Chapitre 2

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— Oh putain... marmonné-je en ne sachant même pas si ce que je dis est compréhensible.

J'ai la bouche pâteuse, j'ai chaude, j'ai envie de vomir, j'ai l'impression de ne plus vraiment tenir sur mes jambes, j'ai la tête qui tourne, j'ai mes oreilles qui bourdonnent. Je me connais, si je reste debout, je vais tomber.

— Je crois qu'il faut que je me couche, affirmé-je dans un regain de force, ne me sentant presque pas capable de le faire moi-même.

Pâris arrive en soutien, ne semblant pas vouloir que je m'allonge, mais j'ai peur de vomir si j'ouvre encore une fois la bouche.

— Tu crois que tu peux marcher jusqu'à la voiture ? entendé-je de très loin à travers le sifflement de mes oreilles.

Je sais qu'il faudrait que je dise un truc, mais je ne m'en sens définitivement pas capable. Je dois rester quelques secondes, appuyer contre Pâris, les yeux fermés, avant qu'il ne décide de me porter. Je nous sens alors bouger, tous les deux et déjà, à moitié allonger dans ses bras, je commence à me sentir un peu mieux. Mais quand il me repose, je ne sais même pas comment je fais pour tenir sur mes pieds...

Et avant que je sois retombée, totalement inconsciente, je me retrouve couché sur des sièges en cuir.

Je reste allonger quelques secondes, les yeux fermés, à respirer tranquillement...

— N'appelle pas le Samu, imploré-je presque dès que j'ouvre les yeux.

— Mais tu es blessée !... réplique-t-il choqué semblant me prendre pour une dégénérée incapable de penser par elle-même.

— C'est rien, ma sœur va s'en occuper, c'est juste une blessure dans la chair.

Une blessure dans la chair qui était à deux doigts de me rendre totalement inconsciente, mais ça, c'est parce que je suis particulièrement sensible.

— Il faut que tu te fasses soigner !

— Mais je vais bien ! J'ai déjà vu pire, ne t'inquiète pas pour ça, faut juste couvrir la blessure. Je parie que tu n'as pas de trousse de secours dans ta voiture ? Pas grave, j'ai tout ce qu'il faut dans ma voiture, mais en attendant, est-ce que tu peux m'enlever mon pantalon ? demandé-je en le voyant secouer la tête négativement.

Je sais que ma maison est à moins d'un kilomètre de là, que ce serait beaucoup plus rapide et prudent d'y aller plutôt que de récupérer ma trousse de secours à Kingston, mais j'ai bien vu ma blessure, ce n'est pas grave, mais c'est assez gros pour inquiéter mes familles, ce qui signifie que si je me fais soigner là-bas, j'en repartirai pas et ce sera fini mon après-midi romantique juste à deux. Du moment que Pâris ne se souvienne pas que j'habite juste à côté, tout sera sous contrôle, il s'inquiète beaucoup trop facilement, alors que je gère la situation. Je ne gère peut-être pas la vue du sang, mais la situation par contre, je la gère sans problème. Il ne semble pas penser comme moi vu la manière dont il me regarde, semblant me prendre pour une folle et ne voulant vraisemblablement pas suivre mes indications.

— Tu ne vas pas me dire que tu ne sais pas le faire ? rigolé-je en tenant de détendre l'atmosphère.

Cette fois, il obéit, mais ne semble toujours pas vraiment partant, il ne doit vraiment pas avoir confiance en ce qu'il fait. Pourtant, ce qui est sûr, c'est qu'il ne peut pas me faire mal, c'est quand même pratique d'avoir une patiente comme moi.

— Mets-le de côté, j'ai un legging dans ma voiture, affirmé-je en me rendant compte que j'ai définitivement tous ce qu'il faut dans ma voiture alors que c'est la première fois que je la conduis, j'ai définitivement été bien inspiré en mettant tout le nécessaire de secours dès ce matin. À quoi ressemble la plaie ? C'est moche, moche ou tu as vu pire ? ajouté-je tout de même un peu inquiète.

J'espère sincèrement qu'il a déjà vu pire, parce que sinon, c'est vraiment définitivement mauvais signe, je ne doute pas un seul instant qu'en vélo, on peut se faire des très bonnes blessures, surtout vu tout ce qu'il fait. Donc si la plaie est plus moche que ce qu'il a déjà vu, ça signifie que je ne vais pas pouvoir repousser l'inévitable et que je vais devoir rentrer chez moi me faire soigner en arrêtant de jouer aux têtes de bourrique.

— J'ai vu pire, mais ça nécessite des soins, quand Djalu s'est ouvert la jambe comme ça, on l'a emmené à l'hôpital, remarque-t-il en me mettant un gros doute.

J'ai déjà vu la cicatrice de Djalu après la chute dont il parle, elle est moche. Je n'ai pas vu la plaie en elle-même, mais vu la taille de la boursoufflure actuelle, je me doute bien que ce n'était pas juste une petite blessure. Surtout que de mémoire, il se l'était faite en tombant avec son vélo sur un bloc de béton... Donc que Pâris, qui est lui-même plutôt familier des blessures, les compare, c'est mauvais signe. Je suis même à deux doigts de lui dire de me ramener chez moi. Mais ce serait définitivement idiot. OK la plaie doit être plutôt moche, mais j'ai tout ce qu'il faut pour soigner une blessure dans ma voiture, presque autant que chez moi, ce serait donc trop bête.

— Une personne normale a mal, ça aide à estimer la gravité... Au moins, si ça avait été l'autre jambe, je t'aurai dit si j'avais connu pire... remarqué-je en sachant très bien que c'est totalement faux, ça fait un mal de chien de se blesser et je suis à chaque fois très heureuse quand ça tombe sur la jambe où je ne ressens quasiment rien, même si c'est galère pour les soins. Est-ce c'est juste superficiel ou est-ce qu'on voit l'os ?

— Ça dépend de ta définition de superficiel, mais oui, ce n'est pas super profond. Et ça ne saigne presque plus.

— Tant mieux. On est d'accord que je peux bouger mon pied ? demandé-je même si je ne suis pas des plus rassurantes, j'ai un peu de sensation au niveau du pied, mais jamais suffisamment pour déterminer si ce sont des sensations fantômes ou si mon cerveau ne me dupe pas.

— Oui, c'est bon, affirme-t-il convaincu mais de plus en plus inquiet.

— Alors ça ne doit pas être trop grave. Il faudrait juste que tu couvres la blessure, le temps qu'on retourne à Kingston, histoire de ne pas rajouter plus de saloperie dessus... Prends mon t-shirt, il ne doit pas être trop sale encore, de toute façon, j'ai du désinfectant dans ma voiture, déclaré-je en commençant à enlever ma veste.

Après quoi, je me déparasse aussi de mon t-shirt en faisant bien attention de ne pas trop me redresser, sinon je sens que je vais retomber dans les vapes et cette fois, je n'arriverai sûrement pas à le convaincre de ne pas m'amener à l'hôpital, il semble déjà bien assez inquiète pour moi comme ça. Après quoi, je lui passe mon pauvre t-shirt blanc qui risque d'être bon pour la poubelle après ça, je serais vraiment très étonnée de réussir à faire disparaître définitivement une tâche là-dessus. Pâris met alors une ou deux minutes à nouer mon t-shirt autour de ma jambe. Puis il monte à l'avant et conduit jusqu'à Kingston alors que j'espère sincèrement ne pas avoir pris la mauvaise décision.

— Prends mes clefs de voiture pour chercher ma trousse de secours, elle est sous mon siège passager, expliqué-je une fois qu'il est garé sur le petit parking, juste à côté de ma propre voiture.

Il descend sans me dire à nouveau que je ferai mieux d'aller à l'hôpital, il doit avoir compris que je suis beaucoup trop buter. Quand il revient, je lui donne alors divers instructions qu'il suit sans discuter, semblant étonnamment habile. Il ne veut peut-être pas être médecin et il prétend que j'ai besoin de vrai soin, mais vu comme il agit, je suis prête à parier que ce n'est pas la première fois qu'il soigne une grosse blessure et qu'il est même plutôt habité, il connaît les termes et il est plutôt débrouillard, ne se laissant même pas impressionner par la vue du sang. Par contre, il n'ose pas fait de points de sutures comme je lui explique pour la blague après qu'il m'est affirmé que ça en nécessiterait. Mais je me doute bien que ce n'est pas aussi ouvert que ce qu'il voudrait me faire croire, sinon je lui aurais parlé de colle à tissus.

Une fois qu'il a terminé le bandage, je l'envoie me récupérer mon legging dans le coffre, je ne vais quand même pas me promener en petite culotte dans le parc. Dès qu'il me le rapporte, je l'enfile, je remets mes chaussures et c'est bon, je suis repartie pour un tour.

— Tu veux faire quoi maintenant ? m'interroge-t-il étrangement inquiet.

— On peut aller se promener. Après tout, tu m'avais promis de muffins, remarqué-je en riant.

En plus, j'ai vraiment faim, c'est du sérieux, ce n'est pas que pour la vanne.

Pâris sort alors de sa voiture le précieux sésame à cause duquel je suis tombée ainsi qu'un cadeau qui a vraisemblablement la forme d'un livre

— Très bon choix, un livre est toujours une valeur sûre, commenté-je en indiquant le paquet qu'il tient.

— On va s'installer sur un banc ? propose-t-il discrètement, semblant toujours aussi inquiet.

J'accepte volontiers et nous retournons dans le parc pour aller jusqu'à l'un des bancs. Comme il aurait fallu s'en douter avec l'humidité ambiante en cette saison, le bois est mouillé, mais ça ne nous empêche pas de nous y installer. Une fois assis sur le dossier du banc, il me donne mon cadeau que je m'empresse de déballer. Sans surprise, c'est bien un livre, mais pas n'importe quel livre, un Stephen King, plus précisément son autobiographie croisée essai sur l'écriture. Ce livre, j'en ai très souvent entendu parler et qui me fait très envie depuis longtemps pour deux raisons, la première, simple, c'est juste un peu mon auteur préféré, la deuxième, je m'essaye moi-même à l'écriture dans l'espoir d'être un jour publié. Mais ça, très peu de personnes sont au courant. Pâris fait d'ailleurs partie des rares privilégiés à qui j'en ai vaguement parlé.

— Merci beaucoup, c'est parfait ! m'exclamé-je vraiment ravie.

Reste plus qu'à déterminer où est-ce que je vais bien pouvoir poser ce beau bébé sans l'abîmé.

— Tu veux que je le mette dans ta voiture ? me propose-t-il en voyant sans doute ma réflexion sur mon visage presque instinctivement.

— Je suis grande tu sais ? Je peux le faire toute seule, affirmé-je en me levé, légèrement agacer de ne pas y avoir pensé moi-même.

Je rejoins alors ma voiture en jouant avec mes clefs, puis j'ouvre mon véhicule et j'y pose le livre, place passager. Puis je referme ma voiture et je commence à rejoindre Pâris. Mais avant d'être à sa hauteur, je l'entends parler bizarrement et en comprenant que c'est sa mère qu'il a au téléphone, je décide de ne pas m'en mêler, je connais les relations tendues entre les deux et je comprends déjà bien que l'appel est tout juste cordial, inutile d'aggraver la situation. Je fais alors le tour du parc, évitant consciencieusement Pâris et tenant de ne pas trop écouter sa conversation.

Quand je l'entends m'appeler, inquiet, je décide de le rejoindre, me doutant bien qu'il a raccroché maintenant. Le pauvre, il s'inquiète vraiment beaucoup trop facilement, pourtant, je suis une grande fille, ça c'est certain. Mais il faut le comprendre, je me suis blessée, je suis partie depuis plusieurs minutes, il a de quoi s'inquiéter, même s'il pourrait me faire un peu plus confiance et surtout se détendre.

Je le vois avancé vers ma voiture, de plus en plus inquiet, ne se doutant pas que je suis derrière lui. Et avant que je n'ai pu signaler ma présence, je me vois, exactement comme tout à l'heure, mais dans un lieu tout autre, beaucoup plus sombre, lugubre.

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