5 : A X E L

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Chapitre 5

16 juillet – Axel

Être le seul qui ne boit pas d'alcool dans un groupe signifie accepter de passer une soirée sobre en voyant tout le monde se désintégrer au fur et à mesure du temps et surtout être le seul frais le lendemain tandis que les autres subissent les conséquences de leur consommation. Axel a l'habitude de tout cela étant donné qu'il le vit depuis ses 16 ans, âge auquel ses amis ont commencer à boire de l'alcool. Pourtant, ce matin du 16 juillet- ainsi qu'une partie de la nuit- a été un réel supplice pour lui. Il se demande ce que Maria y Jorge ont bien pu mettre dans leurs vins suggérés pour que presque tous ses amis se retrouvent dans un état pareil. Dans les environs de quatre heures du matin, il a décidé de descendre dans le salon pour s'allonger dans le divan plutôt que de tenter de dormir à côté d'un Sacha assommé par l'alcool. Sur le trajet, il croise Faustine qui se dirige vers la salle de bain. Il ne pose aucune question mais imagine qu'elle ne supporte pas le vin ingurgité ce soir-là. Une fois couché dans le grand divan, il réalise que perdre Faustine dans la bataille signifie n'avoir aucun plan pour le lendemain. Très vite, Axel parvient à s'endormir et est réveillé quelques heures plus tard lorsqu'il entend la machine à café démarrer. Difficilement, il s'extirpe de son sommeil et s'assied dans le divan en attendant de voir qui est le premier réveillé.

—Salut, Sophie.

—Salut, beau gosse ! Alors, tu as opté pour le divan plutôt que de dormir à côté de Sacha ?

Axel acquiesce d'un hochement de tête tout en rendant l'étreinte de son amie. Cette dernière propose son café à son ami et comme il l'accepte, elle retourne à la cuisine s'en préparer un autre. Pendant ce temps, le garçon attrape son portable et envoie un message à sa petite amie, Louise. Ils prennent des nouvelles l'un de l'autre et prévoient de s'appeler prochainement. Sophie réapparaît très vite dans le salon et cette fois s'installe à la gauche du jeune homme.

—Toi, tu as bien dormi ?

—Oui, ça a été, mais c'était un peu moins glorieux du côté de Fau'.

Ces quelques mots confirment la supposition qui s'est formée dans l'esprit d'Axel vers quatre heures du matin lorsqu'il a croisé Faustine en descendant.

—Je rêve ou elle a vomi ?

—J'en sais rien, on le lui demandera quand elle descendra, mais en tout cas, elle a fait deux ou trois aller-retours à la salle de bain, explique Sophie.

Axel croise les doigts pour que la concernée se sente mieux une fois réveillée parce qu'ils comptent tous sur elle pour le bon déroulement de cette troisième journée. Après, il se demande si elle a de tout façon pu prendre le temps d'aller décortiquer Internet pour découvrir où aller vu l'état dans lequel elle était la veille. Pour être honnête avec lui-même, ce qu'il espère le plus est que Faustine et tous les autres soient capables de se réveiller et sortir ; ils ont tous bu à excès la veille et ça emmerderait vraiment Axel d'être le seul du groupe à faire quoi que ce soit de la journée.

—Et toi, ça va ?

La grande jeune fille hoche de la tête en sirotant son café noir. Elle avale deux gorgées avant de détailler son ressenti du moment :

—Ça va, ça va, j'ai pas trop exagéré hier et franchement je suis contente que la Sophie du passé ait pris cette décision intelligente. Après, je vais pas te mentir, je sens quand même avoir un peu picolé, mais j'ai hâte d'aller à la plage.

—Ouais, moi aussi ! Hâte aussi de voir si Isa va tenir sa parole.

Sophie s'apprête à confirmer avant que la porte du salon s'ouvre et laisse apparaître Faustine. Cette dernière a une coiffure qui montre qu'elle vient de se réveiller et de la fatigue est encore visible à travers ses yeux à moitié fermés.

—Hé là, Faustine la plus belle !, s'exclame Sophie en buvant la dernière gorgée de son café.

La concernée ne relève pas l'accueil fait par son amie ; elle se contente d'aller embrasser les deux seuls membres du groupe présents dans le living room et s'installe directement de l'autre côté d'Axel. Heureusement que Louise est une petite amie qui a un minimum de confiance en son copain malgré ses inquiétudes à des moments inattendus parce que, si ça n'avait pas été le cas, elle risquerait de hurler en voyant le garçon entouré de ses deux amies. Surtout qu'à cet instant, Faustine ferme les yeux et pose sa tête sur le ventre d'Axel.

—Putain, comment j'ai mal à la gueule...

Cette révélation n'étonne pas vraiment Axel, mais lui décroche tout de même un rire bruyant. Il pose alors sa main sur le dos de son amie de longue date et le lui frictionne. La jeune fille entoure le torse du garçon de ses bras fins et reste dans cette position quelques minutes comme pour rallonger un petit peu sa nuit trop courte. Ni Sophie ni Axel n'émet un seul commentaire sur cette position ou la trouve inappropriée ; s'il y a bien une personne avec laquelle chacun peut se permettre d'être tactile, c'est Axel. Pendant que Faustine retourne dans les bras de Morphée, les deux autres en profitent pour traîner sur leur portable et discuter avec des amis ou scroller sur les réseaux sociaux. Alors que le seul garçon réveillé envoie un meme à sa sœur, Faustine s'étire presque sur lui et se relève. Elle récupère alors une position assise normale et semble légèrement moins fatiguée.

—Bon, du coup, hier, j'ai un peu regardé sur Internet les endroits à visiter, mais j'ai pas retenu grand-chose...

Cette annonce surprend Axel sans le surprendre ; Faustine n'a qu'une seule parole, mais comment a-t-elle bien pu ne serait-ce qu'utiliser son téléphone la veille en rentrant du restaurant ? Durant tout le trajet à pied jusqu'à la maison de vacances, elle s'est tenue à Tristan pour éviter de trop tituber, alors l'imaginer capable de lire une seule ligne sur l'écran trop clair de son portable était assez compliqué.

—Et t'as des idées ?

Faustine se tourne vers Sophie qui a posé cette question et sans même prononcer un mot, elles se mettent à rire en cœur en comprenant que la réponse à cette question est bien sûr négative.

—Je vais en profiter que les autres dorment encore pour y jeter un œil à nouveau. Un œil sobre, cette fois.

—Je peux te faire un café pendant que tu cherches, si tu veux.

La proposition de l'autre jeune fille présente dans la pièce est accepté d'un petit « oh, avec plaisir ». Sophie se lève donc et retourne une nouvelle fois dans la grande cuisine au carrelage blanc et noir. Axel reste, quant à lui, au centre du grand divan et espère silencieusement que la plus organisée du groupe parviendra à trouver une activité pour la journée ; il aime bien la plage, mais ils ont encore douze jours pour en profiter. Il n'est pas venu uniquement pour se dorer la pilule au soleil et rester cloisonné.

—Si tu as besoin d'aide pour chercher un truc, je suis là.

—T'inquiète, je vais juste me contenter de toi en tant que coussin le temps de mes recherches.

Ce compromis convient à Axel, peut-être plus que sa propre proposition ; il l'aurait aidée sans souci si cela s'était avéré nécessaire, mais sans mentir, il préfère traîner sur Instagram plutôt que d'éplucher les conseils touristiques sur Google. Faustine pose à nouveau sa tête contre son épaule tandis qu'il vaque à ses occupations tout en suivant du coin de l'œil les trouvailles de la jeune fille.

—Et un café pour la demoiselle, un.

—Merci beaucoup, Soph' !

Faustine se remet droite le temps d'attraper le mug et retrouve tout de suite après sa position légèrement couchée sur son ami. Elle continue alors à épingler les différentes pages en lien avec la ville dans laquelle ils se trouvent et ses environs tout en émettant quelques commentaires quand elle le juge nécessaire. Des voix se font à cet instant entendre dans la cage d'escaliers et se rapprochent de la pièce centrale de la maison. Il s'agit de Tristan et Raphaël qui semblent avoir décidé de quitter le confort de leurs lits au même moment. Le réveil de l'un d'eux a dû sonner dans la petite chambre qu'ils partagent et les motiver à rejoindre les autres en bas. Ils ont l'air d'avoir été attirés par la cuisine car ils ont fait le tour par cette pièce, probablement pour se préparer de quoi manger. Raphaël a débarqué à son tour dans le salon avec une tasse de café dans la main et a directement émis une remarque :

—Toujours pas de Clarissa et Isabelle en vue !

Cette observation se veut moqueuse au souvenir de la dispute de la veille entre les deux jeunes filles concernant leurs réveils. D'ailleurs, elles sont les deux seules encore endormies avec Sacha. Axel est sur le point d'en rajouter une couche, comme il aime le faire mais à cet instant, son portable se met à sonner. Il s'étend pour attraper son téléphone posé sur la petite table devant lui. Il peut alors lire le nom « Baba » au milieu de son écran. L'idée de discuter avec son père pendant les cinq prochaines minutes fatiguent déjà Axel, mais il décroche quand même et salue le quinquagénaire. Ce dernier semble heureux d'entendre la voix de son fils derrière le combiné.

—Alors, mon fils, tout va bien pour toi ?

—Oui, et toi ?

Après avoir pris des nouvelles rapides de son père, le jeune garçon lui explique qu'aujourd'hui, ses amis et lui comptent aller à la plage pour la première fois du voyage et y rester une bonne demi-journée. Enfin, cela n'a pas été officiellement décidé, mais paraît logique à Axel. Ce dernier apprend alors que sa sœur Soulaima se porte bien malgré ses cinq mois de grossesse et que son autre sœur, Kiana le réclame depuis qu'il est parti parce qu'elle s'emmerde en ce début de vacances scolaires. L'adolescente n'a que seize ans et preste son premier job étudiant qui consiste à réassortir le rayon enfant d'un supermarché. Cette annonce décroche un sourire à Axel qui adore ses deux sœurs du plus profond de son cœur malgré le fait qu'il passe plus souvent du temps avec ses amis- et Sacha en particulier- qu'avec elles et son père.

—On pourra aller à la plage tous les trois quand je rentrerai, si vous voulez, propose Axel à son père.

Ce dernier semble trouver la proposition alléchante, du moins c'est ce que les amis présents dans le salon devine au sourire radieux d'Axel.

—Je crois que ça me fascinera toujours le sérieux d'Axel quand il est au tél avec son père, commente Sophie en se levant du divan pour ramasser les tasses vides.

—Pareil, acquiesce Tristan. Mais bon, après, je crois que tout le monde est comme ça avec ses parents. On fait beaucoup moins les malins avec les darons dans les parages.

—Parle pour toi, réplique Raphaël.

Ce dernier a une relation particulière avec ses parents ; il appelle sa mère « frère » et son père « Ben » sans que cela semble leur poser problème. Cela en surprend plus d'un surtout quand il annonce que lui et ses parents ne s'entendent pas spécialement bien. Il les supporte parce que les choses doivent fonctionner de la sorte, mais il ne cherche jamais à passer trop de temps avec eux et rentrer chez eux qu'un week-end sur deux ne lui pose aucun problème. Pareil pour sa sœur jumelle. Les deux sont assez unanimes sur leur relation avec leurs géniteurs. Alors que Faustine discute le fait que Raph' est celui qui a la relation la plus paradoxale avec ses parents, Axel raccroche en souhaitant une bonne journée à son père et rejoint la conversation en cours.

—Qu'est-ce que vous racontiez ?

—Que tu nous surprendras toujours avec la manière sérieuse dont tu parles à ton père alors qu'avec nous, tu as toujours soixante-cinq de tension et adores l'argot.

Axel accueille ces mots d'un haussement d'épaules et d'un sourire espiègle au milieu du visage. Il s'entend très bien avec son père, mais a été élevé avec une certaine distance. Il se doit d'être calme quand il s'adresse à lui, même si son père est le premier au courant de son hyperactivité et sa manière de parler pas toujours polie. Une petite discussion concernant les parents et la manière d'agir autour d'eux prend alors place tandis que Sophie place la vaisselle du petit-déjeuner sale dans le lave-vaisselle et Faustine prend des notes sur les choses à faire les prochains jours de leur séjour en Espagne. Une fois satisfaite de ses trouvailles, elle déclare :

—On devrait aller réveiller les trois derniers, non ?

Encore une fois, elle ne souhaite pas commencer sa journée après quinze heures et a bien peur que c'est ce qu'il risque d'arriver s'ils ne vont pas réveiller Sacha, Isabelle et Clarissa eux-mêmes, surtout vu la cuite qu'ils se sont mis la veille. La proposition de la jeune fille a été acceptée et Axel ne s'est pas fait prier pour monter la volée d'escaliers et débarquer dans les deux chambres encore habitées. Les autres le suivent et ils se retrouvent à cinq devant le grand lit occupé par Clarissa et Isabelle. Elles n'ont pas réclamé de changer les compositions de chambres malgré leur dispute de la veille. Cela surprend Axel qui aurait cru qu'elles auraient voulu changer de manière définitive avec Sophie ou Faustine pour éviter de se retrouver ensemble. Il les connaît assez pour savoir qu'il s'agit des deux plus dramatiques du groupe, surtout l'une avec l'autre. L'alcool les a probablement trop assommées la veille pour qu'elles décident de perdre leur temps avec ça.

—A la une, à la deux, à la trois, chuchote Sophie à l'égard de ses amis qui s'apprêtent à brutalement réveiller les deux jeunes filles.

Deux groupes se sont formés ; du côté de Clarissa se trouvent Tristan (sans grande surprise) et Raphaël, et du côté d'Isabelle, Sophie et Axel. Faustine, quant à elle, reste en retrait et filme ce qui est en train de se produire assez discrètement de peur de refroidir ses amis dans leur moment de vie. Les deux filles se réveillent presque simultanément et insultent directement leurs amis. Ça valait bien la peine qu'elles perdent leur temps à se chamailler la veille pour avoir besoin des autres pour quitter leurs lits et surtout que ça ait lieu en même temps. Isabelle est la première à sourire tandis que Clarissa râle dans sa barbe pendant deux bonnes minutes. Axel le remarque et donc décide de la serrer très fort contre lui, pour améliorer son humeur ou l'embêter, allez savoir.

—Bon du coup, la conclusion de votre dispute d'hier est que vous vous êtes réveillées à l'exact même moment, commente Raphaël.

Isabelle ne peut s'empêcher de hausser les yeux au ciel et Clarissa soupire ; la première semble réellement exaspérée par le commentaire de son frère, mais ne peut s'empêcher de lui donner raison. Elle n'a pas encore totalement pardonné le comportement de son frère, mais ce dernier est parvenu à lui rappeler celui de sa colocataire de chambre lors de la soirée de la veille. Isabelle a l'impression qu'ils se sont tous donnés le mot pour rendre ses vacances médiocres. Heureusement, Sophie tente tant bien que mal de lui changer les idées en l'enlaçant pour lui donner du courage de bon matin. Isabelle a remarqué qu'elle cherche à la rassurer, mais elle ne peut s'empêcher de rester concentrée sur ses deux ennemis du moment : Raphaël et Clarissa.

—C'est maintenant au tour du gros Sacha de se faire réveiller, commente Tristan tandis que les deux jeunes filles émergent.

Le petit groupe d'amis confirment et quelques-uns montent la douzaine de marches qui les mènent à la dernière chambre. Là-bas, ils offrent la même parade à Sacha qui quitte son sommeil sans problème. Et pour cause, il vient de dormir plus de huit heures. Son corps est reposé, il faisait juste face à une flemme aigue, comme tous les matins. Un quart d'heures plus tard, les huit jeunes sont tous installés dans le salon et discutent avec un mal de crâne partagé de la soirée d'hier. Axel ressent l'impression de vivre la scène de l'extérieur, mais sans mentir, il la trouve très drôle. Clarissa semble être la plus amochée du groupe avec sa bouteille d'Aquarius et sa migraine palpable.

—Bon, j'ai un peu regardé ce qu'on pouvait faire aujourd'hui, et..., commence Faustine.

—On n'avait pas dit qu'on irait à la plage, aujourd'hui ?

Cette question vient d'Isabelle qui a, au final, respecté sa promesse de la veille. Cela n'étonne pas vraiment Axel qui sait que son amie n'a qu'une seule parole. Pourtant, maintenant qu'il réalise l'état général dans lequel se trouvent tous ses amis, il a bien peur que ça ne soit pas une si bonne idée d'aller se dorer la pilule au soleil avec encore autant d'alcool dans l'atmosphère. Il décide de ne rien dire et d'attendre la décision commune et finale. Il leur annoncera plus tard qu'il n'a aucune envie de passer une journée entière à la plage.

—Purée, Zab', je m'excuse pour hier, j'ai été mauvaise langue... J'aurais jamais cru que tu tiendrais ta parole, une fois réveillée.

Cette conclusion se veut bienveillante, mais reste maladroite. Et l'attitude moqueuse de Clarissa est ce qui provoque cette impression. Pour éviter encore un potentiel désaccord, Axel coupe court à la conversation lorsqu'il voit la concernée prête à répliquer et s'exclame :

—Allons nous préparer, alors, comme ça on peut s'y reposer une bonne heure avant le temps de midi.

La proposition du jeune homme convainc tout le monde, même les moins réveillés, et ils rejoignent chacun leur chambre respective afin de préparer leur sac de plage et déjà s'habiller de leur maillot. Axel et Sacha se sont contentés de mettre en boule leurs serviettes de bain dans un sac à dos et d'enfiler leur bermuda à la va-vite. Ils sont ensuite descendus dans le divan pour y attendre que les autres soient prêts. Raphaël portait sa serviette dans les mains et l'a tendue à sa sœur jumelle quand elle a débarqué à son tour dans le living avec un sac en osier.

—Putain, c'était sûr, ça ! Tu peux le mettre dedans, mais alors, c'est toi qui le portes !

Raphaël accepte la condition d'Isabelle, bien à contre-cœur. Sans elle, il devrait tenir toutes ses affaires à même les mains et risquerait de prendre de sacrés coups de soleil (parce que, évidemment, c'est aussi elle qui s'est chargé d'emmener la crème solaire et l'après-soleil). Axel remarque les tubes de crèmes dans le panier et lance un regarde à son meilleur ami pour lui signifier qu'ils vont leur sauver des coups de soleil de leur côté aussi.

—Par contre, personne ne se pose la question, mais la plage est loin d'ici ?

Sans surprise, cette question vient de Faustine, la seule personne qui s'interroge sur les points de logistique les plus importants. Par réflexe, tout le monde tourne la tête en direction de Tristan et attend que ce dernier leur offre une réponse. Ce dernier se souvient qu'il y a une plage pas très loin de l'habitation de ses grands-parents, mais connaissant son sens de l'orientation, Axel se demande bien comment il va parvenir à les y emmener.

—Putain, si on doit compter sur toi, on n'est pas sorti de l'auberge, remarque Clarissa.

Cette réplique décroche un sourire franc à Axel, mais il le cache directement derrière sa grande main car il a trouvé la jeune fille un peu médisante. Malgré le fait qu'elle reste drôle, il ne peut pas se permettre de créditer sa méchanceté. Déjà la veille, elle s'est montrée plutôt désagréable envers Isabelle, il ne peut se permettre de lui faire comprendre qu'elle est drôle s'il veut qu'elle change son fusil d'épaule. Surtout à l'égard de Tristan qui ressent une attirance mal cachée pour elle, et qui est le plus gentil membre du groupe. Axel réalise qu'il n'est pas le seul à ressentir cela lorsqu'il aperçoit Isabelle hausser les yeux au ciel et entend Sophie écourter le moment :

—C'est pas grave, on n'a qu'à bouger et on trouvera bien. Surtout si tu confirmes qu'on peut y arriver à pied.

Tristan opine et la petite troupe quitte l'appartement dans la minute. Clarissa reste en retrait et Axel décide de marcher à ses côtés, avec l'espoir que l'occasion de discuter avec elle calmement s'offre à lui. Le silence est si présent qu'il n'a pas eu d'autres choix que de briser la glace et d'aborder le sujet :

—Ça va, Clarissa ?

—Ben ouais, pourquoi ça n'irait pas ?

—Je sais pas, t'as juste l'air fâchée contre tout et tout le monde.

La réaction de Clarissa surprend Axel ; elle se contente de hausser les épaules avec nonchalance et laisser planer un silence avant de reprendre :

—Ouais, désolée, je sais pas trop pourquoi j'ai parlé comme ça à Tristan... J'irai m'excuser auprès de lui tout à l'heure.

—Et à Isabelle ?

Nouvel haussement d'épaule de la part de la jeune fille ; elle semble moins concernée par l'histoire de la veille que par la petite pique maladroitement lancée au garçon quelques minutes plus tôt certainement à cause de ses pseudos-excuses le matin même. Axel se demande bien si elle les considère suffisantes pour excuser son comportement de la veille, mais il se garde bien de poser une quelconque autre question. Il ne veut pas que son amie développe de la haine à son sujet non plus.

—J'ai rien contre Isa, c'est juste qu'elle casse les couilles depuis hier. C'est bon, on a capté que t'es fâchée contre ton frère, mais si t'es pas capable de le supporter plus de deux heures, pars pas en vacances avec lui, et surtout des potes en plus... Et puis, on va pas se mentir, elle tient pas l'alcool !

Clarissa s'est expliquée d'elle-même pour finir mais ces quelques mots ont davantage perdu Axel. Il entend le point de vue de son interlocutrice, mais le trouve trop abrupt à son goût. Il est vrai qu'Isabelle aussi est plutôt désagréable depuis le début du séjour, mais seulement envers son frère jumeau. A aucun moment, elle n'a émis une critique sur l'un d'eux, et encore moins sur Clarissa. D'ailleurs, si elle a accepté (voire même proposé) si facilement de partager sa chambre avec cette dernière, c'est bien parce qu'elle l'adore. Axel pense qu'il ne comprendra jamais les filles et leur manière de fonctionner les unes avec les autres. Il choisit alors de changer de sujet pour éviter d'empirer les choses et entoure les épaules de Clarissa de son bras gauche :

—Bon, c'est pas grave, ça arrive ! J'espère juste que vous allez pouvoir discuter calmement, Isa et toi pour tasser les choses. On va aller se baigner et ça va calmer tout le monde !

Axel envoie un sourire radieux à son amie et l'emmène plus près des autres membres du groupe. Ils marchent encore cinq minutes en deux sous-groupes et posent leurs affaires sur la plage peu bondée une fois arrivés. Le soleil a presqu'atteint son point culminent, mais ce détail ne démotive aucun d'eux. Au contraire, ils trouvent le moment parfait. Axel envoie une photo de la plage à son père et sa petite amie, s'installe sur sa serviette et prie pour que la journée à venir se déroule mieux que la précédente. 

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