Chapitre 14

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

D'un autre côté, je peux le comprendre, si j'avais des parents comme lui et le moral au même niveau, je ne voudrais pas non plus parler à mes parents. Ses parents, surtout sa mère, sont particuliers, en plus d'être quasiment toujours absents, ils pensent connaître leur enfant, résultat des courses, c'est quasiment impossible d'appeler ça une famille, surtout maintenant que la sœur de Pâris a fui et que leur mère a cru qu'elle avait été enlevée et a signalée sa disparition. Et vu le ton de Pâris rien que dans ses salutations, il s'attend au pire.

— Je suis sorti de garde à vue à quatorze heures, il est vingt heures... remarque-t-il de plus en plus agacé rien qu'à l'entendre.

Je ne sais pas ce qu'elle lui dit, mais en tout cas, elle n'a toujours pas les bonnes paroles, même dans la situation actuelle qui est pourtant très compréhensible.

— Moi, ça fait trois jours que j'ai des dures journées, affirme-t-il en commençant à tourner en rond, ne semblant plus tenir en place.

Je l'ai déjà énormément vu tourner en rond ces derniers jours, mais il m'inquiète toujours autant quand il est comme ça, j'ai l'impression qu'il va exploser, de rage ou de triste, impossible à dire. En plus, il ne parle plus, je ne sais pas ce qui se dit à l'autre bout du fil, mais il ne parle plus et son visage se décompose un peu plus à chaque seconde, toujours plus. Je le regarde et le temps semble infinie, il semble figer... sous le choc... Je payerai cher pour entendre ce qui le met dans cet état-là... Soudain, les vannes s'ouvrent, comme s'il ne pouvait plus s'empêcher de parler. Il lance toute sa rage, sans aucun filtre, c'est la première fois que je le vois ainsi. Il dit tout. Il n'a jamais été secret, je n'ai aucune surprise, mais jamais au grand jamais Pâris ne dirait ce genre de choses sans être affreusement blessé et en colère, jamais il ne dirait c'est quatre vérités, franche et honnête à quelqu'un, il aurait trop peur de blesser la personne en temps normal. Mais là, il ne semble même pas s'en soucier, il dit à sa mère tout ce qu'il s'est empêché de dire pendant des années. Il lui a sans doute jamais fait ce genre de reproche et là, c'était la fois de trop... Ce n'est plus possible, il n'est plus capable de supporter ça. Je ne sais pas exactement ce qu'elle lui a dit, mais vraisemblablement, c'est une très mauvaise nouvelle pour lui.

En attendant, alors que je l'entends hurler sur sa mère, je décide de m'éclipser, me sentant totalement de trop, je devrai déjà pas être là, mais en plus, face à une dispute comme ça... Prenant la décision de ne pas totalement partir, ne m'en sentant pas capable avec mon état mental et physique, mais au moins, je m'éloigne un peu, je me monte à l'étage et disparais dans la chambre d'amis. Je l'entends encore, il doit définitivement être à bout de nerf, même pour des petites répliques, son ton de voix est trop élevé. Et à la fin de l'appel, il met en route de la musique, comme pour s'enfermer dans sa colère et je n'ose même pas redescendre le voir, j'ai peur de ce que je vais voir, que ce soit de la haine ou du désespoir... Alors je reste dans la grande pièce qui semble toute prête pour m'accueillir au moins cette nuit, le lit étant fait. Et malgré la musique a fond en bas, en voyant un lit, je ressens une vague de fatigue... Il faut que je dorme...

En m'installant dans le lit, je m'en veux un peu par rapport à Pâris, je sais que je ne peux pas lui venir en aide, quelle que soit la manière, mais je le laisse quand même seul, désespéré, anéanti. Mais je me réconforte en me rappelant que je suis de toute façon impuissante. Et je veux avoir confiance en lui, penser qu'il n'a pas besoin d'aide malgré ce qu'il s'est passé tout à l'heure. J'ai peut-être tort, mais à part ça, il m'a semblé aller bien. En réalité, je n'y pense quasiment pas avoir de m'endormir, épuisée, malgré les craintes, malgré la musique trop forte.

Quand je me réveille, il fait jour dehors, le soleil se rentre sans se prier par la grande porte fenêtre de la pièce. Je n'ai pas l'heure, mais j'ai dû dormir d'une traite pendant quand même assez longtemps. En tout cas, je ne sens plus la moindre trace de fatigue, je n'ai plus mal à la tête, je n'ai plus l'impression d'être à deux doigts du malaise et surtout, je me sens capable d'enfin rentrée chez moi, même si mes membres semblent très raids.

Bien décidée, je sors de la pièce et découvre que je ne suis pas seule dans la maison, pourtant, il doit facilement être neuf heures, Pâris devrait vraisemblablement être en cours, il n'est pas du genre à sécher. Mais après réflexion, je n'en suis absolument pas sûre... Après tout, il vient de passer 48 heures de garde à vue, est-ce vraiment un choix intelligent d'aller en cours ? Sans parler que les personnes sont totalement débiles, elles doivent toutes le penser totalement coupable, tout comme elles doivent toutes me penser morte... Moi-même qui n'est ratée quasiment aucun jour de classe au cours de ma vie, je n'ai pas mis les pieds dans le lycée depuis près d'une semaine, je ne vois pas pourquoi Pâris n'aurait pas le droit de faire la même chose... Surtout que sa situation est bien pire, lui il est vu, lui, les personnes doivent parler volontairement de lui devant lui, parce les gens sont totalement débiles, tout le temps.

Personne ne peut donc réfléchir et se dire que c'est totalement invraisemblable que Pâris m'est fait quoi que ce soit ? Sûrement pas, ce serait trop marrant sinon. J'espère qu'il existe tout de même des personnes intelligentes autour de Pâris. Mais à peine ai-je effleuré l'idée que je me sens bête. Bien sûr que Pâris a des personnes vers qui se tourner, il a une famille, une vraie famille, pas comme sa mère, non une famille comme les Snow dont fait partie Djalu, que Pâris a toujours dû considérer comme un frère vu leur passé commun. Eux, ils sont là, j'en suis sûre. Eux non seulement ils n'accuseraient jamais Pâris, mais en plus, ils le connaissent vraiment et ne peuvent tout simplement pas l'accuser. Je me demande même pourquoi Pâris reste dans cette grande maison vide plutôt que d'aller chez eux où il a sa place.

Mais vraisemblablement il n'y est pas, pourquoi, je n'en ai aucune idée, mais il doit se passer quelque chose. Plus étrange encore, au bout de quelques secondes, je comprends qu'il est au téléphone. Dans ma grande inquisition, je cherche à comprendre pourquoi il est au téléphone. Et après quelques secondes, après avoir entendu le nom de l'interlocuteur, je comprends que c'est un détective... Les raisons quant à elles sont maintenant évidentes : me retrouver... Si seulement Pâris savait que je vivais sous son toit... Mais il n'en a aucune conscience et ça, ça le détruit de ne pas savoir ce qu'il m'est arrivé au point de ne plus rien attendre de la part des policiers... il lui aura fallu seulement quatre jours pour les hommes perdent définitivement la confiance de Pâris...

En comprenant ça, je décide d'arrêter de l'espionner et de me consacrer à une autre activité plutôt, comme trouver un moyen de rentrer chez moi par exemple. C'est sûr que j'ai toujours l'option de la veille, mais je ne suis pas sûre d'être prête mentalement... Si j'étais près de mon lycée, je pourrai sûrement prendre le bus, mais j'en suis presque aussi loin que de chez moi... Si seulement je m'étais réveillée plus tôt... Genre... Genre je ne connais pas l'heure actuelle.

Mais en regardant l'horloge, je comprends que ce que j'ai pris pour le matin était clairement la fin d'après-midi... J'ai clairement dormi presque vingt-quatre heures sans même m'en rendre compte. Concrètement, il va falloir que je trouve un autre moyen de rentrer chez moi, le bus scolaire ne semble plus possible. Il y a sans doute d'autre bus, mais sûrement pas dans les parages immédiats... Et malgré mon grand temps de sommeil, je ne me sens pas vraiment capable de reprendre une voiture que je ne connais pas, j'ai déjà assez galéré comme ça... Je préférerais largement trouver une solution plus facile pour rentrer. Je me contenterai de n'importe quoi, vraiment.

Désespérée de trouver une solution, j'écoute l'appel de Pâris, découvrant ainsi qu'il est prêt à tout pour moi ou du moins pour savoir ce qu'il m'est arrivé... Je savais déjà qu'il m'aimait, mais maintenant, j'en ai une preuve... À l'entendre, il semblerait prêt à dilapider la fortune de ses parents pour moi et sans le moindre remord, juste pour avoir des réponses... Une fois son appel finit, je comprends qu'il va rencontrer le détective qu'il a contacté à Hobart... Un moment, j'hésite à l'accompagner, mais la capitale est encore plus loin de chez moi et je n'aurai pas plus de moyen de rentrer, mieux vaut que je reste ici en espérant avoir une vision utile... Un jour, j'arrêterai de me faire bringuebaler n'importe où et je n'aurais pas besoin de réfléchir comment rentrer... Un jour peut-être, on va dire qu'il y a encore de l'espoir... Il faut y croire...

Quoi qu'il en soit, je laisse partir Pâris en me demandant bien ce qu'il va trouver et ce qu'il va comprendre avec l'aide d'un détective... J'ose espérer que l'homme sera plus compréhensif que la police... Et surtout que Pâris comprendra tout comme moi, que quelque chose nous dépasse, qu'il n'est en rien responsable et que personne n'est responsable... Au moins pour qu'il arrête de se torturer...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro