Chapitre 3

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Un fracas se fit entendre à l'extérieur, comme si un chat avait renversé un vase. Elle s'était réveillée en sursaut. Il lui était déjà arrivée la même histoire. Un animal avait brisé du verre et s'était blessé. Elle se leva et quitta donc sa chambre. Malgré les apparences, il était toujours effrayant de se lever en pleine nuit et de regarder dehors. Mais que pouvait-il lui arriver ? Beaucoup de choses. Ces pensées traversèrent son esprit alors qu'elle déverrouilla la porte et qu'elle sorti.

Dehors, seuls les lampadaires étaient sources de lumières dans cette rue. Il devait être tard, deux heures du matin ? Peut-être trois ? Un petit vent chaud claqua ses joues alors qu'elle fixait la rue du regard en cherchant la raison de ce bruit. Elle espérait seulement qu'aucun animal ne se soit blessé.

Une silhouette apparue devant ses yeux. Elle frissonna lorsqu'elle vit son apparence humaine. Un homme.

- Trouvé, grinça la voix de l'inconnu.

Il marcha vers elle. Zénith se retourna et se précipita vers sa porte. Mais l'homme fut étrangement rapidement, presque trop pour être normal. Il lui attrapa le bras et la projeta au milieu de la rue où elle s'écrasa violement contre le sol. Un cri de douleur s'échappa de ses côtes. Ses bras et jambes s'étaient écorchés et lui offraient des douleurs aiguës dans le corps.

Mais qui était-il bon sang ? Elle était tétanisée. Elle rouvrit ses yeux aux bords des larmes pour voir avec effroi qu'il s'approchait à nouveau d'elle. Prise d'un courage qu'elle ne se connaissait pas, elle se leva et tenta de mettre le plus de distance entre elle et lui. Mais comme avant, il apparut devant ses yeux d'une vitesse inouïe.

- Que voulez-vous ? trembla-t-elle de peur.

Aucune réponse. Il élança sa main vers elle et attrapa fermement sa gorge. Elle avait beau se débattre de toutes ses forces, elle n'arrivait pas à se défaire de son emprise. L'air commençait à lui manquer. Elle se demanda ce qu'elle avait fait pour mériter cela. Alors qu'elle pleurait sans réussir à se contrôler, elle sentait ses forces la quitter peu à peu. Sa vision se troubla. Son souffle disparaissait. Elle perdait conscience.

Elle n'allait tout de même pas mourir ici ? Maintenant ? Sans savoir pourquoi ?

Zénith fixa le visage de l'homme. Les lampadaires formaient une ombre, l'empêchant de voir nettement ses traits. Un détail la surprit davantage. Ce fut cet instant aussi rapide fut-il, où le dos de l'homme accueillit des ailes blanches. Rêvait-elle ? Était-ce possible ? Il y avait encore quelques secondes, elle pensait qu'il était humain. Mais maintenant, il pouvait voler ? Elle était folle. C'était une certitude. Entre Brad que seule elle voyait et lui...

Ses petites mains finirent par abandonner le combat et tombèrent le long de son corps. La vie commençait à la quitter. Acceptait-elle son sort ? Non. Mais avait-elle seulement le choix ? Non plus.

Puis tout se passa très vite. Trop vite pour qu'elle ne puisse comprendre. Une seconde silhouette ailée apparue. Celle-ci frappa violement son agresseur qui le fit tomber à la renverse. Zénith fut elle aussi en contact avec le sol goudronneux, son souffle prit d'une liberté sans nom. Elle toussait à s'en déchirer les poumons. Tout lui faisait mal, de la tête aux pieds. Vulnérable et sans défense, allongée sur le sol, elle fixait la scène qui se déroulait sous ses yeux. La seconde silhouette avait elle aussi des ailes... lui aussi. C'était un homme. Mais les siennes étaient noires. D'un noir profond comme le ciel. Ils se battaient. Son sauveur piqua son doigt et sembla dessiner sur sa peau avec son sang.

Rien n'avait de sens. Elle ferma les yeux. Peut-être que plusieurs minutes s'étaient écoulées après ça, car lorsqu'elle rouvrit les paupières, l'agresseur avait disparu. L'autre s'approcha d'elle à pas lent. Il se baissa et l'attrapa de bras solides. Elle cligna des yeux pour voir son sauveur. Mais sa vision était trop trouble. Sa tête tomba contre l'épaule de l'homme qui la ramena chez elle.

Cet ange l'avait sauvé d'un ennemi inconnu. Elle était sûre de rêver. Ça n'était pas possible autrement. Pourtant, ses douleurs paraissaient bien réelles.

Ce fut le vide. Elle se rappela seulement de ces grandes ailes noires qu'il possédait.

Zénith se leva en sursaut. Le souffle court, elle ne prit pas le temps de se réveiller entièrement qu'elle se précipita devant le miroir. La réalité la frappa violemment lorsqu'elle vit ses nombreuses égratignures son corps, accompagnés de bleues et d'une marque de main sur son cou.

C'était vrai. Pas un rêve. Elle perdit l'équilibre et se laissa tomber au sol prise par une peur sans nom. Elle respirait mal, elle tremblait. Il lui fallait une bonne trentaine de minutes pour se relever et descendre. Ben était déjà parti. Ça ne la soulageait qu'à moitié. Elle avait besoin de lui. Elle devait parler. Mais elle savait que son père serait prêt à rester des mois avec elle pour être sûr que tout va bien.

Sans pouvoir se contrôler, elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle remonta dans sa chambre et ouvrit sa fenêtre pour prendre l'air. Elle savait qu'elle n'aurait pas le courage de sortir aujourd'hui. Pendant qu'elle tentait encore de digérer tout cela, elle ne se douta pas une seconde qu'elle était observée.

Deux personnes ailées surplombaient sa maison. L'un d'eux avait des ailes noir corbeau. Le second plus âgé, avait les bras croisés.

- Ils l'ont trouvé et ne la laisseront pas tranquille tant qu'ils n'auront pas récupéré ce qu'ils cherchent, commença-t-il. Tu seras en charge de sa protection. Elle doit rejoindre l'académie au plus vite et apprendre qui elle est. Ou elle en payera le prix.

- Mais lui dire aussi rapidement... argua le plus jeune aux ailes noires.

Il fut coupé lorsque le second mit sa main devant son visage.

- C'est une question de vie ou de mort mon cher, termina-t-il en le quittant.

L'ailé aux plumes noires le regarda partir dans le silence. Puis il se tourna à nouveau vers la maison de Zénith.

- Je suis navré Zénith. Mais ta vie va prendre un tournant que je ne souhaite à personne, avait-il dit avant de lui aussi partir.

La jeune avait passé plusieurs heures dans sa chambre, dans le silence complet à fixer le vide. Ses blessures piquaient sa peau, son cou lui faisait mal à chaque mouvements... Ce jour-ci, elle avait enfilé un col roulé – c'était étrange en été – mais c'était surtout pour cacher la marque de main à son père. Elle n'avait pas réussi à en parler. Et avait par dire qu'elle était tombée en rentrant. Ben l'avait cru. Ce qui lui avait brisé le cœur de voir qu'elle lui mentait si facilement.

Zénith sorti de chez elle et se plaça devant l'entrée. Elle n'arrivait toujours pas à franchir la rue de peur qu'il ne revienne. Elle fixait cet endroit goudronneux où son sang tachait encore légèrement le sol. C'était réel. Tout était réel. Et c'était trop pour elle. La jeune adulte se leva et ouvrit la porte d'entrée.

- Salut, fit une voix qui la fit frissonner.

Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas entendu. Mais une boule au ventre apparut dans son estomac. Elle se tourna vers Brad qui la regardait avec le sourire. Elle ne sut quoi faire au départ et enserra ses bras autour d'elle.

- Salut.

- Je t'ai fait peur à nouveau ?

- Non, non... pas cette fois.

Elle ne s'avança pas vers lui. La peur de traverser ce petit espace était encore trop grand dans son esprit.

- Ça t'arrive souvent d'être dans la lune, n'est-ce pas ? sourit-il à nouveau.

- Trop souvent, tenta-t-elle de se détendre.

Un petit silence s'installa. Elle fixa le sol sans savoir quoi faire. Zénith n'attendait qu'une chose, rentrer chez elle.

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? demanda-t-il attirant toute son attention.

Elle fronça les sourcils en le regardant. Il s'approcha d'elle doucement.

- C'est pas courant de porter un jean et un col roulé en plein été. Tu dois avoir chaud.

- Ah, oui. Mais... réfléchit-elle en cherchant une excuse. La clime me donne froid.

- Tu l'as vu, celui qui t'a fait ça ?

Cette fois-ci, il avait réussi à capter toute son attention. Comment savait-il qu'elle était blessée ? Il ne pouvait rien voir sous tous ces tissus. Et quand bien même, quelqu'un de "normal" aurait sûrement demandé quand est-ce qu'elle s'était fait cela ? Ou même comment ? Mais non, Brad aussi étrange et mystérieux était-il, avait demandé "qui". Comment pouvait-il savoir qu'elle s'était faite attaquer ? Elle aurait aussi bien pu tomber. Elle le fixait donc d'yeux interrogateurs. Le sourire de Bras avait disparu, il semblait bien plus sérieux qu'auparavant.

- Qui es-tu ? fut la seule phrase qui sorti de ses lèvres.

Elle n'avait pas réfléchi longtemps avant de laisser ces mots traverser ses cordes vocales. Mais il était aussi vrai que Brad laissait planer autour de lui des questions dont elle désirait les réponses. Qu'est-ce qu'il était ? Pourquoi était-elle la seule à le voir ?

Les épaules de l'homme s'affaissèrent alors qu'il la regardait toujours aussi intensément.

- Je suis comme toi, finit-il par avouer.

Elle frissonna. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Comme elle ? Mais qu'est-ce qu'elle était dans ce cas ? Elle déglutit alors qu'il fit un pas vers elle.

- Tu es différente Zénith. Et c'est normal. Tu ne sais juste pas qui tu es réellement.

Elle ne sut quoi faire et resta silencieuse.

- Je te demande juste, de me faire confiance.

Est-ce qu'elle serait prête à lui accorder sa confiance ? Ce qui fut plus étrange encore était de constater que c'était le cas. Était-ce ces yeux gris qui la rassuraient ? Ou bien son sourire charmeur ? Brad lui tendit la main.

- Donne-moi ton bras.

Elle fit comme demandé. Il lui offrit un énième sourire.

- En général, on le dessine au plus près du cœur. Mais il fonctionne partout. Son effet est seulement moins important.

Il fit tourner la pierre de sa bague - une lame en sorti - qu'il prit pour créer une petite entaille au bout du pouce de Zenith. Sous la douleur, elle retira sa main se demandant pourquoi elle n'était pas partie quand il était encore temps. Elle aurait pu s'enfermer chez elle et ne plus entendre parler de lui. Mais non. Parce qu'une partie d'elle désirait en connaître plus. Sur elle, sur ce qu'elle était, sur son passé. Quelque chose lui disait qu'il avait ses réponses.

Brad remonta la manche de l'autre bras de Zénith avant de s'emparer de sa main blessée. Ses égratignures la firent souffrir sous le mouvement du tissu. Mais elle était bien plus absorbée par ce qu'allait faire Brad de sa goutte de sang encore présente sur son pouce.

Sa main chaude tenait celle de la jeune et il se mit à inscrire sur sa peau. Au départ, le symbole naissant était rouge sang mais il se changea en or alors qu'il continuait son écriture. Une fois terminé, il lâcha la main de Zénith qui fixait son sang - devenu or - sur sa peau claire.

- Le symbole de la guérison. Nous appelons ça un glyph.

Elle n'en croyait pas ses yeux. Celui-ci disparu comme s'il n'avait jamais été là. Ce fut à ce moment qu'elle senti la différence. Elle remonta ses manches pour regarder ses égratignures. Mais rien. Plus aucune trace de son mal. Plus aucune douleur sur le corps.

Elle devenait folle. Elle en était persuadée. Ça n'était tout simplement pas possible. Zénith s'affola en reculant d'un pas la tête secouant un non inaudible. Sa gorge se serra. Elle fit marche arrière avant de se tourner pour aller vers sa porte d'entrée. C'était un rêve. Oui. C'était ça. Elle allait se réveiller dans sa chambre par cette sonnerie qu'elle détestait.

- Je les vois aussi, les âmes, argua Brad l'arrêtant net dans sa fuite.

Elle l'écoutait. Alors il continua, cherchant ses mots afin de ne pas trop la chambouler.

- Je sais que c'est dur. Ça doit faire beaucoup pour si peu de jour, et, je te mentirais si je te disais que c'était tout. Il y a tout un monde que tu ne connais pas. Et tu fais partie de ce monde.

Elle se tourna vers lui. Il sentait sa détresse. Elle semblait perdue.

- Comment tu as su pour mes blessures ?

- C'est moi. Avec les ailes noires.

- Toi ?

Tout semblait tourner autour d'elle alors qu'elle posa sa main sur la poignée de sa maison. Lorsque tout se calma, elle se tourna à nouveau vers lui en ouvrant l'entrée.

- Et si on discutait à l'intérieur ?

Brad ne répondit rien et la suivit jusqu'au salon. Zénith prit place dans le fauteuil de son père. Il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre.

- Explique-moi.

Le jeune homme laissa un sourire s'ancrer sur ses lèvres alors qu'il commençait.

- Je vais aller à l'essentiel. Notre monde est divisé en deux parties. Nous avons celui du Bas, où vivent les humains, et celui du Haut. Le Haut abrite les élus. La personne que tu as vu cette nuit était un élu. Et nous avons ce don de voir les morts. Nos yeux si particuliers le prouvent. Laisse-moi te montrer d'où tu viens.

Elle resta silencieuse. C'était beaucoup pour elle. Zénith avait du mal à tout digérer.

- Tu n'es plus en sécurité ici, argua-t-il d'un ton aussi calme qu'un chuchotement.

Elle déglutit.

- Promets-moi que tu me ramèneras chez moi après. Ici.

- Je t'en fais la promesse. Tu seras ici ce soir.

Elle acquiesça d'un mouvement de tête avant de se lever. Brad voyait son regard vide et perdu, il s'en voulait déjà de lui faire vivre cela. Mais il n'avait pas le choix. Et elle non plus.

- Je vais me changer, fit-elle en le quittant sans même lui lancer un regard.

Il se leva et la regarda partir sans dire un mot. Il n'arrivait pas à imaginer les émotions qui devait la traverser. Brad l'attendit donc calmement dans le salon, guettant les escaliers.

De son côté, Zénith tremblait le dos collé à sa porte. Il était fou. Ce fut la seule conclusion qu'elle arrivait à trouver sur tout cela. Mais elle était sûre de ne pas avoir rêvé cette nuit-là. Et le glyph... Il l'avait guéri. Elle avait beau scruter chaque parcelle de sa peau, il n'y avait plus aucune trace de blessure. Peut-être que c'était elle qui était folle ? Et malgré tout, sans savoir l'expliquer, elle se changea et laissa son esprit partir vers ce monde du Haut. Zénith opta pour un t-shirt blanc et un pantalon noir plus léger que le précédent. Prête, elle s'arrêta tout de même devant sa porte de chambre. Qu'était-elle en train de faire ? Vers quelle folie courait-elle ?

Elle respira. Si tout n'était qu'un rêve, Brad ne serait plus là. Elle descendit donc chaque marche, pas à pas. Son cœur battait la chamade. Mais une fois en bas... Elle fut accueillie par un grand sourire charmeur.

- Tu es prête ? demanda-t-il sans bouger

Elle s'avança vers lui, posa un petit mot sur la table de la cuisine et fut entrainée dehors. Si elle devait partir, elle voulait au moins mettre son père au courant. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète. Brad marcha vers l'arrière de sa maison sous le regard interrogateur de Zénith.

- Mieux vaut ne pas être vu.

Puis il remonta sa manche gauche, piqua son doigt et commença à dessiner sur sa peau. Elle le regardait faire sans rien dire.

- Glyph de la dissimulation, expliqua-t-il. Les humains ne pourront pas me voir avec.

- Mais je te vois, fit-elle en tentant de comprendre.

- C'est parce que tu n'es pas humaine. Tu es une élue.

Elle fixa le glyph sur la peau de l'homme en repensant. La grand-mère ne l'avait pas vu. Était-ce donc à cause de ce glyph qu'elle avait été la seule à le voir ? Elle fut coupée dans sa contemplation du dessin d'or lorsqu'il bougea pour en faire un autre. Cette fois-ci, c'était sur la clavicule.

- Celui de la vitesse.

Elle s'était vite calmée et l'observait. Il inscrivait ces dessins si facilement. Puis il en fit un autre, sur sa hanche. Il lui expliqua qu'il augmenterait son endurance. Et pour terminer, avec l'autorisation de celle-ci, il inscrivit deux glyphs sur la peau de Zénith. Celui de pesanteur et de dissimulation.

- Il te permettra de voler malgré l'absence d'ailes.

Elle acquiesça sans même savoir si elle comprenait vraiment ou pas. Prête, le plus spectaculaire arriva : les ailes de Brad se déployèrent dans son dos. Même si elle avait déjà vu ce phénomène – dans une horrible situation certes – elle fut toujours aussi étonnée de les voir apparaitre aussi vite.

Puis il lui tendit sa main avant de s'envoler. 

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