Chapitre 3# : Un repas pour nourrir ton cœur

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Ils rirent ensemble avant que le minecraftien ne se dirige vers sa porte, décorée à ses pieds d'un magnifique paillasson bulldog qui disait "hello". Ce qui ne manqua pas de faire réagir et rire son stupide ami. Il enfonça une clé identique à celle qui avait déverrouillé son cœur. Comme cette dernière qui lui avait ouvert les portes de nouveaux sentiments, celle-ci les laissa pénétrer dans l'appartement. Un petit appartement mais bien décoré et organisé. Rangé et assez propre. Si on ne regardait pas le carnage dans la cuisine, lieu de meurtre avec les cadavres toujours présents de nourritures et d'emballages. Ainsi que les armes jetées rageusement dans l'évier. Il ne restait plus qu'à trouver l'odieux responsable de ce massacre culinaire. Et Raphaël le découvrit très vite après un petit échange amical et très agréable autour d'un verre dans le salon parfumé de bougies allumées pour l'occasion. En entrant dans la cuisine pour y déposer son verre il ne put retenir un grand fou rire.

« Merde t'avais essayé de faire quoi !?

- Te fous pas de ma gueule t'aurais pas fait mieux !

- T'as même pas nettoyé !

- Ouais bin je devais te dire d'aller à un putain de McDo à la place ! »

Cette dernière réplique coupa directement le jeune brun dans son rire. À la place, il regarda surpris son ami, les connexions se faisant lentement. Surtout en voyant son ami si renfrogné à la tête détournée et les mains dans les poches.

« Tu voulais cuisiner pour moi ?

- On s'en fout... »

Raphaël fixa longuement son ami en reprenant son sérieux. Ainsi qu'un petit sourire sincèrement touché de l'intention et projet, même si celui-ci n'avait pas abouti. Et finalement, lorsqu'il regarda à nouveau tout ce ravage, il n'eut plus envie de rire et le trouva même magnifique. Parce qu'à ces montagnes de déchets et au nombre d'ustensiles dans l'évier, il ressentait tout l'effort et l'envie de son ami pour lui faire un vrai bon repas. Comment pourrait-il encore rire ou se moquer ? Il était impressionné et ému de ces magnifiques échecs abandonnés dans toute la cuisine. À ses yeux, ils n'étaient plus des échecs, mais la représentation d'un cœur gentil et rempli de bonnes intentions. Alors il sourit simplement à Gabriel avec ce regard qui le faisait fondre à chaque fois puis remonta les manches de son pull. Et sans un mot se dirigea vers l'évier pour en faire la vaisselle.

« Tu fous quoi ?

- T'as besoin de lunettes ou quoi ?

- Non mais laisse je le ferais demain.

- Ça me fait plaisir.

- T'es pas bien dans ta tête toi. »

Raphaël rit légèrement avant de commencer. En temps normal il aurait simplement regardé son ami faire la vaisselle en se foutant de sa gueule. Mais là comment aurait-il pu rester insensible et immobile face à cette tentative merveilleuse ? Alors il prit pour mission de tout nettoyer, pour montrer sa reconnaissance. Ils firent la vaisselle ensemble, retardant les autres projets de l'un, mais était-ce si grave ? Ils partageaient un très bon moment, silencieux et doux, ponctué de rires et coups de coude, de têtes se cachant dans le cou de l'autre en riant joliment, de rouges aux joues et d'effleurements de mains sous la mousse. Finalement, ce n'était pas si mal la vaisselle. Lorsqu'il y avait une main à rencontrer chaleureusement à l'abri de tout.

Raphaël terminait doucement la vaisselle lorsque Gabriel laissa tomber le bac d'un robot mélangeur dans l'eau. Il ne fit pas attention et l'eau ainsi que les résidus de nourriture éclatèrent sur son ami. Ce dernier se retrouva le pantalon et pull mouillé et salit. Et le visage déformé d'un mélange de surprise et de dégoût. Normalement le plus vieux aurait rit mais là il n'en avait absolument pas le cœur. Il se maudit d'être si con comme il le pensait.

« Ça va Raph !?

- Ouais, c'est rien, faut juste que je nettoie avant que ça tâche.

- Bien sûr, t'as qu'à aller à la salle de bain je termine ça.

- Merci. »

Le plus jeune alla donc jusqu'à la petite salle de bain qui avait malgré tout la chance d'avoir une baignoire, mais pas de douche. Pas forcément pratique mais une baignoire fait toujours son effet. Le benjamin retira ses vêtements, excepté son sous-vêtement, puis prit une serviette qu'il mouilla. Il s'assit sur le rebord de la baignoire et commença à frotter les taches, rajoutant par moment du savon pour être sûr de bien tout enlever. Mais ses pensés commencèrent à dériver doucement, se demandant pourquoi son ami aurait prit la peine de faire tout ça pour lui. Tout était vraiment propre et rangé, des bougies, un repas tenté. Se comportait-t-il comme ça avec tous ses amis ? Non clairement pas, et il n'était pas l'un de ses plus proches amis non plus, alors pourquoi ? Tant de questions qui ne cessaient de l'enfoncer toujours plus, le déconnectant de la réalité. Au point qu'il n'était plus présent, et que sa main frottait à peine la tâche depuis de longues minutes. Son regard était perdu dans l'espace alors que son esprit voyageait dans le temps. Il remit tout en question, jusqu'à lui-même, pour tenter de comprendre sans se faire de fausses, et par conséquent désastreuses, mauvaises idées.

Cet état d'inconscience l'empêcha de remarquer son aîné rentrant dans la salle de bain avec d'autres vêtements. Cela le priva de voir l'inquiétude étirer ses traits. Mais surtout, il ne vit pas la main se poser délicatement sur son épaule et la petite voix lui demandant si ça allait. En ressentant si brusquement ce contact qui l'arracha violemment de ses pensées captivantes, son corps ne retint pas l'impulsion de cette main en arrière. Son corps bascula alors en arrière, lui coupant le souffle, écarquillant ses yeux perdus. Il saisit en dernier recours le poignet de son ami ce qui l'entraîna avec lui. Le plus jeune glissa sur le dos dans la baignoire, et Gabriel chuta par dessus. Le gamer s'accrocha de justesse au rebords épargnant à son cadet de ne subir un choc violent supplémentaire. Mais ils restèrent proches, bien trop. Gabriel se retrouva juste au-dessus du corps presque nu de son ami. Son autre main posée juste à côté l'effleurant. Son visage superposant l'autre rouge feu. Leurs yeux s'accrochèrent, se fixant intensément avec des centaines d'émotions les traversant. Leurs souffles rapides se mêlèrent alors que leurs lèvres s'assèchaient. Le plus vieux se retenait corps et âme à ne pas descendre ses yeux, et l'embrasement magnifique dans ceux de Raphaël l'aidèrent assez bien. Il trouva un apaisement et un certain plaisir joyeux à contempler leur couleur et dilatation. Il s'amusait et se rassurait en analysant ce qui y transparaissait. Son geste se fit de lui-même incontrôlé. Ses pieds à nouveau sur un certain appui permirent à sa main de venir s'approcher de cette joue rouge qui avait l'air brûlante. Elle effleura à peine du dos de ses doigts la peau échauffée. Son regard s'assombrit un instant alors que son visage se rapprochait dangereusement. Il reprit difficilement possession de son corps et se redressa d'un coup avant de se relever en sortant de là. Il secoua sa tête en expirant fortement puis tendit sa main et aida son ami à sortir immédiatement.

« Est-ce que tu vas bien ?

- Eu... Ouais.... Eu, je fin... Ouais... »

Le jeune brun passa sa main dans ses cheveux en baissant la tête pour se redonner contenance. Il ne savait absolument pas comment réagir, en faite il finissait même par douter de si ça avait vraiment eu lieu. Son esprit sortait seulement pleinement de ses pensées, et tout c'était passé si vite.

« Je t'ai ramené des affaires, le temps que les autres sèches... »

Il releva la tête et regarda ces affaires, un sweat assez épais et un jeans. Il le remercia vaguement avant de s'en vêtir. En passant le pull autour de son cou, il se surprit à sentir une odeur plutôt agréable qui en dégageait. Il prit un peu plus de temps pour l'enfiler, respirant un maximum pour découvrir ce doux parfum. Lorsqu'il passa sa tête et refit surface, Gabriel avait disparu. Il retourna alors au salon un peu inquiet, se demandant s'il allait bien.

« C'est bon elle est habillée la sirène ? »

Il pouffa en levant les yeux et s'assit, plutôt se jeta, sur le canapé à côté de son ami qui ouvrait un paquet de chips.

« Et toi t'as abandonné le cuistot ? »

Un magnifique doigt lui fut adressé avant que deux rires ne résonnassent dans la pièce. Tous deux mettaient complètement de côté l'accident passé pour se concentrer et s'amuser de la discussion. Ils se parlèrent de tout et de rien, sur un fond de musique et de chips mâchées. Les rirent inondèrent souvent les murs qui les enveloppaient dans un cocon chaleureux, de joie et d'insouciance, les protégeant du monde de dehors pour leur laisser, une fois simplement, vivre heureux. Ils apprenaient un peu plus à se connaître, juste eux deux, un peu plus en profondeur. Ils se découvraient et s'émerveillaient de ce qu'ils apprenaient, appréciant toujours plus l'autre. Leurs sentiments se renforcèrent en mélodies semblables, leurs âmes s'accordèrent sur la même note et leurs pensées chantèrent le même avenir l'un avec l'autre.

Gabriel ne brisa rien de leur chaleureuse bulle lorsqu'il se leva en montrant un prospectus. Une fête foraine. Il sourit en coin.

« Ça t'intéresse ?

- Évidemment !

- Alors va mettre ton manteau je t'invite. »

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