1 : F A U S T I N E

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                                                                  CHAPITRE 1

                                                             
14 juillet

   Les bagages de Faustine sont prêts et l'attendent déjà dans le coffre de la voiture de son père. Elle est certaine de n'avoir rien oublié, si ce n'est sa confiance en l'avion dans lequel elle s'apprête à monter avec ses amis quelques heures plus tard. Lorsque Tristan leur a annoncé que la maison secondaire de ses grands-parents en Espagne était libre pour eux durant les deux dernières semaines de juillet, la jeune fille a d'abord imaginé qu'ils partiraient en voiture. Ils ont quasiment tous le permis et une voiture. Puis, Axel a relevé le fait que ça leur prendrait deux jours entiers de route et surtout qu'ils auraient besoin de deux voitures pour y mettre les huit jeunes. Après un rapide calcul, il s'est avéré, sans surprise, que partir en voiture n'était pas la solution la plus rentable. Faustine a donc acheté ses billets d'avion avec un goût amer dans le fond de la gorge. Il n'y a que deux petites heures de trajet, mais elle ne peut s'empêcher d'imaginer mille et une situations catastrophes. C'est avec ce genre de pensées qu'elle est arrivée devant l'aéroport de Bruxelles une heure et demi plus tard. Son père l'a embrassée et lui a souhaité de bonnes vacances avant qu'elle ne quitte l'auto pour se diriger vers le grand bâtiment. Une fois dans l'entrée principale, elle cherche du regard un de ses amis. Elle est persuadée qu'au moins Clarissa est déjà là et en effet, elle remarque alors une grande jeune fille à la chevelure bouclée couleur blé. Elle s'en approche et voit que Sacha et Axel sont à ses côtés. Elle salue chacun de ses amis et s'assied ensuite à côté de l'un des deux garçons.

   —Alors, tu es prête pour les deux heures d'avion à venir ?

   Clarissa met un coup dans les côtes d'Axel pour qu'il comprenne que jouer avec les peurs des autres ne se fait pas. Il a envie de continuer, tout le monde le voit mais son meilleur ami, Sacha, lui envoie un regard qui signifie de se stopper là. Ces deux-là sont amis depuis qu'ils ont douze ans et se canalisent l'un l'autre depuis leur première rencontre. Une certaine dynamique émane de leur amitié ; ensemble, ils pourraient faire les plus grosses conneries possibles. Mais au fond, leurs amis savent qu'ils sont d'une gentillesse sans nom.

   —En vrai, je préfère y aller en avion plutôt que d'être dans la voiture que l'un de vous conduit pendant deux jours, répond Faustine avec un sourire malicieux au bord des lèvres.

   Axel s'est tourné vers son meilleur ami qui lui a envoyé un sourire à son tour.

   —OK, un point pour toi, balle au centre, déclare Axel sans perdre son sourire.

   Après ces petites piques gentiment lancées, les quatre jeunes discutent de tout et de rien en mangeant les biscuits apportés par Faustine la prévoyante. Ils attendent le reste du groupe et espèrent que Raphaël ne va pas se rendre compte à cinq minutes de l'aéroport qu'il a oublié sa carte d'identité, comme il l'a fait l'année précédente. Pour passer le temps, Axel et Sacha se battent comme d'habitude au milieu des grands couloirs et les deux filles ont pris des nouvelles l'une de l'autre. La dernière fois qu'elles se sont vues était il y a à peine une semaine, mais elles trouvent quand même de nouveaux détails de leur vie à aborder.

   Alors que Sacha s'apprête à charger pour mettre son meilleur ami au sol, il s'arrête dans son élan et crie le prénom Sophie. Les trois autres tournent le regard dans la même direction que l'autre et voient alors une grande blonde marcher vers eux d'un air confiant et un sac de sport accroché à son épaule droite. Sophie, c'est la fille au centre de tout au sein de ce groupe d'amis. Elle aime autant participer aux activités des filles qu'à celles des garçons. Et pour preuve, son sac n'est même pas encore au sol qu'elle lance un petit coup de pied dans la cuisse d'Axel. Ce dernier s'avance avec une fausse intention de la joindre à leur bagarre mais finit par l'étreindre. Il s'agit du garçon le plus tactile que Faustine ait rencontré dans sa vie. Il a constamment son bras autour des épaules de ses amis et ne va jamais dormir sans avoir embrassé ou câliné les personnes présentes autour de lui. C'est pourquoi ça n'a étonné personne le fait qu'il ne provoque pas Sophie en bagarre et se contente de la serrer contre lui.

   —Salut, ma biche ! Tu vas bien ?

   Sophie rend le câlin d'Axel et répond à sa question par la positive ; elle est impatiente de monter dans l'avion et surtout que les vacances commencent. Elle est persuadée qu'ils sont sur le point de vivre les meilleurs vacances de leur vie et n'attend qu'à voir ça. Une fois éloignée du torse musclé d'Axel, elle s'approche du second garçon et va ensuite s'asseoir à côté des deux filles. Faustine est persuadée que Sophie préfèrerait se défouler dans le couloir avec les deux zozos plutôt que de rester assise à parler, mais elle se trompe. Le sac de la grande blonde est posé au sol depuis seulement deux secondes qu'elle leur pose déjà mille et une questions. Maintenant qu'elle étudie à Lille, elle voit son groupe d'amis bien moins souvent. Il n'y a qu'une centaine de kilomètres entre la capitale belge et la ville française, mais elle ne rentre chez ses parents qu'un week-end ou deux par mois pour éviter de perdre trop de temps dans des aller-retours.

   —Alors, vous êtes prêtes pour ces vacances ?

   Ses deux amies ont confirmé à l'unisson et Clarissa a ajouté qu'elle était persuadée que ça sera leurs meilleurs vacances. Encore meilleures que celles de l'année précédente. Ces dernières s'étaient si bien déroulées qu'ils ont décidé de mettre en place une tradition en juillet et la proposition des grands-parents de Tristan est donc tombée à pic. Une conversation au sujet des projets de vacances a vu le jour en attendant les retardataires. Ceux-là prennent tellement leur temps que les deux garçons déjà présents ont réussi à se fatiguer. Cela n'est pas dans leur habitude, c'est pourquoi ça a surpris les jeunes filles installées quand elles ont vu débarquer les deux gaillards pour s'asseoir à leurs côtés.

   —Putain, on n'est même pas encore partis que Louise me fait déjà chier, dit Axel en sortant son portable de la poche de son pantalon cargo.

   Axel sort avec Louise depuis maintenant trois ans et demi. Il l'aime beaucoup, mais de l'extérieur, on dirait qu'il a plus facile à montrer son amour à Sacha qu'à sa copine. Cette dernière ne semble pas s'en formaliser- Faustine a toujours eu du mal à comprendre ça- mais est parfois lourde avec ses milliers de messages. Tout le monde sait que son petit ami est un casse-couille tactile, mais personne n'est plus clean que lui. Jamais il n'a regardé une autre fille de travers ou avec des idées derrière la tête. Evidemment, il lui est arrivé d'en trouver jolies, mais ce n'est jamais irrespectueux envers son couple. Et bien que Faustine a du mal à concevoir le fait que son ami passe plus de temps avec son meilleur ami qu'avec sa partenaire, elle comprend encore moins que la partenaire en question s'imagine toujours un million de films, même quand Axel passe du temps avec son groupe d'amis de secondaire.

   —Dis-lui que tu as vu une gonzesse incroyable à l'aéroport, commente Sophie avec un air malicieux.

   —Oui, toi, répondent Axel et Sacha en chœur.

   Cette réponse identique les rend hilares ; ils sont encore surpris de toujours penser aux mêmes choses alors qu'ils se connaissent depuis onze ans et se voient presque tous les jours. Bizarrement, ce sont les seuls encore étonnés de ça, pense Faustine. Les rires se sont rapidement estompés parce qu'Axel prend quand même les doutes de Louise au sérieux. Il se tourne alors vers Sacha et Faustine, et d'un regard, il leur fait comprendre qu'il a besoin d'aide.

   —Mais Axel, je comprends pas pourquoi elle panique déjà. Tu prends tout le monde dans les bras mais sur trois ans, tu lui as déjà prouvé que c'était elle ta préf' !, ajoute Clarissa en remettant son téléphone respectif dans sa poche.

   —Un point pour elle, dit alors Sacha en montrant la jeune fille qui vient de parler du doigt.

