Chapitre 26

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Akima n'avait pas suivi les autres dans la salle commune, et avait préféré se reclure dans sa suite. La guerrière n'agissait pas ainsi par haine des humains, mais plutôt par amour de la solitude ; prodige des arts martiaux, elle aimait se ressourcer. Le sol de sa chambre était un tatami blanc comme la neige aux contours rouges comme le sang, et un des murs était un grand miroir qui l'aidait à perfectionner sa position. Du judo à la boxe en passant par le jujitsu, elle excellait dans tous les sports de combat. Akima commença à se placer, ses pieds nus parallèles et légèrement écartés et surtout, la colonne vertébrale parfaitement droite. Elle ralentit son rythme respiratoire, puis prit de profondes inspirations. Elle sentait l'air remonter de son ventre à sa cage thoracique, encore et encore. Elle retint ensuite sa respiration quelques secondes, avant de répéter l'exercice avec des expirations. Elle recommença cela une dizaine de fois, et finit par s'arrêter. Désormais ses muscles étaient totalement détendus, tout en étant toniques. Elle pouvait commencer son entraînement.

"Connor Talla, annonça une voix.

- Bloquer." décida-t-elle.

Son ami avait beau être très attachant, elle tenait à être seule.

*

"Il n'y a qu'elle pour bloquer les gens, je vous le dis !

- Déjà enfant, elle s'isolait dans sa chambre. Ne le prend pas à titre personnel, Connor. Akima est très introvertie et a réellement besoin de ces moments de solitude, le rassura Violette.

- Je sais... J'espérais simplement qu'elle m'accorderait un peu d'attention, cette fois. C'est vrai, quoi, je viens quand même de battre un record mondial !

- En même temps, soupira Ellen, combien d'autres idiots s'amusent à briser des briques avec leurs poings ?

- J'avoue que ce n'était pas une bonne idée, geint Dan en jetant un œil à ses doigts endoloris.

- Ne t'inquiète pas, un jour tu arriveras à en casser une, s'esclaffa Connor.

- Mais quand même, il en a démolit 92 en une minute ! Vous vous rendez compte combien c'est génial ? admira Peter

- Je crois que tu as un nouveau fan, glissa Violette.

- Tu devrais plutôt faire ça sur 34 secondes, intervint Jeremy. Cela optimiserait l'intensité et le nombre de tes coups, au vu de ton endurance.

- Ah bon ? Moi, j'ai calculé 36 secondes, corrigea Jane.

- Pourquoi pas 35 ? proposa Marc

- Adjugé. Je testerai ça la prochaine fois, mais gare à vous si ça ne fonctionne pas, les menaça-t-il en riant. Bon, on y va, à ce spa ?

- Aller, c'est parti ! Qui sait, ça nous débarrassera peut-être de cette odeur immonde qui nous colle à la peau !" s'exclama Peter en s'engageant dans le tourbillon.

L'espace détente était carrelé d'ardoise. Il comprenait un bassin gigantesque, un jacuzzi, des salles de massages, un sauna et un hammam. Il ne portait pas l'odeur désagréable du chlore mais celle, plus douce, des huiles essentielles.

"Jacuzzi ! s'écria immédiatement Connor

- Je te suis ! répondit Jeremy.

- On se fait un hammam ?"

Violette ne sut déterminer si c'était une question, et se contenta de suivre sa meilleure amie.

"La piscine, ça vous dit ? " demanda Peter.

Ellen, Dan et Marc répondirent en chœur d'un hochement de tête enthousiaste, et passèrent rapidement aux vestiaires pour se changer. Si les garçons avaient opté pour des maillots de bain simples, celui d'Ellen était plus élaboré : il s'agissait d'un deux pièces blanc composé d'un bandeau au motif triangulaire orange et bleu d'où partaient des franges blanches, et d'un bas fermé par deux petits noeuds que reliait une fine ligne orange. Elle avait, en l'espace de cinq minutes, arrangé ses longs cheveux dorés en tresses compliquées autour de sa tête. Cette coiffure mettait en valeur la douce harmonie de ses traits et la profondeur de ses beaux yeux bleus, mais aussi la couleur ensoleillée de sa peau, une teinte chaleureuse qui incitait sans qu'on sache pourquoi à la bonne humeur. Ils s'avancèrent vers le bassin, et Marc y trempa un orteil.

"Elle est froide !" se plaignit-il tandis que les adolescents plongeaient gracieusement.

Il n'eut pas le temps de crier quand son père le poussa dans la piscine, avant de se boucher le nez et de sauter lui-même.

"Je suis gelé ! grommela la victime.

- N'importe quoi, rétorqua Dan, elle est bonne !

- Bonne ? Tu plaisantes ?

- Tu n'as qu'à t'activer un peu, répliqua l'adolescent.

- C'est vrai, acquiesça sa soeur, j'ai chaud, moi !"

Ce qui n'était pas si étonnant quand on la voyait faire dix longueurs en un claquement de doigts, se dit Marc. Cela lui paraissait totalement inaccessible : bien qu'il ne l'avouerait pour rien au monde, l'homme avait une peur bleue de la noyade et préférait ne pas s'aventurer là où il n'avait pas pied.

"Vous ne voulez pas plutôt rester ici ? demanda-t-il.

