bien elle, répondit-elle. Et il semblerait qu'elle souhaite venir combattre avec vous.

— Hors de question. Elle doit rester dans ce château et être protégée ! Leah, tu ne peux pas la donner à qui le veut ! tonna le père de Leah en colère.

Le Roi fit quelques pas vers l'épée et leva la main pour la saisir, mais l'arme disparut pour réapparaître devant les pieds de Leah. Comme à chaque fois que cet homme tentait de la toucher.

— Cette arme a mis fin à la bataille de Mortar. Elle a percé le poitraille de ces bêtes. Elle nous aiderait à tous les tuer sans difficulté, annonça l'homme dégarni, les yeux rivés sur les runes brillantes de l'épée.

— N'avez-vous pas entendu ce que j'ai dit, répéta le Roi. Je vous donnerai des hommes pour vous battre, mais l'épée doit rester entre ces murs.

La déclaration de son père ne plut à personne. Chacun voulait l'arme pour leur raison. Mais Leah savait qu'un humain ne pouvait décider de ce qu'Angurvddel souhaitait.

La jeune femme se pencha pour ramasser l'épée, mais les runes s'illuminèrent à nouveau. L'épée glissa sur le sol d'un mètre vers Ulrich.

Que fais-tu ?

Les pensées de Leah se voyaient sur son visage. Les sourcils froncés, elle ne comprenait pas ce que l'épée voulait lui dire alors que cela faisait dix années que l'objet lui jouait des tours.

La princesse avança vers l'objet à terre pour la récupérer, mais le manège continua jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant les bottes du chef d'Hesdrarg.

L'homme se pencha pour la prendre pendant que les autres personnes l'observaient avec curiosité. Mais il ne parvint pas à la toucher. Angurvddel glissa sans faire de bruit vers Leah avant de se lever. La lame était positionnée vers le sol tandis que le manche flottait devant les yeux de la jeune princesse.

Elle comprit ainsi ce que l'épée souhaitait et sourit à cette promesse d'aventure.

— Je vais devoir vous accompagner, déclara-t-elle. 

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