   Axel hoche de la tête et décide d'envoyer une phrase bateau- mais vraie. Un truc du genre « Tout se passe bien, on attend Isa, Raph et Tristan et on passe les portes de sécurité. Je t'aime ». Il pense que ça fera l'affaire et il a raison. Louise a confiance en lui malgré sa jalousie parfois inadéquate. Et puis, comme l'a souligné Clarissa, ils partagent leur quotidien depuis trois ans et pour que ça dure aussi longtemps, il faut quand même une certaine confiance et un minimum de jalousie. Les inquiétudes de Louise se sont envolées à la suite des quelques messages suivants envoyés et Axel a pu revenir dans son groupe d'amis sans s'inquiéter pour sa petite amie. Pour alléger l'atmosphère, il a tenté une blague sur Raphaël qui a probablement oublié quelque chose- cette blague fonctionne tellement bien qu'elle est surexploitée- et ledit Raph' est apparu dans leur champ de vision quelques instants plus tard.

   —Purée, enfin !, s'exclame Faustine qui commençait à redouter un retard trop grand qui les aurait empêchés d'avoir l'avion.

   Sur ces mots, elle se lève et avance de quelques pas vers le trio de nouveaux arrivants. Elle remarque très vite que Raphaël et Isabelle tirent une tête jusque par terre et regrette presque les messages de Louise. Au moins, elle, emmerdeuse ou pas, ne part pas en vacances avec eux pendant deux semaines. Faustine décide de rester à sa place et d'attendre qu'ils arrivent vers elle ; elle n'a pas envie de se jeter dans la gueule du loup parce que quand ces deux-là se disputent, ça fait parfois des dommages collatéraux. Pour combler le vide, elle enlève sa grosse paire de lunettes carrées et se met à les laver sans qu'elles en aient vraiment besoin ; ce geste lui permet souvent de lui donner de la consistance quand elle ressent un manque de confiance en elle.

   —Salut, les beaux gosses, les accueille Axel en les serrant chacun dans ses bras. Vous allez bien ?

   —Salut ! Alors, sujet tendu.

   —T'as pas oublié ta carte d'identité, cette fois ?, rit Sacha.

   Cette blague n'est jamais très loin et décroche souvent un sourire, mais ne semble pas passer cette fois. Du moins, c'est ce que Faustine croit comprendre quand elle entend Raphaël répondre premier degré à cette pique gentiment envoyée.

   —Cette fois, c'est Zab' qui a oublié son téléphone et qui s'en est rendue compte après dix minutes de route. Elle n'a fait que râler pour que je fasse demi-tour...

   Ça s'entend facilement que Raphaël est encore excédé par la situation et qu'Isabelle n'apprécie pas la manière dont il en parle. Pourtant, ça n'empêche pas Axel et Sophie de cacher leur sourire dans leur coude et Sacha d'exploser de rire sans scrupule. Il a eu droit à un regard noir envoyé par la grande fille aux cheveux châtains et il a baissé les yeux en lui envoyant un grand sourire. Il essaie de détendre l'atmosphère mais fait face à un mur en béton forgé. Après, personne ne s'inquiète vraiment pour l'humeur d'Isabelle parce que tout le monde sait qu'elle n'est pas du genre rancunière ou ne fait pas payer les autres pour les emmerdes provoquées par Raphaël.

   —Hé ben, vous n'êtes pas jumeaux pour rien, ne peut s'empêcher de relever Clarissa.

   Elle ne reçoit aucune réponse des concernés, mais les autres ne peuvent que confirmer. Le fait qu'ils aient été élevés en même temps par les mêmes personnes jouent beaucoup dans leur manière d'être et dans ce qu'ils font au quotidien, comme par exemple oublier des affaires importantes juste avant de prendre un avion.

   —On a dû faire demi-tour, mais au final, on est tous à l'heure, du coup, on s'en fout, non ?

   Ces paroles ont été prononcées par Tristan, le dernier membre du groupe. Ce dernier était présent au moment des faits. C'est certainement la raison pour laquelle c'est lui qui a décidé de changer de sujet. Il a dû être témoin d'une grosse dispute entre les jumeaux et n'a pas envie que ça impacte leur départ à tous en vacances. Ça arrive à tout le monde d'oublier quelque chose, à Raphaël en premier, et ce n'est pas la peine d'en faire une affaire d'état. Les autres membres du groupe d'amis ont donc acquiescé d'un hochement de tête et cette fois, c'est Faustine elle-même qui a dû prendre les choses en mains ; monter dans un avion la panique mais tant qu'ils sont encore sur la terre ferme, tout le monde compte sur son sens de l'organisation pour le bon fonctionnement des évènements.

   —Bon maintenant qu'on est tous là, je propose qu'on traverse le contrôle de sécurité comme ça on peut aller attendre près de la bonne gate, annonce Faustine avec une pseudo-confiance en elle.

   La vérité est que la jeune fille est loin d'avoir confiance en elle, sauf avec ce groupe d'amis. Ils se connaissent depuis si longtemps qu'elle a appris que ses dires sont pris au sérieux et respectés. D'ailleurs, elle voit les sept jeunes attraper leur valise ou sac à l'instant même où elle annonce son plan d'attaque. Cela lui décroche un sourire et lui donne davantage envie de vivre ces vacances avec ses meilleurs potes.

   —Let's go !, s'exclame Axel en plaçant son sac de sport sur son épaule droite et son bras gauche autour des épaules de Sacha.

   Ils se sont alors dirigés vers les contrôles de sécurité et sont tous passés sans problème. Seule Sophie a sonné parce qu'elle est allée trop vite et a oublié d'enlever sa ceinture. Cela n'a eu aucun incident et en moins de vingt-cinq minutes, ils étaient du bon côté de l'aéroport. Faustine est encore une fois celle qui a trouvé le numéro de la gate devant laquelle ils doivent aller et elle les a invités à s'y diriger. Sur le trajet, Isabelle marmonnait encore dans ses dents et Sacha s'amusait à pousser Axel. Des fois, la jeune fille aux grosses lunettes se demande si elle traîne avec des gens de son âge ou de dix ans ses cadets. Malgré ce questionnement, elle adore passer du temps avec eux parce qu'une atmosphère bonne enfant règne en permanence autour d'eux quand ils sont tous ensemble.

   —Ah voilà, la porte 8, commente Tristan en déposant son sac à l'instant même où il dit ça. Je vous laisse mes affaires, je dois pisser comme une vache folle.

   Un groupe se forme pour aller aux toilettes et pendant ce temps, Faustine reste avec Sacha et Isabelle sur les banquettes devant la gate numéro 8 de laquelle décolle leur avion. Une fois à trois, Sacha se tourne vers Isa qui tire encore une tronche jusque par terre.

   —Allez, Zab', te mets pas dans des états pareils pour le trajet en bagnole.

   —J'ai vraiment envie de mettre une tarte à Raph', j'te jure. Il m'a insultée parce que je lui ai demandé de faire demi-tour alors que lui ne pourrait même pas partir deux heures sans son portable...

   Faustine n'émet aucun commentaire mais écoute d'une oreille attentive. Elle sait que son amie n'a pas encore tout dit et tant que tout n'est pas sorti, elle ne se permettra pas de ressentir de la joie.

   —En plus, comme j'ai pris nos billets en même temps, je vais devoir me coltiner ce blaireau à côté pendant deux heures, continue Isabelle dans un soupir.

   —Ben putain, tu en as de la chance, dit immédiatement Sacha. Nous, on est tous à côté d'inconnus. Toi au moins, si tu veux dormir, tu n'as pas peur que ta tête tombe sur l'épaule d'un des deux inconnus à côté de toi.

   —Je préfère encore toucher un mec chelou que je ne connais pas plutôt que ce connard qui me reproche d'avoir voulu aller chercher mon tél' à la maison.

   Cette fois, Faustine a envie d'ouvrir sa bouche pour calmer son amie ; sa colère parle et la fait exagérer ses propos. Heureusement, à ce moment, le concerné et Tristan ont refait leur apparition. Cela a calmé Isabelle qui n'a plus émis un son quand elle a vu son frère s'approcher d'où elle est assise. Elle a lancé un regard à Sacha qui l'a rassurée en passant sa main dans son dos.

   Les choses se sont tassées quand ils sont enfin montés dans l'avion et qu'Isabelle a réalisé qu'être installée à côté d'une personne qu'elle connaît est quand même quelque chose de rassurant. Faustine, quant à elle, était à la gauche d'une inconnue de son âge plutôt sympa. Cela l'a rassurée et lui a permis de passer un vol pas aussi stressant que ce qu'elle imaginait. L'avion a atterri deux bonnes heures plus tard et les huit amis se sont rejoints sur la piste d'atterrissage. Une certaine joie émane alors du groupe qui est enfin prêt à vivre les meilleures vacances de leur amitié. Enfin c'est ce qu'ils espèrent.

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