- J'avoue que je n'ai pas vraiment le courage de nager, le soutint Peter. C'est un espace détente, après tout, on n'est pas ici pour se fatiguer !

- Si vous le dites, abandonnèrent-ils en les rejoignant.

- Et si on faisait une bataille de poulets ? proposa Peter

- Bonne idée ! approuva Dan.

- Qu'est-ce que c'est, au juste ?

- Deux personnes montent sur les épaules de leur coéquipier respectifs, expliqua la belle blonde. Le premier qui tombe a perdu.

- C'est génial ! argumenta son frère.

- Bon et bien..., C'est d'accord ! décida Marc.  Quels sont les binômes ?"

La jeune fille posa sur lui un regard indéchiffrable, et haussa un sourcil. L'homme pria son visage de ne pas rougir, mais savait que la bataille était perdue d'avance.

"Enfin... Vous jouez ensembles, je suppose...? se rattrapa-t-il.

- Évidemment ! confirma Dan, enjoué. Nous formons une équipe imbattable !"

Il tapa dans les mains de sa soeur, puis se baissa pour la laisser monter. Marc, à son tour, se hissa sur les épaules de son père.

"Vous êtes prêts ? 3,2,1..." Peter s'élança sur Dan de tout son poids. L'adolescent ne bougea pas d'un pouce mais Marc, quant à lui, tomba dans l'eau sous le choc.

"C'est tout ce dont vous êtes capables ? s'esclaffa Ellen.

- Je veux prendre ma revanche ! déclara Peter.

- Comme tu voudras, accepta Dan. Mais ne t'attends pas à nous vaincre !"


*

Violette et Jane, de leur côté, étaient tranquillement assises au milieu de la vapeur.

"Depuis quand tu aimes ce genre de choses ?

- Je n'ai jamais aimé, avoua Jane en se versant une énième fois de l'eau fraîche sur le corps. Tu sais très bien que je ne supporte pas la chaleur."

Devant le haussement de sourcils de son amie, elle s'expliqua : "Mais, j'avais besoin d'un prétexte pour te parler seule à seule.

- Il s'est passé quelque-chose ?

- En quelques sortes, soupira-t-elle."

Violette ne l'invita pas à poursuivre, elle savait qu'elle le ferait d'elle même quand elle en aurait l'envie.

"Voilà, Jeremy et moi ressentons un sentiment pour ainsi dire inhabituel."

Violette hocha silencieusement la tête et la laissa continuer.

"Jamais un de nous n'avait été amoureux, souffla-t-elle. Mais Connor a réussi cet exploit, visiblement.

- Jane ! C'est fantastique !

- J'ai peur, Violette. Tu l'as dit toi même, la passion est dangereuse, et terriblement destructrice. Et puis, ce n'est pas moi que cela concerne. Nous avons réussi à séparer nos consciences quelques secondes. C'était très court, mais durant cet instant Connor a totalement quitté mes pensées, mon esprit devenu vide. C'est mon frère. C'est Jeremy qui est tombé amoureux.

- Où est le problème ? La passion est un sentiment merveilleux.

- Il m'a dit la même chose, mais tu sais très bien que c'est faux. Regarde ce qu'elle t'as fait !"

Jane baissa aussitôt les yeux.

"Excuse moi... Je veux juste le protéger.

- Tu ne pourras pas. Tu ne pourras pas empêcher ses sentiments de l'envahir.

- Il le faut.

- Tout le monde n'a pas autant de poisse que moi, fit Violette avec un sourire triste. Je suis simplement l'exception qui confirme la règle.

- Admettons. Mais..."

Jane revint s'asseoir auprès de son amie et ramena ses genoux contre sa poitrine. Violette ne l'avait jamais vue aussi faible.

"Est-ce qu'il va accepter d'être homosexuel ?

- Le temps où ils étaient discriminés est passé depuis bien longtemps.

- Tout de même, cela reste un choc. Et n'oublie pas que c'est un scientifique. Pour lui, une espèce est faite pour se perpétuer.

- Il est bien assez intelligent pour comprendre que ce n'est pas toujours le cas, ne t'inquiète pas... Il croit bien aux pouvoirs magiques et à Adam et Eve !

- Seulement parce que le Big Bang n'est qu'une vulgaire théorie en laquelle nous n'avons jamais placé aucune crédibilité.

- Avoue-le Jane, ce n'est pas cela qui te terrorise à ce point.

- Tu as raison."

Elle ferma doucement ses beaux yeux gris, comme pour se donner le courage de formuler ce qu'elle avait sur le coeur.

"J'ai peur qu'il veuille qu'on se sépare. Après tout, ça a été ma réaction quand j'ai cru que c'était de moi que venaient les sentiments. Mais je ne veux pas cesser d'entendre sa voix dans un coin de ma tête, celle qui me rassure, celle qui me remet sur le droit chemin. Je veux continuer de sentir tous ses gestes, toutes ses émotions..." Elle enfouit sa tête dans ses genoux. Quand elle la releva, son visage était baigné de larmes. "On est liés depuis toujours, sanglota-t-elle. On a grandi dans la même tête, tu comprends ? Jeremy n'est pas seulement mon frère jumeau, c'est aussi une partie de moi-même.  Toute seule, ce ne serait plus pareil. Sans lui, je ne pourrais plus avancer.

- Je t'aime, fit un écho au creux de son crâne. Et je ne t'abandonnerai pas."

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