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C'était quelque chose d'étrange à entendre. J'avais toujours associé des sons étouffés à Arès. Le frottement de ses doigts sur la toile, le clapotement de l'eau trouble dans laquelle il trempait ses pinceaux, ses rires retenus. Je m'étais imaginée que sa voix serait un mélange de tous ces petits sons. Qu'elle serait brisée, presqu'un souffle. Mais cette longue plainte rauque me faisait trembler et quelques fausses notes traduisaient la maladresse de notre silence rompu. À chaque nouvelle respiration qu'il prenait, je frissonnais davantage. Et je crois que c'est à cet instant que j'ai eu peur. Peur de ce garçon qui chantait, après des mois de silence, voire même des années. J'ai eu peur qu'il change, qu'il s'arrête de peindre, de m'écouter, qu'il disparaisse. J'ai eu peur de ces non-dits qui jaillissaient de sa bouche, s'entremêlant avec candeur autours de ma mélodie. Arès chantait. Il ne parlait pas pour lui, il chantait seulement des poèmes qu'il avait dû réciter dans sa tête pour combler son vide. Des mots qui m'effrayaient par leur authenticité, leur véracité. Puis ce fut à mon tour de me taire. Mes doigts sont restés suspendus après le dernier accord, craignant de briser quelque chose. Les longs doigts d'Arès se sont enroulés autours d'une de mes mèches dorée tandis qu'il m'a soufflé avec cette tendresse qui était innée chez lui:

- J'espère que tu n'arrêteras jamais d'y croire, parce que t'es faite d'espoir.

FIN.

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