Chapitre 3

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Angurvddel disparut enrobée d'une douce lumière après les mots prononcés de Leah.

— Je suis la seule à pouvoir la toucher, donc si vous souhaitez la prendre pour vous battre, je viens avec vous, dit-elle à la petite assemblée qui la fixait.

Leah vit un faible hochement de tête de la part du chef d'Hesdrarg. Elle prit ce geste comme une approbation.

Malgré les protestations de son père, la jeune princesse sortit de la salle, faisant résonner ses chausses sur les dalles de marbre. Pour elle, si l'épée voulait qu'elle parte, alors elle voyagerait avec eux. Aucune autre décision n'était importante à ce moment-là.

Elle rentra dans sa chambre et fut surprise de trouver sa gouvernante en train de sortir des robes de sa penderie.

— Vala ? Ce n'est pas Vald qui fait ce voyage avec moi ? demanda Leah, étonnée par la femme svelte qui préparait ses bagages.

— Pas cette fois-ci, ma beauté.

Leah grogna en fermant les yeux. Bien que Vala était une magnifique femme serviable qui s'était occupée d'elle depuis que sa mère était morte, elle préférait la présence de Vald. Un homme avait plus de pouvoir qu'une femme dans ce monde. Surtout si elles allaient sur le territoire d'un peuple inconnu. Vald aurait eu un avantage.

— Je suis tout aussi capable de Vald, petite impertinente ! dit Vala avec un sourire mystérieux sur les lèvres. Et de toute manière, Vald est toujours avec moi.

— Je sais bien..., soupira Leah. Mais ensorceler les hommes avec ton magnifique corps est toujours un moment gênant. Surtout quand je sais qui tu es vraiment.

Vala éclata d'un rire cristallin avant de lui envoyer un clin d'œil.

— J'ai préparé tes affaires et les miennes. Va prendre un bain puis nous partirons. Je vais apaiser les craintes du Roi, mais tu devras lui parler aussi avant de faire ce voyage dangereux.

Leah hocha la tête. Après le départ de Vala, la princesse prit un bain et s'habilla avant de sortir avec des hommes de main qui portaient ses quelques sacs. Elle faisait confiance à Vala concernant la quantité de vêtements pris. Leah n'avait jamais fait de longs voyages à dos de cheval. Ses aventures allaient aussi loin que le village en bas du château. Le même village où elle avait découvert Angurvddel.

Arrivée dans la cour intérieure du château, juste devant les grilles ouvertes vers l'extérieur, Leah vêtue d'une robe, mais bien couverte d'une cape se dirigea vers son père qui regardait au loin. Vers les plaines et montagnes inconnues.

— Je ne voulais pas de ce chemin pour toi.

— Je reviendrais vite, dit Leah en fixant l'horizon, ses cheveux blonds valsant au gré du vent.

Son père ne dit rien de plus. Quand la jeune princesse le regarda, il avait baissé la tête vers la terre. Son air triste se voyait aux yeux de tout le monde.

— Angurvddel sera avec moi. Tout ira bien, annonça Leah, coupable.

— Je l'espère, ma fille. Je m'en voudrais si tu devais revoir ta mère avant moi et elle m'en voudra aussi.

Leah sourit faiblement puis prit son père dans les bras. Il lui rendit son étreinte pendant que la jeune fille savourait la chaleur paternel qu'elle allait abandonner. Elle se retint de pleurer et se tourna vers les hommes déjà assis sur leurs chevaux. Vala était déjà montée derrière l'homme qui avait parlé à la place du chef d'Hesdrarg.

— Dépêche-toi Leah, le temps est compté. Comme tu peux le voir, je suis en compagnie d'Isak. Monte avec le chef, dit-elle en envoyant un clin d'œil à Leah.

Celle-ci secoua la tête de droite à gauche, déconcertée par la nonchalance de sa gouvernante. Leah était stressée. Ce voyage ne serait pas de tout repos.

La princesse monta sur le cheval du chef alors qu'il tenait les rênes. L'animal à la peau brune était bien vêtu contre le froid et portait autant de sacs que les autres, ce qui étonna Leah.

Le chef ne devait-il pas avoir moins de poids sur sa monture pour pouvoir se battre et protéger ses hommes ?

Elle n'eut pas le temps de penser à autre chose qu'Ulrich était monté derrière elle.

— Vous ne vous mettez pas devant ? demanda-t-elle en tournant la tête sur le côté.

— Non.

Avant qu'elle ne pose d'autres questions, l'homme ordonna à ses hommes d'avancer. Les dix chevaux trottèrent sur les pavés du village. Les habitants les regardèrent avec curiosité et étonnement. Leah sourit aux quelques visages familiers qu'elle voyait puis porta son regard vers l'horizon où le soleil avait fait son chemin haut dans le ciel.

— Tenez-vous bien, entendit-elle Isak dire à Vala.

Les montures accélérèrent leur cadence. Elles galopèrent pendant que Leah contractait ses cuisses pour ne pas tomber. Elle avait fait quelques courses de chevaux quand elle était plus jeune, mais n'était jamais restée plus de quelques moments sur la selle de cet animal.

Après ce qu'elle pensait être quelques heures, elle n'arrivait plus à admirer le paysage de plaines et champs. Ses paupières devinrent lourdes. Bien qu'elle souhaitait observer l'environnement, son corps était fatigué. Elle baissa le regard vers les mains gantées d'Ulrich qui tenaient les rênes.

— Dormez, pensa-t-elle entendre.

Elle obéit et ses yeux se refermèrent alors que son corps se laissa tomber vers le torse de son compagnon de voyage.

Soudain, Leah sentit son corps bouger. Une vive douleur au niveau des cuisses la réveilla. Paniquée, elle regarda autour d'elle. La jeune femme était dans les bras d'Ulrich. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là.

