Chapitre 3

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

« Peu importe ?! », m'exclamai-je en fixant ma supérieure.

Celle-ci hocha la tête, ses boucles rousses se balançant sur ses épaules.

« Peu importe ! Il vaut mieux pour vous... avoir un compagnon lors de votre aventure.

— Ne me dites pas que... »

Léna sourit, dévoilant ses dents régulières et blanches. Je compris aussitôt ce qu'elle s'apprêtait à me dire.

« Vous n'irez pas à cette réception seule, mais accompagnée de monsieur Garris. Albert m'a confirmé que ce dernier vous accompagnerait avec plaisir...

— Je ne le ferai pas ! m'écriai-je. C'est hors de question. »

Elle appuya ses bras sur la table dans un froufrou de tissus et planta ses yeux bleus dans les miens.

« Votre place est toujours sujette à hésitation. Ne l'oubliez pas. À la moindre contrariété, vous serez reléguée aux tâches inférieures, telle votre ami. », lâcha-t-elle sans se départir de son sourire.

Je répliquai alors :

« Et où sont passés vos principes ? »

Léna plissa les yeux.

« De quoi parlez-vous ?

— Ne jamais faire confiance aux Sharp, ne jamais les laisser empiéter sur nos affaires... Vous ne vous en souvenez donc pas ?

— Je m'en souviens, mademoiselle Longire. Je m'en souviens. En attendant, plutôt que de me rabâcher les principes que j'ai moi-même forgés, tâchez d'effectuer votre mission, du moins, si vous voulez garder votre place... », déclara-t-elle.

Je saisis ma pochette d'un geste furieux et me dirigeai vers la porte d'un pas rapide.

« J'attends votre réponse, mademoiselle Longire. »

Je soufflai fortement, avant de répondre :

« Très bien. Je me rendrai demain soir accompagnée de Garris à la soirée de Clifton. Cela vous convient-il, Milady ? »

Lik m'adressa encore l'un de ses sourires effrayants, et déclara :

« Parfaitement. Encore une chose.

— Qu'y a-t-il ? »

Léna s'approcha de moi. Ses cheveux roux frôlèrent ma joue.

« Ouvrez l'œil. Ne laissez passer aucun détail. Je veux que vous me retrouviez De Larivière. Si vous n'y arrivez pas... »

Elle fit tournoyer son doigt dans les airs.

« Vous pouvez dire au revoir au service criminel de l'Agence. »


« Merci, Liam. »

Je tendis une pièce de cinq livres au cocher, qui les refusa d'un simple mouvement de tête.

« Avoir votre magnifique présence dans mon fiacre me suffit amplement, mademoiselle. Je ne veux pas de votre argent. »

Je ris, et lui mis de force la pièce dans la main, un grand sourire aux lèvres. Le jeune homme rougit.

« Ce fut un plaisir, Liam.

— C'en fut un aussi, mademoiselle ! Bon, je dois y aller. Il se fait tard. Au plaisir de vous revoir ! »

Il fit claquer son fouet sur le dos des chevaux et démarra. Je me rendais quant à moi au manoir où devait avoir lieu la réception. C'était une belle demeure victorienne, au toit sombre et à la façade blanche, sur deux étages. De la musique et des rires me parvinrent, bien que je sois à une bonne vingtaine de mètres. Le jardin avait été décoré avec des lampions, et une banderole annonçait les dix ans de la découverte, ainsi que la présentation de l'une des pièces de la collection.

J'avançais dans le jardin, les talons de mes bottines claquant sur les pierres dont était faite l'allée qui menait au manoir.

« Mademoiselle Longire ! Je vous attendais. »

Je me retournai et aperçus Garris derrière moi. Il portait une élégante redingote verte bouteille et un haut-de-forme noir, ainsi qu'un foulard de satin noué autour de son cou. Ses cheveux châtain, bien plus courts que la veille, avaient été méticuleusement coiffés sur le côté.

Il s'approcha de moi et me saisit le bras.

« Mais ce soir... vous n'êtes plus Sally Longire...

— Mais Jade Flint. Et vous êtes Marc Flint. Mon...

— Mari, me coupa-t-il. Alors, pourquoi ne pas jouer le parfait petit couple ? »

Je lui lançais un regard de biais.

« Ne comptez pas sur moi. »

Je continuai à marcher, accélérant un peu le pas pour le faire râler. Il ne me fit pas ce plaisir et se contenta d'un sourire niais. Il tenta un petit poème :

« Si ma douce et tendre
Pouvait avoir la gentillesse de m'attendre,
Je me ferais un plaisir de l'accompagner
Dans cette affaire... »

Il marqua une pose et fronça le nez, cherchant une rime. Je m'arrêtai en croisant les bras.

« Eh bien ! Lord Byron ne trouve plus les mots ?

— Effectivement... »

J'éclatai de rire, avant de reprendre mon sérieux.

« Je vous interdis de me donner des surnoms. »

Ce fut à son tour de rire. Mais cette fois-ci, je ne compris pas ce qu'il y avait de drôle.

« Vous aimez donner des ordres, n'est-ce pas ? », me demanda-t-il.

Mes joues pâles se colorèrent instantanément de rouge. Je n'appréciais pas que les gens remarquent ce trait de caractère que je possédais, et j'appréciais d'autant moins le fait que la personne qui l'ait constaté soit Ethan Garris.

Je lâchai un petit rire gêné.

« Certes. »

Il me lança un regard étonné, avant de sourire de nouveau et de déclarer d'une voix forte :

« Nous devrions y aller, Jade ! »


Il régnait dans la salle de réception une chaleur suffocante, rendue d'autant plus étouffante par l'odeur âcre des parfums que portaient les convives.

« Excusez-nous... »

Nous tentions depuis une bonne dizaine de minutes de nous frayer tant bien que mal un chemin parmi la foule. Des chaises avaient été placées devant une grande estrade. Les invités ne s'y étaient, par chance, pas encore installés. Nous arrivâmes au premier plan et prîmes place sur les deux chaises au centre, juste devant l'estrade. Je sortis un éventail de ma pochette et me fis un peu d'air. Ethan me murmura :

« Croyez-vous... que ces petits moments passés ensemble pourront nous ouvrir de nouveaux horizons ? »

J'affichai une expression indignée et lui frappai les doigts avec mon éventail.

« N'y pensez pas... »

Les violonistes et les pianistes cessèrent soudainement de jouer et le brouhaha des personnes présentes se stoppa net. Ils se dirigèrent tous vers les chaises et, bientôt, le silence se fit complet.

« Je crois que cela va commencer... »,  chuchotai-je à l'adresse de mon voisin.

Il acquiesça. Un homme monta alors sur l'estrade. Il affichait un ventre proéminent, d'une envergure étonnante pour une si petite taille. Un monocle vissé sur son œil gauche, son visage exprimait un certain stress.

Clifton se racla la gorge, avant de prononcer d'une voix de ténor :

« Cher peuple britannique ! Je vous remercie d'être venu célébrer les dix ans de la découverte ! Cette dernière a permis de grandes, que dis-je ! d'immenses avancées dans le monde de l'égyptologie moderne. Mais... »

Le professeur sortit d'un geste nerveux une feuille de papier qu'il froissa dans ses mains moites.

« La plupart d'entre vous, du moins, à ce que j'imagine, ne sont pas ici pour écouter les radotages du vieux Clifton, n'est-ce pas ? »

Sa plaisanterie aurait pu s'avérer amusante, si son anxiété n'était pas si visible. Quelques rires gênés parvinrent à mes oreilles.

« Enfin, j'aimerais vous présenter la plus belle pièce de ma collection personnelle. »

Clifton se rapprocha d'une petite vitrine couverte d'un drap noir et tira sur le tissu. L'assemblée se tut, Ethan et moi y compris, subjuguée par la beauté de l'objet.

C'était un collier en or, imposant et incrusté de magnifiques pierres d'un bleu océan éclatant. Nos yeux furent tous attirés par l'énorme saphir en son centre. Un frisson me parcourut le dos.

« Chers anglais, chères anglaises, j'ai l'honneur de vous présenter la mystique larme de Rahkat ! »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro