Chapitre 11

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Lorsque Jane et Violette furent parties, après de longues explications sur les Astres, la Descendance et la Dynastie Temporelle, Suzanne interrogea Prophtya, la boule de cristal que Lune avait légué à ses ancêtres et qui avait été transmise de générations en générations.

"Prophtya, sphère de cristal,

montre moi, si tu m'es loyale

les Jumeaux Etoilés."

La bouche de l'esprit se matérialisa dans une brume aux teintes grises, et articula lentement :

"Maîtresse vénérée

Me voilà fort désolée

car les Jumeaux Étoilés

Ne sont pas recensés"

Suzanne se prit la tête dans les mains en marmonnant que c'était impossible et testa Prophtya pour s'assurer que ce n'était guère une erreur

"Prophtya, sphère de cristal

Montre moi, si tu m'es loyale

Le Fils de Soleil.

-Maîtresse vénérée,

Me voilà fort honorée

De pouvoir vous aider."

Les lèvres rouge vif disparurent dans un nuage de lumière pour laisser place à un homme que Suzanne connaissait pour le mieux : il n'était autre que Soan, son époux. Il était chaman dans le Sahara et elle ne l'avait plus revu depuis nombres d'année. Elle l'aimait de tout son coeur, mais lui prétendait que Suzanne se devait de rester à Londres afin de rechercher la Descendance et le Chronomaître, tandis qu'il se devait pour sa part de former une armée pour le combat final. "Le devoir surpasse l'amour" lui murmurait-il toujours au creux de l'oreille. Suzanne soupira en voyant dans la précieuse boule Soan, son Soan, marcher seul dans le désert de sable fin, défiant les dunes se succédant obstinément dans une infinité régulière parcourue par la brise. Elle avait toujours aimé ébourifer ces cheveux noir de jais qui aujourd'hui grillaient sous le soleil africain, caresser cette peau mate à présent écorchée de toute part par les ronces, plonger son regard dans ces beaux yeux d'un brun profond désormais fixés sur l'horizon, imperturbables... ah, ce qu'elle avait pu aimer ces fossettes ornant ce sourire dorénavant révolu, ces lèvres fines, ces dents de porcelaine, ces mains carrées et protectrices, mais aussi et surtout ce cœur, si chaleureux et ouvert, qui lui ne changerai jamais. Soan et son fils se ressemblaient tant ! Honteuse soit la vie de les avoir séparés, pensa Suzanne, ils auraient été sublimement heureux ensembles, père et fils réunis. Et si Peter ne connaissait pas son père, ironie du sort, il ne connaissait pas non plus son fils. De toute manières, les deux hommes ne pouvaient que se ressembler, étant tous deux Fils de Soleil. Suzanne se fit violence pour sortir de ces nostalgiques pensées et rangea Prophtya. Les Jumeaux Etoilés n'étaient donc pas recensés... elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps ; bientôt la sonnerie d'un gramms retentit et Marc apparut sur le second cercle noir.

Suzanne vint rapidement se placer sur le premier.

"Pardonne moi mon intrusion Granny

- Tu es excusé... Mais pourquoi ces formules de politesse avec moi ?

-Ecoute, ça m'a pris comme ça d'être poli... Profite, c'est assez rare !

-Oui oui mais... Que me vaut cet appel mon petit sucre ?

-En fait je ... Eh ! Je t'ai déjà dit plein de fois de ne pas m'appeler comme ça !

-Pourquoi ? C'est mignon non ? Enfin peu importe, continue.

-Bon voilà tu me connais mieux que moi même et...

-Tu veux savoir où est rangé ton pull gris ? En bas à gauche dans ton armoire. Oui c'est vrai, désolée, je l'ai mis sur la mauvaise pile...

-Granny, non, ce n'est pas ça. Il se trouve que... j'ai rencontré une fille et...

-Ooooooh mon petit sucre est...

-Granny !

-...tombé amoureux !?

-Et bien...Je ne sais pas trop... c'est pour ça que je t'appelle.

-Aller, dit tout à ta Granny !"

Il discutèrent longtemps, et Suzanne convint son petit fils d'emmener Jane au restaurant le soir même.

*

Pelotés l'un contre l'autre dans le canapé, Violette et Peter sirotaient une tasse de thé à la cannelle (encore et toujours !). Intrigué, Peter posa à sa femme la question qui lui trottait dans la tête depuis longtemps :

"Qui est-ce, sur ces photos ?

-Mon frère, et le bébé est son fils, né il y a quelques semaines, mentit-elle : en vérité, elles représentaient toutes Marc.

-Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé de lui ?

-Maxime était souffrant d'un cancer, une violente tumeur au poumom. Il n'est plus." Cela, en l'occurrence, était vrai

"Violette, je suis désolé... Tu aurais pu me le dire, tu sais...

-J'aimais mon frère et je l'aime toujours." , dit-elle, tachant de garder la tête haute malgré les larmes qui coulaient sur ses joues. "Malika, sa femme et la mère de son neveu, ne m'aime pas quant à elle. Je ne reverrai jamais plus le petit Leo, cette image d'un nourrisson est tout ce qu'il me reste de lui, de mon frère, de ma famille." Ce n'était malheureusement que la pûre et accablante vérité, mis à part le fait que l'image en question représentait Marc, et non son cousin.

Violette était à présent en pleurs.

"Toute mon enfance j'ai subi l'absence d'une mère, et les coups d'un père qui me battait. En te rencontrant j'ai cru avoir enfin droit au bonheur, à un nouveau départ, j'y ai cru de tout mon cœur... jusqu'à ce que Maxime m'annonce sa maladie. Et Malika qui refuse que je vois mon filleul... Peter, l'incendie...j'ai vraiment cru que j'allais te perdre à ton tour tu sais.", poursuivit- elle en lui adressant un regard baignant de larmes

Il la prit dans ses bras et la serra fort, laissant les larmes mouiller son t-shirt gris anthracite, jusqu'à ce que les sanglots s'espacent, que les hoquètements s'arrêtent. Là, il lui dit

"Violette, regarde moi dans les yeux. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il en coûte, jamais je ne t'abandonnerai."

*

Violette se dirigea vers l'hôpital St Georges ; elle devait y payer des factures. Elle traversa les portes automatiques dans un "bip" signifiant qu'elle était désarmée, et entra. Elle frissonna en revoyant ces murs d'un blanc immaculé qui avaient accueilli tant de sa tristesse et de sa nostalgie, alors qu'à présent la presque totalité des blocs étaient destinés à l'injection de Vaccine of Physical Conservation, et les autres à la vaporisation de Product of Immediate Cure (produit de guérison instantanée). Jane l'attendait derrière la table du secrétariat. Elle lui indiqua le gramms où elle devait poser une phalange afin d'activer le paiement par empreinte digitale.

"Voilà, parfait. Au final, tu n'as pas à dépenser une grande fortune ; tu bénéficies d'énormément de remises étant donné que tu nous as été fidèle...hmmm...cent ans

-Crois moi, j'aurais préféré me ruiner si cela m'avait rendu Peter ne serait-ce qu'une minute plus tôt. Enfin, passons, comment as-tu trouvé Marc ?

-Tu as été une merveilleuse mère, Violette, ton fils est radieux ! C'est incroyable comme il vous ressemble à toi et Peter, c'est une magnifique fusion de vous deux !

-Merci beaucoup, je tenais à ce que vous vous connaissiez, et ça me fais plaisir que tu l'apprécies.

-Je le pense vraiment, tu sais. Et toi, tu comptes reprendre ton poste quand ?

-J'ai pris un congé de six mois pour m'occuper de Peter. Londres ne manque pas de veterinaires si tu veux mon avis... Mais j'ai recueilli peu avant qu'il revienne à lui une dragonne de glace, une espèce rarissime ! Je le garde chez moi, avec les autres.

-Oh, et tu as essayé de la dresser ?

-Elle réponds à "stop" et "crache neige", enfin, la dernière fois j'avais réussi à la faire obéir, mais ça remonte tout de même à quelques semaines.

-C'est déjà incroyable ! Tu as vraiment un don avec ces créatures... Comment l'as-tu appelé ?

-Justement..., je voulais te laisser choisir.

-Appelle la donc... Passion.

- Bien trouvé. Comme elle, elle est douce, belle, agréable au premier abord, mais surtout terriblement dangereuse et destructrice."

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