— Que faites-vous ? demanda-t-elle, les yeux plissés par le réveil.

— La nuit est tombée. Nous allons établir notre camp dans cette grotte.

Ulrich déposa la jeune femme près du feu avec délicatesse. Elle grimaça quand son postérieur toucha le sol dur de la caverne recouvert d'une fourrure.

— Ma beauté, tu vas bien ? demanda Vala en s'installant près de Leah.

— J'ai un peu mal, mais tout va bien. J'ai dormi toute la journée ?

— Comme un bébé. Blottie contre ton prince charmant, c'était magnifique à voir, annonça-t-elle en lui faisant un clin d'œil. Tiens mange un peu, tu dois avoir faim maintenant.

La jeune femme rougit à ses paroles. Elle ne pensait pas être si fatiguée quand elle avait commencé son voyage. La déception aussi s'imposait dans son esprit ; elle aurait aimé admirer le paysage nouveau.

Leah soupira de soulagement quand Vala lui tendit un bol rempli d'une soupe chaude. Elle était affamée après cette journée sans repas.

Le chef d'Hesdrarg était de l'autre côté du feu tandis que les autres hommes se tenaient en dehors de la grotte ou étaient allongés plus loin dans la caverne.

Vala massait les jambes engourdies de Leah. Le sang recommençait à affluer dans cette partie du corps alors qu'elle se réchauffait près du feu de camp.

— Je suppose que nous chasserons demain pour avoir de la viande à manger, souffla Vala à Leah.

La gouvernante bâilla avant de se coucher un peu plus loin dans la grotte sur des couches de fourrures, près des autres hommes.

Après avoir terminé sa soupe, Leah ne sut quoi faire. Elle avait assez dormi et ne voulait pas se rendormir de suite. Elle enleva sa cape et regarda les flammes danser pendant qu'elles crépitaient devant elle.

— Pourquoi vous seule pouviez toucher Angurvddel ?

Leah leva son regard vers les yeux sombres d'Ulrich.

— Elle m'a choisie, répondit-elle de manière évasive.

— Vous n'êtes pas un peuple de combattants. Pourquoi vous aurait-elle choisie ? demanda-t-il avec calme.

— Vous pensez que je la garde près de moi exprès ? dit-elle en fronçant les sourcils. Je n'ai pas choisi qu'elle m'appartienne. Et en vérité, elle ne m'obéit pas. Elle apparaît et disparaît quand elle le souhaite. Je ne la contrôle pas.

Un silence suivit la déclaration de Leah. Elle était en colère. Comment pouvait-il insinuer qu'elle voulait garder Angurvddel pour son plaisir personnel ? Elle aurait tant aimé que l'épée se déplace dans les mains d'autres personnes pour les aider comme elle l'avait faite il y a dix ans de cela. Mais l'arme restait à ses côtés. C'était aussi une des raisons du voyage de Leah ; elle voulait aider le plus de monde en utilisant cette épée.

Cependant, cet objet de destruction et de tuerie n'était pas fait pour tout le monde. Entre de mauvaises mains, elle serait diabolique. Et elle était ravie que l'épée l'ait choisie elle plutôt qu'une autre personne assoiffée de pouvoir.

— Dites-moi comment sont ces créatures et leur manière d'attaquer. Il faudra plus qu'une épée légendaire pour les battre.

— Ne les avez-vous pas combattus pendant la bataille de Mortar ? demanda-t-il, étonné.

Leah secoua la tête. Les souvenirs de son combat étaient flous. La première fois que la princesse avait touché l'épée, celle-ci se baladait à sa guise. Elle ne contrôlait rien et ne savait pas ce qu'elle faisait réellement.

— J'étais trop jeune. Cependant, je me souviens qu'ils étaient humains et pas des bêtes comme vous le décrivez.

— Ce sont des métamorphoses. Ils changent d'apparence quand ils boivent une quantité suffisante de sang d'êtres humains ou d'animaux.

Leah hocha la tête en regardant les flammes. Quand elle avait trouvé Angurvddel, l'ennemi n'avait pas eu le temps de tuer nombre de personnes pour boire leur sang. Donc la quantité qu'ils devaient boire pouvait être d'une dizaine d'hommes voire un peu moins. La jeune femme ferma les yeux un instant en repensant aux corps sur les pavés de son village autrefois paisible.

— Connaissez-vous leur apparence bestiale ? questionna doucement la jeune princesse.

— J'ai pu en rencontrer lorsqu'ils nous ont attaqués il y a quelques nuits...

Leah aperçut ses yeux devenir tristes. Il avait perdu des hommes avait-il dit. Il s'en voulait certainement de n'avoir pas anticipé leur attaque et de n'avoir pas su protéger son peuple.

La jeune princesse savait que ce n'était pas entièrement de sa faute. Des gardes et sentinelles auraient dû alerter rapidement et avec efficacité le chef et protéger les femmes et enfants pendant que les renforts arrivaient. Cependant, pour avoir été auprès d'un Roi, Leah savait qu'il prenait tout le blâme pour les catastrophes qui arrivaient sans prévenir.

— Nous trouverons un moyen de tous les tuer. Connaissez-vous leur lieu de repli ? Un de leurs campements ?

— Non, mais nous avons capturé une de ces créatures, annonça-t-il en fixant la jeune femme dans les yeux.

— Et ? Elle vous a révélé des choses ? demanda Leah, impatiente de connaître.

Ulrich secoua la tête.

— Nos tortures ont été inefficaces.

La conversation se termina. Le chef d'Hesdrarg s'allongea sur le sol couvert de fourrures. Leah resta muette. Elle soupira avant de se coucher aussi, ne sachant que faire. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro